PIEGE A INSECTES DESTINE PLUS PARTICULIEREMENT AU SCOLYTE DU CAFEIER
La présente invention a pour objet un nouveau piège à insectes plus particulièrement destiné à piéger le scolyte du caféier. Le scolyte des fruits du caféier, Hypothenemus hampei, est le principal ravageur du caféier. Le scolyte est responsable de pertes importantes de production qui sont estimées entre 10 et 15% de la production mondiale. Le scolyte entraîne en outre une dépréciation de la qualité du café. L'objectif poursuivi par la présente invention est de piéger cet insecte en évitant de piéger d'autres insectes qui ne sont pas nuisibles et surtout ceux qui sont utiles. En d'autres termes, le but de l'invention est de mettre au point un piège spécifique qui n'attire et ne piège de façon effective essentiellement que le scolyte du caféier. Le piège de l'invention est du type comportant un produit attractif des insectes, un chemin d'introduction menant à un réservoir en partie rempli d'un liquide dans lequel se noient les insectes lorsqu'ils sont entrés dans le piège et ne retrouvent pas le chemin d'entrée. Il se caractérise selon l'invention en ce que le piège étant spécifique d'une espèce, plus particulièrement le scolyte du caféier, et très peu attractif pour les autres insectes, il comporte à sa partie supérieure une entrée en forme d'entonnoir avec vers le plan d'ouverture de l'entonnoir une buse de diffusion des vapeurs du liquide attractif, ledit entonnoir étant de couleur rouge très attractive pour le scolyte du café, et se terminant par sa partie inférieure dans un bol transparent ou translucide rempli en partie d'une solution aqueuse dans laquelle se noient les insectes lorsqu'ils sont tombés en descendant à travers le passage de section réduite de l'entonnoir. La transparence du bol permet d'assurer un contrôle visuel des captures.
Avec une telle conception générale, nombre d'insectes ne sont pas attirés par ce piège, car ils n'arrivent pas à y pénétrer n'étant généralement pas enclins à descendre dans l'entonnoir ouvert à sa partie supérieure, mais
plutôt à monter, n'étant pas attirés par la couleur rouge mais plutôt par des couleurs claires comme le blanc ou le jaune. En tant que nuance de rouge particulière préférée, on pourra utiliser une couleur ayant une longueur d'onde λ de 640 manomètres (nm). Selon une autre caractéristique de l'invention, la buse de diffusion est formée au sommet d'un petit flacon rempli du liquide attractif et que l'on place dans l'entonnoir avec la buse dépassant légèrement au-dessus du plan supérieur d'ouverture de l'entonnoir. Le flacon est à usage unique afin que les utilisateurs n'aient pas à manipuler le mélange attractif, généralement inflammable et toxique.
Selon une autre caractéristique encore de l'invention, l'entonnoir est surmonté d'ailettes, formant empennage de flèche, qui se verrouillent sur l'entonnoir en formant au centre un logement pour retenir le flacon de liquide attractif, et les ailettes sont de couleur rouge comme l'entonnoir. On augmente ainsi la rigidité du piège, ainsi que sa surface d'attractivité vis-à- vis du scolyte, augmentant le rendement du piège.
Selon une autre caractéristique encore de l'invention, le bol comporte à un certain niveau des orifices formant trop-plein limitant la hauteur du niveau d'eau dans le bol. De cette manière, lorsqu'il pleut, le niveau d'eau dans le bol ne dépasse pas le niveau maximum optimal même si de l'eau de pluie est recueillie dans l'entonnoir.
Selon une autre caractéristique encore de l'invention, l'entonnoir s'assemble et se désassemble aisément sur le bol, par vissage, système à baïonnette ou équivalent. De cette façon, il est facile de recueillir les insectes piégés à intervalles de temps convenables en fonction de leur récolte, et de renouveler le liquide contenu dans le bol et dans lequel viendront se noyer les insectes.
En ce qui concerne l'attractif, celui-ci est choisi de façon à attirer le scolyte, et l'on obtient de bons résultats en particulier lorsqu'on utilise une solution à base de méthanol.
L'invention et sa mise en oeuvre apparaîtront plus clairement à l'aide
de la description détaillée qui va suivre faite en référence aux dessins annexés montrant uniquement à titre d'exemple un mode de réalisation.
Dans ces dessins : la figure 1 montre une vue de côté d'un piège conçu selon l'invention ; la figure 2 montre essentiellement la partie d'entonnoir ; les figures 3 et 3' montrent essentiellement deux parties d'ailettes complémentaires surmontant l'entonnoir ; la figure 4 montre un flacon susceptible de contenir le liquide attractif avec sa buse de diffusion ; la figure 5 montre à plus grande échelle le détail entouré V à la figure
2.
En se reportant tout d'abord à la figure 1 , le piège, désigné dans son ensemble par la référence numérique 10, comprend un entonnoir 11 placé au-dessus d'un bol 12 sur lequel il se fixe, comme il sera décrit plus en détail ci-après, au moyen de son couvercle 13, qui par exemple se visse sur le bol 12. Au-dessus de l'entonnoir 11 sont formées quatre ailettes formant un empennage de flèche référencé dans son ensemble 14. Au-dessus du plan d'ouverture supérieur de l'entonnoir on aperçoit, au centre, la buse de diffusion 15 d'un flacon 16 rempli du liquide attractif et maintenu en place dans les ailettes 17 de l'empennage 14 comme on l'expliquera plus clairement en relation avec les figures 3 et 3'.
À la même figure 1 , on voit que le bol 12 comporte deux traits référencés respectivement « min » et « max » pour indiquer le niveau minimum et le niveau maximum de remplissage de la solution aqueuse contenue dans le bol 12 dans laquelle viendront se noyer les insectes. Au- dessus du trait « max » correspondant au niveau maximum de remplissage optimal, on aperçoit des orifices percés dans le bol que l'on a référencé 18 et qui forment un trop-plein. De cette façon, si par exemple de l'eau de pluie est recueillie dans l'entonnoir 11 et tombe dans le bol 12 celui-ci ne sera pas "noyé" ce qui empêcherait le fonctionnement correct du piège.
Comme indiqué précédemment, pour permettre la spécificité des
insectes à piéger, l'entonnoir 11 , les ailettes 17, ainsi que le couvercle 13 sont de préférence tous trois de couleur rouge vif. Le bol 12 quant à lui est transparent ou translucide. L'entonnoir est avantageusement fabriqué en un matériau plastique, tel par exemple que du polypropylène, PVC ou analogue. Le bol quant à lui est avantageusement constitué en un matériau plastique transparent ou translucide tel par exemple que le polypropylène.
Les dimensions suivantes sont considérées comme les plus appropriées pour que le piège soit à la fois efficace et facile à installer et entretenir aussi bien en période d'utilisation qu'en période de non-utilisation ou de stockage.
Hauteur totale : 35 à 45 cm, par exemple 40 cm.
Diamètre de la surface d'ouverture de l'entonnoir : 15 à 20 cm, par exemple 17 cm.
Hauteur de l'entonnoir : 15 à 20 cm, par exemple 16,3 cm. Hauteur du support du diffuseur (empennage dépassant référencé
14): 15 à 20 cm, par exemple 18,5 cm.
Hauteur du bol contenant le liquide : 15 à 20 cm, par exemple 16 cm.
Diamètre extérieur du bol : 7 à 10 cm, par exemple 8 cm.
Les repères de niveau minimum et maximum sur le bol pourront se situer par exemple respectivement à 3,5 cm et 5,5 cm du fond du bol.
On se reportera maintenant à la figure 2 dans laquelle on décrira de façon plus précise la constitution de l'entonnoir 11 , et sa fixation au couvercle 13. Comme on le voit la figure 2, et plus précisément à la figure 5, l'entonnoir 11 présente à sa partie basse un épaulement (11 a) de sa paroi contre lequel vient buter et se caler le couvercle 13 qui présente en son centre un trou pour le passage de la section réduite basse (11 b) de l'entonnoir. Un écrou 20 vient se visser sur la paroi filetée 11 b de l'entonnoir de manière à arrimer fermement le couvercle 13 contre l'épaulement 11a. Dans une telle réalisation, le couvercle 13 et l'entonnoir 11 sont de couleur rouge. Ces deux pièces pourraient également être moulées en une seule pièce en la matière plastique appropriée.
À la partie supérieure de l'entonnoir on aperçoit une nervure en relief
11c, laquelle comme il sera expliqué en relation avec la figure 3 va permettre de fixer et arrimer solidement l'empennage 14 sur l'entonnoir. En
11d on aperçoit également une nervure supérieure sur le pourtour extérieur de l'entonnoir.
En se reportant aux figures 3 et 3', on a illustré les deux doubles ailettes 17 constituées par exemple par une feuille de polypropylène de couleur rouge convenablement découpée. Comme on le voit sur les figures 3 et 3', la plaque 17 a une forme générale rectangulaire dont la partie supérieure de plus grande largeur vient dépasser au-dessus du plan supérieur de l'entonnoir 11 lorsque les doubles ailettes 17 sont mises en place dans l'entonnoir. Cette partie de plus grande largeur se termine par un épaulement 20 qui va venir buter sur la nervure supérieure 11 d (figure 2). La partie basse de la première double ailette 17 présente une fente 21 qui permet d'introduire la deuxième double ailette pour former l'empennage et permet ainsi de l'ajuster dans l'entonnoir en venant verrouiller élastiquement l'encoche 22 sur la nervure 11 c prévue à l'intérieur de la paroi supérieure de l'entonnoir (figure 2). Au-dessus de la découpe 21 , la plaque présente également deux ouvertures ou évidements de largeurs successivement croissantes 11 et 12, respectivement. La largeur 11 de l'évidement prévu dans la plaque 17 est égale à la largeur du flacon 16 qui peut être ainsi reçu et maintenu dans cet évidement, tandis que la largeur 12 prévue au dessus du flacon permet de l'introduire aisément dans cet évidement. Dans l'alignement de l'ouverture 21 de la première double ailette est prévue une autre fente d'ouverture 23 qui permet par assemblage de deux plaques croisées, pour former une croix, de constituer l'empennage 14 déjà décrit en relation avec la figure 1.
La partie inférieure des plaques formant les doubles ailettes 17 sont en outre, comme on le voit à les figures 3 et 3', découpées en forme de trapèze isocèle de façon à venir s'adapter exactement à l'intérieur du tronc de cône de l'entonnoir. On obtient de la sorte une excellente rigidité de
l'ensemble constitué par l'entonnoir surmonté de l'empennage. À la partie supérieure des ailettes 17 sont prévus des trous 24 qui vont permettre de suspendre le piège, par exemple moyen d'une ficelle ou d'un fil de nylon (marque déposée) (non représentée) passée dans ces trous. En se reportant à la figure 4, on voit comment est constitué le flacon
16 avec une partie 25 comportant la buse 5 qui permet la diffusion de la vapeur du liquide de capture attractif que contient le flacon 16. Un bouchon 26 vient coiffer la partie 25 avant utilisation. En tant que liquide attractif on peut utiliser par exemple une solution à base de méthanol. Bien entendu de nombreuses modifications peuvent être apportées à la forme et aux dimensions du piège tel que décrit. Ainsi, comme suggéré à la figure 1 , on peut coiffer l'empennage supérieur 14 d'un toit en forme de couvercle 27 qui viendra simplement s'adapter sur la partie supérieure de l'empennage 14 de façon à empêcher, lorsqu'il pleut, que trop d'eau tombe dans l'entonnoir et se mélange au liquide contenu dans le bol 12 et dans lequel viennent se noyer les insectes. De façon à éviter une décomposition • et putréfaction du liquide contenu dans le bol dans lequel viennent se noyer les insectes, on peut y ajouter avantageusement un produit antiseptique.
Lorsqu'on utilise un piège tel que décrit précédemment, on constate une excellente spécificité de la capture, 93 à 97% des insectes capturés étant effectivement des scolytes. Ceci est extrêmement important et tout à fait inusité, les pièges connus étant généralement fort peu spécifiques d'une espèce particulière. Cette caractéristique confère à cette invention un avantage comparatif incontestable par rapport à un système conventionnel de lutte, tel que la lutte chimique.