Faculté des Sciences

Pour un biologiste, qui dit « masculin et féminin » pense « mâle et femelle » donc « sexualité » et qui dit « sexualité » pense « reproduction ». Pourtant, chez le vivant, la sexualité n’est pas le seul et unique mode de reproduction et chez l’être humain, la sexualité possède une connotation différente de celle de l’animal.
Dans une première partie, nous examinerons quelques modes de reproduction asexuée et sexuée, cette dernière impliquant une différenciation des individus en mâles et femelles au cours du développement embryonnaire. Nous tenterons de montrer que la reproduction est étroitement liée aux conditions externes et qu’elle est soumise à des mécanismes de régulation complexes qui interfèrent avec les caractéristiques anatomiques et les comportements.
La deuxième partie sera consacrée aux êtres humains, chez qui la sexualité dépasse de loin le seul mécanisme reproductif pour interférer au plus profond de la vie de chacun des deux sexes, aussi bien sous ses aspects anatomiques, comportementaux, ou encore psychologiques, autorisant ainsi à proposer le passage du femelle au féminin, du mâle au masculin et du sexe au genre.

La mort est en permanence présente chez le vivant, que ce soit à l’échelle des espèces, des individus ou des cellules qui constituent ce dernier. Dans cet exposé, nous nous focaliserons essentiellement sur l’importance de la mort cellulaire. Notre propre corps, en effet, est constitué de milliards de cellules, chacune représentant une unité de matière vivante, une partie de nous-même. Ces cellules en permanence se reproduisent, se différencient  et meurent, provoquant un renouvellement constant de notre propre corps. Cette mort cellulaire intervient naturellement, d’abord lors de la construction de notre être pendant le développement embryonnaire ; ensuite tout au long de la vie, conduisant avec la division cellulaire au renouvellement des organes ; elle intervient également pour protéger le corps des agressions externes. L’importance de la mort cellulaire peut être appréciée lors de son dérèglement, que ce soit lorsqu’elle devient trop importante, dans le cas des neurodégénérescences par exemple, ou lorsqu’elle est insuffisante, par exemple dans le cas des cancers. Son importance peut également être appréciée par diverses expérimentations permises par les avancées techniques contemporaines.

Les mécanismes qui président à la mort cellulaire sont complexes. Chaque cellule peut rapidement s’autodétruire naturellement dès sa naissance et, pendant toute sa vie, elle luttera contre cette autodestruction.

Finalement, sans la mort cellulaire, le corps ne pourrait vivre. Il est possible de généraliser ces données de la biologie cellulaire puisque, à un niveau plus élevé, sans la mort des individus, aucune espèce ne pourrait évoluer. La mort indispensable à la vie représente donc un paradoxe, reflet de la temporalité obligatoire de tout être vivant.

La démarche intellectuelle semble être partagée entre les croyances en divers éléments tenus pour vrais sans preuve de leur existence ni même de leur possibilité, et les savoirs, connaissances rationnelles acquises par l’expérience et l’étude. L’avancée de la connaissance scientifique ne déroge pas à cette règle et, au cours de l’histoire, elle paraît bien être imprégnée de ces deux éléments contradictoires. En sciences de la nature, notamment, l’élaboration de la théorie de l’évolution qui fait aujourd’hui autorité dans le monde scientifique, représente l’aboutissement d’une longue quête de la compréhension du vivant.
Après avoir classé les formes vivantes les êtres humains ont cherché à retrouver l’ordre de la nature, élaborant des théories qui mélangeaient les observations rationnelles et les croyances. Ces classifications, dont l’aboutissement est la classification de Linné, devaient conduire, aux XVIIIème et XIXème siècles, à une vision de l’ordre de la nature qui allait donner de la substance à la notion d’évolution biologique. Cette dernière atteignait sa pleine signification avec « l’Origine des Espèces », l’ouvrage dans lequel Charles Darwin, un homme de l’Angleterre du XIXème siècle, donnait une vision rationnelle et révolutionnaire du vivant dans la nature, vision qui est toujours d’actualité.
En conclusion, l’exemple choisi permet de montrer que la quête de l’ordre et des lois de la nature, d’abord intimement liée aux croyances, a permis l’acquisition de savoirs de plus en plus nombreux et de concepts de plus en plus construits et rationnels. Mais il apparaît aussi que la prise en compte conjointe de ces éléments aussi antinomiques que sont les savoirs et les croyances s’est avérée indispensable pour progresser dans la connaissance.

Depuis l’origine de la vie dont les traces fossiles remontent à plus de 3,6 milliards d’années, plusieurs grandes crises, dont cinq grandes extinctions, séparées par des crises mineures, ont été mises en évidence à partir des archives fossiles. Ces crises, corrélées à des évènements climatiques significatifs, ont chaque fois provoqué la disparition de 65% à plus de 85% des formes et, inversement, elles ont permis le renouvellement des espèces. La dernière crise qui remonte à 65 millions d’années, a vu l’extinction des dinosaures mais également le développement des mammifères. Nous vivons aujourd’hui une nouvelle crise de la biodiversité – la 6ème extinction – qui revêt un caractère particulier. Cette nouvelle crise, liée aux variations climatiques contemporaines trouve son origine dans l’impact humain sur l’environnement. Depuis son émergence quelque part en Afrique, l’homme a en effet migré au point d’envahir la surface entière des terres émergées, non seulement en s’adaptant à l’environnement mais, surtout, en adaptant l’environnement à ses propres besoins. Et ceci n’est pas sans répercussions sur les conditions climatiques et sur la biodiversité qui subit une crise contemporaine que nul ne peut nier.