FR3057597B1 - Procede de revetement d'une toiture de batiment et revetement obtenu - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un procédé de revêtement d'une toiture de bâtiment (2), ladite toiture comprenant une surface externe présentant des fibres minérales, dans lequel on applique une composition sur ladite surface externe de ladite toiture, caractérisé en ce qu'on mélange au moins un polyisocyanate et au moins un polyol pour former ladite composition, dite composition réactive, choisie pour pouvoir former un matériau solide en polyuréthane sous forme cellulaire. L'invention concerne un revêtement d'une toiture d'un bâtiment (2), ladite toiture comprenant une surface externe présentant des fibres minérales, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un matériau solide en polyuréthane sous forme cellulaire disposé au contact de ladite surface externe de ladite toiture.

Description

PROCÉDÉ DE REVÊTEMENT D’UNE TOITURE DE BÂTIMENT ET REVÊTEMENT OBTENU L'invention concerne un procédé de revêtement d’une toiture d’un bâtiment, ladite toiture étant susceptible de contenir des fibres minérales telles que des fibres d’amiante. L’invention concerne également un revêtement de toiture obtenu par un tel procédé.

Les dangers pour la santé humaine liés à une exposition à des fibres minérales telles que des fibres d’amiante (ou asbeste), pouvant entraîner des pathologies graves telles que la fibrose pulmonaire, l’asbestose, le mésothéliome ou le cancer des poumons ont été portés au grand jour à partir des années 1980. Le terme d’amiante désigne une famille de silicates se présentant sous la forme de fibres ou de fils dont font notamment partie le chrysotile ou encore la crocidolite (« amiante bleue »).

Toutefois, les toitures de nombreux bâtiments à usage professionnel ou privé, tels que des hangars, des entrepôts ou encore des garages, ont été construits à l’aide de panneaux ou de tuiles en matériau comprenant de telles fibres minérales, en particulier en ciment comprenant des fibres d’amiante couramment désigné « fibro-ciment ».

Le désamiantage des bâtiments est très complexe et contraignant puisqu’il nécessite la prise en charge des déchets amiantés par une entreprise spécialisée et la recherche de procédés de traitement de ceux-ci, ce qui entraîne des coûts très élevés.

Différents procédés permettant de limiter la propagation atmosphérique des fibres d’amiante contenues dans des éléments composant les toitures de ces bâtiments ont été proposés. Des procédés de confinement des matériaux amiantés nécessitant la fixation de plaques isolantes directement dans ladite toiture ont notamment été proposés mais ces procédés ont pour inconvénient un perçage nécessaire du matériau comprenant des fibres telles que des fibres d’amiante, ce qui a donc pour conséquence un risque accru de dispersion de fibres dans l’air atmosphérique. D’autre part, WO 2005/044755 propose un procédé de traitement de surface d’un support comprenant de l’amiante dans lequel une composition à base de silicones est appliquée. Cependant, un tel matériau est onéreux et présente des caractéristiques mécaniques limitées. L'invention vise donc à proposer un procédé de revêtement d’une toiture d’un bâtiment permettant de pallier les inconvénients des procédés de l’état de la technique. L'invention vise également à proposer un procédé de revêtement d’une toiture d’un bâtiment permettant d’empêcher la dispersion dans l’air atmosphérique de fibres présentant un danger pour la santé humaine et susceptibles d’être libérées par un matériau composant la toiture d’un bâtiment.

Pour ce faire, l'invention concerne un procédé de revêtement d’une toiture de bâtiment, ladite toiture comprenant une surface externe présentant des fibres minérales, dans lequel on applique une composition réactive sur ladite surface externe de ladite toiture, caractérisé en ce qu’on mélange au moins un polyisocyanate et au moins un polyol pour former ladite composition, dite composition réactive, choisie pour pouvoir former un matériau solide en polyuréthane sous forme cellulaire.

De façon tout à fait surprenante, l’inventeur a constaté qu’un tel procédé permet de protéger efficacement une toiture comprenant des fibres susceptibles de présenter un danger pour la santé humaine, tout en limitant les coûts et les contraintes liés à sa mise en œuvre. Un procédé selon l’invention permet la formation d’un revêtement en polyuréthane étanche à l’eau et à l’air extérieur (empêchant notamment l’accès au bâtiment aux oiseaux, insectes, rongeurs...), qui renforce mécaniquement la toiture, colmate les éventuelles fissures présentes en surface de ladite toiture, stoppe le vieillissement et la dégradation du matériau formant la surface externe de ladite toiture, et empêche la libération à l’air libre de fibres minérales présentes ou contenues dans ladite toiture de bâtiment.

Le procédé selon l’invention peut aussi bien s’appliquer à des toitures dont la surface à traiter est horizontale (toits plats) qu’à des toitures inclinées. Le procédé selon l’invention peut également aussi bien s’appliquer à des toitures formées de tuiles en fibro-ciment (tuiles plates ou tuiles ondulées tel que des tuiles appelées tuiles « canal ») ou de panneaux plans ou ondulés juxtaposés ou en se chevauchant partiellement.

Dans tout le texte, on désigne par « fibres minérales », des fibres issues de roches naturelles (fibres d’amiante, fibres de sépiolite...) ou des fibres synthétiques (fibres de verre, fibres d’alumine, fibres céramiques réfractaires...). De telles fibres minérales sont plus particulièrement susceptibles de présenter un danger pour la santé dès lors qu’elles présentent un diamètre inférieur à 10 pm, et notamment un diamètre inférieur à 3,5 pm.

Dans tout le texte, on désigne par « matériau cellulaire » (ou « matériau alvéolaire », couramment qualifié de « mousse »), tout matériau solide comprenant un ensemble de cellules délimitées par des parois formées dudit matériau, ledit matériau présentant une porosité ouverte ou fermée. Plus particulièrement, les cellules d’un tel matériau cellulaire présentent un diamètre équivalent sphérique moyen inférieur à 5 mm, et notamment inférieur à 1 mm. De tels matériaux cellulaires présentent donc des masses volumiques inférieures aux masses volumiques de matériaux de même nature chimique mais se présentant sous une forme non cellulaire.

Avantageusement et selon l'invention, on applique ladite composition réactive sur l’ensemble de la surface de ladite toiture formée d’un matériau comprenant des fibres minérales telles que des fibres d’amiante, et en particulier sur l’ensemble de la surface de ladite toiture.

Un procédé de revêtement selon l’invention permet en particulier de former un revêtement continu sur la surface externe de la toiture à traiter, notamment de façon à éviter qu’il subsiste des brèches au sein du revêtement par lesquelles des fibres minérales pourraient continuer à être libérées. Pour ce faire, l’application de la composition réactive recouvre de préférence l’ensemble de la surface externe de la toiture. Bien entendu, l’application de la composition réactive est réalisée de la façon la plus adaptée en fonction de la configuration, de la forme et des reliefs de surface de ladite surface externe.

En particulier, un matériau en polyuréthane utilisé dans un procédé selon l’invention comprend au moins un groupement de formule chimique (I) suivante : [-NH-COO-] (I), ledit groupement (I) étant lié à deux groupements carbonés. L’application de la composition réactive peut être réalisée par toute technique permettant de répandre ladite composition réactive sur l’ensemble de la surface de la toiture à traiter, et en particulier par une technique telle que la pulvérisation (par exemple à l’aide d’un pistolet). Avantageusement et selon l'invention, on applique ladite composition réactive par pulvérisation. Au contraire d’une application telle qu’une application au pinceau, cette technique a pour avantage d’éviter tout contact direct avec le support et permet également un gain de temps en permettant de recouvrir des surfaces importantes en peu de temps. L’application de la composition réactive sur la surface externe de la toiture permet une bonne adhésion et assure une meilleure adhésion entre le revêtement formé obtenu après durcissement (c’est-à-dire en particulier réaction de polymérisation notamment entre ledit polyisocyanate et ledit polyol) et la surface externe de la toiture. Ainsi, avantageusement et selon l'invention, on applique ladite composition réactive sur ladite surface externe de ladite toiture avant un durcissement (c’est-à-dire avant durcissement complet ou définitif) dudit matériau solide en polyuréthane. En effet, cela permet d’obtenir une meilleure protection vis-à-vis des fibres minérales, la composition réactive, avant polymérisation complète, étant adaptée pour se conformer aux éventuels défauts et reliefs de surface de la toiture à protéger. Cela permet également d’obtenir un revêtement rigidement fixé à la toiture, sans risque de détachement de celui-ci, et ce, de façon durable.

Avantageusement et selon l'invention, on prépare ladite composition réactive à partir : - d’une première composition liquide comprenant au moins un polyisocyanate, - d’une seconde composition liquide comprenant au moins un polyol.

En particulier, dans le cas d’une application de la composition réactive à l’un d’un pistolet connecté à deux réservoirs, l’un comprenant notamment au moins un polyisocyanate et l’autre comprenant notamment au moins un polyol, le mélange entre ledit polyisocyanate et ledit polyol étant réalisé au sein du tube (avec un T) relié à l’entrée du pistolet de pulvérisation. De façon plus générale, le mélange consiste à mettre en contact ledit polyisocyanate et ledit polyol juste avant l’application de la composition réactive sur la surface de la toiture à traiter.

Avantageusement et selon l'invention, on choisit ledit au moins un polyisocyanate dans le groupe formé des polyisocyanates aliphatiques, des polyisocyanates alicycliques, des polyisocyanates aromatiques et de leurs mélanges, et en particulier choisi dans le groupe formé des polyisocyanates aromatiques. Avantageusement et selon l'invention, on choisit ledit au moins un polyisocyanate dans le groupe formé des diisocyanates de toluène, des diisocyanates d’hexaméthylène, des triisocyanates (par exemple isocyanate de polyméthylène et de polyphényl...), de leurs copolymères et de leurs mélanges.

Avantageusement et selon l'invention, on choisit ledit au moins un polyisocyanate dans le groupe formé des diisocyanates de toluène, des diisocyanates d’hexaméthylène, de leurs copolymères et de leurs mélanges.

Dans tout le texte, on entend par « polyisocyanate », tout isocyanate comprenant au moins deux fonctions isocyanates (-N=C=O), notamment les diisocyanates et les triisocyanates.

Avantageusement et selon l'invention, on choisit ledit polyol dans le groupe formé des polyols aliphatiques. Plus particulièrement, avantageusement et selon l'invention, on choisit ledit au moins un polyol dans le groupe formé des polyols de polyesters, des polyols de polyéthers, de leurs copolymères et de leurs mélanges.

La composition réactive peut bien sûr également comprendre des prépolymères de polyuréthane (molécules réactives comprenant déjà des fonctions uréthanes).

La composition réactive comprend un agent, dit agent gonflant, adapté pour permettre le moussage de celle-ci lors de la polymérisation. La réaction d’expansion de la composition réactive à base de polyuréthane peut être soit chimique par exemple dans le cas où de l’eau est présente dans la composition et réagit avec un polyisocyanate en libérant du dioxyde de carbone (gaz qui jouera en pratique le rôle d’agent gonflant permettant la formation des cellules de la mousse), soit physique, dans le cas où la composition comprend un liquide de bas point d’ébullition qui, sous l’effet de la chaleur dégagée par la réaction de polymérisation passe à l’état gazeux et permet la formation des cellules. La composition réactive peut bien sûr également comprendre un mélange d’eau et d’un autre agent gonflant. Avantageusement et selon l'invention, la composition réactive comprend au moins un agent gonflant choisi dans le groupe formé des liquides présentant un point d’ébullition compris entre 0° et 60°C. En particulier, avantageusement et selon l’invention, la composition réactive comprend au moins un agent gonflant choisi dans le groupe formé des hydrocarbures, des hydrocarbures halogénés, des fluides présentant des groupes polaires (tels que des fonctions éthers, esters, carbonates, amines ou encore des cétones) et de leurs mélanges. Par exemple, la composition réactive peut notamment comprendre au moins un agent gonflant choisi dans le groupe formé de l’eau, du n-pentane, de l’isopentane (ou 2-méthylbutane), du cyclopentane et de leurs mélanges. Au moins un agent gonflant peut par exemple être ajouté dans la seconde composition liquide comprenant au moins un polyol.

La composition réactive peut être appliquée à la température ambiante extérieure, notamment entre 0°C et 50°C. Avantageusement et selon l'invention, préalablement à l’application de ladite composition réactive, on porte ladite composition réactive à une température comprise entre 30°C et 50°C. Une telle température peut par exemple être atteinte grâce à l’utilisation d’un pistolet de pulvérisation chauffant et permet d’accélérer la réaction de polymérisation (ou durcissement) du polyuréthane. Cela dépend bien sûr notamment de la température extérieure et de la nature chimique des polyisocyanates et des polyols utilisés.

La composition réactive peut également comprendre des additifs tels que des catalyseurs, des retardateurs de combustion, des stabilisants UV, des colorants, des tensioactifs... D’autre part, postérieurement à l’application de la composition réactive, un vernis peut être appliqué en surface dudit revêtement à base de mousse polyuréthane.

Préalablement à l’application de la composition réactive, il peut être utile, de nettoyer la surface de la toiture afin d’augmenter l’adhérence de la composition réactive sur celle-ci. En effet, l’adhérence de la composition réactive est susceptible d’être altérée par la présence de végétaux tels que des mousses.

Avantageusement et selon l'invention, préalablement à l’application de la composition réactive on applique une composition nettoyante comprenant au moins un composé choisi parmi les fongicides, les herbicides, les algicides et leurs mélanges, sur l’ensemble de la surface de la toiture à traiter. De tels composés sont également couramment appelés produits « antimousse ».

La surface à traiter étant exposée aux précipitations naturelles, celles-ci permettent l’évacuation progressive des produits de la dégradation des éventuels lichens, mousses ou encore mauvaises herbes ayant poussé en surface de la toiture. L’application de cette composition nettoyante peut être réalisée par toute technique permettant de répandre ladite composition nettoyante sur l’ensemble de la surface de la toiture à traiter, et en particulier par une technique telle que la pulvérisation (par exemple à l’aide d’un pistolet) et plus particulièrement la pulvérisation à l’aide d’un aéronef équipé d’un dispositif de pulvérisation (par exemple un hélicoptère ou un aéronef sans pilote ou drone). L'invention s'étend à un revêtement obtenu par un procédé selon l’invention.

En particulier, l'invention s'étend à un revêtement d’une toiture d’un bâtiment, ladite toiture comprenant une surface externe présentant des fibres minérales, caractérisé en ce qu’il comprend au moins un matériau en polyuréthane sous forme cellulaire disposé au contact de ladite surface externe de ladite toiture.

Après polymérisation à la température ambiante extérieure lors de l’application de la composition réactive en surface de la toiture, le matériau polyuréthane gonfle spontanément pour former un matériau cellulaire, en particulier se présentant sous la forme d’une mousse. Le revêtement obtenu présente donc un ensemble de cellules ouvertes ou fermées renfermant un gaz. Le revêtement obtenu après polymérisation, en particulier au bout de 30 minutes suivant la fin de l’application de la composition réactive, présente une épaisseur d’au moins 0,5 cm. Avantageusement et selon l'invention, ledit revêtement présente une épaisseur comprise entre 1 cm et 5 cm, et notamment une épaisseur (totale) comprise entre 2 cm et 3 cm.

Au moment même de l’application de la composition réactive en surface de la toiture, l’épaisseur d’une couche de composition réactive est par exemple de quelques millimètres mais le gonflement, c’est-à-dire la réaction de polymérisation du polyuréthane débutant dès l’application, il est difficile de définir une épaisseur de composition réactive déposée en surface de la toiture.

La mousse polyuréthane formée par polymérisation de la composition réactive est de préférence de type rigide, ou semi-rigide, de façon à renforcer mécaniquement la toiture. Avantageusement et selon l'invention, ledit revêtement présente une masse volumique comprise entre 0,035 g/cm3 et 0,100 g/cm3, et en particulier une masse volumique comprise entre 0,035 g/cm3 et 0,045 g/cm . Avantageusement et selon l'invention, ledit matériau en polyuréthane présente un module d’élasticité supérieur à 3 MPa. Avantageusement et selon l'invention, ledit matériau en polyuréthane présente un module d’élasticité supérieur à 4 MPa, notamment supérieur à 5 MPa, et en particulier supérieur à 6 MPa. Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux d’un procédé et d’un revêtement selon l’invention, ledit matériau en polyuréthane présente un module d’élasticité supérieur à 10 MPa, et notamment supérieur à 15 MPa. Ceci permet d’obtenir un revêtement présentant une résistance mécanique améliorée ce qui augmente la qualité de l’isolation des fibres minérales vis-à-vis de l’environnement extérieur.

En outre, la mousse polyuréthane formée par polymérisation de la composition réactive peut présenter une porosité ouverte ou fermée, et en particulier une porosité ouverte. L'invention concerne aussi un procédé et un revêtement caractérisés en combinaison par tout ou partie des caractéristiques mentionnées ci-dessus ou ci-après. D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaissent à la lecture de la description suivante d'un de ses modes de réalisation préférentielle donnée à titre d'exemple non limitatif, et qui se réfère aux figures annexées dans lesquelles : - la figure 1 est une vue schématique d'une étape d’un procédé selon l'invention, - la figure 2 est une vue schématique d'une étape d’un procédé selon l'invention, - la figure 3 est une vue schématique d'une étape d’un procédé selon l'invention, - la figure 4 est une vue schématique d'une étape d’un procédé selon l'invention, après application de la composition réactive.

Un procédé selon l’invention permet de revêtir la surface externe d’une toiture 10 d’un bâtiment 2 tel que représenté sur les figures 1 à 4. La toiture représentée sur la figure 1 est par exemple ondulée en surface.

Dans une première étape (non représentée) d’un procédé selon l’invention, et en particulier en cas de doute sur l’état réel de dégradation de la toiture 10 à protéger, une inspection de la toiture peut être réalisée initialement afin de s’assurer de l’absence de trous de taille trop importante dans la toiture et de détecter la présence éventuelle d’éléments en fibro-ciment susceptibles de se détacher de la toiture. Pour ce faire, on peut par exemple utiliser un drone muni d’une caméra permettant à un opérateur d’inspecter visuellement l’ensemble de la surface de la toiture sans avoir à se déplacer directement sur celle-ci. Un drone peut permettre d’observer certains défauts de surface de la toiture de façon à éviter qu’un opérateur ne monte directement sur la toiture, ce qui limite les risques de contamination par les éventuelles fibres d’amiante libérées à proximité immédiate de la surface non traitée de la toiture.

Ensuite, dans une seconde étape représentée à la figure 1, on pulvérise une composition nettoyante comprenant au moins un composé choisi dans le groupe formé des fongicides, des herbicides, des algicides et de leurs mélanges par exemple à l’aide d’un drone 5 équipé d’un dispositif de pulvérisation comprenant un réservoir pouvant contenir jusqu’à 5 L de composition herbicide ou fongicide.

On peut par exemple laisser agir la composition pendant 6 à 7 mois avant l’application de la composition réactive.

Une fois la surface de la toiture nettoyée (c’est-à-dire dénuée de plantes, mousses, herbes... à sa surface susceptibles d’affaiblir la qualité de l’adhésion entre la toiture et la composition réactive), dans une troisième étape représentée aux figures 2 et 3, on applique une composition réactive comprenant au moins un précurseur d’un matériau en polyuréthane sous forme cellulaire. La composition réactive est préparée à partir d’une première composition liquide comprenant au moins un polyisocyanate, et d’une seconde composition liquide comprenant au moins un polyol.

Un opérateur 7 commence par préparer des chemins en surface de la toiture (comme représenté en figure 2) en déposant la mousse polyuréthane sous la forme d’une bande 9 d’un point bas de la toiture vers le faîte de la toiture sur une largeur par exemple comprise entre 0,3 m et 1,5 m. De tels « chemins » permettront à l’opérateur 7 de se déplacer sur la toiture 10 en se déplaçant uniquement le long de chacune de ces bandes 9 pour appliquer la mousse polyuréthane de part et d’autre de celles-ci de façon à recouvrir l’ensemble de la surface de la toiture à traiter sans jamais être en contact direct avec le fibro-ciment amianté, c’est-à-dire sans jamais avoir à poser un pied directement sur le matériau en fibro-ciment (comme représenté sur la figure 3).

La première composition liquide comprend au moins un isocyanate (ou au moins un polyisocyanate) choisi dans le groupe formé des diisocyanates de toluène (TDI), des diisocyanates d’hexaméthylène (HDI), de leurs copolymères et de leurs mélanges. Les diisocyanates de toluène utilisés peuvent par exemple être le 2,4-diisocyanate de toluène et/ou le 2,6-diisocyanate de toluène.

La seconde composition liquide comprend au moins un polyol choisi dans le groupe formé des polyols de polyesters, des polyols de polyéthers, de leurs copolymères et de leurs mélanges.

Chacune de ces compositions peut également comprendre un solvant aqueux ou non aqueux.

Ces deux compositions sont mélangées dans un tube connecté à un pistolet utilisé pour pulvériser la composition réactive en surface de ladite toiture. Un dispositif 8 de pulvérisation est utilisé pour ce faire et peut comprendre un dispositif chauffant permettant de faire en sorte que la composition réactive appliquée présente, à l’entrée du pistolet, une température comprise entre 20°C et 60°C, par exemple une température de l’ordre de 40°C.

On peut par exemple utiliser un kit de projection de mousse polyuréthane bi-composant commercialisé par la société BRIMAR DISTRIBUTION® (Saint-Hilaire Bonneval, France).

Il est possible de renouveler au moins une fois l’étape d’application de la composition réactive en surface de ladite toiture. On applique par exemple deux couches Tune au-dessus de l’autre sur l’ensemble de la surface. La deuxième couche de mousse polyuréthane peut être appliquée par l’opérateur directement après l’application de la première couche. En particulier, chaque couche de composition réactive peut être recouverte d’une nouvelle couche de composition réactive au bout de 5 minutes par exemple.

Chaque couche de composition réactive est déposée de façon à former une couche dont la mousse formée après polymérisation présente une épaisseur comprise entre 0,6 cm et 2 cm, par exemple une épaisseur de Tordre de 1 cm à 1,5 cm. L’épaisseur totale du revêtement obtenu sera donc par exemple comprise entre 2 cm et 3 cm dans le cas où deux couches de mousse polyuréthane sont successivement appliquées. Dans le cas d’une application en surface d’une toiture ondulée comme dans l’exemple représenté sur les figures 1 à 4, l’épaisseur totale du revêtement peut varier légèrement entre les creux et les bosses formant lesdites ondulations, l’épaisseur minimale du revêtement étant d’au moins 1 cm ou 1,5 cm en surface supérieure des bosses (en relief).

Après application de la composition réactive sur l’ensemble de la surface de la toiture (comme représenté sur la figure 4), la polymérisation de la mousse polyuréthane obtenue est très rapide (entre 30 minutes et 1 heure par exemple en fonction de la nature des composés précurseurs de la mousse polyuréthane choisis). Comme déjà précisé, après application d’une première couche de mousse polyuréthane, l’étape représentée aux figures 2 et 3 peut être renouvelée 1 ou 2 fois.

Il est ensuite également possible d’appliquer un vernis ou une peinture en surface de la mousse polyuréthane durcie (c’est-à-dire après polymérisation de celle-ci, soit dès 30 minutes après la fin de l’application de la mousse polyuréthane). Il peut par exemple s’agir d’une peinture à base de polyuréthane ou encore une peinture acrylique de la couleur souhaitée. L’application d’une telle peinture permet de renforcer l’étanchéité et la protection contre les intempéries du revêtement selon l’invention.

En alternative, l’application d’un tel vernis peut être omise dans le cas où la composition réactive permet d’obtenir un revêtement dont la surface externe ne nécessite pas l’application d’un tel vernis.

Des mesures d’empoussièrement réalisées au cours de la mise en œuvre du procédé et une fois le procédé terminé révèlent qu’aucune fibre (zéro fibre) d’amiante n’a été relevée sur l’opérateur 7 appliquant la mousse polyuréthane, ni sous la toiture 10 du bâtiment 2, c’est-à-dire à l’intérieur du bâtiment 2 pendant et après l’application du revêtement 20. De telles mesures d’empoussièrement sont réalisées conformément à la norme NFX43-050 de janvier 1996 par observation au microscope électronique en transmission (MET) et conformément au décret N°2012-639 du 4 mai 2012 relatifs aux risques d’exposition à l’amiante et au rapport d’analyse AR-16-LH-059587-01 du 26 août 2016. En conséquence, la mise en œuvre d’un procédé selon l’invention présente l’avantage de ne pas nécessiter l’évacuation des personnes (ou éventuellement des animaux) présent(e)s au sein du bâtiment ou à proximité.

La durée de vie d’un bâtiment dont la toiture a ainsi été traitée par un procédé selon l’invention voit sa durée de vie prolongée de 40 ans, voire de 50 ans.

Un procédé selon l’invention permet donc de neutraliser les effets délétères des fibres minérales auparavant susceptibles d’être libérées dans l’air à partir des toitures de certains bâtiments et ce, en des durées d’intervention réduites, un opérateur pouvant traiter une surface de toiture de 50 m2 par jour. En outre, un procédé selon l’invention permet d’améliorer l’isolation thermique et l’isolation acoustique du bâtiment 2 traité et augmente la résistance mécanique de la toiture, ce qui permet notamment à un homme de pouvoir se déplacer en marchant sur la surface de la toiture munie d’un revêtement 20 selon l’invention.

Un procédé selon l’invention présente en outre l’avantage de ne pas nécessiter la mise en place de filets de protection sur la toiture du bâtiment, ni l’utilisation d’équipements de protection individuels pour l’opérateur mettant en œuvre ledit procédé. L'invention peut faire l'objet de très nombreuses variantes de réalisation. En particulier, il est possible d’envisager l’utilisation d’un aéronef sans pilote pour pulvériser la composition réactive en surface de la toiture de bâtiment. En outre, il est bien sûr possible de choisir une composition réactive présentant une viscosité adaptée à la pente de la toiture à protéger, de façon à éviter un écoulement de la composition réactive avant polymérisation de celle-ci, en particulier dans le cas de toiture présentant une inclinaison importante.

Claims (8)

1. REVENDICATIONS 1/- Procédé de revêtement d’une toiture (10) de bâtiment (2), ladite toiture comprenant une surface externe présentant des fibres minérales, dans lequel on applique une composition sur ladite surface externe de ladite toiture, caractérisé en ce que : - on mélange au moins un polyisocyanate et au moins un polyol pour former ladite composition, dite composition réactive, choisie pour pouvoir former un matériau solide en polyuréthane sous forme cellulaire, - préalablement à l’application de ladite composition réactive, on applique sur ladite surface externe de ladite toiture une composition nettoyante comprenant au moins un composé choisi dans le groupe formé des fongicides, des herbicides, des algicides et de leurs mélanges.
2. 2/ - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit polyuréthane sous forme cellulaire présente une masse volumique comprise entre 0,035 g/cm3 et 0,045 g/cm3.
3. 3/ - Procédé selon l’une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu’on applique ladite composition réactive par pulvérisation.
4. 4/ - Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu’on applique ladite composition réactive sur ladite surface externe de ladite toiture avant un durcissement dudit matériau solide en polyuréthane.
5. 5/ - Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu’on prépare ladite composition réactive à partir : - d’une première composition liquide comprenant au moins un polyisocyanate, - d’une seconde composition liquide comprenant au moins un polyol.
6. 6/ - Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu’on choisit ledit au moins un polyisocyanate dans le groupe formé des diisocyanates de toluène, des diisocyanates d’hexaméthylène, de leurs copolymères et de leurs mélanges.
7. 7/ - Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu’on choisit ledit au moins un polyol dans le groupe formé des polyols de polyesters, des polyols de polyéthers, de leurs copolymères et de leurs mélanges.
8. 8/ - Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que, préalablement à l’application de ladite composition réactive, on porte ladite composition réactive à une température comprise entre 30°C et 50°C.