La présente invention se rapporte aux systèmes d'attache amovible d'un
bracelet à une boíte de montre. Elle concerne plus particulièrement les
systèmes comportant un ensemble coulissant, formé de deux parties munies
l'une d'un coulisseau et l'autre d'une coulisse, et un verrou comportant un
organe à enclenchement élastique et un organe de positionnement. Les deux
parties sont rendues solidaires l'une de l'autre par engagement du coulisseau
dans la coulisse et maintenues au moyen du verrou. L'une des parties et l'un des
organes sont solidaires de la boíte, les autres du bracelet. De la sorte, la boíte et
le bracelet peuvent être déplacé l'un en regard de l'autre, le coulisseau glissant
dans la coulisse, dans une direction dite de coulissement, tant que le verrou
n'est pas enclenché.
Une montre, utilisant un tel système, est décrite dans le document CH-170503.
La partie solidaire du bracelet est munie d'une coulisse alors que l'autre,
solidaire de la boíte, forme un coulisseau agencé de manière à pouvoir être
engagé dans la coulisse. Le verrou, dans lequel l'organe élastique est constitué
d'une lame de ressort et l'organe de positionnement d'une gorge dont la paroi
est perpendiculaire à la direction de coulissement, empêche le
désenclenchement du système. Plus précisément, la lame est fixée à la boíte et
la gorge est pratiquée dans le bracelet. Le tout est agencé de manière à ce que
les parties de l'ensemble ne puissent être séparées l'une de l'autre qu'en
soulevant le ressort au moyen d'un ongle ou de tout autre outil. En d'autres
termes, l'utilisateur doit appliquer une première force, perpendiculaire à la
direction de coulissement, pour soulever le ressort, avant d'appliquer une
deuxième force dans la direction du coulissement, pour dégager le coulisseau
de la coulisse.
Une telle solution permet d'assurer un blocage du bracelet sur la boíte et
d'éviter toute séparation malencontreuse des parties de l'ensemble. La
manipulation qu'elle nécessite est, toutefois, délicate, avec risque de se casser
un ongle.
De plus, pour séparer le bracelet de la boíte, l'utilisateur doit obligatoirement
enlever sa montre du poignet. Le système ne peut, en conséquence, être utilisé
comme fermoir de bracelet.
Or, la pratique a montré qu'un blocage de l'ensemble était inutile et que, par des
moyens très simples, il était possible de réaliser un système d'attache du
bracelet à la boíte facile à enlever et qui, pourtant, ne pose pas de problème de
désengagement intempestif du coulisseau. Ce but est atteint grâce au fait que
l'organe à enclenchement élastique est agencé de manière à exercer une force,
appliquant une surface de contact en appui contre l'organe de positionnement,
orientée selon une direction faisant un angle non nul et non perpendiculaire
avec la direction de coulissement.
Ainsi, bien que le verrou soit de type à engagement élastique, c'est-à-dire du
type dans lequel les organes peuvent être déplacés l'un par rapport à l'autre en
appliquant uniquement une force orientée dans la direction de coulissement, les
deux organes restent solidaires l'un de l'autre pratiquement sans risque de
désengagement.
Dans un mode de réalisation particulièrement simple, l'organe à enclenchement
élastique comporte un doigt, engagé et monté coulissant dans un trou, et un
ressort coopérant avec le doigt. L'organe de positionnement est constitué d'une
creusure. L'un des organes est associé à la boíte, l'autre au bracelet.
Par des moyens peu coûteux, il est possible d'améliorer la sécurité de la
fixation. A cet effet, le verrou comporte, au moins, deux doigts alignés selon la
direction de coulissement et solidaires de l'une des parties, et au moins deux
creusures également alignées selon cette direction et pratiquées dans l'autre
partie, la distance comprise entre les creusures étant égale à celle comprise
entre les doigts, de manière à ce que, en position verrouillée, les deux doigts
soient engagés chacun dans une creusure et en ce que, dans une position
intermédiaire par laquelle doivent passer les deux parties pour les déverrouiller,
l'un des deux doigts est engagé dans la creusure coopérant avec l'autre doigt en
position verrouillée.
Dans une variante encore plus performante, en position verrouillée, trois doigts
sont engagés dans trois creusures.
Une solution particulièrement avantageuse consiste à utiliser un enclenchement
de type à baïonnette, c'est-à-dire avec une coulisse formée de deux parois
parallèles définissant une gorge disposée axialement, et de saillies solidaires
des parois et recouvrant partiellement la gorge, sur deux premières portions de
sa longueur et laissant découvertes deux secondes portions et un coulisseau
formé de deux têtes portées chacune par un tigeron, dont la dimension axiale de
la tête est légèrement inférieure à la longueur des secondes portions, dont les
tigerons présentent une longueur légèrement supérieure à l'épaisseur des
saillies. En outre, les têtes ont une hauteur légèrement inférieure à la
profondeur de la gorge et une largeur légèrement inférieure à la largeur de la
gorge, mais supérieure à la distance comprise entre les saillies.
La présente invention concerne également une montre bracelet. Dans de telles
montres, le bracelet joue un rôle esthétique important. En donnant la possibilité
au porteur de le remplacer par un autre, on lui offre la possibilité de changer sa
montre d'aspect.
A cet effet, la montre selon l'invention est munie d'une boíte et d'un bracelet,
reliés l'un à l'autre au moyen de deux systèmes tels que définis plus haut. Dans
cette montre, le bracelet est formé d'un seul brin ayant deux extrémités,
chacune munie d'une partie de l'un des ensembles coulissants et d'un des
organes du verrou et la boíte porte les parties et les organes complémentaire,
les directions de coulissement étant disposées dans un même plan.
Afin d'augmenter la diversité des aspects que la montre est susceptible de
présenter, il est avantageux que le bracelet puisse être utiliser sur ces deux
faces. Pour ce faire, le système selon l'invention comporte des ensembles et des
verrous qui présentent une symétrie par rapport au plan dans lequel s'inscrivent
les directions de coulissement.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront de la
description qui va suivre, faite en regard du dessin annexé, dans lequel:
La figure 1 est une vue d'ensemble d'une montre équipée d'un système selon
l'invention; La figure 2 montre le système de la figure 1 coupé selon la ligne II-II, agrandi;
et
La figure 3 illustre différents assemblages réalisés au moyen du système selon
l'invention.
La montre représentée sur la figure 1 comporte une boíte 10 et un bracelet 12
destinés à être assemblés l'un à l'autre. Ils sont munis, à cet effet, de deux
ensembles coulissants formés chacun d'une première partie 14 et d'une seconde
partie 16, respectivement solidaires, par paires de la boíte 10 et du bracelet 12.
La boíte 10 est de forme générale rectangulaire. Elle est munie, sur un côté,
d'une tige de mise à l'heure 18 et, sur l'une de ses faces, d'une glace 20 au
travers de laquelle il est possible de voir des aiguilles 22, qui assurent
l'affichage de l'heure.
Les parties 14 sont disposées sur deux des côtés de la boíte, la partie 14a se
trouvant du côté correspondant à midi sur le cadran et la partie 14b à 6 heures,
alors que la tige 18 se trouve du côté correspondant à 3 heures.
Chaque partie 14 comporte deux coulisseaux 24 et 26 de section en T, avec un
corps portant la référence a et deux bras b et c (figure 2). Les corps 24a et 26a
sont solidaires de la boíte 10 et les bras 24b, 24c, 26b et 26c s'étendent
parallèlement aux côtés de la boíte dont ils sont adjacents. Les coulisseaux 24
et 26 comportent respectivement deux rainures portant les références d et e, et
une rainure d, qui s'étendent sur la largeur des deux bras b et c.
Les parties 16 comportent chacune une coulisse 28 de forme complémentaire
aux coulisseaux 24 et 26, munies de deux parois parallèles 30a et 30b
définissant une gorge 32 orientée dans la direction de coulissement, et distantes
l'une de l'autre d'une valeur L légèrement supérieure à l'écartement l des deux
bras. Des saillies 34a et 34b, solidaires des parois 30a et 30b recouvrent
partiellement la gorge 32, laissant découvertes deux portions qui définissent
des ouvertures d'engagement 36. La distance E entre les saillies 34a et 34b est
légèrement supérieure à la largeur e du corps des coulisseaux 24 et 26.
Le fond de la gorge 32 est percé de trois trous filetés, dont deux 37a et 37b sont
visibles sur la figure 1 et le troisième 37c sur la figure 2, et dans chacun
desquels est fixé, par vissage, un organe à enclenchement élastique comportant
un corps 38 de forme générale cylindrique, à l'intérieur duquel est logé une
bille 40 et un ressort à boudin non représenté au dessin. Le tout est agencé de
manière à ce que la bille 40 soit maintenue dans le corps et dépasse du fond de
la gorge 32.
Les trous 37 sont disposés de manière à ce que les billes 40 soient chacune
engagée dans l'une des rainures 24d, 24e et 26d, et en appui contre leurs parois,
exerçant des forces orientées selon des directions faisant, avec la direction de
coulissement, un angle différent de 0 et 90°. Il est, de la sorte, possible de
garantir un positionnement tout en permettant un désenclenchement sans devoir
retirer une pièce du verrou.
En d'autres termes, les billes 40 jouent un rôle de doigt élastique engagé dans
l'une des rainures, qui assure une fonction d'organe de positionnement.
La gorge 32 est obturée à chacune de ses extrémités, de manière à former des
butées, non représentée sur le dessin, pour éviter de le surcharger.
Il y a lieu de relever, comme on peut le voir sur la figure 2, que les parties 14 et
16 présentent un plan de symétrie P qui passe par le milieu des corps 24a et
26a, et par les axes des trous 37.
Pour assembler deux parties 14 et 16, il suffit de placer la partie 16 de façon
que les coulisseaux 26 et 28 se trouvent en regard des ouvertures de
dégagement 36,comme indiqué sur la figure 1, puis qu'ils soient introduits dans
la gorge 32. La partie 16 est ensuite déplacée selon la direction de
coulissement, jusqu'à ce que les billes 40a et 40b s'engagent dans les rainures
24d et 24e, et la bille 40c dans la rainure 26d, le coulisseau 28 atteignant alors
la butée. Les ressorts exercent sur les billes 40 une force les maintenant en
appui contre les parois des rainures 24d, 24e et 26d, par des surfaces de contact.
L'ensemble est agencé de manière que chaque bille exerce, sur ces parois, une
force résultante orientée selon une direction qui fait un angle différent de 0 et
de 90° par rapport à la direction de coulissement.
De la sorte, il est nécessaire et suffisant d'appliquer une force adéquate,
orientée selon une direction sensiblement parallèle à la direction de
coulissement. Comme la surface de contact de l'organe élastique avec l'organe
de positionnement n'est pas perpendiculaire à la direction de coulissement, il
n'y a pas de blocage.
Les essais effectués ont montré que, de manière surprenante, un tel système
permet de maintenir solidement l'ensemble formé des parties 14 et 16,
pratiquement sans risque de décrochement. De plus, si de manière
malencontreuse, une force provoquait un léger déplacement des coulisseaux 24
et 26 dans la coulisse 28, il serait interrompu au moment ou la bille 40a, sortie
de la première rainure 24d passe dans la rainure 24e. Le bracelet peut, ainsi,
être facilement remis en place, avant que la montre ne se décroche.
Un tel système permet, non seulement, de réaliser un assemblage simple d'un
bracelet à une boíte de montre, mais encore d'apporter des possibilités de
modifier l'aspect de la montre, comme on peut le voir sur la figure 3.
Plus précisément, la figure 3a représente une montre dans laquelle le bracelet
12 et la boíte 10 sont assemblés, de manière à ce que l'affichage de l'heure soit
visible.
Comme le montre la figure 3b, il est aussi possible de masquer l'affichage, en
laissant apparaítre le fond de la boíte 10, qui peut, par exemple, être gravé.
Pour ce faire, il suffit de décrocher le système par désenclenchement des parties
14 et 16, et de tourner la boíte de 180° autour de l'axe de la tige de mise à
l'heure 18. En procédant ainsi, on transforme la montre en bijou, avec,
toutefois, le même aspect du bracelet. On relèvera qu'une telle solution n'est
applicable que dans la mesure où les organes 14 et 16 présentent un plan de
symétrie, passant par les deux axes de coulissement.
Il est également possible de ne désenclencher le système que d'un côté, puis de
fléchir le bracelet et le crocher de manière à ce que la glace soit masquée et que
l'autre face du bracelet soit apparente. En procédant ainsi, il est possible de
modifier encore plus l'aspect de la montre, dans la mesure où les deux faces du
bracelet sont différentes.
La figure 3c montre une troisième variante, dans laquelle la montre a été
remplacée par un objet décoratif 42, qui n'a qu'une fonction esthétique. Cet
objet comporte, à l'instar de la boíte, des organes 14 permettant la fixation au
bracelet.
Ainsi, grâce aux caractéristiques du système tel que décrit, il est possible de
réaliser une montre dans laquelle la fixation du bracelet à la boíte joue le rôle
de fermoir. La montre peut, en outre être susceptible de présenter des aspects
différents, par des moyens simples et économiques.
Il va de soi qu'un tel système peut faire l'objet de nombreuses variantes sans,
pour autant, sortir du cadre de l'invention. Il serait ainsi possible de réaliser une
boíte de forme ronde. Dans ce cas, la direction de coulissement serait définie
par un arc plutôt qu'une droite.
Il est aussi possible de placer deux mouvements dans la boíte de montre, ces
mouvements pouvant, par exemple, comporter des fonctions différentes ou
afficher les heures de deux fuseaux horaires.