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Droits des femmes : « Choisissons toujours l’action plutôt que l’apathie »

Des membres du Mulanje Teen Club participent à un débat autour de certains des défis auxquels sont confrontés les jeunes au Malawi.
© UNICEF/Karin Schermbrucker
Des membres du Mulanje Teen Club participent à un débat autour de certains des défis auxquels sont confrontés les jeunes au Malawi.

Droits des femmes : « Choisissons toujours l’action plutôt que l’apathie »

Femmes

Les Nations Unies ont célébré ce vendredi la Journée internationale des femmes, l'occasion pour le Secrétaire général de l'ONU d'appeler à choisir « l'action plutôt que l'apathie » pour arriver à l'égalité des genres et à un monde meilleur pour tous.

« En cette Journée internationale des femmes, nous célébrons trente ans d’avancées et de progrès réalisés depuis la conférence historique des Nations Unies organisée à Beijing », a déclaré, dans un message vidéo, le chef de l’ONU, António Guterres, rappelant que cette conférence a transformé les droits des femmes et permis de réaffirmer qu’ils étaient des droits humains.

« Depuis, les femmes et les filles ont renversé les barrières, brisé les stéréotypes et revendiqué la place qui leur revient. Mais nous devons être lucides sur les défis à relever. Bafoués ou restreints, les droits humains des femmes sont menacés », a prévenu le chef de l'ONU. « Au lieu d’observer une généralisation de l’égalité des droits, nous assistons à la banalisation de la misogynie ».

Un rapport publié cette semaine par l’agence onusienne pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) montre qu’en 2024, près d’un quart des gouvernements du monde entier faisaient état d’un recul des droits des femmes.

Un autre rapport publié par l'Organisation internationale du Travail (OIT) indique que les femmes rencontrent encore des barrières significatives sur le marché du travail. Malgré la réduction de l’écart d’emploi entre les femmes et les hommes, le taux d’emploi des femmes reste bien inférieur à celui des hommes.

Dans ce contexte, le Secrétaire général a appelé à agir face aux menaces qui visent les droits des femmes et à « continuer d’œuvrer pour que les femmes et les filles disposent des mêmes chances que les hommes et les garçons ». 

Une question de pouvoir

Dans un discours lors de la commémoration de la Journée dans la salle de l'Assemblée générale des Nations Unies, au siège de l'ONU à New York, le chef de l'ONU a estimé que la lutte pour l’égalité des genres ne peut se résumer à une question d’équité.

« Il s’agit d’une question de pouvoir – qui participe à la prise des décisions, et qui en est exclu. Il s’agit de démanteler les systèmes qui perpétuent les inégalités, et d’assurer ainsi un monde meilleur pour tous », a-t-il affirmé.

Choisissons toujours l’action plutôt que l’apathie

Selon lui, quand les femmes participent aux négociations, la paix dure plus longtemps ; quand les filles peuvent aller à l’école, des générations entières sortent de la pauvreté ; et quand les femmes bénéficient d’opportunités professionnelles égales, les économies se renforcent.

« Et avec la parité dans le leadership politique, les décisions sont plus justes, les politiques sont mieux ciblées et les sociétés sont plus équitables. En somme : quand les femmes et les filles vont de l’avant, tout le monde prospère », a-t-il ajouté.

En cette Journée internationale des droits des femmes, le Secrétaire général a appelé à s'inspirer des voix des femmes et des filles du monde entier et à choisir « toujours l’action plutôt que l’apathie ».

Les acteurs de la comédie musicale de Broadway "Suffs" se produisent à l'Assemblée générale des Nations Unies.
UN Photo/Manuel Elias
Les acteurs de la comédie musicale de Broadway "Suffs" se produisent à l'Assemblée générale des Nations Unies.

« Il reste encore beaucoup à faire »

Dans son discours d’ouverture, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a donné le ton de la journée, soulignant que le chemin était loin d’être terminé.

« La commémoration de la Journée internationale des femmes cette année offre un moment pour réfléchir aux progrès et honorer les réalisations. Elle offre également l’occasion de mobiliser un plus grand soutien en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Car l’égalité des sexes reste encore hors de portée. Le chemin est loin d’être terminé et il reste encore beaucoup à faire », a-t-il déclaré.

Dans un message vidéo, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina J Mohammed, a affirmé que le combat n’était « pas une bataille contre des moulins à vent ». « Ce qui est en jeu, ce ne sont pas seulement des mots dans des résolutions ou des déclarations », a-t-elle dit.

« Notre voyage n’est pas terminé. Nous continuerons d’avancer. Nous continuerons à inverser des siècles de discrimination systémique. Nous démantèlerons les inégalités, empêcherons les reculs et avancerons sans relâche pour défendre et faire progresser l’égalité des sexes et les droits de toutes les femmes et filles, dans toute leur diversité. Et lorsque le patriarcat s’opposera. Nous le ferons aussi », a-t-elle ajouté. « Nous l’avons déjà fait à maintes reprises et nous le ferons à nouveau. Car les droits des femmes et des filles – nos droits – ne peuvent pas nous être retirés ».

L’égalité des sexes n’a jamais été aussi urgente : ONU Femmes

Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes, s’exprime lors de la célébration de la Journée internationale des femmes.
UN Photo/Manuel Elias
Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes, s’exprime lors de la célébration de la Journée internationale des femmes.

S’adressant aux délégués rassemblés dans la salle de l’Assemblée générale, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Sima Bahous, a déclaré que « la cause de l’égalité des sexes n’a jamais été aussi urgente », ajoutant que les obstacles pour l'atteindre sont désormais plus apparents.

Selon elle, les véritables solutions nécessitent que les femmes soient au cœur de la prise de décision : « Des gouvernements aux conseils d’administration, des salles de classe aux ménages, l’égalité des femmes est la meilleure solution ».

La cheffe d’ONU Femmes a rappelé que « les choix – qu’ils soient ceux d’action ou d’inaction – font partie de notre identité ».

« Nous devons choisir les droits, l’égalité et l’autonomisation pour toutes les femmes et les filles », a-t-elle ajouté, concluant que « la détermination est sans limite, le mouvement imparable, l’unité inébranlable et la cause indéniable ».

« Nous ne serons pas réduites au silence »

L’Ambassadrice régionale de bonne volonté des Nations Unies pour l’Afrique, Jaha Dukureh, s’adresse à l’Assemblée générale pour marquer la Journée internationale des femmes.
UN Photo/Manuel Elias
L’Ambassadrice régionale de bonne volonté des Nations Unies pour l’Afrique, Jaha Dukureh, s’adresse à l’Assemblée générale pour marquer la Journée internationale des femmes.

De son côté, l’Ambassadrice régionale de bonne volonté des Nations Unies pour l’Afrique, Jaha Dukureh, a déclaré qu’elle se tenait devant l’Assemblée générale « en tant que survivante d’un système qui me disait que ma valeur était liée à mon silence, à mon obéissance, à ma capacité à endurer ».

« Endurer les mutilations génitales féminines, endurer le passage d’un mariage à l’autre alors que je n’étais encore qu’une enfant », a-t-elle expliqué. « Mais je n’ai pas seulement enduré et survécu – j’ai résisté. Je me suis battue pour ma liberté, pour la liberté de ma fille et pour la liberté de toutes les femmes et filles qui méritent plus que de survivre. Elles méritent le droit de s’épanouir ».

« La marche en avant pour les droits de toutes les femmes et filles est confrontée à un recul, mais nous ne reculerons pas », a ajouté Jaha Dukureh. « Nous ne serons pas réduites au silence ».

« Des villages d’Afrique aux couloirs du pouvoir, des fermes aux salles de conseil, des salles de classe aux évènements mondiaux, toutes les femmes et les filles sont là, et nous continuerons à avancer parce que la dignité n’est pas négociable, l’égalité n’est pas facultative et la liberté pour toutes les femmes et les filles n’est pas un rêve. C’est une exigence, et nous ne nous arrêterons pas tant qu’elle n’aura pas été satisfaite », a-t-elle affirmé.