DISPOSITIF OPTIQUE ET PROCEDE POUR CONVERTIR DES SIGNAUX WDM EN UN SIGNAL
OTDM, ET RECIPROQUEMENT
La présente invention concerne un dispositif optique, et un procédé, pour convertir des signaux WDM, comportant des impulsions simultanées portées par des longueurs d'onde distinctes, en un signal OTDM, dont les composantes sont portées par une seule longueur d'onde et décalées temporellement , et réciproquement.
L'invention se situe dans le domaine des télécommunications optiques et plus particulièrement des télécommunications sur des longues distances. Dans le contexte actuel de la montée en débit des réseaux de transmission longues distances, l'augmentation du débit dans les canaux de transmission est inévitable car elle permet une réduction de l'encombrement des équipements d'extrémités et surtout une diminution de leur coût. Ainsi, d'ici quelques années, les réseaux de transport des opérateurs de télécommunication devraient voir le déploiement des premiers équipements WDM ("Wavelength Division Multiplexing" en littérature anglo-saxonne) fonctionnant à 40 Gbit/s par longueur d'onde et, à plus long terme, à 160 Gbits/s par longueur d'onde. Dans ces conditions, les besoins des réseaux de transport en fonctionnalités de multiplexage / démultiplexage temporel optique OTDM ("Optical Time Division Multiplexing" en littérature anglo-saxonne) vont également se développer. Dans ce contexte, il est particulièrement intéressant de mettre en œuvre une fonction de conversion d'une part WDM/OTDM toute optique, afin de transférer vers une porteuse unique 1 ' information contenue par plusieurs longueurs d'onde, et d'autre part OTDM/WDM toute optique, afin de transférer vers plusieurs porteuses optiques l'information contenue dans un canal optique fonctionnant
à très haut débit, typiquement à 40 Gbit/s, lβOGbit/s, voire même 640 Gbit/s. Dans se dernier cas, le nombre de porteuses optiques sollicitées pour la conversion est égal au nombre de composantes OTDM présentes dans le signal optique à convertir. Ces composantes OTDM peuvent avoir un débit de 40 ou 10 Gbit/s.
Actuellement, des solutions capables de réaliser de telles conversions WDM/OTDM et OTDM/WDM existent déjà. Ainsi, il existe des solutions toutes électroniques qui impliquent l'utilisation de transpondeurs optoélectroniques équipés de photorécepteur ou de diodes lasers pour faire une conversion optique/électronique et réciproquement . Toute une chaîne de composants électroniques permet ensuite de faire du multiplexage/démultiplexage temporel. Ces solutions sont cependant complexes à mettre en œuvre, car elles requièrent des doubles conversions optique/électronique et/ou électronique/optique et utilisent un nombre important de composants, ce qui rend difficile leur implantation dans le réseau pour d'évidents problèmes d'encombrement. Elles sont par ailleurs limitées en largeur de bande électrique. L'inconvénient majeur de ces solutions réside dans le fait qu'elles sont limitées en débit puisque les systèmes électroniques utilisés sont incapables de fonctionner à des débits supérieurs ou égaux à 40 Gbits/s.
D'autres solutions toutes optiques existent également. Ainsi, la conversion OTDM/WDM consiste à faire du démultiplexage temporel optique puis de la conversion de longueur d'onde. Le démultiplexage temporel optique est réalisé par exemple en utilisant la modulation de phase croisée dans une fibre. Cette technologie est cependant très complexe à mettre en œuvre. Le démultiplexage temporel optique peut également être réalisé au moyen de miroirs optiques non linéaires utilisant des
interféromètres de type Mach-Zehnder, Michelson ou Sagnac. Les miroirs optiques non linéaires présentent cependant l'inconvénient d'être instables, leur stabilité dépendant en effet de la température. La conversion en longueur d'onde, quant à elle, est réalisée au moyen d'amplificateurs optiques à semi-conducteur SOA, ("Semiconductor Optical Amplifier" en terminologie anglo- saxonne) . Un laser, placé derrière le SOA permet de fournir la longueur d'onde dans laquelle le signal doit être converti. Cependant, cette solution implique l'utilisation d'autant de SOA et de lasers qu'il y a de conversions en longueur d'onde à effectuer, si bien que le prix de revient de cette solution reste très élevé et ne permet pas une implantation à grande échelle, dans des réseaux actuellement en plein essor. De plus, les SOA ne sont pas complètement transparents au débit et des distorsions peuvent apparaître et affecter le signal.
La conversion WDM/OTDM, quant à elle, consiste à convertir la longueur de chaque signal WDM en une longueur d'onde unique puis à faire du multiplexage temporel optique. La conversion de longueurs d'onde nécessite là encore l'utilisation d'autant de SOA et de lasers qu'il y a de signaux WDM, si bien que le prix de revient de cette solution est très élevé. Enfin, même si les solutions qui viennent d'être présentées pour les deux types de conversion OTDM/WDM et WDM/OTDM présentent l'avantage d'être toutes optiques, ce qui simplifie la chaîne de traitement sur les signaux, elles ne peuvent fonctionner que pour de faibles débits, inférieurs à 40Gbits/s.
Du fait de leurs limitations, les solutions existantes ne peuvent donc pas être utilisées pour la conversion de signaux WDM/OTDM ou OTDM/WDM à très haut débit, c'est à dire à des débits supérieurs à 40 Gbit/s.
Aussi, le problème technique à résoudre par la présente invention est de proposer un dispositif optique pour convertir des signaux WDM, dont les impulsions sont simultanées et portées par des longueurs d'onde distinctes, en un signal OTDM, dont les composantes sont portées par une même longueur d'onde et décalées temporellement, qui permettrait de fonctionner à des très hauts débits pour pouvoir être implanté dans des réseaux de transmission optique longues distances fonctionnant à des débits très élevés, typiquement supérieurs ou égaux à 40 Gbit/s.
La solution au problème technique posé est obtenue, selon la présente invention, du fait que ledit dispositif comprend : - des moyens de décalage, aptes à introduire un écart temporel entre les impulsions supportées par les porteuses optiques des signaux WDM,
- des moyens de modulation, aptes à modifier la puissance optique des signaux WDM, - un multiplexeur/démultiplexeur spectral et temporel optique,
- un milieu de propagation biréfringent dans lequel les signaux WDM sont injectés de manière à assurer un phénomène de piégeage solitonique, -des moyens d'absorption, aptes à introduire des pertes optiques sur les composantes du signal OTDM.
Ainsi, le dispositif selon l'invention utilise le phénomène bien connu de piégeage solitonique (ou "soliton trapping" en littérature anglo-saxonne) dans un milieu de propagation biréfringent, qui permet de créer un décalage de la fréquence optique de la porteuse, proportionnel à la puissance optique d'un signal. En ajustant préalablement la puissance optique des impulsions d'un signal, le piégeage solitonique permet de décaler la longueur d'onde de ces impulsions vers une longueur d'onde dite "cible" de
la porteuse optique devant finalement porter 1 ' information.
La solution au problème technique posé est également obtenue, selon la présente invention, grâce à un procédé de conversion de signaux WDM, dont les impulsions sont simultanées et portées par des longueurs d'onde distinctes, en un signal OTDM, dont les composantes sont portées par une même longueur d'onde et décalées temporellement, au moyen dudit dispositif. Ce procédé est remarquable en ce qu'il comporte les étapes consistant à :
- décaler temporellement les impulsions supportées par les porteuses optiques des signaux WDM,
-atténuer les signaux WDM, afin qu'ils présentent des puissances optiques différentes, - multiplexer spectralement et temporellement les signaux WDM,
- injecter le multiplex WDM obtenu dans le milieu de propagation biréfringent de manière à assurer un phénomène de piégeage solitonique et obtenir un signal OTDM, - égaliser la puissance optique des composantes du signal OTDM obtenu.
Un autre problème technique à résoudre par la présente invention est de proposer un dipositif optique apte à faire la conversion inverse, c'est à dire apte à convertir un signal OTDM, dont les composantes sont portées par une même longueur d'onde (λ4) et décalées temporellement (tl, t2 , t3, t4) , en signaux WDM, dont les impulsions sont portées par des longueurs d'onde (λl, λ2 , λ3 , λ4) distinctes qui permettrait de fonctionner à des très haut débits pour pouvoir être implantés dans des réseaux de transmission optiques longues distances.
La solution à ce problème est obtenue, selon la présente invention, du fait que ledit dispositif comprend: des moyens d'absorption, aptes à introduire des pertes optiques sur les composantes du signal OTDM,
un milieu de propagation biréfringent dans lequel le signal OTDM est injecté de manière à assurer un phénomène de piégeage solitonique, un multiplexeur/démultiplexeur spectral et temporel optique, des moyens de modulation, aptes à modifier la puissance optique des signaux WDM.
La solution à ce problème technique est également obtenue, selon la présente invention, grâce à un procédé de conversion d'un signal OTDM, dont les composantes sont portées par une même longueur d'onde et décalées temporellement les unes par rapport aux autres, en signaux WDM, dont les impulsions sont et portées par des longueurs d'onde distinctes, au moyen dudit dispositif. Ce procédé est remarquable en ce qu'il comporte les étapes consistant à :
- atténuer les composantes du signal OTDM de manière à ce qu'elles présentent des puissances optiques différentes, - injecter le signal OTDM dans le milieu de propagation biré ringent, de manière à assurer un phénomène de piégeage solitonique et récupérer un multiplex WDM,
- démultiplexer spectralement et temporellement le multiplex WDM de manière à obtenir plusieurs signaux WDM dont les impulsions, portées par des longueurs d'onde distinctes, sont décalées temporellement,
- égaliser la puissance optique des impulsions des signaux WDM obtenus . D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description faite à titre d'exemple illustratif et non limitatif, en regard des figures annexées qui représentent :
-la figure 1, un dispositif selon l'invention, utilisé comme convertisseur WDM/OTDM,
-la figure 2, les signaux WDM se propageant en entrée du dispositif de la figure 1 et en sortie du multiplexeur spectral et temporel,
- la figure 3, les signaux se propageant en entrée et en sortie du milieu de propagation biréfringent du dispositif de la figure 1,
-la figure 4, des moyens d'absorption utilisés dans le dispositif de la figure 1 et les signaux de propageant en entrée et en sortie de ces moyens d'absorption,
-la figure 5, d'autres moyens d'absorption utilisés, selon une variante de réalisation, dans le dispositif de la figure 1, et les signaux se propageant en entrée et en sortie de ces moyens d'absorption, la figure 6, un dispositif selon l'invention, utilisé comme convertisseur OTDM/WDM, et un schéma des signaux se propageant à chaque étape de la conversion. Dans la suite de la description, il est question d'une conversion de quatre signaux WDM, portés par quatre canaux fonctionnant par exemple à 40 Gbit/s, dont les longueurs d'onde sont distinctes, en un signal OTDM, porté par un seul canal sur une seule porteuse optique, fonctionnant à 160Gbit/s, et réciproquement.
L'invention peut bien sûr s'appliquer aux signaux ayant un débit quelconque. Préfèrentiellement, elle s'applique aux signaux ayant des débits binaires de 40, 160 voire même 640 Gbit/s. Le dispositif de conversion WDM/OTDM et OTDM/WDM est mis en œuvre pour des signaux comprenant des données de type "RZ", selon la terminologie couramment utilisée pour dire "return to zéro" ou "remise à zéro". Ces données du type RZ peuvent être du type solitonique ou non. On rappelle qu'un signal RZ est un signal numérique
comportant deux états 0 et 1, les bits à 1 correspondant à des impulsions et les bits à 0 correspondant à l'absence d'impulsion dans le temps bit.
Sur la figure 1, le dispositif référencé 100 est utilisé comme convertisseur WDM/OTDM. Il est destiné à convertir, dans cet exemple, les quatre signaux WDM, portés par quatre canaux 10, 20, 30, 40 fonctionnant par exemple à 40 Gbit/s et dont les longueurs d'onde λl, λ2 , λ3 , λ4 sont distinctes, en un signal OTDM, porté par un seul canal, sur une seule porteuse optique λ4 , et fonctionnant à 160Gbit/s.
En sortie des quatre canaux WDM, sont disposés des moyens de décalage 102, 103, 104, et des moyens de modulation 112, 113, 114. Les moyens de décalage, constitués par exemple par des lignes à retard, permettent d'introduire un écart temporel entre les impulsions supportées par les porteuses optiques des signaux WDM. Ce décalage de phase entre les impulsions est nécessaire pour pouvoir ensuite multiplexer temporellement les signaux. Dans cet exemple, seuls 3 canaux 20, 30, 40 sont munis de ces lignes à retard puisqu'il suffit que chaque porteuse ait un décalage différent par rapport aux autres. Il n'est donc pas nécessaire d'introduire un retard sur le premier canal 10, mais bien sûr rien ne s'y oppose non plus.
Ces lignes à retard 102, 103, 104 peuvent être fixes et conçues pour décaler chaque porteuse optique d'une période de temps fixée pour chaque signal. Il est cependant préférable d'utiliser des lignes à retard variable, afin de pouvoir régler les décalages et les affiner .
Les moyens de modulation optique 112, 113, 114 permettent, quant à eux, de moduler la puissance optique des signaux WDM. Les moyens de modulation sont par exemple constitués par des atténuateurs variables. Ainsi, on
introduit par exemple des pertes optiques différentes sur chacun des signaux WDM pour les atténuer. On obtient alors des signaux WDM portés par des longueurs d'onde λl, λ2, λ3, λ4 distinctes avec des puissances II, 12, 13, 14 optiques différentes. Ces puissances optiques sont ajustées de manière à permettre l'effet ultérieur recherché de piégeage solitonique.
Dans cet exemple, seuls 3 canaux 20, 30, 40 sont munis de ces atténuateurs, mais pour les mêmes raisons qu'avec les lignes à retard, chaque canal peut être muni d'un atténuateur. De préférence on utilise des atténuateurs optiques variables pour pouvoir régler la puissance de chaque signal WDM.
Dans cet exemple, les lignes à retard 102, 103, 104 sont disposées devant les atténuateurs 112, 113, 114 optiques, mais l'ordre n'a en réalité aucune importance à ce stade. Il suffit en effet qu'en entrée du multiplexeur/démultiplexeur 120 optique les signaux WDM aient été décalés et modulés. Le multiplexeur/démultiplexeur 120 spectral et temporel optique permet ensuite de multiplexer les signaux WDM pour n'avoir plus qu'un multiplex WDM comprenant des impulsions de longueurs d'onde λl, λ2 , λ3 , λ4 différentes, de puissances II, 12, 13, 14 différentes et décalées (tl, t2, t3, t4) temporellement.
Le multiplex ainsi obtenu est ensuite injecté dans un milieu 130 de propagation biréfringent, tel qu'une fibre optique biréfringente par exemple, de manière à assurer un phénomène de piégeage solitonique et obtenir un signal multiplexe temporellement et porté par une seule longueur d'onde, λ4 dans l'exemple, constituant un signal OTDM.
Des moyens d'absorption 140 permettent ensuite d'égaliser la puissance optique des différentes composantes constituant le signal OTDM final .
Les figures 2 à 5, plus détaillées, permettent de mieux comprendre le fonctionnement de ce dispositif, au cours de la conversion WDM/OTDM.
Sur la figure 2, sont représentés les chronogrammes de chaque signal WDM en entrée du dispositif, et le chronogramme du multiplex WDM en sortie du multiplexeur/démultiplexeur 120 spectral et temporel optique. En entrée du dispositif, chaque signal WDM comporte des impulsions qui sont portées par une longueur d'onde λl, λ2 , λ3 , λ4 distinctes. Ces impulsions des différents signaux WDM présentent toutes la même intensité Il et interviennent simultanément.
En sortie du multiplexeur 120, le multiplex présente des impulsions de longueurs d'onde λl, λ2 , λ3 , λ4 distinctes, d'intensités II, 12, 13, 14 différentes et décalées temporellement tl, t2 , t3, t4.
Les impulsions du signal OTDM que l'on souhaite obtenir en sortie du dispositif doivent être entrelacées. L'écart entre deux impulsions doit donc être identique à chaque fois. Ainsi, à 160 Gbit/s par exemple, les impulsions sont décalées les unes par rapport aux autres d'un écart de 6,25ps. Le décalage entre les impulsions est donc préalablement réglé et ajusté au moyen des lignes à retard variables 102, 103, 104. La puissance optique II, 12, 13, 14 de chaque impulsion du multiplex WDM est préalablement réglée, au moyen des atténuateurs variables 112, 113, 114 pour exacerber les effets non linéaires dans la fibre optique biréfringente 130 et favoriser ainsi l'effet de piégeage solitonique souhaité et tel qu'illustré sur la figure 3.
On rappelle qu'un milieu de propagation biréfringent comporte deux axes principaux de propagation. Pour favoriser le phénomène de piégeage solitonique, le multiplex est injecté selon une polarisation à 45° par rapport aux axes principaux de propagation du milieu
biréfringent 130. Dans ce cas, un contrôleur de polarisation peut par exemple être placé devant la fibre optique 130. Ce contrôleur permet de transformer n'importe quelle polarisation entrant en une autre polarisation et en particulier une polarisation linéaire à 45° des axes principaux de la fibre biréfringente.
On rappelle qu'un soliton est une impulsion lumineuse suffisamment intense pour exciter un effet non linéaire qui va compenser les effets de la dispersion chromatique lors de trajets sur de longues distances. Dans certaines conditions, notamment de puissance et de dispersion chromatique, bien connues de l'homme du métier, les impulsions 1 à 4 injectées conservent leur intégrité et ne se déforment pas temporellement. En revanche, leur spectre fréquentiel est déformé et il se produit un décalage fréquentiel par rapport à la fréquence initiale du spectre de chacune de ces impulsions à l'entrée du milieu de propagation. Ce phénomène, au cours duquel l'impulsion ne se déforme pas temporellement mais où le spectre se décale frequentiellement, est connu sous le nom de piégeage solitonique. Le décalage fréquentiel Δvi , est proportionnel à la puissance lumineuse Ii de l'impulsion i injectée dans le milieu de propagation.
Ainsi, en réglant précisément la puissance lumineuse Ii de chaque impulsion i du multiplex WDM, le décalage fréquentiel Δvi induit par le phénomène de piégeage solitonique sur l'impulsion i du multiplex WDM peut être ajusté pour permettre une correspondance spectrale parfaite des déplacements de spectre des canaux WDM. Cet ajustement précis est obtenu grâce aux lignes à retard variable et aux atténuateurs variables placés devant le multiplexeur 120. Dans l'exemple de la figure 3, les impulsions 1, 2, 3 d'intensité respective II, 12, 13, subissent chacune un décalage Δvl, Δv2 , Δv3 pour que leurs
longueurs d'onde coïncident toutes avec la longueur d'onde λ4 de la quatrième impulsion.
En sortie du milieu biréfringent, on obtient donc un signal OTDM dont les composantes sont portées par une seule longueur d'onde λ4 et sont décalées temporellement (tl, t2, t3, t4) .
Cependant, les composantes du signal OTDM obtenu ne présentent pas la même puissance lumineuse II, 12, 13, 14. Des moyens d'absorption 140 sont donc prévus pour rétablir un niveau de puissance optique identique entre toutes les composantes du signal OTDM.
Cette égalisation de puissance est par exemple basée sur l'utilisation d'un modulateur à électro-absorption MEA qui applique des pertes optiques sélectives sur les composantes du canal OTDM, tel qu'illustré sur la figure 4. Le profil temporel des pertes Pos peut être en marches d'escalier 142, ou une rampe linéaire 143 comme illustré sur les courbes de la tension appliquée V et des pertes optiques en sortie Pos en fonction du temps t. La courbe relative à la tension V appliquée est en traits pleins alors que la courbe relative aux pertes optiques en sortie Pos est en traits discontinus.
Ainsi, l'absorption du MEA étant fonction de la tension V appliquée et du temps, et les composantes du signal injecté présentant chacune une intensité différente et étant elles-mêmes décalées les unes par rapport aux autres dans le temps, chacune d' entre-elles ne voit pas la même absorption en passant dans le MEA. A la sortie du MEA, les différentes composantes 1, 2, 3, 4 ont alors une puissance optique identique Is.
Une variante de réalisation, pour effectuer cette égalisation de puissance, consiste à utiliser un absorbant saturable tel qu'illustré sur la figure 5. La fonction de transfert d'un absorbant saturable présente deux états distincts : un état de blocage lorsque la puissance
d'entrée le est inférieure à une puissance seuil It, et un état totalement transparent, lorsque la puissance d'entrée est supérieure à cette puissance seuil. A l'état transparent, le signal en sortie de l'absorbant saturable présente une puissance de sortie Is constante. Si les différentes composantes du signal OTDM obtenu ont toutes une puissance II, 12, 13, 14 supérieure à la puissance seuil It, elles présentent toutes, en sortie de l'absorbant, une puissance de sortie Is identique. Si, par contre, les composantes du signal OTDM ont une puissance inférieure à la puissance seuil, alors elles sont totalement absorbées .
Le dispositif 100 peut être également utilisé pour réaliser la conversion inverse, c'est à dire la conversion d'un signal OTDM en signaux WDM. Cette conversion inverse utilise le même dispositif en sens inverse. Elle est donc décrite plus succinctement, en regard de la figure 6 qui représente le dispositif utilisé comme convertisseur OTDM/WDM et les signaux se propageant à chaque étape de la conversion.
Dans un premier temps, le signal OTDM traverse des moyens d'absorption 140 afin que des pertes optiques sélectives soient appliquées sur ses composantes. Ces moyens d'absorption sont par exemple constitués par le modulateur électro-absorbant MEA tel que décrit précédemment. Les composantes du signal OTDM ne voient pas la même absorption et subissent donc des pertes optiques différentes .
Le signal OTDM obtenu est ensuite injecté dans la fibre optique 130 biréfringente de manière à assurer l'effet de piégeage solitonique précédemment décrit. Dans ce cas, les composantes du spectre OTDM subissent un décalage fréquentiel Δvi proportionnel à leur puissance optique. On obtient donc un multiplex WDM dont les impulsions 1, 2, 3, 4 sont portées par des longueurs
d'onde λl, λ2, λ3 , λ4 distinctes, présentent des puissances optiques II, 12, 13, 14 différentes et sont décalées temporellement les unes par rapport aux autres.
Tout comme pour la conversion WDM/OTDM, un contrôleur de polarisation peut par exemple être placé devant la fibre optique 130 pour faciliter l'injection du signal selon une polarisation à 45° des axes principaux de la fibre optique.
L'étape suivante consiste alors à faire passer le multiplex WDM dans le multiplexeur/démultiplexeur 120, afin de le démultiplexer spectralement et temporellement et obtenir quatre" signaux portés par des longueurs d'onde λl, λ2 , λ3 , λ4 différentes.
La dernière étape consiste enfin à modifier la puissance optique des impulsions des signaux WDM, afin de les égaliser. Cette modification se fait grâce aux moyens de modulation 112, 113, 114, qui sont par exemple constitués par les atténuateurs variables tels que précédemment décrits. Pour la conversion OTDM/WDM, il n'est pas indispensable d'utiliser les moyens de décalage 102 à 104 de la figure 1. Lorsque ces moyens sont utilisés, des lignes à retard par exemple, ils permettent de décaler temporellement les impulsions supportées par les porteuses optiques des signaux WDM, de manière à les rendre simultanées.
Le dispositif qui vient d'être décrit n'est qu'une illustration et n'est en aucun cas limité à cet exemple. Il trouve son application dans les télécommunications optiques longues distances à haut-débit.
Il présente l'avantage d'être tout optique, il est facile à réaliser et à implanter dans le réseau. Il n'utilise pas de source laser mais que des composants peu coûteux. Il est indépendant de la largeur de bande. Enfin, ce dispositif présente un très gros intérêt pour les
générations de systèmes de transmission à haut-débit, fonctionnant à des débits supérieurs ou égaux à 40 Gbit/s.