<Desc/Clms Page number 1>
"Perfectionnements aux chaussures et à leurs modes de fabrication"
EMI1.1
<.c.'!tt V'7--,-,.Q M'<..6<& v-rcu,r.mc c LïXEet, ?'00.ck La présente Invention, relative a certains perfection- nements apportés aux chaussures et à leurs modes de fabrica- tion, sera décrite dans son application à titre d'exemple, à la fabrication de chaussures dont la tige est fixée, au moins en partie, a la semelle intérieure (première) par une couture, et dont la semelle extérieure (seconde) est collée, mais sans couture ou autre attache.
L'invention a pour objet, entre autres, la production de chaussures soudées de toute première qualité et surtout extrêmement souples, qui ne laissent pas d'être aussi élégantes, aussi légères que doivent l'être beaucoup d'articles à semelle collée.
<Desc/Clms Page number 2>
L'invention vise encore à la création d'un procède qui trouvera sa plus grande utilité dans la fabrication des chaussures du type susdit, ce prooédé excluant l'emploi d'attaches métalliques à l'avant-pied et en cambrure et laissant par suite la face interne de la première paffaite- ment lisse et sans points de couture ni trous de semenoes, ou autres imperfections.
Enfin, les perfectionnements décrits ci-aprés ont pour but d'améliorer non seulement la présentation des chaussures en question, mais aussi l'agencement de leurs parties constituantes. Les deux exemples choisis pour démontrer l'invention se rapportent respectivement à une chaussure avec trépointe et à une chaussure sans trépointe, fabriquées de la manière expliquée ci-après ou caractérisant un ou plusieurs des perfectionnements visés.
EMI2.1
Dans la fabrication du oousu-trépointe-Goodyear ordi- naire, la trépointe est d'abord cousue à la tige et à la première, et la seconde cousue ensuite à la trépointe, cette dernière jouant des lors un rôle capital dans l'union des deux semelles de la chaussure. Or, en fabriquant le nouvel article à trépointe illustré ci-contre, article dans lequel la semelle est fixée permanemment a la chaussure par simple collage, on a découvert que ce mode de fixation donne son maximum d'efficacité à l'endroit où la couture en première est rafraîchie, c'est-à-dire la% ou les bords internes de la trépointe et de la tige sont rognés avec l'une des lèvres de la première, ou les deux.
De même, dans une chaussure fabriquée sans trépointe conformément à la présente invention, le collage de la seconde à cette chaussure donnera son maximum d'efficacité à ou les bords de la tige sont rognés avec la lèvre de la première.
Cependant, on verra que dans le cas d'une chaussure munie d'une trépo$nte, cette trépointe est collée aussi à la
<Desc/Clms Page number 3>
seconde pour consolider le joint à l'endroit susdit. De plus, la trépointe remplit complètement ou en partie le creux existant entre le bord de la tige et la seconde, ce qui donne une belle présentation à cette partie-la de la chaussure. Pour la réalisation de ces objets, on peut employer une trépointe passablement plus mince et plus étroite que celle du cousu-trépointe ordinaire, une trépointe ainsi dimensionnée faoilitant l'obtention de lisses collantes particulières à plusieurs chaussures de dames. c'est ce qui explique pourquoi, dans la forme d'exécution préférée de l'invention, on fait usage d'une trépointe qui déborde le moins possible la couture en première.
Généralement parlant, la couture par laquelle la tige et la trépointe (ou la tige seulement, si la chaussure n'a pas de trépointe) est unie à la première après le montage peut être exécutée de toute façon connue ou convenable; mais on verra que, dans la mise en oeuvre du nouveau procédé de fabrication, la couture est préférablement faite de manière à ne laisser apparaître qu'un seul brin du fil de chaque point a la surface de la trépointe ou de la tige. Une telle couture, qu'elle soit exécutée à points de navette ou à points de chaînette, prépare très bien la chaussure au collage de sa semelle d'usure.
Il a été dit que, dans la fabrication dechaussures de ce type général, on cherche ordinairement a leur donner l'apparence d'être légères par un amincissement du bord de la seconde et par un fraisage considérable des lisses. Or, quand la chaussure est munie d'une trépointe mince et légère, traversée de part en part par la couture en première, la rainure de cette trépointe, si elle en a une, ne pourra être faite qu'à une faible profondeur. Il en résulte que si la couture en première est faite à points de chaînette
<Desc/Clms Page number 4>
avec la chaine à la surface de la trépointe, tout comme dans
EMI4.1
la fabrication courante du cousu-trépointe-Goodyear, les saillies des points formeraient comme un bourrelet tout le long de la trépointe et à proximité' des parties à rafraîchir.
On ne pourrait alors ni rogner ces parties-la autant qu'il convient de le faire, ni souder la semelle à la perfection (à cause de la résistance de l'air entrant dans les cavités que les saillies de la couture tendent à former dans la couche de colle), ni fraiser les lisses de la semelle autant qu'on le voudrait. Âu contraire, avec un seul brin du fil de chaque point de couture portant sur la surface de la trépointe, surtout si le fil est relativement fin et couché au moins en partie dans une rainure peu profonde de la trépointe, la matière qui est de trop sur la tige, aussi bien que le côté dedans de la trépointe et le dessus de la lèvre de la première, peut être rafraîchie assez ras pour obtenir une surface plane située approximativement au niveau du dessous de la première, sans risquer d'abîmer la couture.
En effet, quoique la chaîne de celle-ci porte sur la surface de la trépointe, elle n'y laisse pas de bourrelet comme dans le cas précité et obvie par conséquent à la formation de cavités accessibles à l'air entre la trépointe et la semelle extérieure, ce qui permet de rogner les lisses de celle-ci au minimum de largeur désiré.
Une couture à points de chaînette faite en laissant un seul brin du fil de chaque point à la surface de la trépointe ou de la tige aide beaucoup a faire ressortir les lignes de la forme, parce que chaque point constitue en fait un noeud coulant, et aussi parce que le serrage de chaque point exerce sur l'empeigne et sur la trépointe (si la chaussure en a une) une traction qui les fait entrer jusqu'au fond de. l'angle forme'-par la lévre et le bord aminci de la première. Avec une couture à points de chaînette, le
<Desc/Clms Page number 5>
maximum de traction exercé sur le fil vient du côté où se trouve le brin unique et se dirige vers le côté où se trouve la chaîne. ce système de couture est donc un adjuvant précieux du montage.
Si l'on emploie par exemple une première a double gravure, comme il est préférable de le faire dans la fabrication de chaussures du type en question, la chaîne de la couture en première reste couchée dans le creux formé au bas et du côté dedans de la lèvre de ladite première, et elle n'empêche pas de préparer le dessous de chaussure de facon à l'adapter parfaitement à la réception de la dernière semelle.
La chaussure fabriquée sans trépointe conformément à la présente invention est extrêmement souple, et le.fait de placer la couture plus en dehors, c'est-à-dire plus prés du bord de la semelle extérieure, permet de fixer celle-ci fermement en place en la collant simplement à la surface marginale de l'empeigne et à la partie adjacente de la première.
On a vu qu'une particularité de la présente invention comporte l'emploi d'une trépointe étroite, et préférablement mince, dans la fabrication des articles à semelle soudée dont s'agit. Cette trépointe, qui devrait mesurer pas plus de 8 millimètres de largeur avant les travaux de rafralchissage et de fraisage et environ 1 millimètre d'épaisseur, est bien plus souple que la trépointe plus large et plus épaisse employée couramment dans la fabrica- tion des chaussures Goodyear dont la seconde est cousue à la trépointe. Elle contribue donc beaucoup à bien faire ressortir les lignes de la forme, surtout dans lescas où la couture en première est cylindrée ou battue après avoir été rafraîchie.
En outre, une trépointe étroite a infini- ment moins de tendance à se gondoler dans les courbes que présente le pourtour du dessous de la chaussure, et elle
<Desc/Clms Page number 6>
est moins sujette aussi à s'écarter de la seconde durant le collage de celle-ci à la chaussure. Elle permet encore de découper la seconde à une grandeur n'excédant guère celle qu'elle aura dans la chaussure finie. Enfin, elle facilite le fraisage des lisses jusqu'au ras de la tige de la chaus- sure et des points de la couture en première, chose généra- lement désirable dans les articles légers pour dames prévus par la présente invention.
Par ailleurs, le peu de fraisage demandé par les lisses avec une trépointe aussi étroite leur donne une épaisseur uniforme quand le bord de la semelle est aminci par une longue parure, comme on le fait souvent en préparant les semelles au collage.
Bien qu'il soit préférable de donner une largeur de 8 millimètres environ à la trépointe, il est entendu que cette largeur n'est pas la plus petite qu'on puisse jamais utiliser.
En effet, il sera possible d'employer dans certains cas une trépointe 20% plus étroite, mais l'ouvrier sera tenu alors de prêter plus d'attention, surtout en la cousant, en la rafraîchissant avec la tige et la lèvre de la première, et aussi en effectuant d'autres opérations après la fixation de la trépointe à la partie dessous de la chaussure et avant le collage de la semelle extérieure.
D'un autre côté, une trépointe plus large est plus apte a se recourber sur la tige quand la semelle est serrée contre le fond de la chaussure pour l'y coller ; et comme il faut exercer pour cela une forte pression sur la trépointe afin d'obtenir un bon joint, cette pression doit avoir une intensité suffisante pour retrousser en même temps le bord de la semelle et de la trépointe. Oeci susoite des difficultés, en particulier au bout de la chaussure ou% la courba assez prononcée décrite par sa périphérie amené la 'trepointe se replier vers la tige pour s'y cramponnera pins fermement qu'ailleurs.
Quand une trépointe a les dimensions
<Desc/Clms Page number 7>
ordinaires, il est nécessaire de la battre énergiquement et de l'inciser aussi de place en place; mais avec la trépointe étroite et mince utilisée dans le nouveau procédé de fabrication, ce battage ou autre opération'destinée à l'écarter de la tige pour la coucher dans le plan du dessous de la chaussure peut être effectuée bien plus doucement, sans courir le risque d'abîmer la couture en première.
De même, les incisions à faire peuvent être moins nombreuses et même supprimées entièrement en plusieurs cas.
De plus, si la pression nécessaire à l'affichage de la semelle est appliquée, comme à l'ordinaire, par la chaussure ou pendant que celle-ci reppse sur un tampon élastique gonflé d'air ou rempli d'eau, un surcroît de pression est susceptible de replier la paroi élastique du tampon par- dessus la trépointe et de l'introduire dans le creux situé au point de jonction de celle-ci à la tige. Il est pare' ace danger par l'emploi de la trépointe étroite dont il a été parle, conjointement avec une semelle extérieure préparée à l'avenant.
En outre, même lorsque le collage de la semelle est effectué normalement avec la trépointe plus large employée d'ordinaire, le repliage de la trépointe et du bord de la semelle vers la tige laisse ledit bord en si mauvais état pour le fraisage des lisses qu'on est souvent contraint de passer 1'atic à maintes reprises sur la trépointe et sur le bord de la semelle avant de pouvoir procéder au fraisage. Par contre, avec une trépointe étroite, le peu d'astiquage requis peut être fait aisément et rapidement. Donc, à tout considérer, la meilleure
EMI7.1
largeur de trépointe à employer mesnrexa-envlron'g-m1limètres.
La faible épaisseur de la trépointe aide beaucoup a placer la couture en première au bon endroit en atténuant et supprimant presque entièrement la tendance de la trépointe et de la tige à s'arc-bouter dans l'angle existant entre le
<Desc/Clms Page number 8>
bord aminci et la lèvre de la première. Oela est tees important aux abords de l'emboîtage où la couture en première est très apte à être reportée par trop en dehors, à cause par exemple de la surépaisseur créée par la présence du contrefort. En outre, cette partie-là de la chaussure est souvent difficile à travailler dans la fabrication des chaussures légères.
Si ces chaussures doivent avoir des talons bois type Louis XV, le fait que l'épaisseur de la semelle et de la trépointe excède beau coup celle du bout de la queue du talon suscite souvent d'autres difficultés ; mais ces difficultés sont réduites au minimum par l'amincissement de la trépointe.
En exécutant les travaux de fabrication dans certaines conditions, on a constata qu'il est avantageux de rendre rugueuse la face de la trépointe qui portera sur la semelle extérieure, et de l'enduire ensuite d'une couche de colle de pyroxyline qu'on laisse sécher avant de fixer la trépointe à la chaussure et qu'on détrempe avec un solvant convenable juste avant de poser ladite semelle.
Les particularités de l'invention énoncées ci-dessus, ainsi que d'autres, ressortiront clairement du mémoire descriptif qui va suivre en regard du dessin ci-joint dont les sept premières figures illustrent des phases successives du nouveau mode de fabrication d'une chaussure avec trépointe et semelle collée et les quatre figures suivantes le mode de fabrication d'une chaussure analogue, mais s ans trépointe.
Fig. 1 montre en perspective une première entoilée à double lévre de couture, préparée en vue de son utilisation dans les chaussures à trépointe fabriquées conformément à la présente invention;
Fig. 2 est une section d'une chaussure montée sur forme et passée en trépointe par le nouveau procédé;
<Desc/Clms Page number 9>
Fig. 3, une vue en section transversale agrandie d'une trépointe pouvant entrer dans la fabrication des chaussures dont s'agit;
Fig. 4 et 5 sont des perspectives, partie en coupe, .illustrant respectivement la couture de la trépointe à points de chaînette et à points de navette, chacune de ces coutures ne laissant qu'un seul brin de fil à la surface de la trépointe;
Fig. 6 représente une chaussure en voie de fabrication par le nouveau procédé, dans l'état qu'elle présente après que la couture en première a été* rafraîchie;
Fig. 7 est une section d'une portion du devant de la chaussure, sa fabrication achevée;
Fig. montre, en perspective et en coupe, un fragment de chaussure sans trépointe, dont la tige est fixée à la première par une coture àpoints de chaînette, chaque point de cette couture ne laissant qu'un seul brin de fil sur la tige de la chaussure;
Fig. 9 est une vue analogue illustrant l'emploi d'une couture à points de navette au lieu de la couture 9)points de chaînette représentée fig. 8;
Fig. 10, une vue analogue montrant la chaussure après le rafraichissage de la tige et de la lèvre de la première, lequel a fait tomber dans les débris les crampons du montage;
Fig. 11, vue en coupe, analogue à celle de fig. 7, montrant la chaussure après le collage de sa dernière semelle;
Fig. 12, une section transversale d'une autre sorte de première pouvant entrer dans les chaussures fabriquées conformément à la présente invention;
Fig. 13, une vue en compe, analogue à' fig. 7, montrant la chaussure munie d'une premire comme celle représentée f ig. 12.
<Desc/Clms Page number 10>
-On décrira d'abord, en regard de fig. 1 à 7 inclusivement, le nouveau mode de fabrication d'une chaussure a trépointe.
Dans la première 10 sont pratiquées deux gravures dont les pattes retroussées 12 et 14 forment une double lèvre 15.
La patte 14 de la gravure extérieure devrait être découpée dans l'épaisseur de la première sur une distance d'environ 5 millimètres à l'avant-pied, cette distance pouvant atteindre jusqu'a 8 millimètres en cambrure. Une fois la lèvre 15 fixée debout, la première peut être recouverte d'un morceau de toile de renforcement 16, comme il est d'usage de le faire dans la fabrication des premières bilvres. Elle est ensuite fichée sur le pavé d'une forme 18, puis une tige 20 est posée librement sur celle-ci et tirée en longuer à la façon ordinaire, la tige étant ulté- rieurement montée en position définitive sur la forme et arrêtée dessus au moyen, par exemple, de crampons 22 (fig.
2) chasses, de chaque côte de la chaussure, dans le bord de la tige et dans la lévre dela première, depuis 1'extré- mité postérieure de la cambrure jusqu'à la piqûre du bout rapporté. Oe montage des flancs peut être exécuté sur l'une ou l'autre des machines décrites au--. brevet belge du 22 juillet 1924 (n 319. 507) et aux brevets français du 13 juillet 1927 (n 637. 697) et du 13 juillet 1928 (n 658.350). Le montage des extrémités avant et arrière de la chaussure peut être fait âpre* cela sur une machine à chariots, tout comme dans la fabrication du cousu-trépointe- Goodyear, ou de toute autre façon convenable.
La chaussure est maintenant passée en trépointe. On verra par fig. 6 que la trépointe 24 est assujettie a la chaussure par une couture 26, dite "couture en première", dont chaque point comporte une partie couchée sur le dessus de la trépointe; une autre partie traversant la trépointe, la tige et la substance intermédiaire au bas
<Desc/Clms Page number 11>
de la lvre 15 de la première en suivant une courbe approximativement parallèle au plan du dessous de la chaussure, comme indiqué en 28 sur fig. 2 ;
une troisième partie couchée sur la première au bas de la lèvre. Fig. 4 montre la trépointe 24 cousue à points de chaînette, chacun de ces points ne laissant qu'un brin 30 du fil;' la surface de la t répointe, alors que la chaîne 32 de la couture porte sur la toile de renforce- ment 16 dans le creux 34 laissé au bas de la lèvre 15 par le retroussement de la patte 12 de la gravure interne.
Fig. 5 montre la trépointe 24 cousue à points de navette 38 chacun de,ces points ne laissait également qu'un seul fil 40 a la surface de la trépointe de même qu'un seul fil dans le creux 34 situé au bas de la lèvre intérieure 12 de la première. -De préférence, la couture 26 est faite avec un fil de lin qui devrait être passablement plus fin que celui employé couramment pour la couture en première des chaus- sures légères en trépointe Goodyear à l'usage des dames.
Cette diminution de grosseur du fil contribue à réduire au minimum la quantité de matière interposée entre la trépointe 24 et la semelle extérieure de la chaussure, ce qui permet d'employer une trépointe plus mince et d'amincir le bord de ladite semelle plus qu'il ne serait pratique de le faire autrement. En outre, la couture en première fatigue ici bien moins que dans une chaussure Goodyear dont la semelle d'usure est cousue à la trépointe.
En effet, dans le nouvel article'vise' par l'invention, cette semelle est soudée solidement avec de la colle aux faces marginales de la trépointe, de la tige et de la lvre de la première (et aussi, forcément à la face adjacente de la trépointe), vu que clest à ces.endroits que la soudure a son maximum d'efficacité, ainsi qu'on l'a vu déjà, la couche de colle n'ayant pas besoin alors
<Desc/Clms Page number 12>
d'être prolongée vers l'intérieur beaucoup au-delà de la couture en première. Il s'ensuit que cette couture fatiguera moins que ci-devant.
On aura intérêt a employer une trépointe d'une lar- geur d'enviorn 8 millimètres et d'une épaisseur de 1 à 0,85 millimètre. Si l'on veut donner à la lisse de la semelle l'apparence d'être très mince ou très collante, la trépointe 24 devra être aussi lègère que possible. Une trépointe ne mesurant pas plus de 0,85 millimètre comme épaisseur peut être utilisée dans le genre de fabrication prévu par l'invention. Une telle trépointe est si mince que sa rainure, si elle en a une, ne pourra être guère plus qu'une égratignure, c'est-à-dire la moins profonde qu'il soit possible de la faire.
Avec une telle rainure, indi- quée en 41 sur fig. 3, ou même avec une trépointe non rainée et un seul brin de fil à sa surface, la couture en première pourra être rafraîchie bien ras sans risquer de l'endommager, et le bord interne de la trépointe et les parties de la tige et de la lèvre 15 de la première qui sont de trop seront rognées de façon à laisser une surface plane 42 (fig. 4 et 6) située à peu près au niveau du dessous de la chaussure.
Apres ce rafraîchissage de la couture en première et avant la pose de la seconde, la trépointe peut être battue (et incisée aussi, le cas échéant) avec la machine à battre et inciser les trépointes employée couramment dans la confection du cousu-trépointe-Goodyear. La surface 42 obtenue par le rafraichissage de la couture en première peut ensuite être bien égalisée partout à l'aide, par exemple, de la machine automatique servant à lisser la semelle seconde du cousu-trépointe-Goodyear.
Quant à la substance de remplissage, indiquée en 48 sur fig. 7, on en mettra aussi peu que possible.
<Desc/Clms Page number 13>
Quand on voudra donner à la chaussure une cambrure plutôt étroite, la trépointe 24 pourra être rognée à cet endroit jusqu'à fleur de la couture en première, du cote dedans de la cambrure, ou même des deux côtés, comme indiqué en traits mixtes sur fig. 6.
La trépointe 24 et la partie attenante du dessous de la chaussure, notamment la surface 42 laissée par le rafralchissage de la couture en première, sont rendues rugueuses et enduites d'une couche de colle à base de pyroxyline. Une seconde 50, préparée de toute façon convenable et amincie autant qu'il le faut a l'avant- pied et en cambrure, sera enduite également d'une couche de colle de pyroxyline.
Après avoir laissé durcir cette colle sur le dessous de la chaussure et sur la semelle, l'une ou l'autre des surfaces encollées sera imbibée d'un solvant convenable pour la rendre adhésive, le solvant employé pouvant être par exemple celui formant l'objet de la demande de brevet déposée en Belgique, le 9 janvier 1932, sous le titre : aux modes de fabrication des chaussures soudées et compositions pour la mise en oeuvre du nouveau procédé . Oela fait, semelle et chaussure seront placées l'une par-dessus l'autre et mises sous presse dans un dispositif tel que la botte à tampon de la machine à coller les semelles décrite dans l'ad- francaise du 26 août 1930 dition n 39, 2 rattachée au brevet français du 20 juin 1929 n 691. 914.
Une fois la colle sèche, la chaussure sera retirée de la botte à tampon et finie de la façon habituelle.
Naturellement, quand la chaussure est terminée, la trépointe est moins large qu'elle ne l'était avant de la poser, attendu qu'elle a été rognée sur les deux bords.
Or, la quantité de matière enlevée variera avec différentes chaussures et à divers endroits d'une même chaussure, mais en moyenne cette quantité peut mesurer environ 0,8 milli-
<Desc/Clms Page number 14>
mètre au bord interne et 1,6 millimètre au bord externe où', comme expliqué précédemment, la trépointe et la seconde sont rognées aussi près de la couture en première qu'il est pratique de le faire.
La chaussure sans trépointe représentée sur fig. à 11 inclusivement diffère de la chaussure que l'on vient de décrire en ce que la seconde, au lieu d'être collée à une trépointe, est collée directement, par en dehors de la couture en première, à la partie de la tige rabattue par- dessus la première au montage. Ici, on pourra supprimer la toile de renforcement 16 de la première et introduire quelques légères modifications de détail dictées par les conditions particulières dans lesquelles doit s'effectuer la fabrication de la chaussure.
Ainsi, le prélèvement des pattes 51, 52 des gravures de la première (voir fig.8 et 9) est effectuéd'une manière un peu différente de celui des pattes 12, 14, mais on observera que les deux systèmes de chaussure; illustrés fig. 8 et 9 correspondent générale- ment a ceux des fig. 4 et 5, et ce en presque tous leurs points.
La patte 51 peut être recouchée sur la gravure 34 et bien qu'on puisse la coller dans cette position, il est recommandé de ne pas le faire si l'on veut donner de la souplesse à la chaussure et obvier au mauvais effet que la colle servant a fixer la patte pourrait avoir sur la colle de pyroxyline dont la seconde pourra être enduite pour l'assujettir a demenure à la chaussure. La couture en première est rafraîchie (voir fig. 1g) puis cylindrée ou lissée pour obtenir la surface plane dont il a été parlé, après quoi la partie de la surface de la première 10 attenante à la tige, aussi bien que la partie ooupée de celle-ci et de la lèvre de la première peuvent être grattées légèrement, si on le veut, pour donner meilleure
<Desc/Clms Page number 15>
prise à la colle de pyroxyline qui va être appliqiee bien- tôt dessus.
Toutefois, ce grattage n'étant pas strictement nécessaire, on pourra, si on y a recours, ne faire aucun lissage, quoique cette dernière opération conduise aux meilleurs résultats. Le grattage de la première à l'endroit indiqué doit être effectue' de façon à ne pas érailler le beau cote du cuir de la tige, et il ne faut pas confondre cette opération avec le rude pongage auquel les parties de la tige rabattues par-dessus le bord de la forme au montage sont ordinairement soumises avant de coller la semelle d'usure par les procédés employés jusqu'ici.
Dans la fabricaticn du nouveau type de chaussure dont s'agit, il est préférable que la surface du cuir de la tige située au-delà du débordant de la oouture ne soit pas rendue rugueuse dans le cas ou l'on jugerait utile de gratter le dessous de la chaussure, car la colle fait adhérer la semelle intimement a la chaussure sans devoir au préalable érailler ou affaiblir la tige.
La face rognée 53 de la tige de la chaussure et la partie attenantedu dessous de la première sont maintenant enduites d'une couche de colle de pyroxyline en ayant soin de* ne pas en mettre par delà la couture 26. On laissa ensuite sécher cette couche d'enduit qui est appliquée sur le bord de la cambrure et de l'avant-pied, de chaque côte** de la chaussure, à partir du devant de l'emboîtage. Le bord de la semelle d'usure 50, préparée comme à l'ordinaire, peut être paré à l'avant-pied et en cambrure, ainsi qu'il est montré en 54 sur fig. 11, pour que, la chaussure terminée, la lisse ainsi amincie produise le bel effet désiré. La face d'attache de la semelle 50 est maintenant rendue rugueuse, puis enduite d'une couche de colle de pyroxyline qu'on laisse sécher et qu'on détrempe après cela en l'imbibant d'un solvant approprié.
Semelle et
<Desc/Clms Page number 16>
chaussure sont ensuite placées l'une contre l'autre et mises sonspresse, comme explique plus haut. Le dessous de la chaussure présentera alors en section transversale l'aspect illustré fig. 11.
S'il n'est pas employé de remplissage, la colle peut aller jusqu'à ou même au-delà du bord interne de la patte de gravure, comme indiqua schématiquement par le trait fort 56. Cependant, ainsi qu'on l'a vu déjà, on obtient une bonne soudure à l'endroit de la surface 42, même en l'absence d'une trépointe; et, dans le cas surtout ou la patte de gravure 51 est laissée libre, il n'est pas- ne- cessaire que la colle dépasse beaucoup, intérieurement, la couture en première. A noter aussi que cette colle fera adhérer la semelle au brin de fil 30 ou 40 des points de coutrue à la condition cependant que le lubrifiant dont le fil est recouvert ne soit pas incompatible avec la pyroxyline.
Fig. 12 et 13 représentent une autre sorte de première qu'on peut employer à la place de celle illustrée !tige 1 et 2, et même dans la chaussure sans trépointe représentée fig. s à 11. Dans ce dernier cas, la première 60 comporte pré férablement, au lieu de la patte de gravure externe 14 montrée fig. 1, une patte 62 dont le bas est muni d'un épaulement vertical 64, alors que la face de champ 66 de la première conserve toute l'épaisseur de la marchandise dans laquelle celle-ci a été prise.
Oe résultat peut s'obtenir en enlevant du pourtour de la face supérieure de la première un copeau de forme triangulaire en section transversale (ce copeau est figuré par le vide apparaissant en dessous de la ligne pointillée 68 sur fig. 12), le sommet du triangle se trouvant au coin formé par l'intersection de la face de ohamp 66 et de la face supérieure 70 de la première. D'autre part, la base du triangle remonte
<Desc/Clms Page number 17>
à partir du bord de la première jusqu'à une hauteur d'un peu plus de 6 millimètres, et son hypothénuse suit une ligne oblique dans le corps de la première à partir du sommet et coupe la base à peu près à mi-épaisseur de la première.
En faisant usage d'une première ainsi établie, la trépointe peut présenter en section transversale à peu près la forme d'un coin dont la partie la plus forte se trouvera à son bord interne pour répondre plus ou moins à l'épaisseur du bord aminci de la première (voir fig. 13). Elle peut avoir une épaisseur qui peut partie de 1,3 millimètre environ pour venir presque à rien à son bord extérieur.
Avant de coudre la trépointe à la chaussure montée sur forme, elle peut être grattée ou (et) enduite de colle sur celle-là de ses faces qui portera sur la semelle, c'est-à- dire la face qui est en dessus sur fig. 3 et 6.
Pour préparer la trépointe ainsi, il est préférable de l'enduire de colle de pyroxyline pendant qu'elle est encore en rouleau et de laisser sécher cette colle. La trépointe peut donc être encollée d'avnce dans la maison ou elle est fabriquée et livrée en cet état au commerce.
Les fabricants de chaussures seront dispensés alors de l'encoller eux-mêmes après l'avoir cousue à la chaussure.
La couture de la trépointe 24 sera rafraîchie, puis cylindrée pour obtenir une surface unie 72 sur laquelle la semelle d'usure 50 sera collée, comme expliqué plus haut.
On peut aussi, si on le veut, coller la trépointe à la tige de la chaussure, ce qui donne un tout très solide et aide beaucoup à préserver à la lisse son effet esthétique. Dans ce cas, la partie de la tige rabattue par-dessus le bord de la forme au montage est cardée sur le pourtour du fond de la chaussure, ainsi qu'il est montré en 74 sur fig. 13, ce cardage étant effectué à l'aide d'une brosse rotative à filaments métalliques,
<Desc/Clms Page number 18>
ou autre outil approprié. La trpoints destinée à une telle chaussure sera rendue rugueuse du côté où elle portera sur la tige, puis enduite de colle de pyroxyline sur . peu près les trois quarts de sa superficie, depuis son bord interne jusqu'à sa rainure.
Après avoir cousu la trépointe à la chaussure,rafraîchi cette couture et préparé d'atre manière le dessous de la chaussure à recevoir la dernière semelle, la trépointe est levée un peu de la tige en 74 et la colle qui a séché sur sa face portant sur celle-la est détrempée avec un solvant pour lui restituer son pouvoir adhésif. Quand la semelle est affichée a la colle tel que susdit, la pression de l'affichage sert non seulement à la comprimer fortement contre le dessous de la chaussure, mais aussi à serrer la trépointe contre le bord de la tige pris dans le montage. Il s'ensuit que lorsque cette pression cesse, la trépointe reste soudée solidement à la tige de la chaussure.
REUSME
L'invention comprend:
1 A titre de produit industriel nouveau, une chaus- sure dont la semelle d'usure est fixée à demeure aux parties adjacentes de ladite chaussure par une soudure a la colle, soudure effectuée de manière à placer la majeure partie du joint à l'endroit ou% la tige et la lèvre de couture de la première sont rafraichies avec la trépointe si la chaussure en a une, ou (si elle n'en a pas) à l'endroit ou a été rogné le surplus de la tige et de ladite lèvre de couture qui se trouve alors aussi près du bord de la première qu'il a été possible de la mettre sans laisser les points de la couture intérieure apparente dans l'article fini, la nouvelle chaussure à trépointe étant caractérisée en outre par un ou plusieurs des points suivants, ou tous ces points:
-
<Desc/Clms Page number 19>
(a) La majeure partie de la surface sur laquelle repose la semelle, une fois collée, est constituée par les bords internes de la tige et de la trépointe, ainsi que par l'une des lvres de la première ou les deux, tels que rafraîchis après les avoir unis ensemble par une couture; (b) La partie de la trépointe située en dehors de la couture en premiers est collée aussi à la semelle d'usure pour consolider la soudure de celle-ci à la chaussure à l'endroit susdit ; (c) La trépointe déborde aussi peu que possible le côté dehors de la couture en première; (d) La largeur dela trépointe n'excède pas 8 milli- mètres avant d'être rognée, alors que son épaisseur est voisine de 1 millimètre;
(e) S'il est pratiqué une rainure dans une face de la trépointe pour y loger les points de la couture en première, cette rainure est bien moins profonde que celle dont sont munies les trépointes employées jusqu'à ce jour; (f) La couture en première est faite à points de chaînette ou de navette et chacun de ces points est formé de manière à coucher un seul brin de fil sur la trépointe (ou sur la tige, si la chaussure n'a pas de trépointe), pour que la marchandise qui est en trop puisse être rafraîchie au ras des points de couture avec le bord interne de la trépointe; (g) La trépointe peut être collée aux parties de la tige repliées par-dessus le bord de la première au montage.
2 A titre de produit industriel nouveau, une première pour chaussures suivant 1 munie d'une simple lévre et amincie sur tout son pourtour de manière à présenter son maximum d'épaisseur a l'extrémité du bord et son minimum d'épaisseur au bas de la lèvre
<Desc/Clms Page number 20>
3 Un nouveau mode de fabrication de chaussures à trépointe du type spécifié ci-dessus, consistant à rogner les bords de la trépointe et de la tige, ainsi que la lévre de la première, aussi près que possible de la cou- ture intérieure afin de ménager, approximativement au niveau du dessous de:la première et par en dedans des points de ladite couture, une surface plane qui peut ensuite être cylindrée oulissée puis rendue rugueuse pour que la semelle y adhère fermement quand elle y sera soudée;
à enduire la trépointe d'une couche de colle appropriée avant de la fixer à la chaussure; enfin, à rogner les bords interne et externe de la trépointe aussi près que possible de l'unique brin de fil couché sur la trépointe, ce qui fera tomber dans les débris les crampons ou autres attaches chassées dans la tige et la première pour arrêter le montage.
4 Un nouveau mode de fabrication de chaussures sans trépointe, lequel consiste à former sur la première une lèvre externe et une lèvre interne en donnant à la gravure externe une profondeur n'excédant pas l'épaisseur de la tige de ia chaussure ; à coudher la lèvre interne sr la première après y avoir cousu la tige ; enfin,5 cylindrer la couture, puis à la gratter en même temps que la surface attenante de la première pour bien préparer la chaussure a recevoir la semelle d'usure qui y sera collée.