Procédé pour la confection d'une bobine de fil, et bobinoir pour la mise en oeuvre de ce procédé
Dans la présente description, on désignera par fils , d'une façon générale, toutes les matières en brins, textiles ou autres, et par bobine le produit façonné par le bobinoir quelle que soit sa forme.
Pour la confection de bobines de fil, surtout de bobines de fil synthétique, il importe que la position du guide-fil, par rapport à la surface de la bobine en voie de confection, soit exactement commandée de façon que la bobine achevée présente la densité désirée et que les couches intérieures du fil ne soient pas serrées ni endommagées par les couches extérieures. La vitesse à laquelle les bobinoirs connus peuvent fonctionner a été limitée à la vitesse à laquelle le mécanisme d'entraînement en va-et-vient, comportant généralement une came, peut faire fonctionner le guide-fil. Le facteur limitant la vitesse du mécanisme d'entraînement en va-et-vient est la nécessité d'arrêter le guide-fil à chaque extrémité de sa course et de le faire repartir dans le sens opposé aussi instantanément que possible.
En d'autres termes, le but des bobinoirs connus est d'obtenir une décélération aussi rapide que possible du guide-fil à chaque extrémité de la course et une accélération instantanée de ce guide-fil jusqu'à la vitesse normale de fonctionnement pendant la course de retour, sans aucun arrêt en fin de course. (: Ceci était nécessaire pour éviter la formation de grands coudes aux points d'inversion du fil à chaque extrémité de la bobine, et empêcher la formation de nervures à chaque extrémité et le serrage excessif du fil aux extrémités de la bobine.
La présente invention comprend un procédé pour la confection d'une bobine de fil, caractérisé en ce qu'on fait tourner un tube afin d'y bobiner un fil, on déplace en va-etvient le fil suivant un trajet longitudinal prédéterminé du tube pour déposer ce fil sur lui en spires hélicoïdales espacées en vue d'y former une bobine, on écarte l'axe du tube et le point de guidage en va-et-vient du fil, et on diminue d'une façon générale le taux d'écartement entre eux pendant tout le cycle de bobinage.
L'invention comprend également un bobinoir pour la mise en oeuvre du procédé cidessus, caractérisé en ce qu'il comporte une broche rotative pour la confection d'une bobine de fil, un guide-fil animé d'un mouvement de va-et-vient et destiné à la distribution longitudinale du fil sur la broche, cette broche et le guide-fil étant agencés pour se déplacer l'un par rapport à l'autre, des moyens pour écarter la broche du guide-fil, des moyens pour modifier les mouvements relatifs entre la bro che et le guide-fil pour diminuer d'une façon générale le taux suivant lequel la broche et le guide-fil sont écartés, et une source d'énergie pour actionner la broche, le guide-fil, les moyens d'écartement et les moyens pour modifier les mouvements relatifs.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du bobinoir que comprend la présente invention.
La fig. 1 est une vue en élévation latérale de cette forme d'exécution qui comprend trois têtes de bobinage.
La fig. 2 est une vue en élévation à plus grande échelle d'une tête de bobinage, certaines parties ayant été arrachées.
La fig. 3 est une vue partielle en élévation d'une tête de bobinage, montrant les positions relatives des organes avant de commencer une opération de bobinage.
La fig. 4 est une coupe passant par la ligne IV-IV de la fig. 2.
La fig. 5 est une coupe passant par la ligne V-V de la fig. 4.
La fig. 6 est une vue en élévation d'une tête de bobinage, certaines parties étant arrachées pour montrer le mécanisme destiné à séparer le guide-fil et la broche de bobinage.
La fig. 7 est une vue partielle montrant une partie du mécanisme destiné à séparer la broche de bobinage et le guide-fil.
La fig. 8 est une coupe partielle passant par la ligne VIII-VIII de la fig. 6.
La fig. 9 est une vue quelque peu schématique montrant de quelle manière l'oscillation de la bobine se rapprochant et s'éloignant du guide-fil fait déposer le fil sur la bobine en couches ayant des longueurs alternativement croissantes et décroissantes.
La fig. 10 montre les détails d'une came destinée à déplacer un secteur denté, en vue de modifier le mouvement de la broche de bobinage.
La fig. 71 montre une variante de forme de cette came.
Le bobinoir représenté est du type à grande vitesse, à bobinage de précision ou croisé. Dans les bobinoirs usuels de ce genre, la broche de bobinage est entraînée positivement à une vitesse constante pour faire tourner la bobine en voie de confection, et le fil est déplacé longitudinalement par rapport à la broche, à une vitesse uniforme, c'est-à-dire de façon que le guide-fil dépose le fil en spires hélicoïdales jointives. La bobine de fil confectionnée sur un bobinoir de précision peut être identifiée par le dessin symétrique en V formé à la surface de la bobine par les croisements du fil.
Un bobinoir de précision de ce genre est équipé d'un secteur denté articulé, en prise avec un pignon porté par un support mobile de broche de bobinage, de façon que la rotation de ce pignon fasse éloigner la broche du guide-fil qui se déplace en va-et-vient, le long d'un parcours déterminé. Une came est agencée de façon à pivoter sous l'action de la broche, lorsque cette dernière s'éloigne du guide-fil, et cette came déplace le secteur pour modifier ainsi le mouvement transmis à la broche.
Avant la présente invention, il était nécessaire d'inverser le sens du déplacement du guide-fil, aussi instantanément que possible, à chaque extrémité de sa course, afin d'obtenir à chaque extrémité de la bobine un coude aigu pour les spires du fil. Ce coude était nécessaire pour empêcher la distribution d'une plus grande quantité de fil aux extrémités qu'au milieu de la bobine, et l'accumulation de fil aux extrémités, ce qui aurait entraîné une déformation de la bobine et fréquemment une détérioration du fil. L'inversion pratiquement instantanée du guide-fil imposait manifestement des fatigues importantes à la came de distribution du fil et au guide-fil lui-même, et l'importance de ces fatigues a limité la vitesse de marche des bobinoirs.
Le bobinoir qui va être décrit permet une inversion plus progressive du guide-fil aux extrémités de sa course, c'està-dire qu'une certaine décélération est possible un peu avant la fin de course, on peut prévoir un léger arrêt en fin de course, tandis que l'accélération au début de la course de retour suivante peut être plus progressive.
I1 est évident qu'une came profilée pour ralentir et accélérer le galet coopérant avec elle aux extrémités de sa course peut fonctionner à une vitesse beaucoup plus élevée qu'une came devant arrêter instantanément son galet et le faire repartir à pleine vitesse pour la course de retour.
Pour le bobinoir qui va être décrit, pour compenser l'accélération, la décélération et l'arrêt permis par la came de distribution, en vue d'obtenir une plus grande vitesse de la came et d'éviter les accumulations nuisibles de fil aux extrémités de la bobine, on prévoit de bobiner le fil en couches ayant des longueurs alternativement croissantes et décroissantes. L'augmentation et la diminution de la longueur des couches de la bobine sont obtenues en rapprochant et en éloignant du guidefil la bobine en voie de confection. Cette oscillation de la broche de bobinage est assurée par le fait que la butée, sur laquelle agit la came actionnant le secteur, est montée à rotation et excentriquement dans le mécanisme de bobinage, ledit secteur étant ainsi animé d'un mouvement d'oscillation et faisant à son tour osciller la broche.
Têtes de bobinage
Le bobinoir représenté comporte plusieurs têtes de bobinage 10 montées sur un banc formé par deux longerons horizontaux et parallèles 12 portés par des pieds 14. Toutes les têtes de bobinage sont actionnées par un unique moteur 16. Une tablette 15 est fixée aux pieds 14, le long du bobinoir, et sert de support aux bobines fournissant le fil Y aux têtes de bobinage.
Etant donné que toutes les têtes de bobinage du bobinoir sont similaires, il suffira d'en décrire une en détail. Chaque tête de bobinage comporte une broche rotative, destinée à recevoir un tube 18, et un mécanisme de distribution 20 destiné à déplacer le fil en va-et-vient le long du tube 18 pour former une bobine de fil sur ce tube.
Le mécanisme de distribution en va-et-vient 20 (fig. 1, 2 et 6) est monté sur un support 22 fixé au longeron antérieur 12 du banc, de façon que le mécanisme de distribution fasse saillie vers l'avant. Le mécanisme de distribution 20 comporte un carter 24 fixé au support 22 par des moyens lui permettant de pivoter légèrement, afin que ce mécanisme puisse être placé pour mouvoir le guide-fil 28 parallèlement à la surface des tubes 18 de conicités différentes. Le carter 24 porte aux deux bouts des paliers pour un arbre 26. Celui-ci porte, à l'intérieur du carter 24, un tambour à rainures multiples, non représenté, en prise avec le guide-fil 28 pour l'entraîner d'une manière bien connue en soi.
L'arbre 26 est prolongé vers l'extérieur, à l'extrémité postérieure du carter 24, et porte en ce point une poulie dentée 30 (fig. 5) qui est entraînée en rotation par une courroie crénelée 32, d'une manière décrite en détail plus loin, faisant tourner l'arbre 26 et le tambour à rainures qui déplace à son tour le guide-fil 28 en va-et-vient le long du tube 18.
La broche de bobinage comporte un arbre horizontal 34 (fig. 4) monté à rotation dans des paliers fixés dans les parois antérieure et postérieure 33 et 35 d'un boîtier 36, à proximité de la partie supérieure de ce boîtier.
Celui-ci présente également une paroi latérale 37. Le boîtier 36 est articulé sur un pivot 38 solidaire des longerons horizontaux 12, par des coussinets fixés dans les extrémités inférieures des parois 33 et 35 pour permettre à l'arbre 34 et au boîtier 36 de pivoter en se rapprochant et en s'éloignant du mécanisme de distribution 20 autour du pivot 38. Une poulie dentée 40 est fixée sur l'arbre 34. Deux poulies dentées 42 et 44 sont montées à rotation sur le pivot 38 et sont accouplées avec une poulie lisse 45 également montée à rotation sur le pivot 38. Cette poulie 45 est destinée à être entraînée en rotation par une courroie 43 d'une manière qui sera décrite en détail plus loin. La poulie 42 est à l'aplomb de la poulie 40 et ces deux poulies sont reliées entre elles par une courroie crénelée 46.
La poulie 44 est au droit d'un étage d'une double poulie dentée 48 montée à rotation sur un axe 50 solidaire d'un longeron 12, et les deux poulies sont reliées entre elles par une courroie crénelée 52. L'autre étage de la double poulie 48 est au droit de la poulie 30 solidaire de l'arbre 26, et ces deux poulies sont reliées entre elles par une courroie crénelée 32 qui fait tourner ledit arbre 26 et le tambour à rainures qu'il porte.
On voit donc que, lorsque la poulie lisse 45 est entraînée par la courroie 43, de la manière qui sera décrite plus loin, et fait tourner les poulies 42 et 44, l'arbre 34 est à son tour entraîné par les poulies 40, 42 et la courroie 46 pour bobiner le fil sur le tube 18, tandis que le guide-fil 28 est déplacé en va-et-vient, le long du tube, par les poulies 44, 48, 30 et les courroies 52, 32 qui font tourner l'arbre 26 et le tambour qu'il porte.
Ainsi qu'il a été indiqué précédemment, les poulies 42 et 44 sont montées à rotation sur le pivot 38 et sont solidaires de la poulie lisse 45. Celle-ci est placée un peu au-dessus de la courroie 43 qui est entraînée par le moteur 16 et passe longitudinalement d'un bout à l'autre du bobinoir pour entraîner toutes les têtes de bobinage. Une poulie folle 54 est montée sur l'extrémité d'un levier 56 et est située du côté de la courroie 43 opposé à la poulie 45, et sensiblement au-dessous de celle-ci. La poulie 54 peut être soulevée par le levier 56 pour appliquer la courroie 43 contre le pourtour de la poulie 45, en vue de l'entraînement de celle-ci. L'extrémité supérieure du levier 56 présente un étrier 57 qui chevauche le support 22 et est articulé à celui-ci par un tourillon 58.
Un levier de mise en marche 80 prolonge la partie antérieure de l'étrier 57, de façon que l'abaissement de ce levier fasse pivoter le levier 56 vers le haut pour appliquer la courroie 43 contre la poulie 45. Un ressort de torsion 96 (fig. 6) entoure le tourillon 58, et une de ses extrémités est accrochée au levier de mise en marche 80 pour le solliciter de bas en haut dans le sens séparant la poulie 45 de la courroie 43.
Un dispositif de verrouillage permet de maintenir le levier de mise en marche 80 dans la position abaissée. Ce dispositif de verrouillage comporte une platine d'encliquetage 98 (fig. 2, 3 et 6), articulée entre ses extrémités sur un tourillon 100 solidaire du bord inférieur du support 22. La partie supérieure de la platine d'encliquetage 98 présente un talon latéral 104 destiné à s'engager sur un épaulement 106 ménagé sur la face postérieure du levier de mise en marche 80. Lorsque ce levier 80 est abaissé pour appliquer la courroie 43 contre la poulie 45 et pour faire démarrer la tête de bobinage, l'épaulement 106 passe sous le talon 104 qui le maintient ainsi dans la position de travail.
Un levier 110 en Y renversé est articulé entre ses extrémités sur la platine d'encliquetage 98 par un tourillon 112, de telle façon qu'un mouvement vers le haut du levier en Y fasse pivoter la platine 98 dans le sens dextrorsum pour dégager le talon 104 de l'épaulement 106. Une tringle 124 partant vers l'avant de l'une des branches descendantes du levier 110 coopère avec le fil à bobiner pour empêcher le pivotement du levier 110.
L'autre branche descendante du levier en Y, 110, est munie d'une butée 128 destinée à coopérer avec un organe tournant en permanence (non représenté) qui la soulève dans le cas d'une rupture du fil, afin de dégager le talon 104 de l'épaulement 106.
Une barre 60 (fig. 4 et 5) est fixée à la face supérieure de l'étrier 57 et porte un sabot de freinage 76 à son extrémité intérieure pour coopérer avec le pourtour de la poulie 45 et arrêter celle-ci lorsque la poulie folle 54 est abaissée pour séparer la courroie 43 de la poulie 45. Le sabot de freinage 76 est fixé à la barre 60 par un dispositif d'accouplement à doigt et rainure, un support 64 étant situé à l'extrémité intérieure de la barre 60. Un ressort 66, logé dans le support 64, sollicite le sabot de freinage 76 dans la direction de la poulie 45.
Mécanisme d'écartement des broches
Chaque tête de bobinage est munie d'un mécanisme pour déplacer la broche portant la bobine en voie de confection, de façon à l'écarter du guide-fil 28 dans une mesure sensiblement égale au grossissement de la bobine.
Pendant la confection d'une bobine de fil, son diamètre n'augmente pas en fonction linéaire du nombre de tous de la bobine, mais suivant une fonction asymptotique. La raison de cette vitesse progressivement décroissante du grossissement est due à la variation de l'angle sous lequel le fil est déposé sur la bobine au fur et à mesure que son diamètre augmente. Le mécanisme de séparation de la broche et du guide-fil est donc agencé pour écarter la broche de bobinage du guide-fil à une vitesse progressivement décroissante, afin de maintenir la distance entre la bobine et le guide-fil dans des limites prédéterminées d'un bout à l'autre du cycle de bobinage. Le mécanisme d'écartement de la broche comporte un secteur denté 140 (fig. 2, 4, 6 et 7) articulé sur le pivot 38, de sorte que le boîtier 36 portant la broche peut se déplacer par rapport à ce secteur.
Un pignon 141 engrène avec le secteur 140, et ce pignon est entraîné en rotation par la broche 34, par l'intermédiaire d'un mécanisme réducteur de vitesse, afin d'écarter le tube 18 du guide-fil 28.
Le mécanisme réducteur de vitesse comporte une vis sans fin 142 (fig. 4) calée sur l'arbre 34 et en prise avec une roue hélicoïdale 144 solidaire en rotation d'un arbre 146. Celui-ci est monté à rotation dans la paroi latérale 37 du boîtier 36, et est prolongé vers l'extérieur. Un plateau-manivelle 148 (fig. 7) est fixé à l'extrémité extérieure de l'arbre 146 et porte un disque 152 dont l'excentrement est réglable, auquel est articulée l'extrémité d'une bielle 154. Une rotation à la main du disque 152 permet de régler le décentrement de l'articulation de la bielle, donc la longueur de la course de celle-ci.
L'autre extrémité de la bielle 154 est articulée à la queue d'un cliquet 156. Celui-ci est articulé sur un levier 158 qui peut pivoter sur un tourillon 160 solidaire de la paroi latérale 37. Une roue à rochet 162 est également montée à rotation sur le tourillon 160, de façon que le cliquet 156 puisse coopérer avec ses dents pour l'entraîner en rotation. Un pignon, non représenté, est coaxialement accouplé à la roue à rochet 162 de façon que la rotation de celle-ci entraîne également sa rotation, et ce pignon engrène avec le pignon 168 d'un train réducteur de vitesse comprenant des pignons 170, 171, 172, 173 et 174. Le pignon
173 tourne sur un tourillon 176 solidaire d'un levier 178 réglable, porté par la paroi latérale 37, ce qui permet d'introduire dans le mécanisme réducteur de vitesse des pignons de diamètres différents.
Le pignon 174 est solidaire d'un arbre 180 monté à rotation dans la paroi latérale 37. Un pignon conique non représenté est calé sur l'arbre 180 et tourne avec lui. Un arbre 181 est monté à rotation dans des bossages 179 de la paroi latérale 37, et peut également coulisser dans ces bossages. Un pignon conique 182 est fixé à l'extrémité intérieure ou extrémité de droite de l'arbre 181 (par rapport à la fig. 7). I1 est normalement maintenu en prise avec le pignon conique de l'arbre 180 par un ressort hélicoïdal 183. Une bague 184 est fixée à l'extrémité opposée de l'arbre 181 dans un but qui sera décrit plus loin. Un pignon 186 est solidaire de l'arbre 181 à proximité de la bague 184 et engrène avec un pignon 188 monté sur un tourillon 190.
Le pignon 141 qui engrène avec le secteur denté 140 est également monté à rotation sur le tourillon 190 et il est solidaire en rotation du pignon 188 qui l'entraîne. On voit donc que la broche 34 fait tourner le pignon 141, par l'intermédiaire du mécanisme réducteur qui vient d'être décrit, à une vitesse qui est une fraction prédéterminée de sa propre vitesse. On voit également que, pendant sa rotation, le pignon 141 roule le long du secteur denté 140 pour écarter le boîtier 36 et la broche 34 du mécanisme de distribution 20 du fil.
Ainsi qu'on le voit bien sur la fig. 6, le secteur denté 140 se présente sous la forme générale d'un L. L'extrémité inférieure d'une branche de cet L tourne sur le pivot 38 au centre de la denture 192 qui est taillée dans l'autre branche. Le secteur denté 140 peut donc osciller autour du pivot 38 par rapport au boîtier 36 et au mécanisme de distribution 20 du fil, et l'amplitude de son oscillation est limitée par une fente 193 coopérant avec un doigt 194 fixé au support 22. Une came 195, représentée séparément sur les fig. 10 et 11, tourne sur un tourillon 196 solidaire du secteur 140 et qui est situé de façon que la rampe de la came soit située à gauche. Une bielle 197 est articulée par une dè ses extrémités à la came 195, tandis que l'autre extrémité est articulée à un support 198 solidaire du boîtier 36.
La bielle 197 empêche la came 195 de tourner indépendamment du secteur denté 140, mais fait tourner cette came par rapport au secteur dans un but qui sera indiqué plus loin, lorsque le boîtier 36 est déplacé par rapport au secteur. La rampe périphérique de la came 195 coopère avec un rouleau 199 monté sur un pivot 200, qui est à son tour monté à rotation dans le support 22.
On voit donc que le secteur denté 140 est maintenu contre un mouvement dans le sens sinistrorsum par le rouleau 199 et la came 195 pour permettre au boîtier 36 de tourner dans le sens dextrorsum sous l'action du pignon 141.
Lorsque le boîtier 36 se déplace par rapport au secteur denté 140, la bielle 197 fait tourner la came 195 par rapport à ce secteur. La came 195 peut être profilée de façon que sa rotation dans le sens sinistrorsum déplace le secteur 140 dans le sens dextrorsum. Elle peut également être profilée pour permettre au secteur de se déplacer dans le sens sinistrorsum. Ceci revient à dire que la came 195 peut être profilée (fig. 10) de façon qu'au début du cycle de bobinage (position que montre la fig. 6), son point le plus bas soit à proximité du rouleau 199, de sorte que, lorsque la came tourne dans le sens sinistrorsum pendant le cycle de bobinage, elle déplace le secteur 140 dans le sens dextrorsum.
Le déplacement total du boîtier 36 est alors égal à la distance de déplacement du pignon 141 le long de la denture 192 du secteur, plus la distance de déplacement du secteur par la came 195.
Par ailleurs, si le point le plus haut de la came (came 195a, fig. 11) est à proximité du rouleau 199 au début du cycle de bobinage, la distance dont se déplace le boîtier 36 est égale à la distance de déplacement du pignon 141 le long de la denture 192 moins la distance de déplacement du secteur 140 dans le sens sinistrorsum. Le support 198 présente une rangée de trous espacés 201 pouvant respectivement recevoir l'extrémité de la bielle 197 pour faire tourner la came 195 plus ou moins en fonction du fil qui doit être bobiné.
Le sens dans lequel la. came 195 déplace le secteur 140, dextrorsum ou sinistrorsum, dépend de la vitesse du pignon 141 par rapport à la vitesse de la broche 34. Si le pignon 141 tourne à une vitesse qui écarte la broche 34 du guide-fil 28 à la vitesse de croissance de la bobine au début du cycle de bobinage, il est nécessaire d'utiliser la came 195a que montre la fig. 11. Cette came est profilée pour permettre au secteur 140 de pivoter dans le sens sinistrorsum, afin de retrancher ce mouvement de celui du boîtier 36, étant donné que la bobine de fil grossit à une vitesse décroissante au fur et à mesure que le bobinage progresse.
D'autre part, si le pignon 141 tourne à une vitesse déplaçant le boîtier 36 par rapport au secteur 140 à une vitesse égale à la vitesse de grossissement de la bobine vers la fin du cycle de bobinage. il est nécessaire d'utiliser la came 195 que montre la fig. 10, cette came étant profilée de façon à déplacer le secteur dans le sens dextrorsum afin d'ajouter son mouvement à celui du boîtier 36. Bien entendu, quelle que soit la came utilisée, son pourtour doit être tel que le tube 18 de la bobine et le guide-fil 28 soient écartés à une vitesse décroissante au fur et à mesure que le cycle de bobinage progresse.
Sur le pivot 200 est montée une poulie 202 (fig. 8) qui est entraînée par une courroie de transmission 203 à partir d'un arbe 204. Cet arbre 204 s'étend le long du bobinoir et il est entraîné en rotation par la courroie 43 et un réducteur de vitesse 205 monté à une extrémité de la machine. Le rouleau 199 est monté avec un certain excentrement sur le pivot 200, de sorte que la rotation de ce pivot, produite par la poulie 202. fait osciller le secteur denté 140 et le boîtier 36 par l'intermédiaire du rouleau d'une quantité égale à l'excentrement du rouleau. Par suite de l'oscil- lation du boîtier 36, la surface périphérique de la bobine de fil en voie de confection se rapproche et s'écarte du guide-fil 28 de la manière indiquée en pointillés et en trait plein sur la fig. 9.
Il résulte de ce mouvement de va-et-vient t de la bobine par rapport au guide- fil que les coudes du fil bobiné sont légèrement déplacés vers l'intérieur à partir des extrémités de la bobine lorsque celle-ci s'éloigne du guide-fil. La distance de déplacement des coudes est fonction du nombre de spires de fil dans chaque couche, et de la distance entre le guide-fil 28 et la surface périphérique de la bobine en voie de confection. Ceci revient à dire que, pour un espacement donné entre le guide-fil 28 et la bobine, le déplacement des coudes augmente au fur et à mesure que le nombre de spires d'une couche diminue. De même, pour un nombre donné de spires, le déplacement augmente lorsque la distance entre le guide-fil 28 et la bobine augmente.
De préférence, on fait déplacer les coudes vers l'intérieur d'une distance d'une à trois fois la grosseur du fil bobiné. Ce déplacement peut être généralement obtenu si on fait osciller la bobine de façon qu'elle s'éloigne et se rapproche du guide-fil 28 d'une distance de 0,8 à 3,0 mm. Toufefois, on comprend qu'il peut être nécessaire d'augmenter ou de réduire un peu ces limites selon la grosseur du fil bobiné et selon le nombre de spires à prévoir dans chaque couche.
Le léger déplacement des coudes du fil, obtenu par le rapprochement et l'éloignement de la bobine par rapport au guide-fil 28, permet une inversion plus progressive du mouvement du guide-fil 28, étant donné que les coudes ne sont pas superposés et n'entraînent donc pas une accumulation excessive de fil à chaque extrémité de la bobine. I1 est évident pour un technicien qu'une came de distribution qui peut fournir une certaine décélération, un certain arrêt et une certaine accélération à chaque extrémité de la course, peut fonctionner à une vitesse beaucoup plus grande qu'une came de distribution qui doit arreter et inverser son galet et le guide-fil d'une manière pratiquement instantanée.
Une came 206 est fixée à la face supérieure de l'étrier 57 dans une position telle qu'elle vienne en contact avec le bord gauche du secteur denté 140 lorsque le levier de mise en marche 80 se soulève pour arrêter le fonctionnement de la tête de bobinage. Lorsque ce levier 80 continue à se soulever, la came 206 fait pivoter le secteur denté 140, le boîtier 36 et la bobine qu'il porte, pour l'écarter du mécanisme de distribution 20 du fil et du guide-fil 28, afin de ménager un intervalle entre le pourtour de la bobine et le guide-fil permettant la levée de la bobine. Inversement, l'abaissement du levier de mise en marche 80, qui amorce le fonctionnement de la tête de bobinage, permet au secteur denté 140 et au boîtier 36 de pivoter dans le sens sinistrorsum pour amener la came 195 en contact avec le rouleau 199.
Des moyens sont prévus pour assurer le débrayage entre le pignon 141 et la broche 34 afin de permettre au boîtier 36 de revenir à sa position de départ par rapport au secteur 140. Un levier 207 est articulé sur la paroi antérieure 33 au-dessus de la broche 34.
Lorsqu'il est poussé vers l'arrière, il intervient pour dégager le tube 18 support de bobine de la broche. Lorsqu'il est ramené vers l'avant, il coince un nouveau tube sur la broche, cet agencement étant bien connu. Un doigt incurvé 208 est articulé entre ses extrémités dans la partie supérieure du boîtier 36. Son extrémité de droite (sur les fig. 2 et 6) passe dans une ouverture de la paroi 37 et s'engage entre la bague 184 et le pignon 186 que porte l'arbre coulissant 181. Une broche 209 (fig. 7) coulisse dans la partie supérieure du boîtier 36, et son extrémité intérieure est en contact avec l'extrémité de gauche du doigt 208. L'autre extrémité de la broche 209 fait saillie sur la face extérieure de la paroi antérieure 33 et peut coopérer avec le levier 207 lorsqu'on fait pivoter celui-ci vers l'avant, et elle est alors repoussée vers l'arrière pour faire pivoter le doigt 208.
Par ce mouvement de pivotement, l'extrémité de droite du doigt 208 vient en prise avec la bague 184 et fait glisser l'arbre 181 vers la gauche (sur la fig. 7), pour dégager le pignon conique 182 du pignon conique entraîneur. Un verrou à ressort 211 s'engage derrière la bague 184 pour maintenir le pignon 182 dans cette position de libération. Lorsque le pignon 182 est dégagé du pignon entraîneur de la manière qui vient d'être décrite, le pignon 141, la roue dentée 188, le pignon 186 et l'arbre 181 peuvent tourner librement pour permettre au boîtier 36 de revenir à sa position de départ par rapport au secteur denté 140. Une butée 210 (fig. 6) est fixée au secteur 140 et peut coopérer avec une butée du boîtier 36 pour amener ce boîtier 36 et le secteur 140 dans des positions relatives déterminées.
Le verrou 211 porte à l'arrière une languette 212 (fig. 4) placée de façon à venir en contact avec une partie du support 22 lorsque le levier de mise en marche 80 est abaissé pour amener la broche de bobinage et le mécanisme de distribution à leurs positions de travail respectives, et faire fonctionner la tête de bobinage. Au moment du contact entre la languette 212 et le support 22, le verrou 211 pivote pour se dégager de la bague 184, de sorte que le ressort hélicoïdal 183 rappelle l'arbre 181 vers la droite pour remettre le pignon conique 182 en prise avec son pignon conique entraîneur.
Fonctionnement
A la fin du cycle de bobinage, le talon de verrouillage 104 est dégage de l'épaulement 106, ce qui permet à la poignée 80 de pivoter vers le haut. Ce soulèvement du levier 80 fait descendre la poulie folle 54 pour écarter la courroie 43 de la poulie 45, tandis que le sabot de freinage 76 est appliqué contre la périphérie de cette poulie et arrête le fonctionnement de la tête de bobinage. En même temps, la came 206 vient au contact du bord du secteur denté 140 et fait pivoter celui-ci sante, ce mouvement du secteur s'ajoutant à celui du boîtier 36 et de la broche 34. La came 195 peut être également profilée pour permettre au secteur 140 de pivoter dans le sens sinistrorsum à une vitesse décroissante (fig. 11). Dans ce cas, le mouvement du secteur 140 se retranche du mouvement du boîtier 36 et de la broche 34.
La forme de la came 195, profilée pour l'addition selon la fig. 10, ou pour la soustraction selon la fig. 11, est déterminée par la vitesse à laquelle le pignon 141 déplace le boîtier 36 et la broche 34 par rapport au secteur denté 140. Si le mouvement produit par le pignon 141 est égal à la vitesse à laquelle le fil est déposé sur la bobine vers la fin du cycle de bobinage, on utilise une came d'addition du type représenté sur la fig. 10, de sorte que le mouvement d'écartement de la broche 34, par rapport au guide-fil 28, sera égal à la vitesse selon laquelle le fil est déposé au début du cycle de bobinage.
D'autre part, si le pignon 141 déplace le boîtier 36 et la broche 34 par rapport au secteur 140 à une vitesse égale à celle du dépôt du fil au début du cycle de bobinage, on utilisera une came de soustraction du type représenté à la fig. 11, de sorte que la broche 34 s'écartera du guide-fil 28 à la fin du cycle de bobinage à une vitesse égale à celle du dépôt du fil sur la bobine.
Le pivot 200 est entraîné d'une manière continue en rotation par la courroie 43 agissant par l'intermédiaire du réducteur de vitesse 205, de l'arbre 204, de la courroie 203 et de la poulie 202. La rotation du pivot 200 produit une rotation excentrée du rouleau 19c), et celui-ci fait osciller le secteur denté 140 pour rapprocher et éloigner la broche 34, et la bobine en voie de confection qu'elle porte, du guide-fil 28. La croissance et la décroissance alternatives de l'intervalle entre le guidefil 28 et la bobine en voie de confection font que les couches de fil déposées sur la bobine se raccourcissent lorsque l'intervalle augmente, et s'allongent lorsque cet intervalle diminue, ce qui éloigne également longitudinalement les coudes du fil les uns par rapport aux autres sur la bobine.
REVENDICATIONS :
I. Procédé pour la confection d'une bobine de fil, caractérisé en ce qu'on fait tourner un tube afin d'y bobiner un fil, on déplace en va-et-vient le fil suivant un trajet longitudinal prédéterminé du tube pour déposer ce fil sur lui en spires hélicoïdales espacées en vue d'y former une bobine, on écarte l'axe du tube et le point de guidage en va-et-vient du fil, et on diminue d'une façon générale le taux d'écartement entre eux pendant tout le cycle de bobinage.