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Parmi les rares ouvrages philosophiques en français utilisés par Montaigne dans ses Essais de 1580 et signalés dans certaines éditions critiques modernes, figurent le De animorum natura (1574) du médecin Pierre Pichot (vers 1510-avant... more
Parmi les rares ouvrages philosophiques en français utilisés par Montaigne dans ses Essais de 1580 et signalés dans certaines éditions critiques modernes, figurent le De animorum natura (1574) du médecin Pierre Pichot (vers 1510-avant 1580 ?), et l’Académie française (1577) de Pierre de La Primaudaye (1546-1619). Si un exemplaire du premier portant la signature de Montaigne est conservé avec de faibles traces de lecture, le second, qui n’est pas dans la liste de la centaine de livres de la « librairie » retrouvée, suppose une relation plus diffuse. Pichot exprime une conception à la fois physiologique et chrétienne de l’âme et de l’intellect humains, tandis que l’entreprise encyclopédique de La Primaudaye présente un caractère systématique et normatif éloigné de l’esprit et de la forme des Essais.
Cette étude envisage la relation entre Panurge et Pantagruel dans le « Blason du fou » (Rabelais, Tiers Livre, ch. 38) à partir de la notion de dialogisme, en examinant l'interaction entre les deux listes et leur essentielle dissymétrie.
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Cette étude envisage la relation entre Panurge et Pantagruel dans le « Blason du fou » (Rabelais, Tiers Livre, ch. 38) à partir de la notion de dialogisme, en examinant l'interaction entre les deux listes et leur essentielle dissymétrie.
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Synthèse sur la question du visage et de la physionomie dans les Essais de Montaigne.
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L’émotion soudaine s’exprime soit par des cris, soit par une verbalisation plus complexe, souvent narrativisée et mise en scène selon les contextes. Or le cri plaintif écrit, restitution d’une vox inarticulata, est indépendant de sa... more
L’émotion soudaine s’exprime soit par des cris, soit par une verbalisation plus complexe, souvent narrativisée et mise en scène selon les contextes. Or le cri plaintif écrit, restitution d’une vox inarticulata, est indépendant de sa profération. Le cri interjectif, pars orationis, relève aussi de l’exclamation rhétorique. Dans sa « Lettre à Hérodote », Epicure assure que le cri constitue l’origine du langage et des langues par l’émergence naturelle des cris expressifs en fonction des affects, mais les explications naturalistes (le « h » aspiré-expiré par exemple) éludent l’interjection en tant que signifiant linguistique. En français comme dans les autres langues vernaculaires, l’interjection est soit autochtone, soit empruntée aux textes littéraires, à la comédie latine ou à la littérature grecque. Dans le cas des plaintes écrites, le destinataire peut être fictif (un personnage), ou réel, comme le lecteur contaminé par le movere. Vecteur autonome de connaissance autant que de passion, le cri écrit peut être investi d’un véritable pouvoir créateur d’images et de passions fictives et la plainte graphique, objet esthétique, produit son effet par délégation d’émotion, indéfiniment renouvelée par la lecture.
Writing the Cry: the Beautiful Clothing of the Complaint
Sudden emotion is expressed either by cries or by a more complex verbalization, often as a narration and dramatized according to the context. The written plaintive cry, however, a restitution of a vox inarticulata, is not vocalized. The interjectory cry, pars orationis, is also a product of rhetorical exclamation. In his “Letter to Herodotus,” Epicurus assures that the cry constitutes the origin of language and of languages by the natural emergence of expressive cries as a function of affects, but naturalistic explanations (the aspirated “h” for example) elude interjections as linguistic signs. In French as in other vernacular languages, the interjection is either autochthon, or borrowed from literary texts, Latin theater or Greek literature. In the case of written complaints, the audience may be fictional (a character) or real, as for example the reader contaminated by the movere. An autonomous vector of knowledge as much as passion, the written cry may be vested with a veritable power to create fictional images and passions and the graphic complaint, an esthetic object, produces its effect by creating an emotion which is renewed indefinitely whenever it is read.
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The French interjections hé and eh concern not only the oral expression of emotions, but also their transcription. They cast doubt on universality, since the grammarians of vernacular languages have to admit that they are new, and that... more
The French interjections hé and eh concern not only the oral expression of emotions, but also their transcription. They cast doubt on universality, since the grammarians of vernacular languages have to admit that they are new, and that they do not correspond with Latin of Greek interjections. Would the Frenchman be exposed to peculiar emotions, alien to other nations ? Do « animal spirits » overcome him, more eagerly than they do into his European neighbours ? Those aspirated interjections seem to come out of the biological nature of man, whereas it is influenced by the inhabited « climates » and by the collective or the individual temperament. Les interjections hé et eh en français posent le problème non seulement de l'expression orale des affects, mais encore celui de leur transcription. Elles mettent en cause le principe de l'universalité puisque les grammairiens des langues vulgaires sont obligés de constater qu'elles sont nouvelles et ne correspondent pas à des interjections latines ou grecques. Le Français serait-il l'objet d'émotions différentes de celles des autres nations ? Les esprits animaux le traverseraient-ils de façon plus véhémente que ses voisins européens ? Ces exclamations « aspirées » semblent venir de la nature biologique de l'homme, influencée par les « climats » qu'il habite et le tempérament collectif ou individuel.
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En recourant à l’outillage mental de l’époque, il est possible de reconstituer le classement des productions de l’esprit afin de déterminer quel est, à la fin du XVIe siècle, le statut des objets littéraires. Les entia rationis de la... more
En recourant à l’outillage mental de l’époque, il est possible de reconstituer le classement des productions de l’esprit afin de déterminer quel est, à la fin du XVIe siècle, le statut des objets littéraires. Les entia rationis de la métaphysique (les « êtres de raison » par opposition aux êtres réels) entretiennent des rapports complexes avec les concepts de la logique. Les logiciens qui les acceptent tentent de sélectionner les entia rationis ficta, mais « possibles », qui ne sont pas contradictoires, en excluant les objets impossibles et les propositions hérétiques. D’autres —particulièrement en France—refusent toute fiction littéraire, considérée comme « caduque » (Philippe Canaye, Scipion Dupleix) jusqu’à ce que Port-Royal leur restitue une certaine neutralité.
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Rabelais n’est pas seulement l’inventeur de l’abbaye de Thélème : la petite compagnie qui entoure les bons rois Pantagruel et Gargantua est en elle-même une société utopique, dans laquelle la religion semble tenir un rôle, secondaire... more
Rabelais n’est pas seulement l’inventeur de l’abbaye de Thélème : la petite compagnie qui entoure les bons rois Pantagruel et Gargantua est en elle-même une société utopique, dans laquelle la religion semble tenir un rôle, secondaire selon certains interprètes, primordial selon d’autres. Détaché des communautés monastiques qu’il avait connues chez les franciscains et les bénédictins, Rabelais semble toutefois s’en inspirer lorsqu’il se donne le titre de « calloier (moine) des îles d’Hyères » pour évoquer l’idée d’un ermitage insulaire, transformant ainsi l’érémitisme des premiers temps en un cercle d’amis choisis et réunis dans quelque lieu habité par la doctrine composite du « pantagruélisme ».
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An analysis of Montaigne's token, cast in 1576, showing that the motto “Que sais-je?” (What do I know?” is not on this object, which bears, in Greek, the sceptical motto “epekhô”, but only in the Essays (1588). This token, struck in... more
An analysis of Montaigne's token, cast in 1576, showing that the motto “Que sais-je?” (What do I know?” is not on this object, which bears, in Greek, the sceptical motto “epekhô”, but only in the Essays (1588). This token, struck in copper, is an interesting sign of the author, with an image of scales that may signify several values, justice, the weighing of opinions and the role of intercessor between fighting factions.
[Replaces the previous paper published in 2017]
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