MACHINE DE FORMATION DE CROÛTE CONGELEE A LA SURFACE DE PRODUITS
La présente invention concerne une machine de croutage en ligne de produits, du type une enceinte munie de moyens d'apport de frigories pour le croutage des produits, une entrée d'introduction des produits munie d'un volet d'obturation, une sortie d'extraction des produits munie d'un volet d'obturation, et des moyens de déplacement pas à pas des produis dans l'enceinte de l'entrée vers la sortie.
Le croutage d'un produit est une opération consistant à congeler superficiellement au moins l'une des faces du produit en vue de faciliter sa préparation ultérieure. Cette technique est utilisée en particulier afin de faciliter le tranchage de barres de jambon et de longes de porc. Elle est également applicable à d'autres produits alimentaires devant subir une découpe, tels que le salami, le saucisson, les saucisses, les fromages et les poissons. Le brevet FR-B-2.748.315, au nom de la Demanderesse, décrit une machine de croutage ouverte à ses deux extrémités. Elle comporte un unique convoyeur de transfert pas à pas des produits de l'entrée vers la sortie. Des volets d'obturation sont prévus à chaque extrémité du convoyeur. Les volets disposés à l'entrée et à la sortie s'ouvrent simultanément pour permettre l'entrée d'un produit à croûter et la sortie d'un produit croûte.
Une telle machine de croutage fonctionne de manière satisfaisante. Toutefois, les utilisateurs souhaitent disposer de machines de petites tailles, afin de réduire l'encombrement de celles-ci dans les usines de production. La réduction de la longueur des machines de croutage, pour une même capacité de production, conduit à diminuer la température à l'intérieur de l'enceinte, afin de limiter le temps de séjour des produits à croûter. L'abaissement de la température dans l'enceinte conduit à augmenter la consommation de fluide cryogénique, ce qui augmente le coût d'utilisation de la machine de croutage.
Afin d'éviter de telles surconsommations de fluide cryogénique, il est souhaité, au contraire, d'augmenter le temps de séjour des produits, pour
travailler à des températures plus élevées. Toutefois, cet impératif est difficilement conciliable avec l'objectif de réduction de l'encombrement de la machine de croutage.
De plus, il est apparu que l'ouverture simultanée des portes prévues aux entrées et aux sorties de la machine conduit, par un effet de cheminée, à des pertes importantes de fluide frigorigène. Toutefois, dans une machine de croutage, telle que décrite dans le document FR-A-2.748.315, l'ouverture simultanée des deux portes est indispensable pour permettre à un produit de sortir lorsqu'un produit entre. En effet, pour éviter une ouverture simultanée, il faudrait doubler l'intervalle entre deux produits successifs disposés sur le tapis et donc doubler la longueur de la machine, ce qui n'est pas acceptable du fait des exigences de réduction de l'encombrement.
L'invention a pour but de fournir une solution à ce problème, en proposant une machine de croutage, de longueur réduite, tout en permettant de minimiser la consommation de fluide cryogénique.
A cet effet, l'invention a pour objet une machine de croutage en ligne de produits, du type précité, caractérisée en ce qu'elle comporte des moyens d'ouverture séquencée de l'entrée et de la sortie de l'enceinte, de sorte que, au plus, l'une de l'entrée et de la sortie soit ouverte à un instant donné, et en ce que les moyens de déplacement pas à pas des produits comportent au moins deux convoyeurs successifs à avancement pas à pas pour le déplacement des produits de l'entrée vers la sortie et des moyens de transfert des produits du premier convoyeur vers le second convoyeur.
Suivant des modes particuliers de réalisation, la machine de croutage comporte l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes:
- les deux convoyeurs sont disposés l'un au-dessus de l'autre ;
- les moyens de transfert comportent un bras oscillant muni à son extrémité d'un plateau de support d'un produit à transférer ;
- l'entrée et la sortie sont disposées du même côté ; et - l'entrée et la sortie sont sensiblement coplanaires et les volets d'obturation sont tous deux montés déplaçables à coulissement suivant la direction d'alignement de l'entrée et de la sortie, un premier volet étant
deplaçable entre une position d'obturation de l'une de l'entrée et de la sortie et une position d'obturation de l'autre de l'entrée et de la sortie, le second volet étant deplaçable entre une position d'obturation de l'une seulement de l'entrée et de la sortie et une position escamotée à l'écart de l'entrée et de la sortie, et la machine comporte des moyens d'actionnement du second volet entre ces deux positions et des moyens d'accouplement débrayables des deux volets pour leur déplacement simultanée entre leurs deux positions respectives sous la commande des moyens d'actionnement agissant sur le second volet. L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins, sur lesquels :
- La figure 1 est une vue en élévation d'une machine de croutage selon l'invention ; - La figure 2 est une vue extérieure en bout de la machine de la figure 1 prise suivant le sens de la flèche F1 ;
- La figure 3 est un organigramme explicitant les étapes mises en œuvre par les moyens de commande de la machine de croutage pour l'entrée et la sortie des produits ; - Les figures 4 et 5 sont des vues analogues à celle de la figure 2, lors, respectivement, de l'entrée d'un produit et de la sortie d'un produit.
La machine 10 représentée sur la figure 1 est destinée au croutage de barres de jambon notée P. La machine de croutage comporte essentiellement un bâti 14 délimitant une enceinte 16 sensiblement parallélépipédique. Comme représentée sur la figure 2, l'enceinte 16 est munie, sur l'une de ses faces 18, d'une ouverture inférieure 20 pour l'entrée des produits à croûter et d'une ouverture supérieure 22 pour la sortie des produits croûtes.
Les ouvertures d'entrée 20 et de sortie 22 ont des tailles identiques. Elles sont disposées l'une au-dessus de l'autre dans un même plan.
En regard des entrées 22 et 24 sont disposés un premier volet d'obturation inférieur 24 et un second volet d'obturation supérieur 26. Les
volets 24 et 26 sont montés coulissants le long de la paroi 18. A cet effet, le bâti 14 comporte des rails de guidage 28 s'étendant verticalement et entre lesquels sont guidés les volets 24 et 26. Chaque volet a une surface suffisante pour obturer l'une ou l'autre des ouvertures 20 et 22. Entre les deux volets 24 et 26 sont prévus des moyens libérables ou débrayables 30 d'accouplement mécanique des deux volets. Ces moyens d'accouplement sont commandés par exemple par un électro-aimant. Ils permettent la solidarisation des deux volets pour leur déplacement simultané, ou leur désolidarisation , permettant le déplacement autonome de chacun des volets.
En outre, la machine 10 comporte des moyens d'actionnement 32 du volet supérieur 26 pour son déplacement suivant la longueur des rails 28 le long de la paroi 18. Les moyens d'actionnement 32 comportent par exemple un vérin disposé entre le bâti 14 de la machine et le bord supérieur du volet 26.
La longueur du vérin est adaptée pour permettre un déplacement du volet supérieur 26 suivant une course très légèrement supérieure à la hauteur de l'ouverture de sortie 22. Le volet 26 est ainsi deplaçable entre une position d'obturation de la sortie 22, représentée sur les figures 1 et 2, et une position escamotée dans laquelle la porte 26 est dégagée de l'ouverture 22 et s'étend au-dessus de celle-ci, comme représenté sur les figures 4 et 5.
A l'intérieur de l'enceinte 16 sont disposés des moyens de déplacement pas à pas des produits de l'ouverture d'entrée 22 jusqu'à l'ouverture de sortie 24. Ces moyens de déplacement comportent un convoyeur inférieur d'entrée 40 disposé horizontalement suivant l'essentiel de la longueur de l'enceinte 16. Le convoyeur 40 est un convoyeur pas à pas. Il traverse l'ouverture d'entrée 20.
Les moyens de déplacement comportent en outre un convoyeur supérieur de sortie 42 s'étendant au-dessus du convoyeur 40. Le convoyeur supérieure 42 aboutit à l'ouverture de sortie 22. Il est formé également d'un convoyeur pas à pas.
Les convoyeurs 40 et 42 comportent tous deux, à chaque extrémité, des rouleaux rotatifs entre lesquels sont disposées quatre bandes refermées en boucle et entraînées en rotation. Ces bandes sont écartées les unes des autres. Les convoyeurs 40 et 42 assurent un déplacement des produits dans des sens opposés. Ainsi, le convoyeur 40 assure le déplacement des produits depuis l'ouverture d'entrée 20 jusqu'à l'extrémité de l'enceinte opposée à la face 18, c'est-à-dire suivant le sens de la flèche F40. Le convoyeur supérieur 42 assure, à l'inverse, le déplacement des produits suivant le sens de la flèche F42, c'est-à-dire de l'extrémité de l'enceinte opposée à la face 18, jusqu'à l'ouverture de sortie 22.
Les moyens de déplacement des produits comportent en outre des moyens 50 de transfert des produits de l'extrémité aval du convoyeur 40 jusqu'à l'extrémité amont du convoyeur 42 disposé au-dessus. Les moyens de transfert 50 comportent un bras 52 articulé sur le bâti
14. A l'extrémité libre du bras 52 est prévu un plateau 54 en forme de fourche destiné au support d'un produit. Le plateau 54 est constitué d'un peigne dont les dents sont adaptées pour être reçues dans les intervalles ménagés entre les bandes des convoyeurs. Le bras 52 est mû par un dispositif d'actionnement afin d'osciller entre une position de recueil d'un produit dans laquelle le plateau 54 est à l'extrémité aval du convoyeur inférieur 40, et une position de dépose d'un produit sur l'extrémité amont du convoyeur supérieure 42 dans laquelle le plateau 54 s'étend, comme représenté, à l'extrémité du convoyeur 42. L'enceinte 16 est en outre équipée de moyens 60 d'apport de frigories pour le croutage des produits. Ces moyens 60 d'apport de frigories sont par exemple disposés le long d'une paroi latérale de l'enceinte 16.
Ils comportent un caisson intérieur s'étendant parallèlement à la paroi latérale de l'enceinte. Des buses de pulvérisation d'un fluide frigorigène tel que de l'azote liquide sont disposées dans ce caisson. La paroi du caisson est percée de deux hublots circulaires 62 débouchant dans l'enceinte. Des ventilateurs sont montés dans ces hublots. En outre, des ouvertures, par
exemple rectangulaires sont ménagées dans la paroi latérale de du caisson au-dessus et au-dessous des hublots 62, afin d'assurer lors du fonctionnement des ventilateurs, une circulation en boucle fermée entre l'enceinte 16 et le caisson. Comme représenté sur la figure 1 , un convoyeur extérieur 70 d'amenée des produits est prévu en amont du convoyeur inférieur 40, alors que des moyens extérieurs 80 de manutention des produits croûtes sont disposés en sortie du convoyeur 42. Ces derniers comportent par exemple un plateau 82 disposé à l'extrémité d'un agencement à parallélogramme déformable 84 porté par le bâti de la machine. Le plateau 84 est deplaçable entre une position de recueil d'un produit à l'ouverture de sortie 22 et une position de mise à disposition du produit à hauteur d'homme.
La machine 10 est équipée en outre d'une unité centrale de pilotage, assurant la commande des moyens 30 d'accouplement des volets, des moyens 32 d'actionnement du volet supérieur, des convoyeurs inférieur 40 et supérieure 42, des moyens de transfert des produits 50, ainsi que des moyens d'apport de frigories 60.
L'unité centrale de pilotage assure notamment l'ouverture séquencée des volets 24 et 26, de sorte qu'au plus l'un d'eux soit ouvert à un instant donné.
Sur la figure 3 est représenté l'organigramme de commande des différents organes depuis l'unité de pilotage, à l'exception des moyens d'apport de frigories 60. En effet, la commande des moyens 60 et le temps de séjour des produits dans l'enceinte est déterminé suivant un procédé tel que décrit dans le document FR-B-2.748.315, afin d'assurer un croutage satisfaisant de l'ensemble des produits.
Initialement, le plateau de transfert 54 est disposé à l'extrémité aval du convoyeur inférieur 40, comme indiqué à l'étape 100.
Afin d'assurer le chargement d'un produit dans la machine, les volets 24 et 26 sont d'abord solidarisés à l'étape 102, par la commande des moyens d'accouplement 30.
A l'étape 104, le vérin 32 est actionné afin que celui-ci déplace
simultanément vers le haut les volets 24 et 26 accouplés le long de la paroi 18.
A l'issue de ce déplacement, et comme représenté sur la figure 4, le volet 26 est dans sa position escamotée à l'écart de l'ouverture 22. Le volet inférieur 24 occupe lui la position initiale du volet supérieur 26 et obture l'ouverture de sortie 22. Dans cette position, l'entrée 20 est ouverte, permettant l'introduction d'un produit alors que la sortie 22 est fermée évitant toute perte inutile de frigories.
A l'étape 106, le convoyeur inférieur 40 est déplacé d'un pas, assurant ainsi l'introduction d'un nouveau produit P dans l'enceinte 16 et le déplacement d'un pas de l'ensemble des produits qu'il supporte. Lors de ce déplacement, le produit situé à l'extrémité aval du convoyeur est amené au- dessus du plateau 54.
A l'issue du déplacement du convoyeur inférieur 40, l'entrée 20 est à nouveau obturée à l'étape 108. A cet effet, le vérin 32 est actionné pour provoquer le coulissement vers le bas des deux volets 24 et 26, de sorte que ceux-ci s'étendent respectivement devant l'entrée 20 et la sortie 22 de l'enceinte.
A l'étape ultérieure 110, le plateau 52 est amené jusqu'à sa position de dépose d'un produit à l'extrémité aval du convoyeur supérieur 42. Il transfert ainsi un produit du convoyeur inférieur au convoyeur supérieur.
Après un temps de séjour suffisant pour le croutage du produit disposé à l'extrémité aval du convoyeur supérieur 42, le produit doit être extrait de l'enceinte par l'ouverture de sortie 22. A cet effet, à l'étape 112, les moyens 30 sont actionnés pour provoquer la désolidarisation des volets 24 et 26.
A l'étape 114, le vérin 32 provoque le relèvement du seul volet 26 afin que celui-ci s'écarte de l'ouverture 22. Le volet 24 ayant été libéré, celui-ci reste dans sa position d'obturation de l'entrée 20, comme représenté sur la figure 5.
A l'étape 116, le convoyeur supérieur 42 est avancé d'un pas provoquant ainsi la sortie du produit le plus en aval et le déplacement de
l'ensemble des produits portés par le convoyeur.
Après le déplacement du convoyeur 42, le volet 26 est ramené dans sa position d'obturation de la sortie 22 par actionnement du vérin 32 à l'étape 118. De plus, à l'étape 100, le plateau 54 est ramené dans sa position de préhension d'un produit à l'extrémité aval du convoyeur inférieur 40, en vue de la mise en œuvre d'un nouveau cycle tel que décrit ci-dessus.
Avec une machine telle que décrite ici, on conçoit que les volets de la machine ne sont jamais ouverts simultanément et que, au plus, l'une des deux ouvertures est ouverte à un instant donné. Ainsi, des pertes importantes de fluide frigorigène sont évitées.
En outre, la présence de deux convoyeurs pas à pas superposés, associés à des moyens de transfert 50 des produits entre les deux convoyeurs, permet de commander les deux convoyeurs de manière séquentielle, permettant ainsi que les produits soient séparés les uns des autres d'un intervalle réduit, correspondant à un pas de déplacement d'un convoyeur.
Enfin, le guidage des deux volets d'obturation 24, 26 dans un même plan et la présence de moyens d'accouplement débrayables 30 permet de ne prévoir qu'un unique moyen d'actionnement 32 pour les deux volets, ce qui réduit la complexité et l'encombrement de la machine.
En variante non représentée, les convoyeurs d'entrée et de sortie sont inversés, de sorte que l'entrée s'effectue par le haut et la sortie par le bas. En outre, plus de deux convoyeurs superposés peuvent être installés en série dans l'enceinte.