FR2674338A1 - Dispositif maritime concentrateur de poissons instrumente, systeme de peche comprenant de tels dispositifs, et station receptrice d'un tel systeme. - Google Patents

Abstract

Le domaine de l'invention est celui des moyens utilisés par les bateaux de pêche, notamment de pêche au thon, pour concentrer le poisson. L'invention concerne un dispositif concentrateur de poissons (10) émettant des informations de localisation et d'opportunité de pêche (état de la mer, stock local de poissons,...); un système (21, 22, 23) de localisation et de collecte de données par satellite; et une station d'interrogation (30) équipant des installations de pêche ou d'assistance à la pêche comprenant d'une part des moyens (31) d'émission d'instructions d'activation sélective des moyens d'émission du dispositif (10), et d'autre part des moyens (33) de réception des informations émises par ledit dispositif maritime et ledit système de localisation et de collecte de données par satellite.

Description

Dispositif maritime concentrateur de poissons instrumenté, système de pêche comprenant de tels dispositifs, et station réceptrice d'un tel système.

Le domaine de l'invention est celui des moyens utilisés par les bateaux de pêche, notamment de pêche au thon, pour concentrer le poisson.

Plus précisément, l'invention concerne un système complet d'assistance à la pêche, mais vise également spécifiquement d'une part un dispositif concentrateur de poissons flottant instrumenté, et d'autre part des stations d'interrogation, terrestres ou embarquées à bord des bateaux de pêche, et compatibles avec le système d'assistance à la pêche.

Le thon est attiré par les épaves flottantes. Ce fait, bien connu des patrons de pêche a amené une technique d'attraction des bancs de thons à l'aide d'épaves dérivantes naturelles, (bille de bois ou autre objet flottant) et "artificielles" (radeaux "structurés" ou réalisés artisanalement par les équipages : cageots, filets par exemple).

Ces épaves ne serviraient à rien si elles n'étaient pas localisables par les bateaux qui les ont repérées ou fabriquées.

De façon connue, chaque épave flottante est donc associée à une balise montée sur une "bouée" remorquée par l'épave.

Dans ces dispositifs connus, chaque épave est interrogeable par émission d'un code donné sur une fréquence prédéterminée (généralement en HF). Lorsque la bouée reconnaît son code, elle émet en retour un signal radio-électrique. Le bateau interrogateur peut identifier alors la direction d'émission au moyen d'un radiogoniomètre.

Ces systèmes existants présentent toutefois un certain nombre de limites et d'inconvénients, relatifs notamment à leur absence de discrétion, et donc la possibilité aisée de piratage des lieux de pêche autour des épaves balisées appartenant à autrui, voire le vol des bouées.

Ce piratage intervient d'autant plus facilement que les bouées portent chacune leur propres moyens de programmation.

Au moment de leur mise à flot, leur propriétaire sélectionne en effet directement sur la bouée un canal d'émission (correspondant à une fréquence HF donnée), et un code formant adresse sur le canal avant de laisser dériver l'ensemble. A partir de cet instant, le seul contact entre le bateau et la bouée s'effectue par voie radio-électrique.

Quiconque arrive à récupérer une balise de ce type peut donc la reprogrammer pour son propre usage, privant par là-même son propriétaire légitime de sa pêche et de sa bouée.

En outre, le nombre de canaux de fréquences attribuables est limité, et un pirate distant peut fort bien identifier l'activité radio-électrique sur la fréquence, puis reIever le gisement de la bouée émettrice par radiogoniométrie et récupérer éventuellement celle-ci avant son propriétaire. Ceci est rendu d'autant plus facile au moyen de veilles hertziennes par des appareils à balayage de fréquence (scanners) qui se calent sur les émissions repérées.

Ces épaves balisées existantes présentent également a contrario l'inconvénient d'être mal repérables, dans certaines conditions. La portée des ondes émises n'est ainsi que de 100 à 300 kilomètres selon les conditions de propagation. fl ne peut donc y avoir de surveillance continue de toutes ses bouées par leur propriétaire. De plus, au moment du repérage d'une bouée, il est impossible d'en évaluer la distance exacte du fait que les radiogoniomètres ne donnent qu'une indication angulaire.

I1 faut donc se diriger vers la bouée située le cas échéant à grande distance, en répétant régulièrement les opérations d'interrogation et relevé de gisement.

Enfin, l'approche finale d'une bouée est malaisée car le radiogoniomètre est imprécis à proximité immédiate de la source d'émission : il faut donc sillonner les environs en guettant l'installation au ras de l'eau.

D'autre part, le bateau ayant rejoint sa bouée peut finalement s'apercevoir que les milles parcourus étaient inutiles, dans le cas où elle n'a concentré aucun poisson, ou le cas échéant si l'état de la mer interdit la mise à l'eau et la manoeuvre de la senne.

L'invention a pour objectif de fournir un dispositif concentrateur de poissons palliant notamment ces différents inconvénients et limites des dispositifs existants.

Plus précisément, l'invention se donne pour objectif de fournir un tel dispositif concentrateur de poissons qui soit aisément et précisément localisable par une station interrogatrice quelque soit la distance.

Un autre objectif est de fournir un tel dispositif qui soit robuste contre les tentations d'espionnage hertzien, et évite que les épaves concentratrices de poissons changent de propriétaires et profitent à d'autres que ceux qui les ont mouillés.

L'invention a également pour objectif d'épargner aux bateaux-pêcheurs des trajets inutiles en direction de bouées distantes dès lors que les opérations de pêche risquent d'y être impossibles ou infructueuses. Plus généralement, l'invention permet d'aider à l'amélioration des stratégies de pêche.

Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints selon l'invention à l'aide d'un dispositif maritime concentrateur de poissons du type constitué d'une épave dérivante équipée de moyens d'émission d'un signal radioélectrique, à destination de stations interrogatrices équipant des installations de pêche ou d'assistance à la pêche, comprenant:
- des moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation, permettant l'identification et la détermination de la position géographique dudit dispositif;
- des moyens d'émission d'informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons à proximité dudit dispositif (ci-après également désignés par "troisièmes moyens").

Préférentiellement, lesdits moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation comprennent:
- des premiers moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation à grande distance,
- des seconds moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation rapprochée.

Toutefois, dans un autre mode de réalisation, lesdits moyens d'émission d'un signal de localisation peuvent être constitués d'une émission unique, par exemple une émission en direction d'un système de localisation par satellite suffisamment précis et rapide pour permettre une localisation satisfaisante, en temps réel, dans l'approche finale du dispositif.

Avantageusement, lesdits premiers moyens d'émission d'un signal radioélectrique de localisation à grande distance, et/ou lesdits troisièmes moyens d'émission d'informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons coopèrent avec un système de localisation et de collecte de données par satellite.

D'autre part, dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention, lesdits seconds moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation rapprochée coopèrent avec des moyens de repérage goniométrique situés sur la station d'interrogation.

Préférentiellement, lesdits premiers, seconds, troisièmes et/ou quatrièmes moyens d'émission sont sélectivement déclenchés à réception d'instructions de déclenchement par des moyens de réception radio-électrique embarqués dans ledit dispositif maritime.

L'invention concerne également un système d'aide à la pêche comprenant:
- au moins un dispositif concentrateur maritime tel que décrit précédemment;
- un système de localisation et de collecte de données par satellite, recevant les infirmations transmises par lesdits premiers et troisièmes moyens d'émission dudit ou desdits dispositifs maritimes, et acheminant ledites informations en direction des stations d'interrogation;
- au moins une station d'interrogation équipant des installations de pêche ou d'assistance à la pêche comprenant d'une part des moyens d'émission d'instructions d'activation sélective desdits premiers, seconds, troisièmes et/ou quatrièmes moyens d'émission dudit dispositif maritime, et d'autre part des moyens de réception des informations émises par ledit dispositif maritime et ledit système de localisation et de collecte de données par satellite.

Enfin, l'invention couvre également les stations interrogatrices compatibles utilisant un tel système.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel de l'invention, donné à titre illustratif et non limitatif, et des dessins annexés dans lesquels
- la figure 1 est une vue schématisant un système d'aide à la pêche selon l'invention, comprenant un dispositif concentrateur de l'invention, une station interrogatrice embarquée sur un bateau de pêche, et un système de localisation et de collecte de données par satellite;
- la figure 2 schématise la nature des données collectées par satellite, et la structure d'une mémoire de stockage des données dans le dispositif concentrateur, dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention;;
- la figure 3 est un schéma illustrant les principaux modules fonctionnels d'un mode de réalisation avantageux du dispositif concentrateur de l'invention.

L'invention concerne essentiellement un système complet d'assistance à la pêche tel que schématisé en figure 1.

Les éléments constitutifs du système sont les suivants:
- un dispositif concentrateur de poissons 10 instrumenté, constitué d'une épave flottante 11 naturelle ou artificielle, remorquant une balise émettrice/récep tnce flottante 12.

- un système de localisation et de collecte de données, tel que le système
ARGOS, comprenant des moyens satellisés 21 coopérant avec des moyens terrestres 22 de réception de traitement et de réémission des données collectées.

- au moins une station d'interrogation 30, terrestre ou embarquée sur un bateau de pêche (comme représenté), munie de moyens de communication d'une part avec le dispositif concentrateur de poissons 10, et d'autre part avec le système de localisation et de collecte de données par satellite 21, 22.

La présente demande vise à protéger non seulement un système d'aide à la pêche comprenant la combinaison de ces moyens, mais également les dispositifs concentrateurs de poissons 10, ou les stations d'interrogation 30 pris isolément.

Le système de la figure 1 permet la mise en place de plusieurs niveaux de communication différents, dont la combinaison, selon l'invention, fournit une assistance remarquable aux pêcheurs:
- une communication à longue distance, dans laquelle la balise émettrice du dispositif 10 émet 15 des signaux d'identification et de données collectés par les moyens satellisés 21. L'émission 15 du dispositif 10 s'effectue soit automatiquement, soit en réponse à des instructions d'émission 16 reçue de la station d'interrogation 30. Les moyens satellisés restituent les informations collectées à la station 22, qui peut les distribuer 23 à la station interrogatrice 30.

- une communication de proximité, dans laquelle la station interrogatrice 30 envoie au dispositif concentrateur 10 des instructions 16' d'émission d'un signal radio-électrique 17 ou d'un signal lumineux 18, permettant la localisation rapprochée du dispositif 10 par radiogoniométrie, ou à l'oeil nu (essentiellement la nuit) respectivement.

L'utilisation combinée de ces moyens de communication à plusieurs niveaux s'effectue avantageusement de la manière suivante.

Tout d'abord, le patron pêcheur analyse la position et les données émises automatiquement ou sur demande, par son ou ses dispositif(s) concentrateur(s) instrumenté(s), afin de déterminer les statégies de pêche.

Lorsqu'il désire rejoindre un dispositif particulier, il envoie une instruction d'émettre 16 au dispositif qu'il a choisi, afin de recevoir en retour, via le système satellisé 21, 22, les coordonnées géographiques de la localisation actuelle de la balise 10. L'interrogation de la balise peut être effectuée à plusieurs reprises, de façon à suivre la dérive du dispositif concentrateur 10 au fur et à mesure de l'approche.

Lorsque le bateau 30 arrive à proximité de l'épave 11 remorquant la balise 12, il émet alors l'instruction 16' déclenchant la signalisation de la balise sur une fréquence particulière permettant d'effectuer un relevé goniométrique depuis le bateau 30. Cette émission 17, qui s'effectue par exemple en VHF, est nécessaire du fait que la position donnée par le satellite n'est pas assez précise pour récupérer directement l'ensemble dérivant. Toutefois, à la différence des systèmes existants, l'opération de radiogoniométrie n'est déclenchée que lorsque le bateau 30 se trouve à proximité immédiate de la bouée (par exemple 10 à 15 milles nautiques, soit moins de 25 kilomètres environ). En conséquence, tant la portée que la durée de l'émission sont très faibles, ce qui rend très difficile, voire impossible, les piratages.

Les opérations de pêche proprement dites consistent à mettre à l'eau le skiff, puis à déployer la senne autour de l'épave 11, avant de hâler la coulisse de la senne pour pouvoir récupérer le poisson à la salabarde. Ces opérations se font à la fin de la nuit, et le bateau 30 peut donc avantageusement déclencher l'émission du feu à éclat 18 pour le repérage final de la position de la balise 12 préludant les opérations de pêche.

Dans tous les cas, l'émission déclenchée des ondes de radiogoniométrie 17, ou du feu à éclat 18 confère une grande discrétion au dispositif concentrateur de poissons qui reste indétectable en l'absence d'instructions. Cette discrétion vaut pour toutes les phases de la pêche. Les autres bateaux peuvent en effet entendre, le cas échéant, les interrogations 16, 16' issues du bateau 30 propriétaire du dispositif 10. Mais soit le dispositif 10 ne réémet rien d'autre que les émissions 15 en direction du système ARGOS, qui est un système discret, soit les émissions 17, 18 sont extrêmement localisées, et les bateaux espions ne sont en aucune manière renseignés.

La station d'interrogation 30 (terrestre ou embarquée) comprend avantageusement les éléments suivants
- un émetteur 31, qui émet avantageusement les signaux d'interrogation 16, 16' en bande HF. La portée de l'émetteur 31 est par exemple de l'ordre de 100 à 300 kilomètres. L'émetteur 31 est constitué avantageusement, pour les stations embarquées, par l'émetteur HF de bord qui est utilisé par ailleurs à d'autres usages tels que la phonie. L'émetteur HF 31 est piloté par un boîtier d'interrogation 32, qui sélectionne par exemple un canal d'émission (fréquence), et une adresse spécifique sur le canal, correspondant à l'instruction 16, 16' à émettre.On peut ainsi prévoir, pour chaque dispositif concentrateur 10, un codage canal + adresse distinct pour chacune des interrogations suivantes:
- un code pour le déclenchement de l'émission 15 en direction des moyens satellisés 21 de localisation et de collecte de données,
- un code de déclenchement de l'émission 17 de radiogoniométrie et/ou du feu à éclat 18.

A côté de ces déclenchements standards, on peut également prévoir, dans certains modes de réalisation, un code de déclenchement de mesures non programmées dans le dispositif concentrateur 10 (voir plus loin), ou encore un code de déclenchement collectif d'émission ARGOS 15 d'une pluralité de dispositifs concentrateurs, dans l'objectif de tenir une carte générale des lieux de pêche.

L'homme du métier pourra trouver d'autres applications du mode d'émission déclenchée caractéristique de l'invention. Il est ainsi notamment possible de prévoir, dans un mode de réalisation simplifié, qu'un même ordre unique 16 déclenche simultanément toutes les émissions 15, 17, 18 dispombles sur la balise 10.

Le code sélectionné dans le boîtier d'interrogation 32 provoque l'émission de l'instruction correspondante par l'émetteur 31.

Enfin, la station d'interrogation 30 est munie d'un récepteur 33 des ondes 17 de localisation radiogoniométrique de la balise 12. L'émission 17 s'efEectue avantageusement en VHF, dans la bande 155-160 MHz. De cette façon, on diminue la distance de propagation par rapport à des systèmes émettant à des fréquences inférieures, et on réduit la longueur de l'antenne (qui devient de l'ordre de 1,00 m).

L'émission est déclenchée pendant une période préprogrammée, sur réception de l'instruction 16' provenant de la station d'interrogation 30. On notera que l'émetteur
VHF de la balise 12 présente une puissance d'émission de l'ordre de 3 à 5 watts par exemple, sans commune mesure avec la puissance d'émission de émetteur 31 embarqué sur le bateau 30 (couramment de l'ordre de 500 à 800 watts).

La consultation des informations transmises par le système de transmission à longue distance 21, 22 peut s'effectuer de plusieurs manières. Avantageusement, on utilise le système ARGOS, mais on peut utiliser tout autre système, utilisant ou non un réseau de satellites, tel que le système LOCKSTAR, ou autre.

Les données ARGOS sont notamment disponibles par télex, téléphone, réseaux de transmission de données, listage, ou support magnétique. Ces informations peuvent être consultées au port d'attache du thonier, ou encore transmises par tout moyen au bateau 30.

Le système ARGOS utilise deux satellites simultanément en orbitre terrestre à environ 850 kilomètres d'altitude, qui comportent chacun un équipement de localisation et de collecte de données ARGOS. Les orbites des deux satellites sont circulaires, quasi polaires, héliosynchrones, dans deux plans perpendiculaires.

A chacun de ses passages, chaque satellite a une vision sur une bande de 5 000 kilomètres de large, avec un recoupement d'un passage à l'autre. Le nombre de passages quotidiens au-dessus d'une plateforme émettrice dépend de la latitude de celle-ci, et est compris entre 6 passages à 28 passages par 24 heures, avec une durée cumulée de visibilité sur 24 heures comprise entre 80 minutes et 384 minutes (voir
Manuel de l'Utilisateur ARGOS - juin 1988).

Le système ARGOS traite deux types de données:
- les données de localisation, dont l'obtention est basée sur la mesure de l'effet DOPPR-HZEAU;
- la collecte de données fournie par des "capteurs'2 situés sur la plateforme, avec restitution sous forme brute, ou sous forme convertie en valeur physique.

Suivant les modes de réalisation de l'invention, on pourra envisager une utilisation du système ARGOS, ou de tout système équivalent, sélectivement pour simplement la localisation à grande distance du dispositif concentrateur 10, ou pour la collecte des données captées par le dispositif 10, ou les deux à la fois.

Outre sa discrétion, le système ARGOS (ou tout autre système équivalent) présente l'avantage de permettre une localisation d'un dispositif 10 en n'importe quel point du globe. Le fonctionnement en mode déclenché des moyens d'émission de chaque dispositif 10 permet en outre d'utiliser limitativement les canaux de transmission et les moyens de traitement ARGOS, aux seuls moments utiles, ce qui réduit d'autant les coûts de fonctionnement.

L'utilisation du système ARGOS, qui ne présente pas toujours une grande précision de localisation, et ne fournit pas les données de localisation en temps réel, devrait impliquer l'utilisation de moyens de localisation rapprochés distincts (radiogoniométrie) pour guider l'approche finale de la bouée. On notera toutefois qu'il est envisageable de localiser la bouée 10, en approche finale, par radiogoniométrie sur le signal 15 à destination du satellite, ou encore d'utiliser un système de localisation par satellite plus rapide et/ou plus précis pour éviter de recourir à des moyens distincts de localisation rapprochée.

La figure 2 présente un exemple de restitution des données ARGOS dans un système selon l'invention.

En plus des coordonnées géographiques de localisation du dispositif 10 en longitude et en latitude, le système peut fournir:
- la date et l'heure 41 de collecte (ou encore la date et l'heure de mesure par la balise)
- la température 42 de la mer;
- un coefficient 43 représentatif de fétat local de la mer;
- une information 44 représentative du stock local de poissons à proximité de la balise 12;
- la tension 45 de la batterie équipant la balise 12.

Les informations représentatives de l'état de la mer 42, 43, et du stock local de poissons 44 sont une caractéristique essentielle de l'invention, permettant la définition et l'affinage des stratégies de pêche.

Ainsi, la connaissance de la température de la mer à proximité de l'épave 11, et des variations de cette température, constitue un critère de présence de thons autour du dispositif concentrateur 10.

De façon plus directe, la présence d'un sonar sous la balise 12 permet de détecter la présence de poissons, le cas échéant par classes et par couches selon la profondeur.

A titre d'exemple, la mesure de température correspondrait à un dispositif concentrateur instrumenté de bas de gamme, alors que la présence d'un sonar correspondrait à un dispositif haut de gamme.

La mesure 43 de l'état de la mer correspond par exemple à la mesure de la houle à proximité du dispositif 10, et permet de savoir si les conditions météorologiques locales rendent possibles les opérations de pêche. On conçoit que la connaissance de cette information à distance, avant que le bateau 30 n'ait effectué le trajet (parfois long) le séparant du dispositif concentrateur 10, est crucial, pour éviter de constater à l'arrivée que le déplacement était inutile du fait de l'impossibilité de pratiquer les opérations de pêche.

Les mesures de température 42, de l'état de la mer 43 et/ou de stock local de poissons 44 peuvent s'effectuer à intervalles réguliers, sur commande automatique (par exemple toutes les trois heures). Elles peuvent également être effectuées dans certains modes de réalisation, sous forme intelligente (mesures répétées dans le cas où les valeurs relevées entrent dans une plage intéressante), ou encore sous commande distante d'une station d'interrogation 30.

La balise 12 peut stocker plusieurs séries 46 de valeurs mesurées, dans une mémoire FIFO contenue dans la balise 12, de façon à pouvoir connaître des tendances d'évolution, ou encore à révéler des phénomènes périodiques. La stratégie de stockage peut favoriser la mémorisation de séries de mesures consécutives pour des périodes plus récentes (par exemple les quatre dernières mesures effectuées à trois heures d'intervalle), et des échantillons de mesures moins rapprochées pour les séries les plus anciennes (par exemple une des mesures quotidiennes des quatre jours précédents, pour les quatre dernières lignes de mémorisation de la figure 2). Dans ce cas, la totalité du contenu de la mémoire
FIFO est systématiquement émise en direction de la station ARGOS.

L'utilisation de tout ou partie des informations de localisation et de mesure, actuelle et/ou historique permet de définir des stratégies affinées de pêche.

A titre d'exemple:
- la connaissance de la position vraie des différents dispositifs concentrateurs permet d'optimiser les trajets de pêche, ce qui correspond à des économies en fuel et en temps;
- la connaissance du "stock" local de poissons 44 de chaque dispositif 10 permet de sélectionner le moment de pêche optimal, par exemple en fonction de déplacements ou de plongées périodiques des animaux;
- la connaissance des conditions météo locale permet d'éviter ou de reporter les déplacements vers certains dispositifs 10 si le temps local ne permet pas d'y travailler;
- le déclenchement à distance des opérations de mesure permet de provoquer des mesures à des heures "intéressantes", par exemple au lever du jour.

La figure 3 schématise les modules fonctionnels constitutifs principaux d'une balise 12 équipant un dispositif concentrateur de poissons 10 selon l'invention.

Dans le mode de réalisation représenté, la balise flottante 12 présente les qualités d'autonomie (batterie 51), de faible encombrement (hauteur maximum de 1 mètre à 1,50 mètre), et de relative légèreté (20 à 30 kg). Elle est constituée d'un corps de bouée 50 muni d'un oeillet 65 d'amarrage de la balise à l'épave (non représenté) et porté par un collier de flottabilité 52. Celui-ci est surmonté de deux antennes 53, 54:
- la première antenne 53 sert à la réception des instructions HF 16, 16', et à l'émission des signaux de radiogoniométrie;
- l'antenne 54 sert à émettre les signaux à destination du système ARGOS.

Le coeur de la bouée est constitué par une carte électronique 55 assurant l'acquisition et le traitement des données. A ce titre, la carte est reliée à un accéléromètre 56 permettant la mesure indirecte de la houle, un capteur de température 57, et un sonar 58 d'exploration de la présence de poissons sous la balise 12.

La carte 55 met en forme les données de façon à constituer des messages
ARGOS transmis à un émetteur ARGOS 59 auquel est reliée l'antenne 54.

Les données peuvent également être stockées dans une mémoire 60, par exemple une mémoire FIFO du type schématisé en figure 2.

Le circuit de réception des instructions 16, 16' comprend un récepteur HF 61 relié à l'antenne 53. En fonction des instructions reçues, le récepteur 61 peut piloter la carte d'acquisition 55, l'émetteur ARGOS 59, ou encore l'émetteur VHF 62 de signaux radiogoniométriques, qui utilise la même antenne 53.

Le récepteur HF 61 peut également commander le feu à éclat 63. La durée d'émission de l'émetteur VHF 62 ou du feu éclat 63 peut par exemple être une période de temps prédéterminée, programmée en usine.

Bien entendu, les bandes de fréquences de communications indiquées (VHF) ne sont données qu'à titre indicatif et non limitatif. Notamment, les émissions de signaux de radiogoniométrie par la balise 12 peuvent fort bien être réalisées dans des fréquences hors de la bande marine, par exemple pour des raisons de discrétion.

La carte d'acquisition et de traitement 55 peut d'autre part contenir des moyens d'activation automatique des moyens d'émission ARGOS 59, par exemple si aucune émission n'a été effectuée depuis un certain temps, ce qui permet de connaître périodiquement la localisation de toutes les bouées, y compris celles qui sont trop lointaines pour être déclenchées. L'émission ARGOS peut alors par exemple être réalisée pendant 24 heures, de façon à garantir la bonne transmission d'au moins une série de données.

La carte d'acquisition 55 peut également déclencher une émission ARGOS si le capteur de température 57, ou le sonar 58, a détecté des variations de présence de poissons, ou une quantité importante à une heure donnée, ou toute autre mesure caractéristique présentant un intérêt pour la pêche.

Claims (15)

REVENDICATIONS

1. Dispositif maritime concentrateur de poissons du type constitué d'une épave dérivante équipée de moyens d'émission d'un signal radioélectrique, à destination de stations d'interrogation équipant des installations de pêche ou d'assistance à la pêche, caractérisé en ce qu'il comprend:

- des moyens d'émission (59,62) d'un signal radio-électrique de localisation, permettant l'identification et la détermination de la position géographique dudit dispositif (10);

- des moyens (59) d'émission d'informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons à proximité dudit dispositif.

2. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que lesdits moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation comprennent:

- des premiers moyens (59) d'émission d'un signal radio-électrique de localisation à grande distance,

- des seconds moyens (62) d'émission d'un signal radio-électrique de localisation rapprochée.

3. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que lesdites informations représentatives de l'état de la mer sont fournies par un thermomètre (57) de mesure de la température locale de l'eau et/ou par un accéléromètre (56) de mesure des caractéristiques locales de la houle.

4. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que lesdites informations représentatives du stock local de poissons sont fournies par un sonar (58).

5. Dispositif selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que lesdits premiers moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation à grande distance, et/ou lesdits troisièmes moyens d'émission d'informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons coopèrent avec un système (21,22,23) de localisation et de collecte de données par satellite.

6. Dispositif selon la revendication 2 caractérisé en ce que lesdits seconds moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation rapprochée coopèrent avec des moyens de repérage goniométrique situés sur la station d'interrogation.

7. Dispositif selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce qu'il comprend des quatrièmes moyens d'émission d'un signal lumineux, pendant une durée prédéterminée.

8. Dispositif selon la revendication 6 caractérisé en ce que lesdits seconds moyens d'émission d'un signal radio-électrique de localisation rapprochée ont une portée faible, de l'ordre de 10 à 15 milles nautiques environ.

9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8 caractérisé en ce que lesdits premiers, seconds, troisièmes et/ou quatrièmes moyens d'émission sont sélectivement déclenchés à réception d'instructions de déclenchement par des moyens de réception radio-électrique embarqués dans ledit dispositif maritime.

10. Dispositif selon la revendication 9 caractérisé en ce que chaque instruction de déclenchement est composée d'une fréquence précise d'émission et/ou d'un code modulant ladite fréquence.

11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 caractérisé en ce qu'iI comprend des moyens de mémorisation desdites informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons, pour différentes heures de mesure, au sein d'une mémoire FIFO, dont l'ensemble du contenu est transmis par lesdits troisièmes moyens d'émission radio-électriques.

12. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 11 caractérisé en ce que lesdits premiers et troisièmes moyens d'émission sont activés automatiquement à chaque occurrence d'au moins l'un des évènements suivants:

- des moyens de mesure embarqués sur ledit dispositif de la période de temps écoulée depuis la dernière émission constatent le dépassement d'une durée prédéterminée;

- des moyens embarqués sur ledit dispositif de surveillance des dites informations représentatives de l'état local de la mer et/ou du stock local de poissons constatent que des conditions favorables à la pêche prédéterminées sont réalisées.

13. Système d'aide à la pêche caractérisé en ce qu il comprend:

- au moins un dispositif concentrateur selon l'une quelconque des revendications 1à12;

- un système (21,22,23) de localisation et de collecte de données par satellite, recevant les infirmations transmises par lesdits premiers et troisièmes moyens d'émission dudit ou desdits dispositifs maritimes (10), et acheminant ledites informations en direction des stations d'interrogation; ;

- au moins une station d'interrogation (30) équipant des installations de pêche ou d'assistance à la pêche comprenant d'une part des moyens (31) d'émission d'instructions d'activation sélective desdits premiers, seconds, troisièmes et/ou quatrièmes moyens d'émission dudit dispositif maritime, et d'autre part des moyens (33) de réception des informations émises par ledit dispositif maritime et ledit système de localisation et de collecte de données par satellite.

14. Station d'interrogation d'un système selon la revendication 13.

15. Station d'interrogation selon la revendication 14, caractérisée en ce que lesdits moyens d'émission d'instructions d'activation comprennent une fonction d'activation des premiers et/ou troisièmes moyens d'émission d'une pluralité de dispositifs maritimes simultanément.