FR2952654A1 - Temoin de depassement d'effort de traction et accastillage pour choquer automatiquement une voile comprenant un tel temoin - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un témoin de dépassement d'effort de traction caractérisé en ce qu'il est constitué par une tresse formant une boucle fermée, repliée pour présenter deux lobes (2, 3) et un lobe principal (5), chacun desdits lobes étant formé par repliement de la tresse et liaison par au moins une couture de rupture (6, 7) traversant les brins superposés de la tresse, la longueur L1 des deux lobes (2, 3) définissant la longueur nominale de l'indicateur, la longueur du dispositif après dépassement d'effort correspondant à la moitié de la longueur de ladite boucle fermée. L'invention concerne également un accastillage pour choquer automatiquement une voile mettent en oeuvre un tel témoin.

Description

Témoin de dépassement d'effort de traction et accastillage pour choquer automatiquement une voile comprenant un tel témoin La présente invention concerne un témoin de détection de dépassement d'effort de traction, en particulier pour un déclenchement lorsque les efforts subis par un cordage ou son point d'ancrage dépassent ponctuellement une valeur de sécurité.

Domaine de l'invention

Les cordages présentent une grande résistance, mais peuvent être soumis en cas de choc brutal ou d'un effort mal maîtrisé à une détérioration de ses performances, qui n'est pas observable par une inspection visuelle ou autre. En particulier, des cordages présentant une âme tressée entourée par une gaine peuvent perdre une grande partie de leur résistance par rupture partielle des fils constitutifs de l'âme, sans aucune dégradation visible de la gaine. De même, un ancrage tel qu'un mousqueton, une manille ou un accastillage peut subir ponctuellement une charge excessive qui modifie les qualités de résistance sans que cela ne soit visible.

Etat de la technique le plus proche

On connaît dans l'état de la technique le brevet européen EP1634844 décrivant un dispositif pour la sécurisation de cimes d'arbres. La sangle est pourvue à chaque extrémité d'une boucle qui est formée en repliant des parties terminales de la sangle. Un élément indicateur recouvre la sangle en la raccourcissant. Cette partie terminale est fixée sur la sangle par deux régions terminales de telle sorte qu'une des fixations cède lorsqu'une traction prédéterminée est exercée sur la sangle.

Inconvénients de l'art antérieur

Cette solution de l'art antérieur nécessite une modification de la sangle, par couture d'un indicateur. On altère ainsi les qualités et la résistance de la sangle. 10 Par ailleurs, cette solution est onéreuse car elle implique la fabrication d'une sangle spéciale et ne permet pas une adaptation à des sangles ou des cordages existants.

15 Solution apportée par l'invention

La présente invention vise à remédier à ces inconvénients en proposant un témoin intercalaire ne nécessitant pas une modification du cordage lui-même. 20 L'objet de la présente invention est de proposer un indicateur de dépassement d'effort de traction rendant détectable sans ambiguïté la situation où un cordage ou un équipement d'ancrage a subi un effort excessif. L'indicateur 25 continue néanmoins, même après activation, à assurer la liaison entre le cordage et l'ancrage et donc la sécurité de l'ensemble. L'invention concerne selon son acception la plus générale un indicateur de dépassement d'effort de traction 30 caractérisé en ce qu'il est constitué par une tresse formant une boucle fermée, repliée pour présenter deux lobes et un lobe principal, chacun desdits lobes étant formé par repliement de la tresse et liaison par au moins un moyen de rupture traversant les brins superposés de la tresse, la longueur Ll des deux lobes définissant la longueur nominale de l'indicateur, la longueur du dispositif après dépassement d'effort correspondant à la moitié de la longueur de ladite boucle fermée.

Selon une variante, la boucle fermée comporte en outre un moyen de rupture traversant une zone de superposition de la tresse, sur le lobe principal.

Les moyens de rupture sont avantageusement constitués par une couture de rupture. Ils pourraient également être constitués par une soudure dégradable par clivage lorsqu'un effort dépassant une valeur seuil est exercée sur la zone soudée, ou un 15 agraphage, ou un collage, ou encore un assemblage de type Velcro (nom commercial) permettant de réarmer le témoin.

De préférence, la résistance de ladite troisième couture est inférieure ou égale à la résistance des deux 20 autres coutures.

Selon un mode de réalisation préféré, la tresse présente une première fente pour l'engagement d'une première extrémité et une seconde fente pour l'engagement de 25 l'extrémité opposée.

De préférence, la longueur de la zone de recouvrement de la tresse est comprise entre 30 et 80 fois la section de ladite tresse. Selon une variante particulière, certaines des zones de recouvrement présentent une pluralité de couture de rupture parallèles. 10 30 Selon un mode de réalisation préféré, le lobe principal est replié dans un manchon d'une longueur inférieure à L1 pour laisser dépasser les extrémités des lobes de liaison.

Avantageusement, le manchon comporte un marquage fonction de l'effort de traction déclenchant l'activation de l'indicateur.

L'invention concerne également un accastillage de sécurité pour écoute de voile, choquant la voile en cas de pression dépassant une force nominale, caractérisé en ce qu'il comporte un indicateur de dépassement conforme à l'une au moins des revendications précédentes. 15

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, décrivant un exemple non limitatif de réalisation de l'invention, où : 20 - la figure 1 représente une vue d'un indicateur selon l'invention - la figure 2 représente une vue de la tresse équipant ledit indicateur - la figure 3 représente une vue du dispositif 25 après une situation de dépassement de l'effort nominal.

La figure 1 représente une vue de l'indicateur selon un exemple non limitatif de réalisation de l'invention. 30 Il comporte une tresse repliée insérée dans un manchon tubulaire (1) laissant dépasser, de part et d'autre, deux lobes (2), (3) pour la liaison avec un moyen d'ancrage tel qu'une manille, un mousqueton, un émerillon ou encore un cordage. 10 Le dispositif est interposé entre un cordage et un support ou entre deux tronçons de cordage. Il est déclenché lorsque l'effort exercé sur les lobes (2, 3) dépasse une valeur nominale fixée pour être inférieure à la limite de rupture du cordage ou de l'ancrage. Le but est d'assurer le déclenchement dès le dépassement de l'effort nominal afin de rendre visible cette situation qui corrompt la fiabilité du cordage ou de l'ancrage, ou au moins prévient de l'approche de la perte de fiabilité, sans toutefois dépasser la limite de résistance.

La tresse est représentée en figure 2. Elle est constituée par une tresse en polyester par exemple, d'un diamètre de 5 millimètres. Elle est refermée sur elle-même pour former une boucle. L'une des extrémités est enfilée à l'intérieur d'un premier tronçon de la tresse dans lequel elle pénètre grâce à une première fente pratiquée dans la tresse. L'autre extrémité est enfilée en sens inverse dans un deuxième tronçon de la tresse dans lequel elle pénètre grâce à une deuxième fente pratiquée dans la tresse. Les deux tronçons et les deux fentes sont symétriques par rapport à un plan intermédiaire, pour former une boucle auto-serrante. Une traction appliquée à deux points opposés de la boucle produit un resserrement de la tresse creuse et un renforcement des parties doublées de la tresse.

La tresse est ensuite repliée pour former les deux lobes (2, 3) reliés par un tronçon (4) d'une part, et par un lobe principal (5) d'autre part. Une première zone (6) présente un recouvrement de la tresse avec une liaison par une couture de rupture. Une couture de rupture est une couture réalisée avec un fil traversant les deux épaisseurs de la tresse, de manière à se déchirer lorsque les efforts de clivage excèdent une valeur prédéfinie.

Une deuxième zone (7), symétrique par rapport à un plan médian de la boucle, présente une deuxième couture de rupture. Les deux extrémités des lobes (2, 3) sont ainsi séparés par un tronçon où deux segments de la tresse sont superposés et réunis par des coutures de rupture. La longueur L1 de ce tronçon défini la longueur nominale du témoin, avant qu'un effort excessif n'ait été exercé sur lui.

La tresse se prolonge de part et d'autre des lobes (2, 3) par un lobe principal (5) présentant une zone de recouvrement (8) de deux segments de la tresse, liés par une troisième couture de rupture. La partie doublée de la tresse, c'est-à-dire celle où l'une ou l'autre des extrémités est enfilée dans la tresse, est en dehors de la zone formée par les deux lobes (2, 3) et en dehors des zones de couture de rupture. 20 Le lobe principal (5) est replié, et éventuellement enroulé autour du segment s'étendant entre les deux boucles (2, 3) pour former une masse cylindrique qui est enfermée dans un manchon tubulaire en matière 25 plastique.

Lorsqu'une traction dépassant la valeur nominal s'exerce sur les deux lobes (2, 3) les coutures (6, 7) se rompent, ce qui provoque ensuite la rupture de la troisième 30 couture (8) et le déploiement de l'ensemble de la boucle. Celle-ci conserve toutefois son intégrité et la longueur du témoin passe de la longueur nominale à une longueur nettement supérieure correspondant à la longueur d'une demi- boucle. Cela provoque par ailleurs la déchirure du manchon,15 et une modification apparente de la configuration du témoin comme représenté en figure 3.

Une application avantageuse concerne l'accastillage pour un voilier. Le témoin est alors interposé entre la bôme et l'écoute. En cas de forte risée risquant de faire chavirer le navire, l'effort exercé sur le témoin produit son déclenchement et son extension depuis la longueur nominale jusqu'à la longueur de la boucle libérée après dislocation des trois coutures de rupture. Cet allongement conduit à choquer la voile correspondant, de manière automatique et sans aucune intervention du barreur ou d'un équipier. La longueur des lobes (2, 3) est réduite pour que le témoin présente un encombrement minimal, et la longueur du lobe principal (5) est déterminée pour que la voile soit suffisamment choquée lors de l'activation du témoin, et évite le dessalage.

La valeur d'activation est déterminée afin d'être 20 légèrement inférieure à la force s'exerçant sur l'écoute au moment du dessalage.

L'invention trouve de nombreuses applications, dans les domaines mettant en oeuvre des cordages dont il est 25 nécessaire de pouvoir constater facilement s'ils ont été soumis à un effort excessif susceptible de dégrader leurs performances nominales. Il s'agit notamment de matériel de spéléologie ou d'escalade, ou de matériel de travaux agricoles.

Claims (10)

1. Revendications1 Témoin de dépassement d'effort de traction caractérisé en ce qu'il est constitué par une tresse formant une boucle fermée, repliée pour présenter deux lobes (2, 3) et un lobe principal (5), chacun desdits lobes étant formé par repliement de la tresse et liaison par au moins une moyen de rupture (6, 7) traversant les brins superposés de la tresse, la longueur L1 des deux lobes (2, 3) définissant la longueur nominale de l'indicateur, la longueur du dispositif après dépassement d'effort correspondant à la moitié de la longueur de ladite boucle fermée.
2. 2 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon la revendication 1 caractérisé en ce que la boucle fermée comporte en outre un troisième moyen de rupture (8) traversant une zone de superposition de la tresse, sur le lobe principal (5).
3. 3 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon la revendication 2 caractérisé en ce que la résistance dudit troisième moyen de rupture (8) est inférieure ou égale à la résistance des deux autres moyens de rupture (6, 7).
4. 4 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon l'une au moins des revendications précédentes caractérisé en ce que lesdits moyens de rupture sont constitués par des coutures de rupture.
5. 5 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon l'une au moins des revendications précédentes caractérisé en ce que la tresse présente une première fente 30pour l'engagement d'une première extrémité et une seconde fente pour l'engagement de l'extrémité opposée.
6. 6 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon la revendication précédente caractérisé en ce que la longueur de la zone de recouvrement de la tresse est comprise entre 30 et 80 fois la section de ladite tresse.
7. 7 - témoin de dépassement d'effort de traction selon l'une au moins des revendications précédentes caractérisé en ce que certaines des zones de recouvrement présentent une pluralité de couture de rupture parallèles.
8. 8 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon l'une au moins des revendications précédentes caractérisé en ce que le lobe principal (5) est replié dans un manchon d'une longueur inférieure à L1 pour laisser dépasser les extrémités des lobes de liaison.
9. 9 - Témoin de dépassement d'effort de traction selon la revendication précédente caractérisé en ce que le manchon comporte un marquage fonction de l'effort de traction déclenchant l'activation de l'indicateur.
10. 10 û Accastillage de sécurité pour écoute de voile, choquant la voile en cas de pression dépassant une force nominale, caractérisé en ce qu'il comporte un indicateur de dépassement conforme à l'une au moins des revendications précédentes.