La présente invention concerne une carte à microprocesseurs. Elle
s'applique, plus particulièrement, aux cartes à microprocesseur conformes à la norme ISO 7816 et aux cartes à microprocesseur conformes à la norme MMC (acronyme de MultiMedia Card pour carte multimédia). Certaines cartes à microprocesseur peuvent comporter plusieurs applications, mémorisées en mémoire non volatile, par exemple en mémoire ROM ou EEPROM, c'est-à-dire que leur microprocesseur dispose, en mémoire, des codes exécutables (ou interprétables) de plusieurs applications informatiques et est adapté à les exécuter. Dans certains cas, les cartes à microprocesseur peuvent comporter, à la fois, une application à forte exigence de sécurité et une application à exigence de sécurité modérée. Typiquement, les applications à haute exigence de sécurité sont, par exemple, les applications de paiement ou d'identification du porteur (passeport, carte d'identité). Les clients exigent, pour ces applications, un niveau de sécurité élevé qui nécessite des évaluations particulièrement longues et coûteuses, par exemple conformément aux critères communs, effectuées par un organisme indépendant certifié. Certains évaluations peuvent durer plus d'un an et coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un modèle de carte à microprocesseur. Généralement, une évaluation, éventuellement allégée, doit être à nouveau réalisée lorsque l'application évolue.
Les applications à exigence de sécurité modéré sont, par exemple, les applications de téléphonie mobile (par exemple d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile) ou de transports (par exemple, accès un réseau de transport en commun). Ces applications ne nécessitent généralement pas une certification ou nécessitent une certification beaucoup moins longue et coûteuse que les précédentes. Lorsque ces deux types d'applications coexistent sur un même microprocesseur de carte à puce, les applications à exigence de sécurité modérée doivent être évaluées et certifiées selon les mêmes critères que les applications à exigence de sécurité élevée, ce qui occasionne des coûts et de délais importants. Par ailleurs, les lecteurs de carte à microprocesseur sont généralement adaptés à lire une carte à microprocesseur par l'intermédiaire de contacts prévus à cet effet sur la surface de la carte à microprocesseur dont la fonction est généralement prédéterminée, et ne change pas au cours de la vie du lecteur. Pour s'adapter à une nouvelle fonction d'un contact, il faut généralement modifier l'électronique du lecteur, ce qui n'est généralement pas réalisable (à un coût raisonnable) par le grand public utilisant ces lecteurs. Egalement, le nombre de contacts selon la norme ISO 7816 est limité à 8, dont cinq sont utilisés pour le protocole conforme à la norme ISO 7816 (cl, c2, c3, c5, c7), deux peuvent être utilisés par un protocole rapide USB (par exemple c4 et c8) ou trois dans le cas d'un protocole MMC, ce qui limite les capacités d'évolution des cartes à microprocesseur. La présente invention vise à remédier à ces inconvénients. A cet effet, selon un premier aspect, la présente invention vise une carte à microprocesseur comportant un premier microprocesseur, caractérisée en ce qu'elle comporte, en outre, un deuxième microprocesseur, ledit premier microprocesseur comportant des moyens pour transmettre au deuxième microprocesseur des commandes provenant de l'extérieur de la carte et pour transmettre à l'extérieur de la carte des réponses à ces commandes provenant du deuxième microprocesseur. Grâce à ces dispositions, un lecteur de cartes à microprocesseur peut envoyer des commandes aux deux microprocesseurs sans qu'il ne soit nécessaire de mettre en oeuvre des contacts supplémentaires par rapport au cas où un seul microprocesseur serait commandé. De plus, la sécurité des premier et deuxième microprocesseurs peut être certifiée indépendamment. Selon des caractéristiques particulières, la carte comporte des contacts électriques destinés à véhiculer des signaux de commande, lesdits contacts électriques étant exclusivement reliés au premier microprocesseur.
Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur comporte des moyens pour commander le deuxième microprocesseur par des commandes conformes à la norme ISO 7816. Grâce à ces dispositions, un lecteur peut envoyer des commandes 5 APDU (acronyme de application protocol data unit pour unité de données de protocole applicatif) aux deux microprocesseurs. Selon des caractéristiques particulières, la carte objet de la présente invention comporte au moins une ligne d'entrée/sortie selon la norme ISO 7816 qui relie les deux microprocesseurs et est utilisée pour échanger des 10 informations entre les deux microprocesseurs. Selon des caractéristiques particulières, une liaison d'horloge relie les deux microprocesseurs, le premier microprocesseur fournissant un signal d'horloge de façon conforme à la norme ISO 7816 au deuxième microprocesseur. On rappelle que le signal d'horloge selon la norme ISO 7816 15 correspond au contact c3 de la norme. Grâce à ces dispositions, les deux microprocesseurs peuvent fonctionner avec des horloges différentes, par exemple cadencées selon des fréquences différentes. Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur 20 comporte des moyens pour inhiber ledit signal d'horloge fourni au deuxième microprocesseur. Grâce à ces dispositions, dans le cas où le deuxième microprocesseur comporte des moyens de mise en veille en l'absence de signal d'horloge, afin notamment d'économiser le courant fourni par le lecteur, ce qui 25 peut être particulièrement critique lorsque le lecteur est dans un objet portable alimenté par une batterie, tel qu'un téléphone mobile, le premier microprocesseur peut commander la mise en veille de tout ou partie du deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur 30 est adapté à fournir au deuxième microprocesseur un signal de mise à zéro de façon conforme à la norme ISO 7816.
On rappelle que la liaison de signal de remise à zéro correspond au contact c2 de la norme ISO 7816. Selon des caractéristiques particulières, les deux microprocesseurs sont connectés en parallèle à deux contacts d'alimentation affleurant.
On rappelle que, selon la norme ISO 7816, les contacts cl, contact dit Vcc , et C5, contact dit GND servent à l'alimentation d'une carte à microprocesseur. Grâce à ces dispositions, on peut alimenter de façon simple les deux microprocesseurs.
Selon des caractéristiques particulières, les deux microprocesseurs font partie de deux microcircuits différents. Grâce à ces dispositions, au moins l'un des deux microprocesseurs peut être un microprocesseur déjà existant ou utilisé indépendamment, éventuellement seul, sur d'autres cartes, ce qui permet d'utiliser un microprocesseur déjà certifié et/ou de moindre coût. Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur met en oeuvre un niveau de sécurité moindre que le deuxième microprocesseur. Grâce à ces dispositions, un lecteur de cartes à microprocesseur ne mettant en oeuvre que le niveau de sécurité du premier microprocesseur peut faire fonctionner le premier microprocesseur. De plus, le deuxième microprocesseur peut avoir une sécurité augmentée par le fait que ses commandes lui parviennent uniquement du premier microprocesseur. On observe que les niveaux de sécurité sont bien connus de l'homme du métier. En particulier, les microprocesseurs et les applications bancaires sont généralement certifiés selon la méthode de critères communs (correspondant à la norme ISO 15408) à niveau supérieur ou égal à EAL4 (acronyme de Evaluation Assurance Level 4 pour niveau d'assurance d'évaluation 4), typiquement à niveau EAL4+. En revanche, les microprocesseurs et les applications de téléphonie mobile ne sont généralement pas certifiés selon les critères communs. Ceci s'explique par le fait que, dans le domaine de la téléphonie mobile, il y a des exigences moins élevées en termes de sécurisation et plus élevées en termes de temps de réponse de la carte, que dans le domaine du paiement. Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur met en oeuvre une application d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile. Selon des caractéristiques particulières, le deuxième microprocesseur met en oeuvre une application de paiement. Selon des caractéristiques particulières, le deuxième microprocesseur est conforme à la norme EMV (acronyme de europay mastercard visa , Mastercard et Visa étant des marques déposées). Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur comporte des moyens de communication avec une interface de communication sans fil d'un lecteur de cartes. Ainsi, par exemple dans le cas d'un téléphone mobile muni de moyens de communication selon la norme NFC (acronyme de near field communication pour communication à très courte portée), on peut réaliser un paiement avec un microprocesseur de paiement existant déjà certifié selon les critères communs. Selon des caractéristiques particulières, lesdits moyens de communication mettent en oeuvre un protocole de communication SWP (acronyme de Single Wire Protocol pour protocole à lien unique). Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur comporte des moyens pour communiquer avec l'extérieur de la carte par l'intermédiaire de contacts affleurant de la carte.
Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur comporte des moyens de communication avec l'extérieur de la carte comportant une interface de communication sans fil. Selon des caractéristiques particulières, le premier microprocesseur comporte des moyens pour identifier une commande destinée au premier microprocesseur et pour identifier une commande destinée au deuxième microprocesseur.
Selon des caractéristiques particulières, les moyens pour identifier sont adaptés à identifier, dans chaque commande destinée au deuxième microprocesseur, une donnée indiquant que ladite commande est à destination du deuxième microprocesseur.
Selon des caractéristiques particulières, les moyens pour identifier sont adaptés à commuter le mode de fonctionnement du premier microprocesseur entre : - un premier mode de fonctionnement dans lequel toutes les commandes provenant du lecteur sont transmises, par le premier 10 microprocesseur, au deuxième microprocesseur et - un deuxième mode de fonctionnement, dans lequel le premier microprocesseur ne transmet aucune commande provenant du lecteur au deuxième microprocesseur. Selon un deuxième aspect, la présente invention vise un procédé de 15 communication d'une carte à microprocesseur comportant un premier microprocesseur, comportant une étape d'exécution d'une première application par le premier microprocesseur, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre : une étape de transmission, par le premier microprocesseur à un deuxième microprocesseur de la 20 carte, d'au moins une commande provenant de l'extérieur de la carte et une étape de transmission, par le premier microprocesseur à l'extérieur de la carte, d'au moins une réponse à une commande provenant du deuxième 25 microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, au cours de l'étape de transmission par le premier microprocesseur au deuxième microprocesseur, le premier microprocesseur commande le deuxième microprocesseur par des commandes conformes à la norme ISO 7816. 30 Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape de fourniture, par le premier microprocesseur au deuxième microprocesseur d'un signal d'horloge de façon conforme à la norme ISO 7816. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape d'inhibition du signal d'horloge fourni au deuxième microprocesseur, en fonction de commandes reçues de l'extérieur de la carte par le premier microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape de fourniture, par le premier microprocesseur au deuxième microprocesseur, d'un signal de mise à zéro de façon conforme à la norme ISO 7816. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape de traitement, par le premier microprocesseur, de commandes reçues de l'extérieur de la carte et une étape de traitement, par le deuxième microprocesseur de commandes reçues de la part du premier microprocesseur, le traitement par le premier microprocesseur mettant en oeuvre un niveau de sécurité moindre que le traitement par le deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape de mise en oeuvre, par le premier microprocesseur, d'une application d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape de mise en oeuvre, par le deuxième microprocesseur d'une application de paiement.
Selon des caractéristiques particulières, au cours de l'étape de transmission à l'extérieur de la carte, le premier microprocesseur met en oeuvre des moyens de communication avec une interface de communication sans fil d'un lecteur de cartes. Selon des caractéristiques particulières, au cours de l'étape de transmission à l'extérieur de la carte, le premier microprocesseur met en oeuvre un protocole de communication SWP (acronyme de Single Wire Protocol pour protocole à simple fil).
Selon des caractéristiques particulières, au cours d'au moins une étape de transmission le premier microprocesseur met en oeuvre au moins un contact affleurant de la carte, pour communiquer avec un lecteur de cartes à microprocesseur.
Selon des caractéristiques particulières, au cours d'au moins une étape de transmission, le premier microprocesseur met en oeuvre des moyens de communication comportant une interface de communication sans fil. Selon des caractéristiques particulières, le procédé tel que succinctement exposé ci-dessus comporte une étape d'identification d'une commande destinée au premier microprocesseur et/ou d'une commande destinée au deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, au cours de l'étape d'identification, on traite, dans chaque commande destinée au deuxième microprocesseur, une donnée indiquant que ladite commande est à destination du deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, au cours de l'étape d'identification, on commute le mode de fonctionnement du premier microprocesseur entre : - un premier mode de fonctionnement dans lequel toutes les 20 commandes provenant du lecteur sont transmises, par le premier microprocesseur, au deuxième microprocesseur et - un deuxième mode de fonctionnement, dans lequel le premier microprocesseur ne transmet aucune commande provenant du lecteur au deuxième microprocesseur. 25 Selon un troisième aspect, la présente invention vise un lecteur de cartes à microprocesseur comportant des moyens de communication avec un premier microprocesseur d'une carte, caractérisé en ce que lesdits moyens de communication sont adaptés, en outre, à transmettre au premier microprocesseur à destination d'un deuxième microprocesseur de la carte, au 30 moins une commande provenant de l'extérieur de la carte et à recevoir, de la part du deuxième microprocesseur, par l'intermédiaire du premier microprocesseur, au moins une réponse à une commande.
Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus comporte des moyens pour commander le deuxième microprocesseur, par l'intermédiaire du premier microprocesseur, par des commandes conformes à la norme ISO 7816.
Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus comporte des moyens pour identifier une commande destinée au premier microprocesseur et des moyens pour identifier une commande destinée au deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus comporte des moyens pour insérer, dans chaque commande destinée au deuxième microprocesseur, une donnée qui permet au premier microprocesseur de détecter qu'il s'agit d'une commande à destination du deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus comporte des moyens pour commander la commutation du mode de fonctionnement du premier microprocesseur entre : - un premier mode de fonctionnement dans lequel toutes les commandes provenant du lecteur sont transmises, par le premier microprocesseur, au deuxième microprocesseur et - un deuxième mode de fonctionnement, dans lequel le premier microprocesseur ne transmet aucune commande provenant du lecteur au deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus met en oeuvre, avec une application du premier microprocesseur, un niveau de sécurité moindre qu'avec une application du deuxième microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus met en oeuvre, avec le premier microprocesseur, une application d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile.
Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus met en oeuvre, avec le deuxième microprocesseur, une application de paiement. Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que 5 succinctement exposé ci-dessus comporte un moyen de communication sans fil pour communiquer avec le premier microprocesseur. Selon des caractéristiques particulières, lesdits moyens de communication mettent en oeuvre un protocole de communication SWP (acronyme de Single Wire Protocol pour protocole à simple fil). 10 Selon des caractéristiques particulières, le lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus comporte un moyen de communication sans fil pour communiquer avec un lecteur extérieur. Selon des caractéristiques particulières, le moyen de communication sans fil pour communiquer avec un lecteur extérieur met en oeuvre un protocole 15 de communication à très courte portée. Selon un quatrième aspect, la présente invention vise un téléphone mobile qui comporte un lecteur de cartes tel que succinctement exposé ci-dessus. Selon un cinquième aspect, la présente invention vise un procédé de 20 mise sur le marché d'une carte à microprocesseur comportant un microprocesseur, dit premier , caractérisé en ce qu'il comporte une étape de certification d'un microprocesseur, dit deuxième et une étape d'association, sur une carte, du premier et du deuxième microprocesseur, association dans laquelle ledit premier microprocesseur comporte des moyens pour transmettre 25 au deuxième microprocesseur des commandes provenant de l'extérieur de la carte et pour transmettre à l'extérieur de la carte des réponses à ces commandes provenant du deuxième microprocesseur. Les avantages, buts et caractéristiques particulières de ce procédé, de ce lecteur, de ce téléphone et de ce procédé de mise sur le marché étant 30 similaires à ceux de la carte objet de la présente invention, telle que succinctement exposée ci-dessus, ils ne sont pas rappelés ici.
D'autres avantages, buts et caractéristiques particulières de la présente invention ressortiront de la description qui va suivre, faite, dans un but explicatif et nullement limitatif en regard des dessins annexés, dans lesquels : - la figure 1 représente, schématiquement, un premier mode de réalisation particulier de la carte et du lecteur objets de la présente invention, - la figure 2 représente, schématiquement, un deuxième mode de réalisation particulier de la carte et du lecteur objets de la présente invention, - la figure 3 représente, sous forme d'un logigramme, des étapes d'un mode de réalisation particulier du procédé objet de la présente invention et - la figure 4 représente, schématiquement, un troisième mode de réalisation de la carte et du lecteur objets de la présente invention. On observe, en figure 1, une carte 105 comportant un module électronique 106 qui comporte un premier microcircuit 100, un deuxième microcircuit 200, des contacts affleurant 501 à 508 destinés à être connectés à un lecteur de cartes 300, et des liaisons électriques reliant les microcircuits 100 et 200, entre eux et avec les contacts affleurant. Le premier microcircuit 100 comporte un premier microprocesseur 110 associé à une première mémoire 120 conservant des instructions de code exécutable (ou interprétable) d'une première application. Le deuxième microcircuit 200 comporte un deuxième microprocesseur 210 associé à une deuxième mémoire 220 conservant des instructions de code exécutable (ou interprétable) d'une deuxième application. Par exemple, chacun des microcircuits 100 et 200 est un microcontrôleur comportant un microprocesseur et une mémoire.
Préférentiellement, par le biais des première et deuxième applications, le premier microprocesseur 110 met en oeuvre un niveau de sécurité moindre que le deuxième microprocesseur 210. Par exemple, la première application est une application d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile, appelée SIM (acronyme de subscriber identification module ) et la deuxième application est une application de paiement bancaire, par exemple conforme à la norme EMV (acronyme de europay mastercard visa). En variante, le microprocesseur 110 est plus sécurisé que le microprocesseur 210. On rappelle ici que les niveaux de sécurité sont bien connus de l'homme du métier. En particulier, les microprocesseurs et les applications bancaires sont généralement certifiés selon la méthode de critères communs (correspondant à la norme ISO 15408) à niveau supérieur ou égal à EAL4 (acronyme de Evaluation Assurance Level 4 pour niveau d'assurance d'évaluation 4), typiquement à niveau EAL4+. En revanche, les microprocesseurs et les applications de téléphonie mobile ne sont généralement pas certifiés selon les critères communs. Ceci s'explique par le fait que, dans le domaine de la téléphonie mobile, il y a des exigences moins élevées en termes de sécurisation et plus élevées en termes de temps de réponse de la carte, que dans le domaine du paiement. Le lecteur de carte 300 est un téléphone mobile dans le cas où la 15 première application est une application de téléphonie mobile. Une première liaison interne, d'entrée/sortie, 401 relie entre eux les deux microprocesseurs 110 et 210 et permet l'échange d'information entre eux. Préférentiellement, les échanges d'information se faisant sur la liaison interne 401 sont conformes à la norme ISO 7816. Une deuxième liaison interne, 20 d'horloge, 402 véhicule un signal d'horloge depuis le premier microprocesseur 110 jusqu'au deuxième microprocesseur 210, permettant au premier de cadencer ou d'inhiber le fonctionnement du deuxième. Une troisième liaison interne, de mise à zéro (en anglais reset ), 403 véhicule un signal de mise à zéro, depuis le premier microprocesseur 110 jusqu'au deuxième 25 microprocesseur 210, permettant au premier de commander la mise à zéro du deuxième. Les contacts 501 à 508 sont, dans le mode de réalisation représenté en figure 1, conforme à la norme ISO 7816. Le premier contact 501, noté et dans la norme ISO 7816, est 30 relié, par une première liaison externe 411, d'une part, au premier microprocesseur 110 et, d'autre part, au deuxième microprocesseur 210. Ce premier contact 501 et cette première liaison externe 411 véhiculent une tension continue, généralement notée Vcc , d'alimentation des microprocesseurs 110 et 210 par le lecteur 300. Le deuxième contact 502, noté c2 dans la norme ISO 7816, est relié, par une deuxième liaison externe 412, au premier microprocesseur 110.
Ce deuxième contact 502 et cette deuxième liaison externe 412 véhiculent un signal de mise à zéro, généralement notée RST , de mise à zéro du microprocesseur 110. Le troisième contact 503, noté c3 dans la norme ISO 7816, est relié, par une troisième liaison externe 413, au premier microprocesseur 110 et véhicule un signal d'horloge, généralement notée CLK , pour que le lecteur 300 puisse cadencer le fonctionnement du premier microprocesseur 110. Le quatrième contact 504, noté c4 dans la norme ISO 7816, n'est pas relié à l'un ou l'autre des microprocesseurs 110 et 210. Le cinquième contact 505, noté c5 dans la norme ISO 7816, est relié, par une cinquième liaison externe 415, d'une part, au premier microprocesseur 110 et, d'autre part, au deuxième microprocesseur 210. Ce cinquième contact 505 et cette cinquième liaison externe 415 sont reliés à la terre, généralement notée GND , pour l'alimentation des microprocesseurs 110 et 210 par le lecteur 300.
Le sixième contact 506, noté c6 dans la norme ISO 7816, est relié, par une sixième liaison externe 416, au premier microprocesseur 110 et véhicule un signal de donnée, ici noté SWP , mettant en œuvre le protocole SWP, ou single wire protocol , pour protocole à lien unique pour la communication du premier microprocesseur 110 avec le lecteur 300. On note que le lecteur 300 envoie des commandes à la carte 100 en utilisant, par exemple, ce contact 506. Le septième contact 507, noté c7 dans la norme ISO 7816, est relié, par une septième liaison externe 417, au premier microprocesseur 110 et véhicule des données, généralement notée I/O , pour que le lecteur 300 et le premier microprocesseur 110 puisse échanger des données. On note que le lecteur 300 envoie des commandes à la carte 100 en utilisant, par exemple, ce contact 507.
Le huitième contact 508, noté c8 dans la norme ISO 7816, n'est pas relié à l'un ou l'autre des microprocesseurs 110 et 210. Dans d'autres modes de réalisation, le premier microprocesseur 110 comporte des moyens de réception conforme à un protocole de communication avec une interface de communication sans fil conforme au protocole de communication SWP ( Single Wire Protocol ). On observe, en figure 2, la carte 105 illustrée en figure 1 et un lecteur constitué d'un téléphone mobile 340 muni d'une antenne 350 et d'un circuit d'interface 360. Le circuit d'interface 360 est de type à très courte portée, par exemple conforme à la norme NFC, et est muni d'une antenne d'interface 370 et est relié à un contact 356 destiné à la communication avec le contact 506 de la carte 105. Un lecteur 380 muni d'une interface de communication à très courte portée, par exemple conforme à la norme NFC, communique avec le téléphone 15 mobile 340, par l'intermédiaire de l'interface 360. On entend par très courte portée , une portée inférieure à 1 mètre, préférentiellement inférieure à 50 cm, typiquement inférieure à 20 cm. II peut s'agir de moyens de communication par exemple conformes à la norme NFC (acronyme de Near Field Communication , pour communication à 20 champ proche) ou à la norme ISO (acronyme de International Standardisation Organisation pour organisation de standardisation internationale) 14443 concernant l'identification radio fréquence (en anglais radiofréquence identification, ou RFID), sans que l'invention ne soit limitée à ces protocoles. Un avantage de la très courte portée est notamment de permettre à 25 un utilisateur d'engager volontairement ou consciemment descommunications sans fil en approchant un dispositif portable d'un lecteur fixe, typiquement à une distance de quelques centimètres. Par exemple, dans le cas d'une carte à microcircuit sans contact de paiement, par exemple de dimension conforme à la norme ISO 7816, une telle portée limite les risques que le compte du porteur 30 d'une carte soit débité, sans que le porteur ait signifié qu'il le souhaite en approchant sa carte à quelques centimètre d'un lecteur approprié, et en engageant ainsi une transaction de paiement entre le lecteur et sa carte.
Dans le cas d'applications à forte exigence de sécurité, par exemple de transaction ou de paiement, le lecteur 380 émet des commandes à destination du deuxième microprocesseur 210 et en reçoit les réponses. Ces commandes sont adaptées à être reconnues par le premier microprocesseur 110 comme destinées au deuxième microprocesseur 210, comme exposé ci-dessus. A cet effet, c'est soit le téléphone mobile 340, soit le lecteur 380 qui effectue l'adaptation. On observe, en figure 3, une étape 602 de mise sous tension de la carte 106 par le lecteur 300. Puis, au cours d'une étape 604, on effectue une initialisation de la communication entre la carte 106 et le lecteur 300 conformément à la norme ISO 7816. Au cours d'une étape 606, le premier microprocesseur 110 envoie un signal de mise à zéro au deuxième microprocesseur 210 ainsi qu'un signal d'horloge permettant de cadencer le fonctionnement du deuxième microprocesseur 210. Dans le mode de réalisation décrit en figure 1, le premier microprocesseur 110 fournit un signal de mise à zéro de façon conforme à la norme ISO 7816 au deuxième microprocesseur 210, ce signal correspondant au contact c2 de la norme ISO 7816. Au cours d'une étape 608, les microprocesseurs 110 et 210 initialisent la communication entre eux. Dans le mode de réalisation décrit et représenté, cette communication est effectuée selon le protocole ISO 7816. Dans cette communication, le premier microprocesseur 110 se comporte comme un lecteur du deuxième microprocesseur 210, à l'exception de la fourniture de l'alimentation électrique.
Au cours d'une étape 610, le premier microprocesseur 110 reçoit au moins une commande en provenant du lecteur 300. Par exemple, cette commande est reçu par la carte 100 sur le contact 507 (c7) et est conforme à la norme ISO7816 (il s'agit d'une commande APDU) ou elle est reçue par le contact 506 (c6) et est conforme au protocol swp. Le premier microprocesseur 110 détermine alors s'il a reçu une commande de la part du lecteur 300 à destination du deuxième microprocesseur 210 pendant une durée prédéterminée, par exemple les cinq dernières secondes.
A cet effet, plusieurs modes de réalisation peuvent être mis en oeuvre pour que le premier microprocesseur 110 détermine si une commande est à destination du deuxième microprocesseur 210. C'est le lecteur, 300 ou 340, qui, dans ce cas, engendre les commandes. Dans le cas du deuxième mode de réalisation illustré en figure 2, c'est le lecteur extérieur 340 ou le circuit d'interface NFC 360 qui adapte les commandes pour que le premier microprocesseur 110 reconnaissent les commandes à l'attention du deuxième microprocesseur 210. A cet effet, dans un premier mode de réalisation, on insère dans chaque commande destinée au deuxième microprocesseur 210, une donnée qui permet au premier microprocesseur 110 de détecter qu'il s'agit d'une commande à destination du deuxième microprocesseur 210. Symétriquement, lorsque le deuxième microprocesseur 210 transmet au premier microprocesseur 110 une réponse destinée au lecteur 300, il insère dans cette réponse une donnée identifiant le lecteur 300 comme destinataire. Dans un deuxième mode de réalisation, on commande la commutation de mode de fonctionnement du premier microprocesseur 110 entre : - un premier mode de fonctionnement dans lequel toutes les commandes provenant du lecteur 300 sont transmises, par le premier microprocesseur 110, au deuxième microprocesseur 210 et dans lequel toutes les réponses provenant du deuxième microprocesseur 210 sont transmises, par le premier microprocesseur 110, au lecteur 300 et - un deuxième mode de fonctionnement, dans lequel le premier microprocesseur 110 ne transmet aucune commande provenant du lecteur 300 25 au deuxième microprocesseur 210. Pour effectuer la commutation de mode de fonctionnement du premier microprocesseur 110, le lecteur 300 utilise, par exemple, une commande APDU select (APDU est l'acronyme de application protocol data unit pour unité de données de protocole applicatif). 30 Si le premier microprocesseur 110 n'a pas reçu de commande de la part du lecteur 300 à destination du deuxième microprocesseur 210 pendant la durée prédéterminée, le premier microprocesseur 110 interrompt le signal d'horloge à destination du deuxième microprocesseur 210 et ce dernier se met en veille, au cours d'une étape 612. Cette étape 612 peut aisément être mise en oeuvre par le premier microprocesseur 110 en utilisant un "timer" qui décompte les signaux d'horloge jusqu'à atteindre une valeur prédéterminée et qui lance alors une interruption interrompant la transmission du signal d'horloge au deuxième microprocesseur 210. On note que l'inhibition du signal d'horloge transmis par le premier microprocesseur 110 au deuxième microprocesseur 210 permet, dans le cas où le deuxième microprocesseur 210 comporte des moyens de mise en veille en l'absence de signal d'horloge, d'économiser le courant fournit par le lecteur, ce qui peut être particulièrement critique lorsque le lecteur est dans un objet portable alimenté par une batterie, tel qu'un téléphone mobile. Dans des variantes, le premier microprocesseur 110 peut commander la mise en veille d'une partie du deuxième microprocesseur 210. Le premier microprocesseur 110 fonctionne alors de manière connue de l'homme du métier, par exemple comme carte SIM dans le cadre d'une application de téléphonie mobile, au cours d'une étape 614 et retourne régulièrement à l'étape 610. Au cours de l'étape 614, le premier microprocesseur exécute chaque commande qui lui est destinée et renvoie au moins une réponse au lecteur 300.
Si, au cours d'une étape 610, le premier microprocesseur détermine qu'il a reçu au moins une commande de la part du lecteur 300 à destination du deuxième microprocesseur 210, le premier microprocesseur 110 envoie le signal d'horloge à destination du deuxième microprocesseur 210 et ce dernier se remet en fonctionnement, au cours d'une étape 616. On note qu'éventuellement, pour certains types de microprocesseurs et de mises en veille, au cours de l'étape 616, le premier microprocesseur 110 commande une mise à zéro du deuxième microprocesseur 210. Au cours d'une étape 617, le premier microprocesseur 110 transmet, au deuxième microprocesseur 210, chaque commande destinée au deuxième 30 microprocesseur 210. En variante, le premier microprocesseur 110 engendre des commandes pour le deuxième microprocesseur 210, en fonction de plusieurs commandes reçues de la part du lecteur 300. En variante, le premier microprocesseur 110 engendre des commandes pour le deuxième microprocesseur 210 en fonction d'au moins une commande reçue de la part du lecteur 300 et d'informations stockées dans la mémoire associée 120.
Le deuxième microprocesseur 210 traite alors cette commande, par exemple de type APDU conforme à la norme ISO 7816, et retourne une réponse au premier microprocesseur 110, à destination du lecteur 300, au cours d'une étape 618. Puis, au cours d'une étape 620, le premier microprocesseur 110 10 envoie la réponse reçue de la part du deuxième microprocesseur 210 au lecteur 300 et retourne à l'étape 610. Parmi les applications de la présente invention, on peut citer les cartes à microprocesseur conformes à la norme ISO 7816 et les cartes à microprocesseur conformes à la norme MMC. 15 Les applications à haute exigence de sécurité, par exemple les applications de paiement ou d'identité (passeport, carte d'identité) sont préférentiellement stockées dans la mémoire 220 et exécutées par le deuxième microprocesseur 210. La mémoire 220 est préférentiellement une mémoire non volatile, par exemple de type ROM (acronyme de read only memory pour 20 mémoire non réinscriptible). En revanche, les applications à exigence de sécurité modérée, par exemple les applications de téléphonie mobile (par exemple d'identification de souscripteur à un réseau de téléphonie mobile) ou de transports (par exemple dans le cas d'une carte permettant l'accès un réseau de transport en commun) 25 sont conservées par la mémoire 120 et exécutées par le premier microprocesseur 110. On rappelle que ces applications ne nécessitent généralement pas de certification ou éventuellement nécessitent une certification beaucoup moins longue et coûteuse que les applications à haute exigence de sécurité. 30 La présente invention permet ainsi de faire co-exister les deux types d'applications sur la même carte et de mettre à jour aisément les applications à exigence modérée en sécurité, sans avoir à refaire certifier les applications à haute exigence de sécurité. On observe, en figure 4, une carte 705 comportant un module électronique 706 qui comporte le premier microcircuit 100, le deuxième microcircuit 200, les contacts affleurant 501 à 508 destinés à être connectés au lecteur de cartes 300, et des liaisons électriques reliant les microcircuits 100 et 200, entre eux et avec les contacts affleurant. Le premier microcircuit 100 et le deuxième microcircuit 200 sont identiques à ceux exposés en regard de la figure 1, à ceci près, qu'ils sont adaptés à communiquer, entre eux, en mettant en oeuvre le protocole USB (acronyme de universal serial bus pour bus série universel). Deux liaisons internes, 701 et 702 relient entre eux les deux microprocesseurs 110 et 210 et permet l'échange d'information entre eux. Ces liaisons correspondent aux lignes D+ et D- de la norme USB. Les échanges d'information se font sur ces liaisons internes 701 et 702 conformément à la norme USB. La mise en oeuvre du procédé objet de la présente invention avec la carte illustrée en figure 4 est similaire à celui illustré en figure 3, à l'exception des étapes 612 et 616, qui concernent des signaux d'horloges.
Dans d'autres modes de réalisation, non représentés, les microprocesseurs mettent en oeuvre un protocole de communication MMC (acronyme de multimedia card pour carte multimédia). En variante de chacun des modes de réalisation de la carte objet de la présente invention, le premier microprocesseur comporte des moyens de 25 communication comportant une interface de communication sans fil.