COLLECTEURS BIPOLAIRES POUR PILE A COMBUSTIBLE DE TYPE PEM
PERFECTIONNEMENTS APPORTES AUX COLLECTEURS BIPOLAIRES POUR PILE A COMBUSTIBLE DE TYPE PEM
La présente invention concerne un collecteur bipolaire-échangeur thermique caractérisé en ce qu'il associe à la fois, une structure principale réalisée en un matériau conducteur électroniquement et thermiquement. une collecte discrète des charges et des calories assurée par des contacts métalliques uniformément répartis à la surface des électrodes et pénétrant dans la structure principale mais ne la traversant pas de part en part, et des structures ouvertes non conductrices permettant l'homogénéisation de l'écoulement des réactifs gazeux .
La recherche relative à la mise au point de collecteurs bipolaires pour piles, notamment du type PEM-FC, ayant des caractéristiques techniques et économiques intéressantes, est très active depuis quelques années. En premier lieu, les efforts ont été axés sur la sélection de collecteurs d'un coût beaucoup plus faible que les collecteurs réalisés par usinage d'une plaque de graphite. De ce point de vue, les résultats les plus intéressants ont été obtenus par la mise au point de plaques polymère-carbone dont le principal avantage réside dans leur élaboration possible par moulage d'où des coûts de fabrication très bas.
En revanche d'autres solutions consistant en l'emploi de feuillards métalliques cannelés ou de mousses métalliques se révèlent plus onéreuses dans la mesure où la surtace de ces matériaux métalliques doit nécessairement être revêtue par un composé évitant à la fois corrosion et passivation.
Concernant la chute ohmique résultant du passage du courant dans les collecteurs, il faut noter que la résistivité des composites polymère-carbone est comprise entre 3.10'2 et 1 Ω. cm alors que le graphite présente une résistivité de l'ordre de 1,3.10"J Ω.cm. Il en résulte que, pour des collecteurs bipolaires tels que ceux schématisés sur la figure 1, la chute ohmique causée par une densité de courant apparente de 0.5 A.cm'2 est inférieure à 1 mV lorsque le collecteur est réalisé en graphite et est de 20 mV pour un collecteur en composite ayant une résistivité de 0,05 Ω.cm.
En l'état, pour beaucoup d'utilisations où effectivement la densité de courant ne dépasse pas 0.5 A.cπX, on peut admettre qu'une perte de 20 mV. sur une tension de l'ordre de 0,7 V, reste admissible sans toutefois être négligeable. En revanche, la situation est totalement différente
si l'on admet que les progrès à espérer dans le domaine des PEM-FC conduisent à opérer avec des densités de courant au moins égales à 1 A. cm" .
Enfin, il convient de revoir totalement ce problème lorsque les collecteurs bipolaires doivent aussi constituer des échangeurs de chaleur. Dans ces conditions, on peut montrer que les dimensions de ces collecteurs-échangeurs, associées aux contraintes liées à la bonne diffusion de la chaleur dans les matériaux les constituant, conduisent à revoir les choix en ce qui concerne la nature et la structure des collecteurs-échangeurs.
Ainsi, pour un collecteur-échangeur dont le schéma est représenté sur la figure 2, réalisé en un matériau composite de résistivité 0.05 Ω.cm. la chute ohmique atteint 50 mV pour une densité de courant de 0,5 A.cm'2, soit une perte de 7 % sur la tension d'un élément opérant à 0,7 V.
Or, pour des applications telles que l'alimentation des véhicules électriques, la puissance nominale requise étant par exemple de 50 kW pour une tension totale de 140 V, on constate que la puissance d'un élément est de l'ordre de 250 W, soit une énergie à évacuer par élément voisine de 200 W. Dans ces conditions (et même pour des piles ayant une puissance deux fois plus faible), il est nécessaire que tous les collecteurs bipolaires soient aussi des échangeurs de chaleur.
Pour des piles de puissance, le collecteur-échangeur ne doit donc pas être considéré comme un cas particulier mais comme le composant standard.
Nous avons déjà montré (demande de brevet FR 99 04277) l'intérêt que présentait une collecte discrète des charges par aiguilles métalliques traversant en partie les collecteurs bipolaires. Le dispositif permettait à la fois d'alléger les collecteurs et de minimiser les chutes ohmiques dans ces collecteurs. Ce concept a été repris et nécessairement adapté pour la réalisation des collecteurs-échangeurs. Nous avons observé que, bien que la section des aiguilles soit faible devant la surface apparente des électrodes, ces aiguilles pouvaient constituer des moyens efficaces pour le drainage des calories engendrées aux électrodes.
L'objet de la présente invention concerne un collecteur bipolaire-échangeur thermique pour pile à combustible caractérisé en ce qu'il associe à la fois :
• une structure principale en un matériau conducteur électroniquement et thermiquement,
• une collecte discrète des charges et des calories assurée par des contacts métalliques répartis uniformément à la surface des électrodes et pénétrant dans la structure principale mais ne la traversant pas de part en part.
• l'utilisation de structures ouvertes non conductrices assurant l'homogénéisation de l'écoulement des réactifs gazeux.
Selon un premier mode de réalisation, le collecteur bipolaire-échangeur thermique selon l'invention se caractérise en ce que la structure principale conductrice électroniquement et thermiquement est constituée de deux pièces dont l'une au moins comprend sur une de ses faces, des cannelures permettant la circulation d'un fluide caloporteur.
Dans le cas où les deux pièces de la structure principale comprennent des cannelures sur une de leurs faces, lesdites faces sont juxtaposées lors de leur assemblage pour faire apparaître des canaux permettant la circulation du fluide caloporteur
Selon une autre caractéristique de l'invention, les contacts métalliques sont des aiguilles qui ne traversent pas entièrement chaque pièce de la structure principale mais pénètrent dans les parties saillantes comprises entre les canaux, leur extrémité étant située entre 0.4 et 0,9 mm du plan séparant les deux pièces constituant la structure principale. Ces aiguilles pénètrent dans les électrodes d'une profondeur comprise entre 0,1 et 0,2 mm et sont réparties uniformément à la surface, selon des motifs carrés ou rectangulaires.
Le collecteur bipolaire-échangeur thermique selon l'invention comporte, entre chaque électrode et la surface du collecteur-échangeur, un espace défini par des pions placés sur les faces externes des deux pièces qui constituent la structure principale. Cet espace, dont l'épaisseur est comprise entre 0.8 et 2 mm, est rempli par une structure ouverte non conductrice.
Cette structure ouverte non conductrice est constituée :
•soit par un matériau polymère isolant dont la surface a, de préférence, un caractère hydrophobe.
•soit par une mousse, dont l'âme est constituée par un matériau métallique conducteur de la chaleur, revêtue d'une couche anticorrosion ayant un caractère hydrophobe
•soit par un maillage en polymère, ouvert longitudinalement. dont la surface a, de préférence, un caractère hydrophobe.
Selon un autre mode de réalisation, le collecteur-échangeur selon l'invention se caractérise par l'utilisation d'une structure principale conductrice électroniquement et thermiquement constituée de deux pièces dont l'une au moins comprend, outre les pions ménagés sur une de leurs faces et servant à définir l'espace entre les électrodes et le collecteur-échangeur, sur leur autre face, des pions cylindriques de hauteur comprise entre 0,5 et 2 mm, ayant un diamètre compris entre 3 et 10 mm. Les deux pièces juxtaposées en mettant face à face les pions font apparaître un espace destiné à la circulation du fluide caloporteur.
Selon une des caractéristiques de l'invention, les pions cylindriques servant à ménager un espace destiné à la circulation du fluide caloporteur sont répartis uniformément à la surface du collecteur-échangeur en nombre tel que la surface totale de leur section occupe au moins 40 % de la surface apparente des électrodes.
Selon une autre caractéristique de l'invention, les pions cylindriques servant à ménager un espace destiné à la circulation du fluide caloporteur sont répartis uniformément à la surface du collecteur-échangeur et en nombre tel que la surface totale de leur section soit inférieure à 10 % de la surface apparente des électrodes. Dans ce cas, l'espace destiné à la circulation du fluide caloporteur est rempli par une mousse à structure ouverte constituée par un matériau métallique bon conducteur de la chaleur et de l'électricité dont les brins sont en contact avec les parois de la structure principale. Le matériau constitutif de la mousse est du cuivre ou du nickel.
Selon une autre caractéristique de l'invention, les parois en contact avec la mousse conductrice électromquement et thermiquement sont revêtues d'une mince couche électroniquement conductrice telle qu'un métal, un alliage métallique ou une laque conductrice.
Selon le deuxième mode de réalisation décrit, les contacts métalliques assurant la collecte discrète des charges et des calories sont des aiguilles qui pénètrent partiellement dans la structure principale, leur extrémité étant située entre 0,4 et 0,9 mm du plan séparant les deux pièces
constituant la structure principale. Ces aiguilles pénètrent dans les électrodes d'une profondeur comprise entre 0.1 et 0,2 mm et sont réparties uniformément selon des motifs carrés, rectangulaires ou triangulaires équilatéraux.
D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit, en référence aux figures 3 à 6 annexées qui représentent respectivement :
•la figure 3, une vue en coupe de la partie centrale d'un collecteur bipolaire-échangeur thermique selon un premier mode de réalisation, *la figure 4, une coupe selon l'axe M-M' du collecteur bipolaire-échangeur thermique représenté sur la figure 3,
•la figure 5, une vue en coupe de la partie centrale d'un collecteur bipolaire-échangeur thermique selon un deuxième mode de réalisation,
•la figure 6, une vue de dessus du collecteur bipolaire-échangeur thermique représenté sur la figure 5.
Les différentes figures sont représentées sans tenir compte des échelles des dessins.
La présente invention résulte d'un compromis entre •une minimisation des chutes ohmiques, «101 allégement des collecteurs,
•un bon échange thermique, •une fabrication simplifiée.
Deux modes de réalisation ont été particulièrement étudiés, chacun donnant lieu à plusieurs variantes.
Premier mode de réalisation
La figure 3 représente simplement la partie centrale du collecteur-échangeur objet de la présente invention, à l'exclusion des marges où se situent les arrivées de fluides et les joints d'étanchement.
Le collecteur bipolaire-échangeur thermique est essentiellement constitué de deux pièces symétriques E et E" dont la juxtaposition suivant le plan M-M' forme les canaux F. Le matériau constitutif de ces deux pièces principales est un composite polymère-carbone dont la résistivité est
de 0.1 Ω.cm. Il s'agit, par exemple, du matériau commercialisé sous la référence EMI 0683 par la société RTP France.
Par ailleurs, chacune de ces pièces principales E et E' comporte des pions C, et C,' qui s'appuient sur les électrodes A et A' pour laisser une veine libre D ou D".
Les veines D et D', d'épaisseur comprise entre 0,8 et 2 mm, sont avantageusement remplies, comme il est revendiqué dans la demande de brevet FR 98 09236, par une structure ouverte qui joue le rôle de répartiteur et homogénéificateur des flux gazeux. Dans le cas de collecteur standard, le matériau constitutif de la structure ouverte est, par exemple, un polymère dont la surface est avantageusement hydrophobe. Afin de faciliter le transfert des calories vers la partie centrale des collecteurs-échangeurs, on peut, sans que cela soit une obligation, utiliser pour le remplissage des veines D et D' une mousse métallique de faible masse surfacique (20 à 30 mg/cm") recouverte sur tous ses brins par un film hydrophobe qui, par ailleurs, évite toute corrosion du matériau constituant la mousse, celui-ci pouvant être, par exemple, du cuivre.
La hauteur des canaux F est comprise entre 1 et 4 mm. Ces canaux permettent la circulation d'un fluide caloporteur. Afin d'amplifier l'échange thermique entre le fluide caloporteur et le collecteur-échangeur, on peut disposer dans les canaux une mousse de cuivre de faible masse surfacique (20 à 50 mg/cm2). Par légère compression au montage, les brins de la mousse sont au contact des parois du collecteur.
L'épaisseur I de la partie pleine de chaque demi-collecteur est comprise entre 0,5 et 1,5 mm.
Les pions cylindriques C, et C,' ont un diamètre compris entre 3 et 4 mm, leur hauteur étant comprise entre 0,8 et 2 mm et leur répartition est telle que la surface totale de leur section ne représente qu'au maximum 3% de la surface apparente de l'électrode sur laquelle ils portent (soit deux à trois pions pour 10 cm2 d'électrode), ce qui limite l'occultation de la surface active.
Les aiguilles B, ou B,' ne traversent pas les pièces E et E' mais s'arrêtent à une distance comprise entre 0,4 et 0.9 mm du plan M-M'. Leur diamètre est compris entre 0.2 et 0.3 mm. Elles sont constituées par exemple d'inox 316 L. L'extrémité qui pénètre dans l'électrode, sur une longueur comprise entre 0.1 et 0.2 mm. est revêtue d'un dépôt évitant passivation et corrosion.
La figure 4 montre la répartition des aiguilles B, et B,' : il s'agit d'une distribution suivant des motifs rectangulaires ou carrés, la distance G entre B, et B2 étant généralement supérieure à la distance H entre Bi et Bαι ou B2 et B*^
La largeur des canaux F est comprise entre 1 et 3 mm. L'espacement entre deux canaux est compris entre 1,5 et 2.5 mm ( 1 ,5 mm lorsque la largeur du canal est de 3 mm et 2,5 mm lorsque celle-ci n'est que de 1 mm). Pour une largeur de canal de 2 mm, l'espacement est de 2 mm.
La position des aiguilles étant au milieu de l'espacement entre deux canaux, il en résulte que la distance G entre deux aiguilles (distance B,-B2) est comprise entre 3 et 4,5 mm. La distance H dans l'autre axe (distance Bi et Bαι) est déterminée en fonction de la densité de courant aux électrodes ; elle est comprise entre 2 et 4,5 mm.
Les pièces en matériau composite sont avantageusement obtenues par moulage. Quant au matériau composite, il est intéressant d'utiliser le produit de référence EMI 0683 (de RTP France), qui comporte des fibres de carbone nickelées. Afin d'améliorer la liaison à l'interface entre les deux pièces principales, on pourra surfacer celle-ci ou y effectuer le dépôt d'une laque conductrice ou d'un film métallique.
L'insertion des aiguilles dans les pièces en composite peut être réalisée par différents moyens:
•insertion dans des trous déjà percés, •cloutage à chaud, •insertion au moulage.
Dans le cas d'une insertion dans des trous déjà percés, le contact électrique entre aiguille et composite pourra être amélioré en interposant une poudre ou une laque conductrice.
Deuxième mode de réalisation
La figure 5 correspond au deuxième type de réalisation de l'invention et représente la partie centrale du collecteur bipolaire-échangeur thermique, à l'exclusion des marges où se situent les arrivées de fluide et les joints d'étanchement.
Le collecteur-échangeur est là encore constitué de deux pièces principales E et E". en même matériau composite conducteur électronique que celui du premier mode de réalisation, qui sont juxtaposées sur un plan séparant les pions J, et J,'.
Ces pions ont un diamètre compris entre 3 et 10 mm et leur nombre est tel que la surface de leur section soit au plus égale à 8% de la surface apparente des électrodes, leur répartition étant la plus uniforme possible. La hauteur des pions J, et J,' est comprise entre 0,5 et 2 mm. Entre ces pions se situe une veine dont la surface représente plus de 90% de la surface des électrodes et dont la hauteur K est comprise entre 1 et 4 mm.
Comme dans le premier exemple de réalisation décrit (voir la figure 3), les espaces D et D' où circulent les réactifs gazeux sont limités dans leur hauteur par des pions L, et L,' dont les caractéristiques sont identiques à celles données pour la réalisation précédente.
De la même façon, les espaces D et D' sont remplis par une structure ouverte qui assure l'homogénéification des flux gazeux.
La différence essentielle entre les deux types de réalisation réside, pour le deuxième cas, dans le fait que l'espace interne permettant les échanges thermiques occupe un volume beaucoup plus grand. De ce fait, afin non seulement d'assurer une bonne circulation du fluide caloporteur, un bon échange thermique, mais aussi une bonne conductivité électrique entre les pièces E et E', l'espace central est rempli par une mousse métallique dont les brins sont en bon contact (par mise en compression) avec les surfaces des pièces E et E', surfaces qui, avantageusement, peuvent être revêtues d'un film métallique tel que du cuivre ou du nickel.
Comme dans l'exemple précédent, la collecte des charges aux électrodes est assurée par des aiguilles B, en inox dont les pointes, qui pénètrent de 0,1 à 0,2 mm dans les électrodes A et A', sont revêtues par un dépôt évitant passivation et corrosion (voir la demande de brevet FR 98 09236).
La figure 6 représente une répartition uniforme des aiguilles B„ correspondant à un motif de type triangle équilatéral. la distance entre deux aiguilles, ou côté du triangle, ayant une dimension
comprise entre 2,5 et 5 mm. Les pions L, et L,' qui s'appuient sur les électrodes ont un diamètre tel qu'ils se placent entre les aiguilles.
Dans cette configuration, la distance entre les aiguilles peut donc être plus faible que dans l'exemple précédent.
La distance O séparant la pointe des aiguilles de l'espace interne est comprise entre 0,4 et 0,9 mm.
En ce qui concerne les caractéristiques des matériaux utilisés comme les moyens de mise en oeuvre (insertion des aiguilles par exemple), les solutions sont les mêmes que celles décrites pour le premier exemple de réalisation.
L'invention ne se limite pas aux deux modes de réalisation décrits ci-dessus mais en embrasse toutes les variantes.