Navette à broche fige. La présente invention est relative à une construction spéciale de navette à broche fixe, doit l'emploi présente des avantages positifs dans le tissage, remédiant à beaucoup des multiples inconvénients que présentent les navettes communes à broche mobile. Dans ces dernières, la broche est soutenue par une goupille en fer autour de laquelle elle tourne lorsqu'on l'élève pour y placer le fuseau ou canette à trame, ou qu'on l'abaisse ensuite pour la faire reprendre sa position dans la navette.
Ce mouvement étant très fréquent, fait que l'usure se manifeste, plus ou moins rapidement, soit à la base prismatique de la broche, soit dans la goupille qui sert de pivot à cette dernière, donnant lieu non seulement à ce que la broche exécute des mouvements irréguliers par suite du désajustement, mais encore à ce que ladite broche se lève.
L'inconvénient résultant du mouvement indu de la broche par raison de sort désajuste- meut se traduit pendant le tissage par de fréquentes ruptures de la trame, ce qui équi vaut à des interruptions dans la marche du métier et, par conséquent, à une perte dans la production; et si la, broche se soulève, pendant le fonctionnement de la navette, il en résulte la rupture des fils -de la chaîne contre lesquels elle vient à se heurter. Cet accident peut atteindre des proportions rela tivement grandes, et cela est d'autant plus déplorable que, sans compter que le métier reste inactif, l'ouvrier tisserand perd de ce fait, sans aucun profit, une grande partie de temps de sa journée de travail.
Pour éviter autant que possible que ces inconvénients se produisent, il est d'usage, de la part du personnel, -d'examiner fré quemment les navettes, et lorsqu'on s'aperçoit que la base prismatique des brochés, c'est-à- dire la partie où s'appuie le ressort à lame qui les maintient dans la position horizontale, ou bien que la goupille, c'est-à-dire, le pivot de la broche, présentent de l'usure, on change la pièce détériorée; opération qui finit par rendre les navettes hors d'usage quand cha cune d'elles a dû la subir plusieurs fois, ou bien qui, si elle n'est pas exécutée avec soin et habileté, cause dans de nombreux cas leur rupture déjà à la première fois où l'on essaie d'en effectuer le remplacement.
Pour diminuer la fréquence de l'usure de la goupille, il est d'usage général de la graisser de temps à autre avec de l'huile, mais l'avantage que cette pratique procure d'un côté, représente un défaut d'un autre côté, car lorsque la navette passe ensuite entre la foule elle graisse parfois, avec l'huile qui se perd, les fils de la chaîne, et il en résulte que le tissu est taché, défaut qui, s'il est vrai que dans certaines sortes de tissus n'a pas une grande importance, par contre dans d'autres occasionne un grand préjudice.
D'autre part, il se produit parfois la rup ture du ressort à larve par suite de la trempe défectueuse de l'acier, ou celle de la goupille (lui assujettit ledit ressort. Dans ces cas, la broche de la navette, se trouvant libre de la pression qui la maintient cri position horizon tale, se redresse, et, pour si peu que la pointe de la canette ou fuseau laisse dépasser la tête à la surface de la navette, elle bute contre les fils de la chaîne et occasionne par conséquent la rupture d'une grande partie de ces derniers. Il eu arrive de môme quand, le ressort à lame étant un peu lâche, la navette reçoit Lui coup trop fort du dispositif de lait cement.
Enfin, la goupille servant de pivot à la broche se déplace parfois de sa position, et l'une de ses extrémités, dépassant sui- l'titi des côtés de la navette, raye le peigne dans les va-et-vient que celle-ci effectue â travers la foule, jusqu'au point de le mettre hors d'usage.
Tous les inconvénients énumérés ci-dessus sont complètement évités avec la navette à broche fixe qui fait l'objet de l'invention. Dans cette navette, la broche se fixe dans une pièce de support solidarisée avec le corps de la navette, par enfoncement de l'une de ses extrémités dans une forure -de section exactement correspondante de cette pièce de support dans laquelle elle est longitudinalement retenue par un dispositif d'enclenchement.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'objet de l'invention.
La fig. 1 en est une vue en perspective, le fuseau étant représenté monté sur la broche; la fig. 2 est une coupe horizontale, le fuseau ayant été retiré; la fig.3 est une vue de l'arrière de la pièce de support avec une partie du dispositif d'enclenchement, sans la broche, et la fig. 4 représente la broche vue de côté.
La pièce de support 1 est percée d'un trou 2 qui la traverse de l'avant à l'arrière. Dans cette dernière partie, elle comporte, de chaque côté, une rainure angulaire 3 qui sert de guide à la pièce coulissante d'enclenche ment 5, laquelle porte en sou centre une ouverture ou fenêtre 6, curviligne à sa partie inférieure, et rectiligne, formant deux angles, à sa partie supérieure; eu outre, ladite pièce d'enclenchement 5 est percée, à son extrémité supérieure, d'un petit orifice 7 dans lequel pénètre la queue 9 du levier de déclenchement 8, qui se trouve placé sur le support 1, lequel présente à cet effet, de chaque côté, une saillie 4 servant de point d'appui à la gou pille 10 sur laquelle est pivoté le levier de déclenchement 8.
Sous ce levier 8, du côté opposé à celui de la queue 9, est placé un ressort 11, soutenu par ladite goupille 10 et s'appuyant par une extrémité sur le levier 8 et par l'autre sur le support 1, lequel ressort 11 maintient le levier de déclenchement 8 en position d'enclenchement.
La broche 13 (fi,,-. 4) est, dans la partie qui forme poinçon, c'est-à-dire dans celle où l'on place la canette orr fuseau de trame 1-l, (le la même forme que les broches communes, le ressort 16 pouvant être fixe aux deux extrémités ou à l'une seule, mais la base ou tige 17 de la broche 13 est cylindrique, son extrémité 18 terminale étant conique. .A la partie supérieure de la tige 17 et tout près de l'extrémité conique 18 se trouve un cran 19.
Tout étant ainsi, il arrive que lorsqu'on introduit la tige 17 de la broche 13 dans le trou 2 du support 1, dans lequel elle s'ajuste exactement, l'extrémité conique 18 de la tige 17 s'introduit également dans la fenêtre 6 de la pièce d'enclenchement 5, à laquelle elle imprime un mouvement de montée au fur et à mesure qu'elle avance, mouvement de montée qui est communiqué en même temps<B>ii,</B> la queue 9 et oblige le levier de déclenchement 8 à tourner autour de la goupille 10;
de cette façon, le mouvement de montée qu'é prouve le levier 8 dans sa partie formée par la queue 9 se transforme en mouvement de descente de l'autre côté du levier, le ressort 11 restant par conséquent comprimé; mais aussi tôt que le cran 19 de la tige 17 se présente au-dessous de la ligne droite de la fenêtre 6 de la pièce d'enclenchement 5, celle-ci se trouvant privée de son point d'appui, s'in troduit dans le cran, mouvement qui est facilité en même temps par la poussée com muniquée par le levier 8, lorsque le ressort 11 se trouve délivré de la pression momen tanée qu'il recevait auparavant. De cette manière, la broche 13 est reliée au support 1. Pour faciliter l'opération après chaque nouveau garnissage, la broche présente un collet 20.
Pour enlever la broche 13 du support 1, il suffit de pousser par titi doigt l'extrémité libre du levier de déclenchement 8, laquelle, à .cet effet, présente titre forme de cuvette, et comme le mouvement de descente qu'il reçoit se transforme en mouvement de montée à soir autre extrémité, c'est-à-dire celui de la queue 9, alors la pièce d'enclenchement 5 est attirée vers le haut, se dégageant du cran 19 de la. tige 17 de la broche 13, et cette dernière peut alors être aisément retirée.
Le support 1 est fixé à l'intérieur de la navette au moyen de deux goupilles pénétrant par des trous 12 qui traversent le support de part en part.
Pour rendre plus solide l'accouplement entre le fuseau 14 et la broche 13, et main tenir le premier dans sa position normale, on a prévu tin levier coudé 21, 22, 23 pivoté en 22. Un des bras 21 de ce levier est configuré en crochet et l'autre bras est très petit et est ménagé pour prendre appui contre le collet 20 de la broche 13. Le fuseau 14 se place sur la broche 13 lorsque celle-ci se trouve séparée du support 1, et, lorsque l'en semble est monté sur ce support, le crochet 21 emprisonne le fuseau par la bague 15, cet emprisonnement étant maintenu pendant que la broche 12 est accouplée avec son support, puisque le levier 21, 22, 23 rie peut avoir aucune sorte de mouvement, cela étant em pêché par le collet 20 contre lequel prend appui le bras 23 dudit levier 21, 22, 23.
Naturellement, dès que la broche 13 est sé parée du support, cet emprisonnement cesse. Si une canette était employée au lieu d'uri fuseau, on pourrait ménager un dispositif de retenue comme expliqué sur chaque extrémité.
Les avantages qui découlent de l'emploi de la navette décrite ci-dessus à broche fixe sont les suivants: 10 La broche et le support 1 ne réclament pas, à l'intérieur de la navette, tin espace aussi grand que les broches mobiles com munes, de sorte qu'il reste, entre la pointe de la broche et l'oeillet de sortie du fil de trame, une distance considérablement sapé- rieure, ce qui permet:
a) que le fil de trame se déroule plus aisément des fuseaux ou des canettes, per mettant par conséquent de les épuiser jusqu'au dernier mètre, ce qui n'a- pas lieu lorsqu'on emploie les navettes à broche mobile, car lé fil de trame se rompant facilement et quel quefois souvent, quand le fuseau ou la canette est près d'être épuisé, le tisserand ne prend pas la peine d'enfiler à nouveau la navette pour épuiser la trame qui reste, il enlève celle-ci à la main et la jette comme déchet, après avoir remplacé le fuseau ou canette par un autre plein; b) que les navettes peuvent être construites dans ladite partie intérieure d'une plus grande épaisseur de bois, ce qui contribue à ]es rendre plus résistantes et plus durables.
21) La broche et le support 1 n'éprouvent aucune usure, l'une et l'autre pouvant être utilisés indéfiniment, en les appliquant d'une navette à une autre à mesure que l'usure du bois rend les navettes inutilisables. Cette utilisation indéfinie des broches et de leurs supports signifie une économie a) de broches, ces dernières devant géné ralement être remplacées par suite de l'usure de lotir base prismatique; U) de ressorts plats, ces derniers se brisant a, cause de défauts dans la trempe de l'acier; c) de navettes, celles-ci se cassant lors qu'on essaye de remplacer les broches ou les ressorts détériorés.
a La broche reliée au support 1 ne peut varier d'aucune façon de sa position horizon tale, ce qui fait qüe l'on évite d'une façon complète cr) les ruptures de chaîne qui se produisent avec la navette commune, à, cause de redres sement de la broche; b) les ruptures de trame qui se produisent avec la navette commune, par suite des oscillations qu'éprouve la broche quand elle est un peu usée.
-1 Comme il ne s'y trouve aucune gou pille ou autre pièce servant de pivot é, la broche, vu que cette dernière est fixe, on évite le graissage et le danger: a) de former des taches dans le tissu, celles-ci se produisant lorsque la navette au cours de sou passage à travers la foule graisse les fils (le la chaîne avec l'huile qui jaillit quelquefois de ladite navette;
G) de détruire les navettes, ces dernières se brisant parfois, lorsque dans celles du système ordinaire on doit remplacer les gou pilles ou pivots trop usés des broches c) de détériorer les peignes, ces derniers étant rayés par les navettes ordinaires au cours de leurs va-et-vient à, travers la foule, quand par suite du glissement de la goupille ou pivot ce dernier laisse trop dépasser sa tête sur l'un des côtés de la navette.
Tous les avantages énumérés jusqu'ici, découlant de l'emploi de la navette à broche fixe décrite, peuvent se résumer dans les conclusions suivantes: meilleure utilisation de la matière textile, économie d'accessoires de tissage, augmentation de production et une plus grande perfection dans le produit fabriqué.