Books by Vincent Jacques
Borges et le cinéma , 2024
Jorge Luis Borges s'est toujours intéressé au cinéma. Entre 1931 et 1944, il publie plusieurs not... more Jorge Luis Borges s'est toujours intéressé au cinéma. Entre 1931 et 1944, il publie plusieurs notes sur des films, principalement dans la revue Sur, et participe à l'écriture du scénario (avec un autre maître de la littérature argentine, Adolfo Bioy Casares) de deux réalisations importantes de Hugo Santiago, Invasión (1969) et Les Autres (1974), des films portés par le « réalisme magique » propre aux deux écrivains. Par ailleurs, dans le prologue à l'Histoire universelle de l'infamie (1935), Borges affirme que ses premières tentatives de fiction dérivaient du cinéma de Josef von Sternberg. Plus généralement, il s'agira de voir comment Borges aurait trouvé la forme de narration littéraire qui lui est propre en méditant, entre autres, sur la spécificité de la narration cinématographique
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Chris.Marker.Photographie , 2018
L’une des singularités de l’œuvre multiforme de Chris Marker tient à son usage constant de la pho... more L’une des singularités de l’œuvre multiforme de Chris Marker tient à son usage constant de la photographie. De la parution de son premier portfolio, Clair de Chine (1956), à l’exposition Passengers (2011), le cinéaste a publié cinq recueils de photographie ; La Jetée (1962), son plus célèbre film, est un « photo-roman » composé de photographies. Associant ce médium au texte et à d’autres types d’images, Marker a multiplié les genres, les registres et les techniques, de la prise de vue au montage ou à la mise en page. Il a ainsi développé une approche expérimentale de la photographie : un usage à la fois réflexif et affectif, instrumental et ludique, politique et poétique.
En examinant son travail avec et sur la photographie, cet ouvrage collectif l’inscrit dans le contexte élargi de la production de Marker, mais aussi dans d’autres démarches contemporaines. Il s’agit de la première analyse du sujet : tandis que les publications sur le cinéaste se concentrent sur ses films, les historiens de la photographie persistent à ignorer cette part de l’œuvre. Sans doute parce que l’auteur n’est jamais seulement photographe : en pratiquant cette forme artistique, «Chris.Marker.photographe » est toujours ailleurs, à côté, inactuel. Les neuf contributions réunies dans ce volume montrent comment cette pratique hybride se joue des frontières entre les catégories reçues, déjoue les habitudes et les attentes ; en animant l’ensemble de son œuvre, elle continue de troubler nos regards et d’ouvrir des pistes nouvelles.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Creaphis éditions ISBN : 978-2-35428-136-6, 2018
L’histoire du XXe siècle a produit un nombre d’images sans précédent : depuis la Grande Guerre au... more L’histoire du XXe siècle a produit un nombre d’images sans précédent : depuis la Grande Guerre aucun événement n’a eu lieu sans laisser une multitude d’images fixes et animées. A partir de l’œuvre du cinéaste et artiste Chris Marker (1921-2012), cette étude – essai historique et philosophique – s’intéresse au rôle du cinéma dans la médiatisation de l’histoire contemporaine. Révolution de 1917, seconde guerre mondiale, guerre du Vietnam, luttes de décolonisation, Mai 1968, 1973 au Chili, effondrement de l’URSS et du bloc de l’Est, 11 septembre 2001, etc., tout au long de sa vie, Chris Marker n’a cessé de réfléchir sur les soubresauts de l’histoire. Toute son œuvre, foisonnante et polymorphe, traite ces sujets et plane sur cette longue durée.
Quel est l’intérêt du cinéma de Chris Marker aujourd’hui ? Penseur autant que cinéaste, photographe, archiviste…, il est celui qui a le plus profondément et systématiquement réfléchi à la mise en scène cinématographique de l’histoire, en montrant ses envers et revers. De cette œuvre très actuelle on peut tirer une leçon de philosophie et une réflexion inédite sur le temps et la mémoire. L’analyse des rapports complexes entre image et réalité est ainsi explorée au travers des événements, petits et grands, du XXe siècle.
Écrire l’histoire au cinéma c’est questionner les sources (archives) et la forme d’écriture offerte par le médium (montage). Pour Marker, écrire l’histoire au cinéma c’est aussi écrire une histoire du cinéma et penser l’histoire c’est penser le cinéma. Ecrire l’histoire grâce au cinéma c’est aussi bien faire l’histoire du cinéma et des médias que rendre sensibles des moments de l’histoire contemporaine (ce qui n’intéresse pas les médias). L’étude se fonde sur des analyses de films, de vidéos et de textes de Chris Marker mis en regard avec des textes de philosophie, de théorie de l’image et du cinéma ainsi que d’histoire et de sciences sociales.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Deleuze Pas à Pas , 2014
Si Deleuze suscite la curiosité, voire l’enthousiasme, plus d’un lecteur se trouve désarmé devant... more Si Deleuze suscite la curiosité, voire l’enthousiasme, plus d’un lecteur se trouve désarmé devant la complexité de sa philosophie. Pour appréhender l’oeuvre, cet ouvrage propose deux parcours pas à pas, l’un centré sur la philosophie des années soixante, l’autre prenant le chemin de celle qui par la suite s’écrit avec Félix Guattari. Ainsi s’agira-t-il de guider le lecteur dans une philosophie originale qui propose un dialogue avec l’histoire de la philosophie, mais également avec les sciences humaines, l’art et la science de son temps. Deux chemins, deux visées : arriver à penser sans a priori, vivre de façon moins étriquée. Croire au monde.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Papers by Vincent Jacques
Vilém Flusser : la technique et les médias à la croisée des disciplines, revue Appareil / 25, 2023
Cet article examine la question du déterminisme technique chez Flusser. Afin de comprendre la nat... more Cet article examine la question du déterminisme technique chez Flusser. Afin de comprendre la nature de ce déterminisme, il s’agira d’analyser en détails les concepts d’image technique (techno-image) et d’appareil. En retraçant le passage de l’époque des machines à celle des appareils, on verra la relation que pose le philosophe entre développement technique et rapport au monde. On cherchera ainsi à définir ce que signifie vivre dans un système d’organisation en réseau des appareils. Une question existentielle qui touche aussi bien à notre mode d’être collectif qu’au sens d’un savoir produit de plus en plus automatiquement par la techno-science d’aujourd’hui. Comme parade aux menaces d’un monde technique automatisé, le philosophe développe le concept de techno-imagination dont on analysera finalement les tenants et les aboutissants.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Issue 99, Rue Descartes, 2021
This article examines the dialogue between Deleuze and Guattari, Pierre Clastres and Eduardo Vive... more This article examines the dialogue between Deleuze and Guattari, Pierre Clastres and Eduardo Viveiros de Castro, and the fertile exchange between philosophy and anthropology. In 1972, Clastres discovered the theory of marking in the writings of Deleuze and Guattari, which would become a crucial element in the development of his own theory of the “society against the State.” Eight years later, Deleuze and Guattari worked out a theorization of nomadism in A Thousand Plateaus, where the anthropologist’s theory plays an important role. As for Eduardo Viveiros de Castro, a perceptive reader of A Thousand Plateaus, he derives conceptual tools from the book, notably the concept of becoming, allowing him to move beyond the division between nature and culture in anthropology and develop an interpretation of perspectivism and Amazonian cannibalism. Correspondingly, he rereads Clastres in order to decenter the theory of the “society against the State” from its “sociocentrism” and open it up to a cosmopolitics “beyond nature and culture” that clearly appears on the horizon of A Thousand Plateaus.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Issue 99, Rue Descartes, 2021
Group Discussion between Manola Antonioli, Vincent Jacques, Igor Krtolica, Jérôme Rosanvallon
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Issue 99, Rue Descartes, 2021
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Rue Descartes , 2021
Bookmarks Related papers MentionsView impact
LE CINÉMA DE JEAN-LUC GODARD ET LA PHILOSOPHIE, 2019
Jean-Luc Godard a emprunté à la philosophie avant d'être à son tour objet d'études et de colloque... more Jean-Luc Godard a emprunté à la philosophie avant d'être à son tour objet d'études et de colloques. Il s'agit ici de considérer la cinématographie de Jean-Luc Godard comme discours philosophique propre et de comprendre son mode opératoire. Cette proposition est exposée selon quatre approches qui travaillent sur les réalisations du cinéaste, y repèrent l'expression philosophique, en développent la réalité et argumentent ses conditions de possibilité.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Rue Descartes , 2021
Discussion collective entre Manola Antonioli, Vincent Jacques, Igor Krtolica, Jérôme Rosanvallon
Bookmarks Related papers MentionsView impact
La Furia Umana , 2021
Dans Contre-Chant (2004), Harun Farocki remarque que le désir d’ubiquité du regard mécanique expr... more Dans Contre-Chant (2004), Harun Farocki remarque que le désir d’ubiquité du regard mécanique exprimé par Vertov et Ruttmann dans leur symphonie urbaine préfigure la vidéosurveillance. L’utopie du regard ubiquitaire se serait ainsi transformée en la dystopie de l’optimisation du contrôle policier et de la gestion des flux urbains. À partir de quatre films, l’article se propose d’analyser la façon dont quatre cinéastes ont abordé la question de cette imagerie « invisible » (ou peu visible) de la ville d’aujourd’hui. Dans une première partie, il s’agira de voir comment deux cinéastes ont créé une représentation de la ville avec des images de vidéosurveillance : Der Riese de Michael Klier (Le Géant, 1983) et Contre-Chant de Harun Farocki. Si le premier film sécrète une certaine langueur qui contraste avec la vigueur des symphonies urbaines des années 1920, le deuxième s’intéresse à la ville fonctionnelle d’aujourd’hui et sa relation aux images numériques, une ville sans machines industrielles qui devient elle-même « machine ». La seconde partie de l’article traitera de l’aspect dystopique des nouvelles techniques de contrôle : In the Robot Skies de Liam Young (2016) est un court-métrage composé avec des images de drones surveillant des habitants assignés à résidence, une fiction rattrapée par le réel lors du récent confinement… Nunca é noite no mapa (Il ne fait jamais nuit dans la carte, 2016) d’Ernesto de Carvalho est un court-métrage réalisé avec des images de Google Street View où l’auteur remet en scène l’idée de l’œil mécanique de Vertov : la carte numérique est un œil ubiquitaire qui voit tout et dont le narrateur ne peut s’échapper. Il n’y aura jamais eu autant d’images que dans les villes d’aujourd’hui, mais ces images ne sont pas toutes faites pour être vues : on verra comment certains cinéastes nous révèlent cet envers utilitaire et sécuritaire de nos villes tout en nous permettant de réfléchir sur la société de contrôle portée par l’image numérique.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Fabrica, no 12, 2018
« On n’en finirait pas de vous comparer, et quelque fois de vous opposer, n’est-ce pas Jean-Luc ?... more « On n’en finirait pas de vous comparer, et quelque fois de vous opposer, n’est-ce pas Jean-Luc ? » dit Marker en voix off dans Le Tombeau d’Alexandre (1992). En effet, cela va de soi, ils travaillent ensemble en 1967 et 1968 (Loin du Vietnam, Ciné-tracts), on les verra ensuite basculer tous les deux d’un cinéma collectif à un cinéma essayiste réflexif quand la révolte collective s’estompe. Si l’un se cache, l’autre se montre : la sous-exposition de Marker tranche avec la surexposition de Godard. On cherchera ici à caractériser les postures opposées de deux auteurs dont l’exposition de la personnalité tient une importance particulière dans le développement de l’œuvre. Plus précisément, on abordera un aspect de cette posture, la mise en scène du secret chez Marker et l’exposition de soi chez Godard. L’analyse de ces mises en scène de la personnalité symétriquement inverses nous amènera à questionner les positions singulières des deux auteurs dans le champ cinématographique : l’un tend à s’effacer tout en consolidant le mystère de son nom tandis que chez l’autre le « personnage » tend à remplacer l’œuvre.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
"Perspectives chinoises", Revue Germanique Internationale, no 29, 2019
Dans ses documentaires, Wang Bing développe un rapport au temps très particulier. L'article propo... more Dans ses documentaires, Wang Bing développe un rapport au temps très particulier. L'article propose quelques pistes de réflexion sur la question de la durée dans l'oeuvre du cinéaste chinois en analysant sa façon de filmer et de choisir ses sujets. L'article se penche sur quatre films qui documentent des aspects de la Chine contemporaine tout en induisant fortement le sentiment de la durée chez le spectateur (À l'ouest des rails, Crude Oil, Les trois soeurs du Yunnan et L'Homme sans nom). On cherchera ici a comprendre la pratique cinématographique de Wang Bing en regard de la définition de Tarkovski d'un cinéma qui « sculpte dans le temps » : il s'agira alors de saisir le rapport du cinéaste chinois avec le cinéaste soviétique dont il dit s'inspirer.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
SAUVAGNARGUES, Anne (dir.) ; SÉVÉRAC, Pascal (dir.). Spinoza-Deleuze : lectures croisées., 2016
En 1968, Deleuze publie Différence et répétition, sa
thèse de doctorat et le premier grand livre ... more En 1968, Deleuze publie Différence et répétition, sa
thèse de doctorat et le premier grand livre où il expose
sa propre philosophie. 1968, c’est aussi l’année de
publication de la thèse complémentaire sur Spinoza,
Spinoza et le problème de l’expression. Bien des années
plus tard, en 1980, après la rencontre avec Guattari,
Deleuze publie avec ce dernier Mille Plateaux, livre
offrant une profonde mutation du système élaboré
depuis les années soixante. 1981, soit une année plus
tard, est publiée l’édition augmentée de Spinoza.
Philosophie pratique. Cette correspondance entre les
deux oeuvres majeures de Deleuze et les deux lectures de
Spinoza n’est pas fortuite ; au contraire, selon nous,
l’écart entre les deux premières s’apprécie tout
particulièrement à l’aune du rapport entre les deux
livres sur Spinoza.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revolutions for the Future: May '68 and the Prague Spring, 2020
Bookmarks Related papers MentionsView impact
« Fantasmagories de la poésie industrielle : le plastique », in Farhat, G. (dir.), Les années 196... more « Fantasmagories de la poésie industrielle : le plastique », in Farhat, G. (dir.), Les années 1960, hic et nunc, Architecture, urbanisme, paysage, Paris / Versailles, Éditions Recherches / ENSA Versailles, 2010
Bookmarks Related papers MentionsView impact
"Images floues, frontières troubles : la pratique photographique de Chris Marker", in Vincent Jac... more "Images floues, frontières troubles : la pratique photographique de Chris Marker", in Vincent Jacques (dir.), Chris.Marker.Photographie, Ivry-sur-Seine, Créaphis, 2018, p. 85-105.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Books by Vincent Jacques
En examinant son travail avec et sur la photographie, cet ouvrage collectif l’inscrit dans le contexte élargi de la production de Marker, mais aussi dans d’autres démarches contemporaines. Il s’agit de la première analyse du sujet : tandis que les publications sur le cinéaste se concentrent sur ses films, les historiens de la photographie persistent à ignorer cette part de l’œuvre. Sans doute parce que l’auteur n’est jamais seulement photographe : en pratiquant cette forme artistique, «Chris.Marker.photographe » est toujours ailleurs, à côté, inactuel. Les neuf contributions réunies dans ce volume montrent comment cette pratique hybride se joue des frontières entre les catégories reçues, déjoue les habitudes et les attentes ; en animant l’ensemble de son œuvre, elle continue de troubler nos regards et d’ouvrir des pistes nouvelles.
Quel est l’intérêt du cinéma de Chris Marker aujourd’hui ? Penseur autant que cinéaste, photographe, archiviste…, il est celui qui a le plus profondément et systématiquement réfléchi à la mise en scène cinématographique de l’histoire, en montrant ses envers et revers. De cette œuvre très actuelle on peut tirer une leçon de philosophie et une réflexion inédite sur le temps et la mémoire. L’analyse des rapports complexes entre image et réalité est ainsi explorée au travers des événements, petits et grands, du XXe siècle.
Écrire l’histoire au cinéma c’est questionner les sources (archives) et la forme d’écriture offerte par le médium (montage). Pour Marker, écrire l’histoire au cinéma c’est aussi écrire une histoire du cinéma et penser l’histoire c’est penser le cinéma. Ecrire l’histoire grâce au cinéma c’est aussi bien faire l’histoire du cinéma et des médias que rendre sensibles des moments de l’histoire contemporaine (ce qui n’intéresse pas les médias). L’étude se fonde sur des analyses de films, de vidéos et de textes de Chris Marker mis en regard avec des textes de philosophie, de théorie de l’image et du cinéma ainsi que d’histoire et de sciences sociales.
Papers by Vincent Jacques
thèse de doctorat et le premier grand livre où il expose
sa propre philosophie. 1968, c’est aussi l’année de
publication de la thèse complémentaire sur Spinoza,
Spinoza et le problème de l’expression. Bien des années
plus tard, en 1980, après la rencontre avec Guattari,
Deleuze publie avec ce dernier Mille Plateaux, livre
offrant une profonde mutation du système élaboré
depuis les années soixante. 1981, soit une année plus
tard, est publiée l’édition augmentée de Spinoza.
Philosophie pratique. Cette correspondance entre les
deux oeuvres majeures de Deleuze et les deux lectures de
Spinoza n’est pas fortuite ; au contraire, selon nous,
l’écart entre les deux premières s’apprécie tout
particulièrement à l’aune du rapport entre les deux
livres sur Spinoza.
En examinant son travail avec et sur la photographie, cet ouvrage collectif l’inscrit dans le contexte élargi de la production de Marker, mais aussi dans d’autres démarches contemporaines. Il s’agit de la première analyse du sujet : tandis que les publications sur le cinéaste se concentrent sur ses films, les historiens de la photographie persistent à ignorer cette part de l’œuvre. Sans doute parce que l’auteur n’est jamais seulement photographe : en pratiquant cette forme artistique, «Chris.Marker.photographe » est toujours ailleurs, à côté, inactuel. Les neuf contributions réunies dans ce volume montrent comment cette pratique hybride se joue des frontières entre les catégories reçues, déjoue les habitudes et les attentes ; en animant l’ensemble de son œuvre, elle continue de troubler nos regards et d’ouvrir des pistes nouvelles.
Quel est l’intérêt du cinéma de Chris Marker aujourd’hui ? Penseur autant que cinéaste, photographe, archiviste…, il est celui qui a le plus profondément et systématiquement réfléchi à la mise en scène cinématographique de l’histoire, en montrant ses envers et revers. De cette œuvre très actuelle on peut tirer une leçon de philosophie et une réflexion inédite sur le temps et la mémoire. L’analyse des rapports complexes entre image et réalité est ainsi explorée au travers des événements, petits et grands, du XXe siècle.
Écrire l’histoire au cinéma c’est questionner les sources (archives) et la forme d’écriture offerte par le médium (montage). Pour Marker, écrire l’histoire au cinéma c’est aussi écrire une histoire du cinéma et penser l’histoire c’est penser le cinéma. Ecrire l’histoire grâce au cinéma c’est aussi bien faire l’histoire du cinéma et des médias que rendre sensibles des moments de l’histoire contemporaine (ce qui n’intéresse pas les médias). L’étude se fonde sur des analyses de films, de vidéos et de textes de Chris Marker mis en regard avec des textes de philosophie, de théorie de l’image et du cinéma ainsi que d’histoire et de sciences sociales.
thèse de doctorat et le premier grand livre où il expose
sa propre philosophie. 1968, c’est aussi l’année de
publication de la thèse complémentaire sur Spinoza,
Spinoza et le problème de l’expression. Bien des années
plus tard, en 1980, après la rencontre avec Guattari,
Deleuze publie avec ce dernier Mille Plateaux, livre
offrant une profonde mutation du système élaboré
depuis les années soixante. 1981, soit une année plus
tard, est publiée l’édition augmentée de Spinoza.
Philosophie pratique. Cette correspondance entre les
deux oeuvres majeures de Deleuze et les deux lectures de
Spinoza n’est pas fortuite ; au contraire, selon nous,
l’écart entre les deux premières s’apprécie tout
particulièrement à l’aune du rapport entre les deux
livres sur Spinoza.
« Trafic » (1991-1992), Paris, P.O.L., 2015, 288 p., 18€.
Organisation : Louis-Albert Serrut
Organisation : Louis-Albert Serrut