Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures
noires de la collection du Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?1
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases
from the collection of the Canada Royal Ontario Museum,
Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
Camila Diogo de Souza2
Submetido em 14 de janeiro e aprovado em 27 de fevereiro de 2015.
Résumé: Ce bref article vise à donner un aperçu des motifs ornementaux
non-figurés présents dans la technique de production attique de vases à
figures noires de la collection du Musée Royal de l’Ontario, Toronto, Canada.
Ces motifs sont des formes stylisées et géométriques dont la thématique
peut être végétale ou florale ; ou encore, composée de combinaison de
formes géométriques « pures », c’est-à-dire , de traits ou lignes verticales
et horizontales parallèles ou entrecroisées. La majorité de ces éléments
de décor trouve ses origines et son développement dans la Grèce de la
Période Géométrique (entre 900-700 av. J.-C environ). L’objectif de
1
2
Je voudrais exprimer mes chaleureux remerciements aux organisateurs de ce
dossier, Fábio Vergara Cerqueira et Carolina Kesser Barcellos Dias, de m’avoir
invité à y participer. Je tiens à remercier également Yannis Nakas pour les dessins
et Caroline Mottais pour sa relecture attentive et critique de la langue française,
m’évitant ainsi erreurs. Celles qui restent sont bien sûr de ma responsabilité.
Pós-doutoranda do Museu de Arqueologia e Etnologia (MAE) da Universidade
de São Paulo (USP), São Paulo, SP, Brasil. caumilasouza@yahoo.com
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
cette brève discussion vise, d’un côté, à mettre l’accent sur les éléments
iconographiques de « permanence », de « continuité » qui représentent une
certaine « tradition Géométrique », même si ces motifs sont adaptés à une
nouvelle forme de vase et technique et à un nouveau style, dans ce cas, la
céramique à figures noires ; et, de l’autre, vise à discuter les « nouveaux »
motifs, incorporés comme standards de la composition du décor de ce
nouveau style.
Mots-clés: Motifs ornementaux non-figurés. Vases attiques à figures
noires. Période Géométrique. Tradition. Permanence.
Abstract: This short article aims to give an overview of the non-figured
ornamental motifs which are present in the technique of Attic pottery
production of black-figure vases belonging to the collection of the Royal
Ontario Museum in Toronto, Canada. These motifs are either stylized
and geometric forms, with vegetable or floral themes; or composed of a
combination of “pure” geometric shapes, i.e., vertical or horizontal bars
and lines, in parallel or crossed. The majority of these decorative elements
find their origin and development in the Greek Geometric Period (between
900-700 BC approximately). The purpose of this brief discussion is, on
the one hand, to emphasize the iconographic elements of “permanence”
or “continuity”, which represent a certain “Geometric tradition”, although
these motifs are adapted to a new vase shape, a new technique of production
and a new style, namely the black-figure pottery; and on the other hand,
to discuss the “new” motifs, incorporated as standard compositions of
decoration in this new style.
Keywords: Ornamental non-figured motifs. Attic black-figure vases.
Geometric Period. Tradition. Permanence.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
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Les motifs ornementaux non-figurés présents dans la céramique fine
peinte des vases grecs font l’objet de très peu d’études iconographiques.
Ils peuvent être classés en deux catégories différentes. La première
catégorie, traditionnellement appelée « motifs de remplissage », est
constituée de motifs géométriques, végétaux et floraux, placés autour des
personnages principaux du panneau central où se déroule la scène. Cette
scène est normalement située au niveau du diamètre maximal de la panse,
à la hauteur des anses, aussi bien pour les formes fermées que pour les
formes ouvertes. La seconde catégorie est composée de frises et de bandes
disposées sur les autres parties du vase, en général, sur le col, l’épaule, la
partie inférieure de la panse, proche de la base ou du pied, sur la base ellemême ou le bas du pied et sous l’anse. Dans ce cas, les motifs ornementaux
non-figurés forment des compositions très systématiques et standardisées
et sont considérés comme des frises et des panneaux « secondaires » de la
décoration du vase.
Ce n’est pas par hasard que les motifs ornementaux non-figurés
(« de remplissage » ou « secondaires ») de la céramique grecque étudiés
plus systématiquement sont les motifs caractéristiques de la Période
Géométrique (entre 900-700 av. J.-C environ) (COURBIN, 1966 ;
COLDSTREAM, 1968 ; KUNISCH, 1998 ; VERDAN et al, 2008).
Malgré le haut degré de standardisation des motifs géométriques, surtout
ceux qui sont appelés « motifs de remplissage », il n’est guère possible
de réduire la complexité du système de composition géométrique à une
série de type. C’est exactement pendant le Géométrique qu’on constate
le développement et les combinaisons des formes géométriques les plus
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
variées composant un « nouveau » motif.
L’importance et la spécificité stylistique du motif qui permettent de
déterminer la datation de la pièce sont caractérisées par leur emplacement
sur le vase et donc par la composition générale du décor. La typologie
du décor géométrique permet aussi bien de caractériser les éléments
chronologiques et stylistiques de chaque phase de la période Géométrique
dans les grands centres de production céramique, que d’identifier quelques
ateliers spécifiques de chaque production3. Certes, il existe un lien fort entre
la morphologie du vase et son décor, car ils se développent en parallèle
et peuvent avoir une influence l’un sur l’autre. L’encadrement des motifs
ornementaux sur une des zones du vase définit un panneau horizontal ou
une frise ou une bande, qui peut être simple, avec une composition unitaire
ou complexe, subdivisée en bandeaux verticaux, et comprenant plusieurs
ensembles de motifs décoratifs4.
3
4
Les principaux systèmes de datation absolue pour les grands centres de
production céramique du Géométrique en général sont établis par John N.
Coldstream (1968, p. 330-331) et Anthony M. Snodgrass, (1971, p. 134135). Paul Courbin (1966, p. 177) présente une chronologie spécifique pour
la production argienne. Voir aussi un récapitulatif du système proposé par
Coldstream, avec l’ajout du début de l’Âge du Fer, ainsi que les dates avancées
concernant l’Eubée, les Cyclades et la Crète, présenté par Anne Coulié (2013,
p. 49). Les deux grands centres de productions céramiques (attique et argien)
présentent des différences sensibles en ce qui concerne les dates absolues de
chaque phase du Géométrique. Toutefois, comme les vases qui seront examinés
ici appartiennent à la technique attique à figures noires, on va considérer les
dates attribuées au style géométrique athénien. Le Géométrique correspond à
une longue période qui va de 900 à 700 av. J.-C. environ et peut être divisée
en trois grandes phases : le Géométrique Ancien (900-850), le Géométrique
Moyen(850-760) et le Géométrique Récent (760-700). Chaque phase peut être
encore subdivisée en I et II et le Géométrique Récent II est également sectionné
en IIa et IIb.
Pour plus de détails sur les différences entre panneau, bandeau, frise et
bande du décor des vases géométriques, voir P. Courbin (1966, pp. 298-300),
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
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En général, l’encadrement des panneaux au Géométrique est fait
de lignes parallèles, verticales et horizontales. La mise en place d’un
motif ornemental sans aucun encadrement se trouve seulement sur les
exemplaires les plus anciens. Dès le Géométrique Ancien, des groupes de
traits horizontaux et verticaux sont toujours reliés à gauche et à droite pour
constituer un panneau. L’évolution chronologique du style géométrique et
la complexité de la composition se caractérisent d’une part par la diversité
des motifs et d’autre part par la multiplicité des bandeaux latéraux et des
bandes (ou frises) sur la panse. L’emplacement des motifs sur le vase (sur
la lèvre, le col, l’épaule, la panse, l’anse, la base ou le pied), les types de
composition du décor (unilatérale, symétrique, homologue, en triptyque,
etc.) et les éléments constitutifs des motifs ornementaux, ainsi que leur
développement chronologique, ont été traités en détail dans quelques
ouvrages de référence pour les grands centres de production céramique
géométrique, comme par exemple, l’ouvrage de Paul Courbin (1966) pour
la production argienne, le volume de John N. Coldstream (1968) notamment
pour la production attique (athénienne) et, plus récemment, la publication de
Samuel Verdan et al (2008) pour la production eubéenne (érétrienne).
particulièrement p. 326. L’auteur traite spécifiquement aussi de la mise en place
de chaque type de composition, panneau horizontal sur le col ou l’épaule et
panse, bandeaux latéraux et verticaux sur l’épaule et panse ou sur la zone de
l’anse, bandes et frises horizontales sur la panse etc. Cette division du décor du
vase, convenable aux caractéristiques de l’art géométrique, fait par zones, par
parties du vase, est très utile et valide pour les vases attiques à figures noires
qui seront analysés dans cet article. Donc, on adoptera les termes panneau pour
la composition iconographique principale située, en général, sur la panse, à la
hauteur des anses et où se trouvent les motifs non-figurés « de remplissage » et
on utilisera aussi les vocables frise et bande pour la composition des motifs nonfigurés située sur les autres parties du vase ; le col, l’épaule, la partie inférieure
de la panse, la base, le pied etc.
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Camila Diogo de Souza
Ce bref article vise à donner un aperçu des motifs ornementaux
non-figurés, soit « de remplissage », soit « secondaires », présents dans la
technique de production de vases à figures noires de la collection du Musée
Royal de l’Ontario, Toronto, Canada, catalogués dans le CVA, Canada
Fascicule 1, Toronto Fascicule 1 (HAYES, John W. (ed.) Corpus vasorum
antiquorum Canada Royal Ontario Museum Toronto : Attic black figure
and related wares. Oxford : Oxford Univ. Press, 1981). Ces motifs sont
des formes stylisées et géométriques dont la thématique peut être végétale
ou florale, comme des feuilles de palmier, de lierre, des rosaces, rosettes
et des fleurs de lotus ; ou encore, le thème des motifs peut être composé
de combinaisons de formes géométriques « pures », c’est-à-dire , des traits
ou lignes verticales et horizontales parallèles ou entrecroisées, comme les
languettes, les lignes brisées, les méandres, les zigzags, les points et la
ligne pointillée, le damier, les cercles et demi-cercles concentriques etc. La
majorité de ces éléments du décor trouve ses origines et son développement
(systèmes de combinaisons les plus variés) dans la Période Géométrique. Ils
serviront de base non seulement aux aspects iconographiques du style qui
définissent un certain atelier ou un peintre, mais seront aussi caractérisés
par des aspects techniques spécifiques permettant l’établissement d’une
division chronologique plus précise.
Il va de soi, de toute façon, que cette brève discussion ne vise pas
à faire le tour de la variété des motifs géométriques, ni à discuter les
significations symboliques ou réelles d’une forme géométrique par son
caractère abstrait et stylisé. La polysémie des motifs géométriques reste
toujours un sujet d’intense débat parmi les auteurs. On ne prétend pas
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tracer ni les origines ni le développement chronologique des formes et
compositions géométriques. Il s’agit ici de mettre l’accent sur les éléments
iconographiques de « permanence », de « continuité » qui, d’une part,
représentent une certaine « tradition Géométrique », même si ces motifs
sont adaptés à une nouvelle forme, à une nouvelle technique et à un
nouveau style, dans ce cas, la céramique à figures noires ; et, d’ autre part,
permettent de créer de « nouveaux » motifs, incorporés comme standards
de la composition du décor de ce nouveau style.
Nos réflexions n’ont pas non plus comme but de faire une étude
détaillée des aspects techniques ni de la céramique géométrique, ni de
la céramique à figures noires. Des examens des vases sur place seraient
nécessaires pour déterminer précisément la technique appliquée au décor,
comme par exemple l’usage du pinceau simple ou du peigne (pinceau
multiple), du compas, des couleurs ou pigmentations de l’argile utilisée
dans la « peinture » etc. Les photos présentées dans le CVA sont toutes en
noir et blanc et les descriptions de la pièce dans le texte ne comprennent
pas toujours ce genre d’information5.
Il faut remarquer qu’il n’y a pas de nomenclature systématique des
motifs ornementaux non-figurés, toutefois on se servira des dénominations
consacrées dans les langues française et anglaise. Dans ce cas, on utilise
5
Comme Carolina Kesser B. Dias a bien remarqué dans son article « “Les petits
vases moches” du Musée Royal d’Ontario » de ce dossier, les informations sur
les vases et leur décor sont lacunaires et non-standardisées dans le volume de
texte du CVA, par exemple, la description de la couleur de l’argile ne suit pas la
systématisation des codes du Munsell. En outre, les planches ne présentent pas
d’échelle et, ce qui est plus grave, il n’y a aucune indication sur la provenance
de ces vases. On ne connait pas leur contexte archéologique (funéraire, religieux,
cultuel, domestique etc.) et par très peu d’exemplaires l’on sait comment ils ont
été acquis ou incorporés dans la collection canadienne.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
parfois des traductions et/ou des adaptations des termes, illustrées avec des
dessins.
Le volume du CVA du Musée Royal de Toronto est organisé selon
les centres de production céramique : attique, béotienne et eubéenne.
Dans la production attique, la présentation des pièces de chaque centre
suit la typologie morphologique traditionnelle de vases classés par formes
fermées (les amphores et les types d’amphore ; Amphore Type B, Type A,
Amphore à col, couvercle d’amphore et Amphore panathénaïque ; hydries,
œnochoés et lécythes) et ensuite les ouvertes (cratère à volutes, support,
pyxide tripode, cratère-skyphos, skyphoi, coupes, assiettes et lekane). Ces
vases comptent soixante-treize pièces entières, restituées ou fragmentaires
(Pl. 1- Pl. 38) et douze fragments au total (Pl. 38. et Pl. 39). On ne compte
que deux vases à figures noires béotiens (Pl. 40.1-3 et Pl. 40.4,5) et un
autre, une hydrie eubéenne (Pl. 41.1,2). À part, les vases classés comme
attique « standardisés » (attic patterned vases) comptent quinze lécythes
(Pl. 41.3-17) et une amphore (Pl. 41.18). Finalement, sur la dernière
planche du catalogue, deux vases (Pl. 42.1-3 et Pl. 42.4-6) de Tanagra, qui
font partie eux aussi de la production béotienne, présentent la signature de
Teisias.
En outre, la publication suit plus au moins l’ordre chronologique de
datation de chaque exemplaire, ce qui permet des réflexions sur un certain
développement des motifs ornementaux non-figurés dans l’ensemble de
la production attique. Cet aperçu plus général sur les exemplaires de la
collection réunie dans le CVA envisage la réflexion sur la mise en place
(l’organisation, l’ordre, le placement et la combinaison) des motifs
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
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Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
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ornementaux non-figurés en considérant la typologie morphologique et
stylistique du vase et leur emplacement sur les parties (les zones, les espaces)
de la pièce. Cette analyse permet de discuter quelques repères et tendances
chronologiques et de visualiser quelques éléments iconographiques de
traditions et d’innovations à long terme.
Notre lecture ne suivra pas nécessairement le système de présentation
du CVA par forme. On propose une analyse qui privilégie le développement
chronologique des motifs ornementaux non-figurés tout en étant toujours
associée à leur emplacement sur les zones du vase.
Les amphores attiques à figures noires les plus anciennes de la
collection canadienne sont datées de la première moitié du VIe siècle av. J.C., vers 560 environ : Pl. 1 et Pl. 6. L’amphore de la Pl. 1 ne présente que
les panneaux centraux à la hauteur des anses verticales. Les panneaux sur
la face A et la face B sont très restreints avec la scène encadrée par un trait
vertical placé de chaque côté, à droite et à gauche et un trait horizontal en
haut et en bas. Tout le reste du vase est entièrement recouvert du « vernis »
noir6. Il n’y a pas de « motifs de remplissage », ni de bandes ou de frises
6
Bien qu’il soit impropre comme on l’a maintes fois signalé et démontré
(COURBIN, 1966, p. 285 ; RICHTER, 1959, pp. 279-283, notamment pp. 305306 ; BLANC, 1963, pp. 267-289, principalement pp. 267-268, n. 1), l’usage
du terme « vernis » est consacré et encore habituel parmi les spécialistes du
Géométrique et les céramologues en général. Ce sont surtout les spécialistes
britanniques qui se sont efforcés de trouver un autre terme plus adéquat et moins
chargé de notions préconçues. Toutefois, les termes anglais « slip » ou « glaze »
sont encore utilisés par un grand nombre d’auteurs. De même, la bibliographie
française et francophone continue à utiliser le terme « vernis ». Les ouvrages les
plus récents sur la céramique géométrique en général emploient normalement ce
terme sans l’assortir d’une réflexion détaillée sur les caractéristiques inhérentes
à sa signification. Il est évident que le terme « verni » n’est pas utilisé au sens
moderne du terme, stricto sensu, mais de manière conventionnelle. Voir par
exemple, VERDAN et al, 2008, p. 24, n. 30. H. Catling et T. Mannack préfèrent
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
de motifs ornementaux non-figurés sur le col, la panse ou sur la partie
inférieure du vase, proche du pied.
L’amphore de la Pl. 6 est caractéristique de la tradition d’amphores
« SOS » de la fin de la Période Géométrique et Subgéométrique de la
production attique. Les premiers exemplaires de ce type d’amphore peuvent
être datés du dernier quart du VIIIe siècle et ils subsistent jusqu’au début
du VIIe siècle. Ils sont aussi dénommés amphores « à panse noire », leur
décor est limité au col alors que le reste du vase est entièrement « verni ».
La composition du décor est en triptyque et symétrique, à savoir que deux
motifs presque identiques sont séparés par un autre placé au centre. Les
amphores « SOS » sont aussi nombreuses dans la production céramique
argienne de la fin du Géométrique. La composition générale du décor est
constituée d’une roue centrale (le « O ») et d’une ligne verticale brisée
placée de chaque côté de la roue (les deux « S »)7.
On constate que pour le décor du col de l’amphore de la Pl. 6 la
roue est remplacée par la tête d’un homme barbu tournée vers la gauche,
mais les lignes brisées se maintiennent et sont exécutées comme un zigzag
au trait simple et continu (Fig. 1). La composition est presque identique
7
utiliser le mot « paint » au lieu de « glaze » ou « slip » (CATLING, MANNACK,
2010). De même J. N. Coldstream (2010). Dans les deux ouvrages, les
descriptions du « paint » incluent des qualifications de couleurs et de tonalités («
black », « brown », « red », « dark brown », « light brown », « reddish brown »,
etc.), d’éclat, de brillance (« lustrous », « glossy », « semi-lustrous », « matt »,
etc.).
Plusieurs exemples d’amphores « SOS » peuvent être trouvés au Céramique, à
Athènes (KÜBLER, 1954) et à Argos aussi, comme par exemple les amphores
C. 15 et C. 2650 (COURBIN, 1966, pl. 6 et 123) où on trouve des pièces très
anciennes, datées de la fin du VIIIe siècle, dont la composition du décor « SOS »
est légèrement différente.
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sur les deux faces du vase. Malgré les différences de forme des motifs
ornementaux présents sur les amphores géométriques et subgéométriques(la
roue) et ceux présents sur les cols des amphores attiques à figures noires(un
motif figuré, la tête d’un homme), le schéma décoratif est le même. Il se
maintient, indépendamment de la technique de production.
Fig. 1 – Dessin de la composition « SOS » du col de l’amphore de la Pl. 6 : tête
d’un homme entre deux lignes brisées. (Y. Nakas)
La bande sur la partie inférieure du vase, proche du pied, présente
des rayons très pointus et espacés. Ce genre de motif est aussi très répandu
vers la fin du Géométrique et surtout pendant l’Orientalisant corinthien,
principalement sur la céramique proto-corinthienne de la première moitié
du VIIe, comme par exemple, sur les skyphoi (WEINBERG, 1943 ;
STILLWELL, 1948 ; BENSON, 1989). À la Période Géométrique, en
fait, ce motif non-figuré apparaît très tôt sur les amphores. De tradition
Protogéométrique, les rayons configurent, à l’origine, une chaîne de
triangles noirs (Fig. 2). Vers la fin de la Période, surtout pendant le
Géométrique Récent, les triangles deviennent plus pointus et plus fins. Le
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
motif est donc appelé « dents de chien » (Fig. 3) et au début du VIIe, ils ne
sont plus joints, mais sont placés très éloignés, de la même façon qu’on
observe sur l’amphore de la Pl. 6.
Fig. 2 – Dessin de la chaîne de triangles noirs dans un panneau horizontal. (C. Souza)
Fig. 3 – Dessin de « dents de chien » dans un panneau horizontal. (C. Souza)
Les panneaux centraux sur la panse de l’amphore présentent des
motifs figurés courants de la céramique protoattique : deux animaux qui
s’affrontent (deux coqs sur la face A) ou deux animaux avec la tête inclinée
en arrière (deux lions sur la face B), disposés symétriquement. Les motifs
de remplissage sur le panneau central de l’une des faces de l’amphore
sont caractérisés par des rosettes formées par des pétales et deux boutons
centraux.
Il s’agit d’un motif qui trouve ses origines au début du Géométrique
Moyen dans la céramique attique. Il apparaît surtout sur les amphores
attiques à anses horizontales doubles et à deux métopes comme les amphores
du Cimetière du Céramique (KÜBLER, 1954, Inv. 2146, Grab 41, Taf. 46 ;
Inv. 1256, Taf. 47 et 48 ; KOUROU, 2002, MN 216 et MN 29119, pl. 9495 et 98-99)8, mais aussi sur les cratère trouvés au Céramique (KÜBLER,
8
Ce type d’amphore, appelé « bi-metopal circle amphorae, » est très présent dans
le cimetière du Céramique. Sa composition du décor est très caractéristique et
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1954, Inv. 935, Grab 2, Taf. 17 ; Inv. 1149, Taf. 18 ; Inv. 1254, Grab 43, Taf.
22). Même à cette période reculée, la rosette pointée constitue un « motif
de remplissage ». Le motif principal consiste en cercles concentriques
faits au compas multiple, en général, numéro 7 ou numéro 99. Au centre,
une grosse croix réservée. Les cercles concentriques sont entourés avec
des rosettes pointillées, quatre en général, placées une de chaque côté. Le
même type de cercles concentriques peut aussi être encadré d’ « étoiles » à
huit branches (astérisques) au lieu de rosettes pointillées sur les amphores
attiques à deux métopes, par exemple MN 219 (KOUROU, 2002, pl. 96 et
97, p. 82 sq.).
Cette composition très typique de la production attique du GM est
empruntée à d’autres productions, comme l’argienne par exemple, dès
le GM II. On trouve des parallèles sur l’amphore argienne fragmentaire
à anses horizontales rondes doubles retrouvée dans le Terrain Phlessas
(COURBIN, 1966, pl. 151), dont le panneau est lui aussi à deux métopes,
comme pour les amphores attiques.
Vers la fin de la Période Géométrique et au début du VIIe siècle, les
rosettes pointées ou pointillées (Fig. 4) sont retrouvées très fréquemment
comme « motifs de remplissage », principalement dans l’arrière-plan
des frises du style proto-corinthien et protoattique. Les pétales et les
boutons concentriques configurent un développement du motif original
n’étant dessiné que par des points (Fig. 5, Fig. 6 et Fig. 7). Toutefois, il
9
attribuée à un atelier spécifique, le Peintre « Athens 216 ». Il s’agit d’un type
d’amphores et de compositions décoratives qui remontent au GM I en Attique,
vers 850-830, classé comme « MG I – early » par N. Kourou et J. N. Coldstream.
C’est-à-dire que ils ont 7 ou 9 cercles concentriques.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
14
Camila Diogo de Souza
faut remarquer que l’adoption de l’un n’exclut pas l’utilisation de l’autre
dans la même période. On verra, par exemple, que les rosettes pointées
apparaissent dans la composition du « ruban de lierre » sur le panneau
principal du décor de vases plus récents.
Fig. 4 – Dessin d’une rosette pointée (ou pointillée). (C. Souza)
Fig. 5 – Dessin d’une rosette à pétales et à contour pointillé. (C. Souza)
Fig. 6 – Dessin d’une rosette pointée (ou pointillée) et à trois boutons
centraux. (Y. Nakas)
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Fig. 7 – Dessin d’une rosette à pétales et deux boutons centraux. (Y. Nakas)
Un dernier élément iconographique du panneau central de la face
A de l’amphore (Pl. 6.1) mérite quelques commentaires : le bouton de la
fleur de lotus qui se trouve entre les coqs. Les motifs floraux et végétaux
au Géométrique attique apparaissent au Géométrique Moyen et sont
constitués de rosettes et de feuilles. Le bouton de la fleur de lotus devient
un élément iconographique nouveau, d’origine orientalisante, qui trouve
une place sur les vases proto-corinthiens et protoattiques et subsiste avec
popularité dans le style à figures noires.
Sur l’amphore de la Pl. 6, la fleur n’est pas un « motif de remplissage »,
mais elle fait partie de l’ensemble de la scène et donc elle est dessinée dans
un style plus « naturaliste ». Les formes géométriques les plus proches des
boutons de lotus sont trouvées dans la Grèce de l’est (COLDSTREAM,
1968, pl. 63a) vers la fin du VIIIe et début du VIIe siècle (Fig. 8).
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
Fig. 8 – Dessin d’un « bouton de lotus » de la fin de la Période Géométrique.
(KUNISCH, 1998, Abb. 93 : d, p. 240)
On remarque que le motif lui-même, le bouton de lotus, peut
être un thème « nouveau », mais ses variations et les compositions
iconographiques fréquemment trouvées dans la céramique attique à
figures noires sont exécutées dans la tradition du Géométrique : stylisées,
en série, systématisées en répétition régulière dans des frises, des bandes
horizontales.
Fig. 9 – Dessin de la série ou frise de boutons de lotus renversés et reliés par des
arcs. (Y. Nakas)
Fig. 10 – Dessin de la série ou frise de boutons de lotus reliés par des arcs et
alternés avec des points en bas. (Y. Nakas)
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Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
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Fig. 11 – Dessin de la série ou frise de boutons de lotus renversés et reliés par
des arcs et alternés avec points en haut. (Y. Nakas)
Ces frises de boutons de lotus en série sont habituellement situées sur
la partie inférieure de la panse des amphores, zone qui a particulièrement
tendance à être de plus en plus décorée (Fig. 9, Fig. 10 et Fig. 11). Les
exemplaires plus anciens présentent une frise de rayons noirs, longs, pointus
et serrés, proches du pied et, juste en haut, une large zone complètement
« vernie », comme par exemple les amphores des Pl. 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et
17.3,4. On trouve le même schéma sur les amphores panathénaïques de la
Pl. 22 et 23.
Parmi les autres amphores plus récentes du VIe siècle, on trouve
deux ou trois frises au-dessous du panneau principal jusqu’au pied. Il n’y
a plus de bande complètement noire. Les amphores des Pl. 9, 10, 11.3,4 et
15.3,4 présentent trois frises superposées : série de rayons noirs ; rang de
boutons de lotus reliés et frise de méandre simple (Fig. 12). L’ordre des
frises peut être modifié : série de rayons noirs ; frise de méandres simples
et rang de boutons de lotus reliés, comme par exemple, sur les amphores
de la Pl. 13.3,4 et 19.1,2.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
Fig. 12 – Dessin du schéma décoratif de la partie inférieure des amphores
composé d’une série de rayons noirs, suivie d’une frise de méandre simple et,
au-dessus, d’un rang de boutons de lotus reliés. (Y. Nakas)
Les amphores des Pl. 13.1,2 et 15.1,2 possèdent deux frises sur la
partie inférieure de la panse : série de rayons noirs et rang de boutons de
lotus reliés avec des points (Fig. 13). Les vases de la Pl. 17.1,2 et 19.3,4
ne présentent pas de points entre les arcs inférieurs de la frise de boutons
de lotus reliés.
Fig. 13 – Dessin du schéma décoratif de la partie inférieure des amphores composé d’une série de rayons noirs et, au-dessus, un rang de boutons de lotus reliés
avec des points. (Y. Nakas)
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
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Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
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Vers la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle, on observe que
deux exemplaires d’amphores de la Pl. 21 présentent deux bandes avec
des caractéristiques différentes : un rang avec de rayons très longs et plus
éloignés et une frise étroite entièrement « vernie » sur la Pl. 21.1,2,3 et un
« zigzag » (en fait, deux lignes de points opposées qui semblent composer
un zigzag réservé, c’est-à-dire, le zigzag est formé par une zone « nonvernie »).
On observe la même composition de bandes décoratives sur la partie
inférieure du vase sur les formes ouvertes, comme sur le skyphos de la Pl.
29.10,11,12, toutefois la frise de zigzag est constituée de points noirs et
blancs alternés et les points noirs sont reliés entre eux.
La partie inférieure de la coupe de la Pl. 32.1,2,3 est aussi composée
de trois frises, mais elles présentent des motifs un peu différents, soit par la
technique appliquée, soit par la forme du dessin, et ils sont soigneusement
exécutés : la frise de rayons est composée par l’alternance des rayons
noirs et des rayons « vides », dessinés avec le contour du triangle long
et pointu ; au-dessus, une bande complètement « vernie » et ensuite un
zigzag « réservé » très épais et arrondi qui est « discontinu » ; en fait, il est
composé de rangs de « triangles » opposés. Les angles ont été séparés par
des traits très fins, ce qui donne au « zigzag » son aspect « interrompu ». Le
bas du pied présente une double série de feuilles de lierre (une couronne
ou un ruban de lierre) séparée par deux lignes et alternée avec des points.
Le même genre de frise composée de rayons noirs alternés avec des
rayons « vides » (Fig. 14) se trouve sur le skyphos de la Pl. 42.1,2,3 daté
entre 520-515, vers la fin du VIe siècle.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
Fig. 14 – Dessin de la frise composée de rayons noirs alternés avec des rayons «
vides ». Partie inférieure de la coupe de la de la Pl. 32.1,2,3. (Y. Nakas)
Parfois, les rayons sont un peu courbes (Fig.15) et ressemblent à
un autre motif géométrique simple très ancien et très couramment utilisé
dans les vases du Géométrique et à figures noires : les languettes. On les
observe sur beaucoup de vases de la collection canadienne. L’exemplaire
le plus ancien est l’amphore de la Pl. 6. Les languettes sont placées audessus des panneaux centraux de chaque face de l’amphore composant
une frise simple qui délimite l’encadrement de la scène en haut. Il s’agit
de traits verticaux parallèles courts, exécutés au pinceau très épais, de bas
en haut et en noir. Dans ce cas, ils contournent le vase, c’est-à-dire, il n’y
a pas d’interruption sous les anses.
Fig. 15 – Dessin de la frise ou série de languettes noires. (C. Souza)
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Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
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On trouve ce genre de motif et quelques variations dans les frises
présentes sur l’épaule des vases attiques du Protogéométrique. Ils sont
exécutés de la même manière, au pinceau simple, de bas en haut et tout en
noir. Ils sont appelés « gouttes » ou « pendants ». Durant le Géométrique,
ils deviennent des barres parallèles verticales très régulières exécutées
au peigne (pinceau multiple). Les barres ne sont plus « flottantes », mais
encadrées par des traits horizontaux.
Dans la production argienne, on trouve une série de tasses très
particulière dénommée « à languettes » qui révèle une technique plus
récente, typique du Géométrique Récent II. Le motif est composé de trois
lignes verticales fines et d’une autre épaisse recouvrant deux fines, ce qui
suggère qu’elles ont été faites au peigne 5 ou plutôt 10. Les gros traits
forment des « languettes ». Les divergences d’orientation des traits laissent
supposer que le peintre a utilisé deux instruments (COURBIN, 1966 p. 372,
n. 6 ; COLDSTREAM, 1968, n. 3, p. 144). Ses origines se trouvent sans
doute déjà au Géométrique Récent I, avec des tasses associées à un groupe
de vases datés de cette période à Tirynthe et à Dendra (COLDSTREAM,
1968, p. 125, 144). Toutefois, on ne peut être sûr de cette association. Dans
la production attique, ce type de composition est rare, mais peut remonter
aussi au Géométrique Récent I (KÜBLER, 1954,canthare Inv. 817, Grab.
90, Taf. 87).
Les languettes des vases à figures noires trouvent leur développement
avec la variation de couleur et d’encadrement. La majorité des languettes
dans la céramique attique est bicolore, en général, rouge et noire en
alternance et encadrée : elles sont délimitées par des traits (Fig. 16).
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
Fig. 16 – Dessin de la frise ou série de languettes rouges et noires alternées –
sous l’anse de l’amphore de la Pl. 8.3. (Y. Nakas)
Une forme de languettes très semblable aux « gouttes » est trouvée
sur la frise de l’épaule du lécythe de la série « standardisée » de la Pl.
41.15 (Fig. 17). Le vase est daté de la fin du VIe et sa composition de décor
est très régulière. La décoration se limite à l’épaule et le reste du vase est
entièrement recouvert par le « vernis » noir. Peut-être s’agit-il également,
dans ce cas, d’un exemple de composition iconographique de tradition
Géométrique.
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Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
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Fig. 17 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.15. Série de « languettes » ou « gouttes
» sur l’épaule. (Y. Nakas)
Un autre motif ornemental non-figuré, classé comme végétal ou
floral, qui apparaît pendant la Période Orientalisante et que les peintres
utilisent désormais très fréquemment est la palmette. On la trouve comme
« motif de remplissage », comme « motif secondaire » sous les anses,
dans les frises et bandes au-dessus des scènes du panneau central, sur
la partie inférieure de la panse, ou encore, comme motifs ornementaux
principaux sur le col des amphores ou sur la panse des lécythes de la
série « standardisée ». Les palmettes varient en quantité et en forme de
« feuilles », elles se combinent avec d’autres palmettes ou encore avec les
boutons de lotus. Les deux motifs sont souvent associés composant une
chaîne de doubles palmettes (deux palmettes placées à la verticale et une à
l’envers), alternée avec des boutons de lotus (Fig. 18).
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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Camila Diogo de Souza
Fig. 18 – Dessin de la chaîne de doubles palmettes-lotus – panneau sur le col de
l’amphore. (Y. Nakas)
Fig. 19 – Dessin de palmettes simples mises à la verticale et à l’envers – bouton
de lotus au-dessous de l’anse de l’amphore de la Pl. 19.2. (Y. Nakas)
Fig. 20 – Dessin de palmette simple mise à l’horizontale – bouton de lotus
au-dessous de l’anse de l’amphore de la Pl. 21.2. (Y. Nakas)
Techniquement, les palmettes sont une variation des languettes et
même des « gouttes » du Protogéométrique (1025-900) et du Géométrique
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Ancien. Il est difficile d’établir un développement chronologique de la
forme, toutefois on remarque que le fragment de cratère de la Pl. 39.1
présente une chaîne simple de palmette-lotus très large. Il s’agit de l’un des
premiers types de chaîne de palmette-lotus, qui est daté vers la fin du VIIe
siècle et du début du VIe siècle dans la collection canadienne.
Le motif devient plus complexe, constitué d’une chaîne double
de palmettes-lotus en alternance et, en général, les palmettes sont
contournées (restreintes) par des arcs. En outre, l’emplacement de ce genre
de composition iconographique sur les zones du vase relève des indices
chronologiques. Cette combinaison devient le motif ornemental standard
des panneaux sur le col des amphores à figures noires pendant tout le VIe
siècle (Fig.18).
Le motif atteint le panneau décoratif principal des vases, sur la
panse, dans la série de vases attiques « standardisés » à figures noires de
la Pl. 41. Ce sont tous des lécythes datés du Ve siècle qui présentent des
motifs ornementaux prédominants composés de formes géométriques,
florales ou végétales. Les plus anciens, datés de la première moitié du
Ve siècle (Pl. 41.3, Pl. 41.4 et Pl. 41.5), présentent une chaîne simple de
palmette-lotus (Fig. 21). Les feuilles sont larges et longues. À l’épaule,
on trouve deux frises de « languettes » : une, placée à la jonction du col
et de l’épaule, est composée de petites barres parallèles, presque des gros
points ; l’autre, mise sur l’épaule, est constituée de barres plus allongées.
Le col, l’embouchure et la partie inférieure du lécythe, pied inclus, sont
complètement « vernis ».
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Camila Diogo de Souza
Fig. 21 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.4. Panneau central avec la composition
palmette-lotus en chaîne simple. (Y. Nakas)
Les quatre exemplaires suivants sont datés de la même période, la
première moitié du Ve siècle (Pl. 41.6, Pl. 41.7, Pl. 41.8 et Pl. 41.9), mais
le dessin et l’orientation des palmettes sur le panneau central sont tout à
fait différents. Les feuilles sont plus fines et longues et elles sont placées
à l’horizontale, en deux séries, et sont contournées par un arc (Fig. 22).
Les autres parties du vase sont décorées de la même façon que la série de
lécythe précédente ; c’est-à-dire, deux rangs de « languettes » sur l’épaule
et le reste du vase entièrement peint en noir.
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Fig. 22 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.7. Panneau central avec des séries de
palmettes contournées par un arc mises à l’horizontale. (Y. Nakas)
On remarque qu’à partir du milieu du Ve siècle, la composition du
décor de cette série à motifs « standardisés » devient plus complexe, avec
l’inclusion des frises composées par des motifs géométriques. La majorité
des lécythes présente un schéma iconographique symétrique, à savoir
une frise avec un motif ornemental spécifique, placée entre deux bandes
composées de motifs identiques ou ressemblants.(Pl. 41.11, Pl. 41.12
et Pl. 41.13). Les motifs géométriques sont, en général, très simples :
quadrillages (Pl. 41.11, Pl. 41.12, Pl. 41.13 et Pl. 41.14) (Fig. 23, Fig.
25 et Fig. 26), méandres et formes dérivées, comme la file de « Z » (Pl.
41.10 et Pl. 41.16) (Fig. 24). Le reste du vase présente toujours la même
composition : deux séries de « languettes » sur l’épaule et le col, la partie
inférieure de la panse et le pied complètement « vernis ».
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Camila Diogo de Souza
Fig. 23 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.11. Composition plus complexe sur le
panneau central : série de palmettes à l’horizontale entre deux quadrillages. (Y.
Nakas)
Fig. 24 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.16. Composition du panneau central :
zone « vernie » entre méandres et formes dérivées. (Y. Nakas)
On observe dans cette série attique « standardisée » un autre motif
végétal très courant dans la céramique à figures noires, dont la forme toute
nouvelle a également été incorporée dans le répertoire iconographique
durant le style Orientalisant : les feuilles et les baies de lierre. Souvent
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elles ont la forme d’un cœur. Les feuilles peuvent être disposées en série
double sans séparation (Fig. 25 et Fig. 26), ou avec une ou deux lignes
au milieu (Fig. 27). Dans ce cas, le motif apparaît plus souvent comme
« motif de remplissage » entre les personnages des panneaux principaux,
notamment dans les scènes dionysiaques (Pl. 5.2, Pl. 12.4, Pl. 13.3, Pl.
14.3, Pl. 16.4, Pl. 21.4, Pl. 25.4 et Pl. 37.5,6,7), où elles forment des
rubans ou des couronnes de lierre.
Fig. 25 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.12. Composition du panneau central :
quadrillage entre série de feuille de lierre. (Y. Nakas)
Fig. 26 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.13. Composition du panneau central :
série de feuille de lierre entre quadrillages. (Y. Nakas)
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Camila Diogo de Souza
Fig. 27 – Dessin du couvercle de la Pl. 21.10. Série de feuilles de lierre avec une
ligne au milieu. (Y. Nakas)
Les feuilles proprement dites ne sont pas des motifs « nouveaux » dans
la céramique grecque de manière générale. Elles sont très bien représentées
dans « l’art naturaliste » mycénien et au Géométrique. Néanmoins, leur
forme est tout à fait différente. Au Géométrique Moyen athénien on trouve
les premiers types de feuilles dessinées en série (dans une frise) (Fig. 28)
ou en formant un quadrifol (Fig. 29) ou une rosette (Fig. 30). Elles sont
constituées de deux traits courbes qui se rejoignent aux extrémités et qui
peuvent être hachurés ou « concentriques », avec d’autres feuilles de taille
plus petite au milieu.
Fig. 28 – Frise ou série de feuilles de la Période Géométrique. (C. Souza)
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Fig. 29 – Quadrifol de la Période Géométrique.
(KUNISCH, 1998, Abb. 81 : g, p. 210)
Fig. 30 – Rosette de la Période Géométrique. (KUNISCH, 1998, Abb. 82 : j, p. 215)
Les feuilles de lierre du style à figures noires sont représentées comme
un cœur, mais on constate que sur plusieurs vases du CVA du Musée Royal
de l’Ontario la représentation iconographique du ruban (ou couronne) de
lierre est constituée de lignes pointillées (Fig. 32) ; les feuilles sont de
simples et gros points, comme par exemple la ligne entre les personnages
de l’amphore de la Pl.16.4 et Pl. 21.4. Dans certains cas, on remarque que
les feuilles ne sont ni des points ni de « véritables » cœurs, mais une forme
intermédiaire, comme sur l’amphore de la Pl. 5 et de la Pl. 25.4.
Peut-être ici trouve-t-on également un élément de tradition
Géométrique : la ligne pointillée, notamment sur l’extérieur de la lèvre des
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
32
Camila Diogo de Souza
coupes, coupelles et cratères, est un motif très répandu dès le Géométrique
Moyen. Son exécution est un peu moins bien soignée au Géométrique
Récent. Les points occupent plus d’espace sur la surface du vase et ils
sont désormais combinés avec d’autres formes géométriques, comme par
exemple les rosettes pointées. On suggère, dans ce cas, qu’il s’agirait d’une
« permanence » plutôt que d’une technique appliquée pour représenter
une forme d’abord florale et, ensuite, végétale (ou les deux ensemble).
On constate la simplification, la stylisation maximale de la représentation
naturelle, caractère essentiel de l’art Géométrique.
Fig. 31 – Dessin du couvercle de la Pl. 21.11. (Y. Nakas)
Fig. 32 – Dessin de la ligne pointillée comme un ruban (ou couronne) de lierre.
Au-dessus de l’anse de l’amphore de la Pl. 26.5. (Y. Nakas)
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La combinaison des feuilles et baies (ou graines) de lierre en
alternance constitue un motif très répandu aussi dans la céramique attique
à figures noires. Les feuilles et les graines s’en échappent symétriquement
à des intervalles réguliers, et les baies sont toujours dessinées comme des
rosettes pointillées (Fig. 33).
Fig. 33 – Dessin du lécythe de la Pl. 41.14. Composition di panneau central :
feuilles et baies de lierre alternées. (Y. Nakas)
Un dernier motif ornemental non-figuré examiné ici se retrouve dans
les pyxides présentées dans la Pl. 29 (Pl. 29.1,2, 29.3,4,5) et le skyphos de la
Pl. 29.6. Toutes les pièces, vases et couvercles, présentées dans le volume de
texte du CVA (HAYES, 1981, p. 24-25) sont attribuées au « Swan Groupe »
par J. D. Beazley (BEAZLEY, ABV, 1956)10. Il s’agit des vases les plus
anciens de la collection du Musée de Toronto, datés du second quart du VIe
siècle, entre 570-550. La composition du décor est en tout point semblable :
des frises constituées d’une file de « cygnes », entourés par des traits ou des
10
Pour les pyxides de la Pl. 29.1,2 voir BEAZLEY, ABV, 656, no. 46 ; les pyxides
de la Pl. 29.3,4,5 : BEAZLEY, ABV, 656, no. 43 et pour le skyphos de la Pl. 29.6,
voir BEAZLEY, ABV, 655, no. 19.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
34
Camila Diogo de Souza
points (Fig. 34). On ajoutera l’assiette de la Pl. 38.5,7 qui présente elle aussi
une frise de « cygnes » entourés par des points, mais sa datation est un peu
plus récente comparée à celle des pièces précédentes.
Fig. 34 – Dessin de la frise de « cygnes » du skyphos du « Swan Groupe »
de la Pl. 29.6. (Y. Nakas)
Ce même type de composition iconographique se retrouve à la
Période Géométrique sur les vases du « Birdseed Workshop ». Les
caractéristiques des vases attribués à cet atelier sont exposées par J. Davison
(1961, p. 55-62, figs. 72-84) et reprises par J. N. Coldstream (1968, p. 6770)11. J. N. Coldstream et J. Davison classent ce groupe comme l’un des plus
grands ateliers du Géométrique Récent attique, mais qui trouve ses origines
au Géométrique Moyen, quand on observe les premiers exemplaires. Les
deux auteurs regroupent dans cet atelier les vases qui présentent une file
d’oiseaux en silhouette avec deux jambes raides, flanqués de lignes de
points ou des petites barres parallèles disposées en diagonale, obliquement
(Fig. 35). Ces vases sont aussi appelés « water birds » ou « bird-and-
11
Pour d’autres exemples de vases qui appartiennent à cet atelier, voir KÜBLER,
1954, Taf. 129, la coupe Inv. 788, dont la frise avec la file d’oiseaux est disposée
sur l’épaule et où il existe aussi une autre bande circulaire à l’intérieur du vase
et le skyphos GR 1950,1109.1 (91) (COLDSTREAM, 2010, p. 35, pl. 49). Pour
une discussion plus mise à jour sur ce groupe, son atelier et ses caractéristiques
stylistiques, voir COULIÉ, 2013.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
35
birdseed » par J. D. Beazley (ABV, 1956), nom adopté par la suite par J.
Davison pour classifier l’atelier. Il s’agit d’une composition très fréquente
dans la céramique géométrique attique qui compte une quarantaine de
vases attribués à cet atelier. On dirait que le schéma iconographique de
tradition du Géométrique Moyen subsiste encore dans les vases attribués
au « Swan Groupe » de la céramique à figures noires du VIe siècle.
Fig. 35 – Dessin du « Birdseed » de la Période Géométrique : rang, frise ou
série d’oiseaux, corps noirs flanqués de lignes de points. (Y. Nakas)
Pour terminer, l’alabastre de la production béotienne dans la Pl. 40.13 mérite quelques commentaires aussi. Il présente des caractéristiques très
typiques de la tradition Géométrique. Il s’agit aussi de l’un des vases les
plus anciens de la collection canadienne, daté du début du VIe siècle, vers
580-570 environ. L’on constate la présence d’éléments orientalisants très
clairs et même des imitations proto-corinthiennes et des similarités avec la
céramique protoattique : la forme et le décor de la scène principale, motifs
figurés et motifs non-figurés. Les rosettes à pétales de plusieurs tailles sont
placées sur le panneau central comme « motifs de remplissage ».
On remarque la symétrie du schéma iconographique des frises de la
partie supérieure et inférieure du vase. Elles sont identiques : un rang de
languettes noires (placé en haut sur le col et en bas sur le fond rond), suivi
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
36
Camila Diogo de Souza
par une bande double de points séparée par une ligne (disposée au-dessous
de la frise de languettes sur le col et en bas du panneau principal) (Fig. 36).
L’extérieur de la lèvre possède des hachures croisées qui ressemblent
à un « zigzag » ou à « des losanges » vides. Les traits sont réalisés au pinceau,
un par un. Le zigzag est un motif qui apparaît très tôt dans la céramique
géométrique et qui y occupe une place privilégiée ; il est très courant dans
toutes les formes de vases. Il peut être exécuté au pinceau simple de deux
manières différentes : soit par des lignes obliques parallèles opposées, soit
en zigzags continus uniques superposés. Ces deux procédés coexistent
pendant très longtemps, du Géométrique Ancien au Géométrique Moyen,
et ils donnent un aspect très resserré et régulier à la composition. Pendant
le Géométrique Moyen, avec l’adoption du peigne, l’aspect stylistique
des zigzags multiples change radicalement. L’emploi du peigne peut
aussi former des chevrons verticaux juxtaposés ou des zigzags continus
superposés très resserrés et réguliers. Toutefois, dès le Géométrique
Récent II, en particulier à la fin de la période, une nouvelle façon de tenir
le peigne produit des zigzags multiples très relâchés, dont les angles sont
de plus en plus arrondis, jusqu’à devenir des lignes horizontales brisées12.
Il faut signaler que l’encadrement des zigzags multiples est aussi un indice
chronologique. La régularité et la symétrie deviennent complètes avec un
trait vertical qui joint les angles avec les horizontales renfermant le cadre.
Ce type de composition se rencontre déjà au Géométrique Ancien dans
la céramique corinthienne (CATLING, MANNACK, 2010, pl. 52.6-7, p.
28). On retrouve la même technique sur la coupe argienne du Géométrique
12
L’évolution stylistique des zigzags multiples est bien illustrée dans COURBIN,
1966, pl. 114.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
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Moyen I mise au jour à Berbati (COLDSTREAM, 1968, Nauplion 4161,
pl. 24-b). À partir du Géométrique Récent, la composition devient plus
relâchée et plus flottante, c’est-à-dire, les zigzags ne touchent pas les lignes
d’encadrement de la frise.
Fig. 36 – Dessin de frises de la partie supérieure de l’alabastre de la
Pl. 40.1-3. (Y. Nakas)
Conclusions
Il faut réitérer, à l’évidence, que les aspects morphologiques des
vases constituent des caractères fondamentaux aux repères chronologiques
et qu’ils sont indissociables des aspects du décor. Toutefois, malgré un
examen plus détaillé du profil de chaque forme présentée dans le CVA
du Musée Royal de l’Ontario, les pièces de la collection canadienne
montrent que la complexité des motifs ornementaux non-figurés dans la
céramique attique à figures noires est due à la superposition des frises
surtout en occupant la zone inférieure de la panse du vase, mais aussi audessus du panneau principal, sur l’épaule. On trouve des compositions
iconographiques très schématiques avec de petites variations dans tous les
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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vases de la Période étudiée, surtout pendant le VIe siècle. Au Ve siècle, au
moins dans une grande partie de la production attique, c’est-à-dire la série
« standardisée », les motifs ornementaux non-figurés occupent l’espace le
plus visible du vase. Certes, dans ce cas, ils ne peuvent pas être classifiés
ni comme « motifs de remplissage », ni comme motifs « secondaires ».
En fait, les motifs ornementaux non-figurés sont caractérisés
par des répétitions d’une même forme à des intervalles déterminés. La
symétrie, la répétition, l’alternance et la combinaison des formes et motifs
non-figurés sont les aspects les plus développés de « l’art grec » à la
Période Géométrique. Ces attributs sont ce qui caractérise l’essence de
l’abstraction, la systématisation et la régularité du schéma iconographique
des formes géométriques.
L’analyse proposée dans ce bref article à partir de l’ensemble de vases
attiques à figures noires da la collection canadienne nous permet d’indiquer
que les formes des motifs ornementaux non-figurés sont en somme peu
nombreuses et en général, très simples, mais chaque composition comporte
une variété infinie dans ses applications et combinaisons, comme par
exemple, dans la palmette et le bouton de lotus. Les éléments d’innovations
(la fleur et le bouton de lotus et la palmette, par exemple) sont adaptés au
nouveau répertoire iconographique, mais ils sont encore exécutés dans le
schéma caractéristique de la tradition Géométrique.
On dirait aussi que le schéma iconographique Orientalisant est adopté
à Athènes, peut-être, un peu plus tard par rapport à Corinthe, mais toujours
au VIIe siècle. Il définit le style Protoattique et subsiste jusqu’au début
du VIe siècle avec des caractéristiques typiquement Subgéométriques.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
Les motifs ornementaux non-figurés des vases à figures noires de la collection du Musée Royal de
l’Ontario, Toronto, Canada : éléments iconographiques de tradition Géométrique?
Non-figured ornamental motifs on Attic black-figure vases from the collection of the Canada Royal
Ontario Museum, Toronto: iconographic elements of Geometric tradition?
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L’amphore « SOS » de la Pl. 6 est un très bon exemple de ce genre de
tradition Subgéométrique.
On peut suggérer encore que les éléments thématiques et
morphologiques de tradition Géométrique, surtout, du Géométrique
Moyen, sont visibles vers la fin du VIIe siècle, mais essentiellement
pendant le VIe siècle et le début du Ve siècle. Les vases attribués au « Swan
Groupe » montrent un exemple idéal de ce type de « permanence ».
Dans ce petit univers iconographique de la culture matérielle, la
collection de vases à figures noires du Musée Royal de l’Ontario, on constate
que l’essence de « l’art Géométrique », c’est-à-dire, la systématisation et la
régularité du schéma iconographique des motifs ornementaux non-figurés,
se maintient pendant des siècles et qu’elle est employée, consciemment
ou mécaniquement, dans un nouveau style, une nouvelle technique de
décor, les vases à figures noires. De cette façon, on remarque que certains
éléments iconographiques de la production céramique attique à figures
noires, représentés par quelques motifs ornementaux non-figurés, sont dus
à une « tradition Géométrique » et sont caractérisés par des éléments de
« permanence ».
Toutefois,
ces
éléments
iconographiques
expriment
des
caractéristiques culturelles qui sont adaptées aux nouvelles contraintes
sociales et sont aussi dues, au moins en partie, au nouveau goût stylistique
de la nouvelle clientèle des vases à figures noires de la Période Archaïque.
Dans ce cas, les éléments d’innovations s’ajustent à la tradition et viceversa.
Interfaces Brasil/Canadá. Canoas, v. 15, n. 1, 2015, p. 00-00.
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