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"PERFECTIONNEMENTS AUX MACHINES UTILISEES POUR DEMELER, REDRES- SER, PARALLELISER ET EPURER LES FIBRES TEXTILES.
L'invention concerne les machines utilisées pour errectuer le démêlage des mèches de fibres textiles, le redressage des filaments, leur parallélisation et leur épuration..
On sait que ces opérations sont, en pratique, réalisées par des cardages, mais il est reconnu que le cardage répété présente l'inconvénient d'arracher, fatiguer et rompre beaucoup de fibres, d'en retourner et replier un grand nombre à chaque "point cardant", ainsi que d'en laisser rouler une certaine quantité (boutons) ; tout cela se traduisant par un pourcentage
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élevé de blousses et déchets et une dépréciation de la matière travaillée.
Le but de l'invention,- qui vise plus particulièrement les fibres d'une certaine longueur telles que la laine, les poils divers, la soie, la schappe, le lin, le chanvre, le jute, la ramie, etc.. est de remédier à ces inconvénients en supprimant, ou tout au moins en réduisant le plus possible, les multiples points cardants des machines à carder classiques actuellement en usage, dans lesquelles les inconvénients en question se révèlent notamment pour les fibres de grande longueur.
Dans ce but, l'invention a pour objet des perfectionnements consistant à convertir dès son entrée, ou avant son entrée, dans la machine, le matelas alimentaire emmêlé en un voile mince composé de fibres parallélisées et fortement peignées, en soumettant, à cet effet, le dit matelas à un ou plusieurs démêlages peignages à grande répétition d'action.
Pour la mise en pratique de l'invention on prévoit, en vue de la réalisation du démêlage-peignage d'entrée, un ou plusieurs dispositifs placés à la suite des cylindres alimentaires, et consistant chacun en un certain nombre de barrettes porteaiguilles , ou peignes, animées d'un mouvement très rapide de translation circulaire ou rectiligne dans lequel les barrettes restent constamment parallèles à elles-mêmes, ou sensiblement et sont disposées de façon à pénétrer dans la matière textile et à en sortir, de préférence perpendiculairement, ou sous un angle voisin de l'angle droit.
Outre le démêlage, le peignage et la parallélisation des fibres, le battage rapide des barrettes dans le matelas textile fait tomber un grand nombre d'impuretés, ce qui facilite encore davantage l'épuration ultérieure.
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Pour un tel mode de travail, on réalise des avantages importants, qui sont notamment : a) Une moindre fatigue des fibres, mois de ruptures, d'où moins de déchets et une amélioration de la valeur du produit: b) Une épuration plus complète, grâce à l'extraction rendue plus facile des corps étrangers. o) Une augmentation de la production par rapport aux cardes usuelles non munies des perfectionnements selon l'invention. d) Une simplification du travail et la possibilité de réaliser des machines et assortissements de machines d'un prix de revient moins élevé, d'un entretien moins coûteux et absorbant une plus faible puissance.
Etant donné que l'invention permettant de supprimer, ou tout au moins réduire dans de fortes proportions, les points cardants, on pourra, soit utiliser des cardes simples au lieu de cardes doubles, soit ne rien changer aux nombres et dispositions des organes existants, mais modifier leurs approchements et réglages pour qu'ils cardent le moins possible; et cela grâce au démêlage peignage préalable, simple ou répété, prévu à l'entrée de la machine.
Afin de mieux faire comprendre l'invention et à titre d'exemples de réalisation nullement limitatifs, des formes d'exé" cution en sont ci"après décrites et schématiquement représentées aux dessins auxquels on se référera.
Dans ces dessins :
Figure 1 représente une carde habituelle, transformée conformément à l'invention, et destinée à travailler de la laine lavée, en vrac, non démêlée, chargée de chardons, graines, gratterons, pailles, boutons, etc..
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Figures 2 et 3 sont des vues, respectivement de face et en bout,montrant une réalisation d'un mécanisme de commande pour les barrettes ou peignes à mouvement rapide effectuant le démê- lage - peignage d'entrée à action répétée.
Fig. 4 est une vue similaire à la Figure 2, montrant une première variante du dit mécanisme.
Fig. 5 et 6 sont des vues similaires aux Fig. 2 et 3 respectivement, en montrant une seconde variante.
Fig. 7 et 8 sont des vues, respectivement de face et en bout,montrant un dispositif pouvant également être utilisé pour la mise en pratique de l'invention et donnant aux barrettes un mouvement de translation rectiligne; et
Fig. 9,10 et 11 sont des vues fragmentaires représentant des variantes de réalisation du peignage-démêlage d'entrée.
En ce qui concerne la carde représentée en Fig. 1, elle comporte, comme à l'ordinaire, un tablier d'alimentation 1 amenant la matière à travailler 2 sous la forme d'un matelas emmêlé et chargé d'impuretés, des cylindres alimentaires 3 garnis d'aiguilles, un rouleau échardonneur ou rouletabosse 4 recouvert, par exemple, d'une fine garniture rigide en dents de scie dans les intervalles de laquelle pénètrent les fibres tandis que les chardons et autres impuretés restent à la périphérie et sont rejetés dans un auget 5 par un rouleau chasseur 6 à palettes, qui tourne rapidement ; est le grand tambour ani- mé d'une vitesse de rotation assez rapide et de relativement grandes dimensions pour que les fibres soient réparties sur une grande surface et que le voile, à la sortie, soit bien régulier;
8 est le communicatour déchargeant l'échardonneur 4 et transmet" tant les fibres au grand tambour ; est le volant par lequel les fibres sont sorties des aiguilles du tambour 7 pour venir se fixer sur le peigneur 10 d'où elles sont détachées en voile
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par le peigne-battant 11 pour être condensées ensuite en rubans et former, par exemple, des bobines ou matelas comme cela est bien connu.
Conformément à l'invention, on dispose, immédiatement à la suite des cylindres alimentaires 3, un dispositif de démêlage peignage à mouvement très rapide constitué, dans l'exemple représenté, par un certain nombre de barrettes porte-aiguilles, ou peignes 12 animés d'un mouvement de translation très rapide suivant un cercle a. Les cylindres 3 étant garnis de fortes aiguilles de façon à bien retenir les fibres, et tournant très lentement, tandis que les barrettes 12 sont animées d'une vitesse très rapide, il en résulte que le matelas 2 de fibres emmêlées se trouve converti en un voile mince 2' de fibres parallélisées et déjà fortement peignées.
Les aiguilles 30 des barrettes 12 restant toujours parallèles à elles-mêmes pénètrent perpendiculairement dans la matière et en sortent de même et se déchargent complètement sur un rouleau-brosse 13 des fibres qu'elles ont reçues des cylindres alimentaires 3.
Le rouleau-brosse 13 développe un peu plus que les barrettes 12, ce qui produit un étirage, ainsi qu'un nouveau démêlage-peignage des fibres, notamment des queues libérées par les cylindres alimentaires.
Le rouletabosse 4 reçoit donc du rouleau-brosse 13 un voile mince composé de fibres parallélisées et fortement peignées, tandis que, dans les cardes usuelles, il est alimenté obligatoirement avec des mèches, touffes, ou faisceaux, de fibres sommairement et insuffisamment démêlés par l'avant-train (sous peine de carder et diviser les impuretés végétales en même temps que la laine et rendre leur extraction pratiquement impossible). On conçoit donc que l'épuration est, grâce à l'invention, grandement facilitée, donc plus complète, et cela
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d'autant plus que le battage rapide des barrettes 12 dans le voile 2' fait tomber beaucoup d'impuretés.
Grâce au démêlage-peignage rapide et à action répétée effectué à l'entrée par les barrettes 12, on peut, comme montré en Figure 1, supprimer tous les points cardants usuels, à l'exception seulement de celui formé entre le grand tambour 7 et le peigneur 10 qui est nécessaire pour recueillir la matière et la sortir en un voile bien régulier.
Dans certains bas! toutefois, notamment lorsqu'on travaille des matières très emmêlées et feutrées, ou bien certains déchets de fils remélangés, on serait amené, si l'on voulait supprimer tous les points cardants, à accentuer le démêlagepeignage en ralentissant l'alimentation par les cylindres 3, ce qui pourrait réduire considérablement la production de la machine.
Il peut être avantageux, en pareils cas, de laisser subsister quelques paires de travailleur 14 et débourreur 15.
Le mouvement des barrettes 12 à grande vitesse, réalisant un démêlage-peignage à grande répétition d'action, peut être obtenu de différentes manières.
On peut, notamment, utiliser la commande décrite dans le brevet français déposé par la Société co-demanderesse le 30 juin 1933, pour : "Dispositif à différentiel pour la commande des barrettes porte-aiguilles des peigneuses et gills", ce dispositif étant caractérisé par "l'application nouvelle à la dite "commande d'un mécanisme différentiel en vue de donner aux orga- "nes porte-aiguilles, par un moyen mécanique simple et robuste, "une vitesse pratiquement illimitée et de maintenir parallèle à "elle-même la direction des aiguilles pendant le travail des "matières fibreuses .
On peut également, principalement lorsque le diamètre de travail des barrettes 12 devient très petit, comme c'est le
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cas lorsque l'on traite des laines courtes, utiliser, en raison du manque de place, un dispositif du genre représenté en Fig.2 et 3. Dans ce dispositif, les barrettes 12 sont entraînées à chaque extrémité par un plateau 16 calé sur un arbre rotatif 17, l'extrémité de chacune des barrettes, qui traversent librement le plateau 16, comportant une manivelle 18 dont le maneton 19 traverse, librement, un anneau 20 , excentré par rapport au plateau 16, et guidé, par exemple, par des galets 21 réglables, dont les axes sont montés sur des supports fixes 22.
Une première variante (Fig. 4) de ce dispositif consiste à remplacer l'anneau excentré 20 par un plateau 23, excentré par rapport au plateau 16, et que traversent librement les extrémités des manetons 19. Le plateau 23 tourne fou sur un tourillon fixe 24, monté dans le support principal 25, et sur l'extrémité duquel est fixé un palier 26 soutenant l'arbre principal 17. Le mouvement de rotation peut être transmis, par câbles ou courroies, soit au plateau 16 porte"barrettes, soit au plateau excentré 23 guide-manetons.
Une seconde variante (Fig. 5 et 6) consiste à munir les extrémités des barrettes 12 traversant le plateau porte-barrettes 16, de manivelles-équerres 18, 18' dont les manetons 19 et 19' sont guidés respectivement dans les rainu res circulaires 27 et 27' pratiquées dans un support fixe 28, décalées l'une par rapport à l'autre, et excentrées par rapport au plateau 16.
Pour les matières à fibres très longues, telles que certaines laines, les poils de chèvre, le chanvre, le jute etc..,.on peut avoir intérêt à, animer les barrettes 12 d'un mouvement de translation rectiligne en les montant sur une chaîne 29 à pignons 31, leur maintien parallèlement à elles-mêmes étant assuré, par exemple, on leur faisant compor-
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ter des équerres 18 et en faisant engager les manetons 19 de ces dernières dans une chaîne 32 à pignons 33, la chaîne 32 étant disposée parallèlement à la chaîne 29, mais à un niveau diff érent (Fig. 7 et 8).
Il va de soi que le démêlage-peignage d'entrée peut, suivant la nature et la longueur des fibres traitées, subir de nombreuses variantes dans sa mise en pratique.
Pour les matières à fibres longues et difficiles à travailler, on peut, comme montré en Figure 9, disposer plusieurs groupes 16, 16' de barrettes 12 à mouvement de translation circulaire avec étirage approprié et réglable entre les groupes successifs 16 et 16', le rouleau-brosse 13 de la Figure 1 étant alors remplacé par un rouleau 34 garni d'aiguilles.
Pour certaines matières comme les laines courtes et frisées, on ajoute (Fig. 10) un rouleau de dégagement 35 facilitant l'étirage du rouleau-brosse 13, en ce sens que le rouleau 35 force les fibres bas faire prendre par la brosse étireuse 13 et évite ainsi les amas de matières, ou bouchons, passant par paquets.
En outre, dans le cas visé des laines courtes, on peut avoir intérêt, afin de réduire la distance entre les cylindres alimentaires 3 et la brosse étireuse-délivreuse 13, de façon à éviter des trous dans le voile, incliner quelque peu les aiguil- les comme montré en Fig. 10. Ce résultat peut être atteint, par exemple, en donnant aux rainures-guides 27 et 27' de la Fig. 6 une forme ovale appropriée, ou bien en prévoyant des en- grenages excentrés dans le mécanisme différentiel du dispositif de commande des barrettes faisant l'objet de la demande de brevet sus-mentionnée.
Enfin, pour obtenir un démêlage très intense, sans avoir à augmenter la vitesse des barrettes ni leur étirage par
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rapport aux cylindres alimentaires, on peut prévoir (Fig. 11) une combinaison d'un groupe inférieur 16 de barrettes 12 avec un groupe supérieur 16', fonctionnant en synchronisme, à la façon des gills intersectings connus.
Il est bien entendu que, sans sortir du cadre de la présente invention, l'on pourra imaginer un grand nombre de va- riantes et perfectionnements de détails, de même qu'imaginer l'emploi de moyens équivalents.
Par exemple, plusieurs rouleaux échardonneurs, rou- letabosse, avant-trains, etc.. peuvent être intercalés dans le but d'épurer davantage ou d'augmenter la production.
Dans un autre ordre d'idées, certaines laines ou au- tres matières textiles se travaillent mieux en étant dispo- sées humides sur le tablier 1 et chauffées soit par des tuyaux à ailettes, ou radiateurs, placés à l'intérieur du tablier sans fin, ou sous les barrettes 12, ou bien constitués par l'arbre 17, soit encore par le rouletabosse 4 recevant intérieurement une arrivée de vapeur. Un tel chauffage fait gonfler la laine, la fait défeutrer et facilite le démêlage, le peignage et l'échardonnage.
Enfin, pour la commande des barrettes 12, l'adjonction de ressorts, poids, guides fixes ou élastiques, glissières, bielles, courbes elliptiques, etc.., peut, par exemple, dans certains cas, éviter la commande à chaque extrémité et facili- ter ainsi la commande du mécanisme.