Papers by Joao De Athayde
Civilisations vol.68, 2019
Les Agudàs forment une communauté aux origines afro-brésiliennes née dans le sillage de l'esclava... more Les Agudàs forment une communauté aux origines afro-brésiliennes née dans le sillage de l'esclavage atlantique mais aussi domestique. Cet article montre comment l'identité de cette communauté est multiple et parfois paradoxale, et comment elle évolue en fonction du statut des personnes, de leurs histoires familiales et des conceptions de l'époque (mondialisation, revendications identitaires post-coloniales,etc.). Il met principalement en avant deux assises de cette construction identitaire : le lien avec la bourian, mascarade d'origine brésilienne, et le rapport à l'esclavage.
The Agudàs are a community of Afro-Brazilian origin established in the wake of both Atlantic and domestic slavery. This article shows how the identity of this community is multiple and sometimes paradoxical, and how it evolves according to people's status, their family histories, and conceptions of the time (globalisation, post-colonial identity claims, etc.). It highlights two main foundations of this identity construction: the link with the Bourian, a masquerade of Brazilian origin; and the relationship with slavery
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Revue Esprit Critique de sciences sociales N. 29, 2019
À partir de l’analyse de cet ouvrage, João De Athayde, anthropologue, nous livre ici une réfle... more À partir de l’analyse de cet ouvrage, João De Athayde, anthropologue, nous livre ici une réflexion sur l’œuvre de Jean Molino et la tripartition sémiologique, abordant tout à la fois musique, littérature, anthropologie, sémiologie, philosophie, linguistique, épistémologie, etc. pour analyser les formes symboliques.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Les Jupons d'Avignon, Oct 2019
A quick non-academic article about my researches for the PhD thesis (two pages; in French).
Bookmarks Related papers MentionsView impact
In the cities of southern Benin, streets and squares are constantly
the scene of events related b... more In the cities of southern Benin, streets and squares are constantly
the scene of events related both to identity and sacrality. In Porto-Novo, all groups of population inhabiting the town, such as the Yoruba, the Goun, or the Brazilians, perform music and masquerades related to their so-called traditions. Yet there is a certain dimension of public performance and competition among the different followers and organizers. The Bourian is the festival of the Aguda – the descendants of the returnees – former slaves in Brazil who returned to Africa. The Bourian takes part during traditional funeral festivities and is perceived as the Agudas’ public emblem, as well as a moment of affirmation of their identity. The links between Porto-Novo and Brazil offer us an opportunity to reflect on how popular festivals, ancestry and urban space are strongly interconnected in Benin.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Conference Presentations by Joao De Athayde
Les Agudàs se revendiquent comme les héritiers d’une culture et d’un « sang brésilien ». Ils son... more Les Agudàs se revendiquent comme les héritiers d’une culture et d’un « sang brésilien ». Ils sont, pour la plupart, des descendants d’esclaves s’étant affranchis au Brésil puis retournés spontanément, tout au long du XIXème siècle, sur l’ancienne Côte des Esclaves, qui correspond aujourd’hui au Bénin, au Togo et au Nigéria. Ils se sont mélangés aux Portugais et aux Brésiliens commerçants d’esclaves ou de marchandises déjà établis, et ont formé une communauté « créole » avec une identité bien démarquée des autres populations locales.
Connus aussi comme les Brésiliens du Togo et du Bénin, cette population a instauré dans la société, suite à son arrivée, des manières de faire importées du Brésil. Ils ont installé les premières écoles et construit les premières maisons en briques dans un style connu aujourd’hui comme « architecture afro-brésilienne ». Les Agudàs ont développé tout un réseau de commerce et de services qui leur ont permis de devenir en quelque sorte une première bourgeoisie et petite bourgeoisie africaine sur le modèle occidental dans la région. Ces couches aisées et formellement éduquées ont servis d’intermédiaire entres les pays colonisateurs et les populations locales.
Après la Seconde Guerre mondiale, ont retrouvera les Agudàs dans la politique dans ces deux colonies françaises, puis dans la mouvance indépendantiste. Au Togo les principaux chefs de file du mouvement qui a aboutit à l’indépendance sont des membres des familles d’origine brésilienne. En 1960, le premier chef du nouveau gouvernement togolais est Sylvanus Olympio, petit fils d’un retourné du Brésil. Olympio sera assassiné encore pendant son mandat, et on peut dire que, jusqu’à nos jours, la politique Togolaise consiste en des déploiements de ce coup d’état mortifère tenu en 1963.
De quelle manière les arrivés du Brésil et leurs descendants ont réussit a prendre une telle importance dans la société et dans la politique dans ces deux pays ? À travers les résultats d’une recherche historico-ethnographique, ma présentation propose une réflexion sur le parcours de ce groupe dans les sociétés d’arrivée. Je suivrai notamment les trajectoires des individus et des familles Agudàs, qui se montrent et sont perçus dans leurs pays à la foi comme des locaux et des étrangers.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Les Agudàs, connus comme les « Brésiliens » du Bénin, présentent une notion d’identité et d’appar... more Les Agudàs, connus comme les « Brésiliens » du Bénin, présentent une notion d’identité et d’appartenance assez particulière : ils se revendiquent héritiers d’une culture et d’un « sang » brésilien dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest. Ils chantent la samba en portugais, langue qu’ils ne parlent plus depuis des générations. Ils jouent une forme de samba qu’on ne trouve — ou qu’on ne retrouve plus — au Brésil. Je propose une étude de cas, en articulation avec les recherches comparatives de terrain.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Les Agudàs, connus comme les « Brésiliens » du Bénin, présentent une notion d’identité et d’appar... more Les Agudàs, connus comme les « Brésiliens » du Bénin, présentent une notion d’identité et d’appartenance assez particulière : ils se revendiquent héritiers d’une culture et d’un « sang » brésilien dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest. Ils chantent la samba en portugais, langue qu’ils ne parlent plus depuis des générations. Ils jouent une forme de samba qu’on ne trouve — ou qu’on ne retrouve plus — au Brésil; je propose une étude de cas.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Thesis Chapters by Joao De Athayde
RÉSUMÉ DE THÈSE en 250 MOTS - Bourian ou la danse des maîtres. Circulations et enjeux identitaires des Agudàs, les Brésiliens du Bénin, Nov 21, 2018
Thèse en anthropologie sous la direction de Jacky Bouju Soutenue le 21 novembre 2018 à l'Aix-Mars... more Thèse en anthropologie sous la direction de Jacky Bouju Soutenue le 21 novembre 2018 à l'Aix-Marseille Université Descendants à la fois de négriers et d'anciens esclaves du Brésil « retournés » tout au long du XIXe siècle aux actuels Bénin, Togo et Nigéria, tout comme des familles africaines locales « associés », les Agudàs, connus aussi comme « les Brésiliens du Bénin », basent leur identité sur des évocations à leurs origines brésiliennes. Un des principaux marqueurs identitaires des Agudàs est la fête de la bourian (« petite ânesse » en portugais), qui réunit chrétiens, musulmans et animistes autour d'une sortie de masques très codifiée, où l'on chante-sans comprendre les textes-des airs de samba en portugais, langue qui n'est plus parlée dans cette région d'Afrique. Les divers groupes de bourian, souvent en concurrence les uns avec les autres, évoquent d'une façon ludique les ancêtres brésiliens, dans un contexte dynamique où chaque population locale réalise des sorties de masques liés aux vodouns. Centrée sur le Bénin méridional, cette thèse cherche à saisir le sens, les enjeux identitaires et de légitimation, ainsi que les circulations autour de la bourian, tout en gardant une perspective historique et un regard comparatif entre le Togo, le Brésil et le Portugal. L'analyse repose à la fois sur des recherches de terrain effectués dans ces différents pays et sur une relecture exhaustive des auteurs ayant abordé le sujet et propose une nouvelle grille de compréhension du phénomène identitaire des Agudàs, incarné dans la fête de la bourian. .
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Peers-reviews papers by Joao De Athayde
Civilisation, 2019
Les Agudàs forment une communauté aux origines afro-brésiliennes née dans le sillage de l'esclava... more Les Agudàs forment une communauté aux origines afro-brésiliennes née dans le sillage de l'esclavage atlantique mais aussi domestique. Cet article montre comment l'identité de cette communauté est multiple et parfois paradoxale, et comment elle évolue en fonction du statut des personnes, de leurs histoires familiales et des conceptions de l'époque (mondialisation, revendications identitaires post-coloniales,etc.). Il met principalement en avant deux assises de cette construction identitaire : le lien avec la bourian, mascarade d'origine brésilienne, et le rapport à l'esclavage
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by Joao De Athayde
The Agudàs are a community of Afro-Brazilian origin established in the wake of both Atlantic and domestic slavery. This article shows how the identity of this community is multiple and sometimes paradoxical, and how it evolves according to people's status, their family histories, and conceptions of the time (globalisation, post-colonial identity claims, etc.). It highlights two main foundations of this identity construction: the link with the Bourian, a masquerade of Brazilian origin; and the relationship with slavery
the scene of events related both to identity and sacrality. In Porto-Novo, all groups of population inhabiting the town, such as the Yoruba, the Goun, or the Brazilians, perform music and masquerades related to their so-called traditions. Yet there is a certain dimension of public performance and competition among the different followers and organizers. The Bourian is the festival of the Aguda – the descendants of the returnees – former slaves in Brazil who returned to Africa. The Bourian takes part during traditional funeral festivities and is perceived as the Agudas’ public emblem, as well as a moment of affirmation of their identity. The links between Porto-Novo and Brazil offer us an opportunity to reflect on how popular festivals, ancestry and urban space are strongly interconnected in Benin.
Conference Presentations by Joao De Athayde
Connus aussi comme les Brésiliens du Togo et du Bénin, cette population a instauré dans la société, suite à son arrivée, des manières de faire importées du Brésil. Ils ont installé les premières écoles et construit les premières maisons en briques dans un style connu aujourd’hui comme « architecture afro-brésilienne ». Les Agudàs ont développé tout un réseau de commerce et de services qui leur ont permis de devenir en quelque sorte une première bourgeoisie et petite bourgeoisie africaine sur le modèle occidental dans la région. Ces couches aisées et formellement éduquées ont servis d’intermédiaire entres les pays colonisateurs et les populations locales.
Après la Seconde Guerre mondiale, ont retrouvera les Agudàs dans la politique dans ces deux colonies françaises, puis dans la mouvance indépendantiste. Au Togo les principaux chefs de file du mouvement qui a aboutit à l’indépendance sont des membres des familles d’origine brésilienne. En 1960, le premier chef du nouveau gouvernement togolais est Sylvanus Olympio, petit fils d’un retourné du Brésil. Olympio sera assassiné encore pendant son mandat, et on peut dire que, jusqu’à nos jours, la politique Togolaise consiste en des déploiements de ce coup d’état mortifère tenu en 1963.
De quelle manière les arrivés du Brésil et leurs descendants ont réussit a prendre une telle importance dans la société et dans la politique dans ces deux pays ? À travers les résultats d’une recherche historico-ethnographique, ma présentation propose une réflexion sur le parcours de ce groupe dans les sociétés d’arrivée. Je suivrai notamment les trajectoires des individus et des familles Agudàs, qui se montrent et sont perçus dans leurs pays à la foi comme des locaux et des étrangers.
Thesis Chapters by Joao De Athayde
Peers-reviews papers by Joao De Athayde
The Agudàs are a community of Afro-Brazilian origin established in the wake of both Atlantic and domestic slavery. This article shows how the identity of this community is multiple and sometimes paradoxical, and how it evolves according to people's status, their family histories, and conceptions of the time (globalisation, post-colonial identity claims, etc.). It highlights two main foundations of this identity construction: the link with the Bourian, a masquerade of Brazilian origin; and the relationship with slavery
the scene of events related both to identity and sacrality. In Porto-Novo, all groups of population inhabiting the town, such as the Yoruba, the Goun, or the Brazilians, perform music and masquerades related to their so-called traditions. Yet there is a certain dimension of public performance and competition among the different followers and organizers. The Bourian is the festival of the Aguda – the descendants of the returnees – former slaves in Brazil who returned to Africa. The Bourian takes part during traditional funeral festivities and is perceived as the Agudas’ public emblem, as well as a moment of affirmation of their identity. The links between Porto-Novo and Brazil offer us an opportunity to reflect on how popular festivals, ancestry and urban space are strongly interconnected in Benin.
Connus aussi comme les Brésiliens du Togo et du Bénin, cette population a instauré dans la société, suite à son arrivée, des manières de faire importées du Brésil. Ils ont installé les premières écoles et construit les premières maisons en briques dans un style connu aujourd’hui comme « architecture afro-brésilienne ». Les Agudàs ont développé tout un réseau de commerce et de services qui leur ont permis de devenir en quelque sorte une première bourgeoisie et petite bourgeoisie africaine sur le modèle occidental dans la région. Ces couches aisées et formellement éduquées ont servis d’intermédiaire entres les pays colonisateurs et les populations locales.
Après la Seconde Guerre mondiale, ont retrouvera les Agudàs dans la politique dans ces deux colonies françaises, puis dans la mouvance indépendantiste. Au Togo les principaux chefs de file du mouvement qui a aboutit à l’indépendance sont des membres des familles d’origine brésilienne. En 1960, le premier chef du nouveau gouvernement togolais est Sylvanus Olympio, petit fils d’un retourné du Brésil. Olympio sera assassiné encore pendant son mandat, et on peut dire que, jusqu’à nos jours, la politique Togolaise consiste en des déploiements de ce coup d’état mortifère tenu en 1963.
De quelle manière les arrivés du Brésil et leurs descendants ont réussit a prendre une telle importance dans la société et dans la politique dans ces deux pays ? À travers les résultats d’une recherche historico-ethnographique, ma présentation propose une réflexion sur le parcours de ce groupe dans les sociétés d’arrivée. Je suivrai notamment les trajectoires des individus et des familles Agudàs, qui se montrent et sont perçus dans leurs pays à la foi comme des locaux et des étrangers.