Papers by Patrick Paillet
La figuration animale a joué un rôle majeur dans la reconnaissance et la distinction des faciès d... more La figuration animale a joué un rôle majeur dans la reconnaissance et la distinction des faciès du Magdalénien moyen. Sa
rareté et son schématisme au sein du Magdalénien à navettes contrasteraient fortement avec l’abondance et le réalisme des images
animales associées au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles. La reprise de gisements (la Garenne, Roc-aux-Sorciers) engagée au
cours des vingt dernières années, ainsi que de nouvelles découvertes d’art pariétal (réseau Guy-Martin) et d’art mobilier (Taillis-des-
Coteaux), offrent une documentation enrichie de l’iconographie de ces faciès. Nous pouvons ainsi proposer une analyse renouvelée des
bestiaires et des styles de représentation, afin de préciser le degré de proximité ou de dissemblance des traditions graphiques qui se sont
développées au cours du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse.
Cinq gisements sont considérés dans cette étude : l’un est rattaché au faciès à navettes (Grand Abri et grotte Blanchard à la Garenne),
les autres au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (la Marche, le réseau Guy-Martin, le Roc-aux-Sorciers, le Taillis-des-Coteaux).
Seul thème commun, 91 chevaux (dont 71 provenant de la Marche) ont donné lieu à une analyse stylistique, associant traitements statistiques
simples et multivariés (analyses factorielles des correspondances et classifications ascendantes hiérarchiques). Malgré une certaine
communauté graphique entre les cinq gisements, socle traditionnel de la figuration au Magdalénien moyen, les deux faciès témoignent
d’une nette dichotomie formelle, avec une tendance au réalisme pour le Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (corps modelés,
détails internes, dynamisme…), contre un traitement plus schématique et peu naturaliste pour le Magdalénien à navettes (silhouettes
rectilignes, peu de détails, raideur). Par ailleurs, avec les individus du Taillis-des-Coteaux, cette étude met en lumière une variabilité des
codes graphiques à l’intérieur des sites à pointes de Lussac-Angles, qu’il est encore difficile d’interpréter (changements diachroniques,
variations personnelles ou une attribution au faciès à pointes de Lussac-Angles à réévaluer ?). Corrélativement, la proximité formelle du
Roc-aux-Sorciers et de la Marche est renforcée, apportant de nouveaux arguments à l’hypothèse d’auteurs communs pour une partie de
la production graphique de ces deux gisements.
Cette analyse de la représentation du cheval vient donc confirmer et préciser la cohérence et les contrastes stylistiques de la figuration
animale au sein des faciès du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse. Ces résultats seront intéressants à comparer avec les autres
espaces dans lesquels sont présents les deux faciès : une unité iconographique congruente à la répartition interrégionale de ces deux
objets – navettes et pointes de sagaie de Lussac-Angles – permettrait d’en déduire l’existence de véritables faciès culturels.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Cette contribution propose une synthèse historiographique des deux courants ou faciès culturels d... more Cette contribution propose une synthèse historiographique des deux courants ou faciès culturels du Magdalénien moyen
: le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles et le Magdalénien à navettes, construits en opposition à partir de l’exclusion mutuelle
de deux artéfacts d’industrie osseuse. Sont ainsi exposés et confrontés les critères typologiques sélectionnés dans les registres techniques
et symboliques ayant participé à leur reconnaissance et définition. Vision synthétique à large échelle pour le Magdalénien à
navettes, image régionale de type monographique restreinte au Poitou pour le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles, ces deux faciès
paraissent fondamentalement se distinguer par leurs formes d’expression symbolique bien différentes.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Cet article offre un état des lieux réactualisé de cinq gisements de référence des faciès à point... more Cet article offre un état des lieux réactualisé de cinq gisements de référence des faciès à pointes de Lussac-Angles et à navettes
ayant bénéficié de nouvelles dynamiques de recherches au cours des vingt dernières années : le Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l’Anglin,
Vienne) et la Marche (Lussac-les-Châteaux, Vienne), d’une part ; la Garenne (Saint-Marcel, Indre), Arlay (Jura) et le Roc-de-Marcamps
(Marcamps-et-Prignac, Gironde), d’autre part. Ces diverses reprises d’études n’offrent cependant pas le même bilan. Si les gisements à
navettes ont bénéficié de réexamens globaux, les recherches à la Marche et au Roc-aux-Sorciers ont été consacrées principalement à la
sphère symbolique. Les équipements lithiques et osseux demeurent pour le moment en attente de caractérisations typo-technologiques
plus avancées. La reprise archéostratigraphique des trois gisements à navettes, doublée de nouvelles séries de datations, vient nuancer
le cadre chronologique de ce faciès : le Magdalénien à navettes semble désormais se développer antérieurement à 18000 cal. BP, peutêtre
dès 19000 cal. BP. Contrairement à ce qui était pensé jusqu’alors, le Magdalénien à navettes précèderait ainsi le Magdalénien à
pointes de Lussac-Angles dont il serait cependant en partie synchrone dans sa phase la plus récente.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
La couleur, élément omniprésent à l’abri du Roc-aux-Sorciers et à la grotte Blanchard, sites de r... more La couleur, élément omniprésent à l’abri du Roc-aux-Sorciers et à la grotte Blanchard, sites de référence respectivement du
Magdalénien moyen à sagaies de Lussac-Angles et du Magdalénien moyen à navettes, a fait l’objet d’études récentes. Le croisement
des résultats met en lumière des différences dans les pratiques de la couleur sur ces deux lieux ornés et occupés, tant dans l’obtention
des différentes teintes rouges, noires et jaunes que dans leur intégration à l’art pariétal. Si l’art pictural pariétal de la grotte Blanchard
semble en grande partie indépendant de l’art pariétal gravé, il est étroitement lié aux sculptures et gravures pariétales au Roc-aux-Sorciers
où son intégration dépend de règles strictes, lesquelles semblent se retrouver dans d’autres sites ornés du Magdalénien moyen
à sagaies de Lussac-Angles. Bien que ces premiers résultats restent à approfondir et cette étude à étendre à d’autres sites, il ressort
néanmoins que la couleur pourrait être un des éléments participant de la caractérisation et de la différenciation entre le faciès du Magdalénien
moyen à sagaies de Lussac-Angles et celui du Magdalénien moyen à navettes.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Si... more Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Signes et communication dans les civilisations de la parole, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2016. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. Résumé À partir de quelques exemples tirés de l'iconographie pariétale et mobilière des sites de Rochereil et de Teyjat (La Mairie et l'abri Mège), les auteurs montrent l'originalité et la puissance du langage des signes et de la communication graphique à la fin du Magdalénien, il y a environ 14 000 ans cal BP. Cette période est contemporaine des ultimes soubresauts de la dernière glaciation qui induisent une transformation radicale des paysages et des écosystèmes. Les sociétés humaines, jusqu'alors inféodées aux steppes périglaciaires, s'adaptent peu à peu à ces changements en transformant leurs équipements, en révisant leur stratégie économique et cynégétique, en modifiant en quelque sorte leur mode de vie. Elles repensent également le nouveau monde qui les entoure et inventent de nouveaux symboles. La communication graphique et le langage qu'elles soutiennent en sont le meilleur reflet. Abstract Through some examples of parietal and portable iconography of the sites of Rochereil and Teyjat (La Mairie and Mège shelter), the authors show the power and originality of the symbolic language and graphic communication at the end of Magdalenian, about 14 000 years ago cal BP. This period is contemporary of the last back-and-forth of the Late Ice Age that led to an important landscape and ecosystem transformation. Human societies that were directly linked to periglacial steppa are due to an adaptation towards these changes by transforming their weapons, by thinking new economic and hunting strategies, somehow by changing their way of life. They also modify their way of thinking this new world surrounding them and invent new symbols. Their graphic communication with its language is its best reflectance. Un monde en mutation
Bookmarks Related papers MentionsView impact
La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements ... more La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements symboliques
des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets
finis ou des déchets en matières dures d’origine animale) et l’extrême densité de son iconographie (un demi-millier
d’entités graphiques). Pour l’essentiel, cette série s’est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930
par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 %
d’inédits). Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l’étude
exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant
les données issues de l’analyse fine des supports et d’une première étude formelle des représentations figuratives ou
géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l’originalité des concepts et des vocabulaires
graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont
aussi les bases d’une étude plus approfondie sur les relations entre l’objet et l’oeuvre (ou les oeuvres) qu’il supporte que
nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation
s’exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d’un lien physique et sémantique fort, irréductible
même, entre l’objet et l’image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l’organisation propre du décor
sur ce dernier qui doivent être interrogées.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Les différentes fouilles du niveau 2 de l'abri Pataud (Gravettien final) ont livré des fragments ... more Les différentes fouilles du niveau 2 de l'abri Pataud (Gravettien final) ont livré des fragments d'au moins trois scapulas de Boviné portant des ornementations au pigment rouge. Il s'agit soit de séries de ponctuations alignées, soit de décors en aplats avec des contours très nets pouvant correspondre à des représentations figuratives. Ces pièces fragmentaires et difficiles à interpréter forment un ensemble homogène : mêmes supports, mêmes transformations et mêmes applications de pigment rouge. Nous proposons ici une première synthèse des différentes analyses réalisées sur ces objets afin de mieux comprendre leurs techniques de réalisation et leur statut, tout en les replaçant dans leur contexte archéologique. Le niveau 2 de l'abri Pataud a pu être subdivisé en nappes de vestiges distinctes correspondant à des occupations successives, parmi lesquelles la dernière contient des dépôts funéraires livrant les restes plus ou moins fragmentaires de six individus. L'étude anthropologique menée depuis 2005 permet d'envisager un comportement funéraire original pour le Gravettien : dépôts primaires intentionnels, prélèvement de certains os et probablement dépôts secondaires. Plusieurs objets dits « extra-ordinaires » sont actuellement considérés comme de probables dépôts funéraires, associés aux individus inhumés dans le fond de l'abri. Dans le cadre d'une étude des colorants du Gravettien final (pigment découvert en stratigraphie, utilisé pour l'ornementation de la paroi…), des analyses physico-chimiques du pigment présent sur les scapulas ont été réalisées, montrant qu'elles appartiennent à un ensemble plus large de productions symboliques contemporain du dépôt de la couche 2.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
L'oeuvre du marquis Paul de Vibraye au XIX e siècle pour faire définitivement reconnaître la Préh... more L'oeuvre du marquis Paul de Vibraye au XIX e siècle pour faire définitivement reconnaître la Préhistoire comme une science autonome n'a pas connu un vrai succès de son vivant, mais aussi après sa mort. En effet, l'homme est resté dans l'ombre de son illustre contemporain Édouard Lartet et il n'a que très peu publié sur le sujet. À son corps défendant, il était aussi occupé par mille et une autres tâches dans sa propriété de Cheverny et sur ses immenses terres. Mais de Vibraye ne manque pas de passion et de détermination, de zèle affirme-ton à l'époque, pour défendre ses convictions. C'est un homme de progrès qui milite à l'Académie des Sciences ou à la Société géologique de France pour faire reconnaître très tôt, dès 1858, l'ancienneté de l'homme sur terre et sa contemporanéité avec les espèces animales disparues comme le Mammouth. Pour un aristocrate catholique que l'on ne saurait suspecter d'être iconoclaste, c'est un exercice courageux d'humilité. Il acquiert ses propres idées sur le terrain, lors de ses fouilles dans la grotte des Fées à Arcy-sur-Cure. Les faits archéologiques qu'il constate, et qu'il accumule patiemment, lui donnent une nouvelle matière à penser et les arguments pour défendre ses idées devant ses pairs avec une honnêteté et une prudence qui forcent le respect. L'association des produits de l'industrie humaine, d'animaux disparus (Mammouth, Ours des cavernes) ou émigrés (rennes) depuis longtemps, et enfin des restes humains, aperçue à la grotte des Fées, puis en Dordogne, dans des couches que l'on qualifie d'« antédiluviennes », finit par dissiper ses doutes et le tire de ses cogitations religieuses. Le marquis Paul de Vibraye publie fort peu mais laisse à la Préhistoire, l'Anthropologie, la Minéralogie et la Paléontologie une vaste collection de référence donnée pour partie par ses héritiers au Muséum national d'Histoire naturelle. Mots-clés : de Vibraye, collections, art mobilier, Laugerie-Basse, Muséum national d'Histoire naturelle. Abstract: The collection of the marquis Paul de Vibraye in the National Museum of Natural History. The work of the Marquis Paul de Vibraye during the nineteenth century led to a real recognition of prehistory as an independent science thought it has not been a success only during his lifetime, but also after his death. Indeed, the man remained in the shadow of his famous contemporary such as Édouard Lartet and published very little. Indeed, De Vibraye was occupied by a thousand tasks on his property in Cheverny and its vast lands. But he didn't lack of passion and determination, and worked hard at the time to defend his beliefs. As a man of progress he worked hard at the Academy of Sciences or at the Geological Society of France to ensure the early recognition, as soon as 1858, of human antiquity on earth and human contemporary with extinct animals such as mammoth. For a Catholic aristocrat that can not be suspected of being iconoclastic, it was a brave exercise of humility. He adquires his own ideas on field, during his excavations in the Grotte des Fées at Arcy-sur-Cure. He observes and gathers Cleyet-Merle J.-J., Geneste J.-M., Man-Estier E. (dir.)
Bookmarks Related papers MentionsView impact
L'art pariétal et mobilier gravé des sites de Teyjat (la Mairie et l'abri Mège), attribué au Magd... more L'art pariétal et mobilier gravé des sites de Teyjat (la Mairie et l'abri Mège), attribué au Magdalénien supérieur ancien et récent, vers 13-14.000 ans avant le présent en âges calibrés, fait actuellement l'objet d'une révision exhaustive dans le cadre du Projet Collectif de Recherche « Peuplements et cultures à la fin du Tardiglaciaire dans le nord du Périgord, entre Dronne et Tardoire » dirigé par l'un des auteurs (PP). Les oeuvres figuratives produites dans ces deux sites, sur les parois d'un édifice démantelé de calcite blonde et translucide dans la grotte et sur des armes, des outils ou des objets en apparence non fonctionnels extraits des différentes couches d'occupations magdaléniennes, ont été amplement commentées depuis leurs découvertes au début du XX e siècle. Certaines oeuvres, comme les aurochs ou les rennes pariétaux, ont irrigué les conceptions les plus académiques du réalisme et ont servi l'unilinéarité des premières chronologies stylistiques, que ce soient les « délicats graffites de Magdaléniens 5 et 6 » (Breuil, 1952 : 40) ou les « meilleurs témoins datés de cette évolution qui a laissé de grande oeuvres jusque dans le Magdalénien VI » (Leroi-Gourhan, 1971 : 72). Selon Leroi-Gourhan les oeuvres de la Mairie étaient débarrassées des conventions de modelés propres aux figurations animales plus anciennes, remarquablement flexibles dans leur forme, photographiquement fidèles dans leurs proportions et extrêmement sensibles dans leurs aplombs et leurs mouvements. Elles étaient propulsées au sommet de la trajectoire évolutive de l'art pariétal paléolithique. Quant aux oeuvres mobilières, elles témoignaient pour certaines de l'inspiration féconde et originale de leurs auteurs dont l'imaginaire se déployait dans deux directions contraires, celle des registres géométriques ornementaux et celle des registres figuratifs, entre animal réaliste et « diablotins » surréalistes. Tout cela n'est pas inexact et on ne saurait dénier à l'art gravé de Teyjat sa profondeur figurative et même une certaine excentricité symbolique. Mais le regard aiguisé que nous jetons aujourd'hui sur ces oeuvres invite à plus de nuance. La lecture renouvelée des supports pariétaux et mobiliers permet une analyse critique des représentations figuratives ou non et de leurs enregistrements anciens (relevés notamment). Elle offre également l'opportunité de nouvelles découvertes et ouvre un champ large à l'analyse technique et stylistique des représentations replacées dans leur environnement et leur contexte archéologique. Enfin, elle ambitionne de situer les productions symboliques magdaléniennes de Teyjat dans leur territoire et dans le cadre des réseaux de circulations et de contacts ou d'échanges structurés à plus ou moins longue distance, vers l'Atlantique ou l'Aquitaine intérieure. Abstract Parietal and portable art from the sites of Teyjat (La Mairie cave and Mège shelter), attributed to the ancient and recent Magdalenian, around 13-14.000 years BP cal, are currently subject of a general review in the frame of a Collective Research Project « Peuplements et cultures à la fin du Tardiglaciaire dans le nord du Périgord, entre Dronne et Tardoire » directed by one of the authors (PP). Figurative works produced in these two sites, on the walls of a dismantled blonde and translucent calcite structure in the cave and on weapons, tools or non-functional objects, apparently extracted from different Magdalenian layers were widely discussed since their discoveries in the early twentieth century. Some works, such as parietal aurochs or reindeers irrigated the most academic conceptions of realism and we used for the first unilinearity stylistic chronologies, whether they were « délicats graffites de Magdaléniens 5 et 6 » (Breuil, 1952: 40) or the « meilleurs témoins datés de cette évolution qui a laissé de grande oeuvres jusque dans le Magdalénien VI » (Leroi-Gourhan, 1971 : 72). According to Leroi-Gourhan the piece of art of La Mairie were cleared of the graphic conventions of oldest animal figures, remarkably flexible regarding their form, photographically faithful in their proportions and extremely sensitive in their positions and movements. They were considered as the top of the evolutionary path of the Palaeolithic cave art. The portable art was showing the fertile and original inspiration of the authors whose imagination was displayed in two opposite directions, ornamental geometric patterns and of figurative registers, between realistic animal and surreal « devils ». Thus this is not incorrect and one cannot deny in the engraved art of Teyjat its figurative depth and even some symbolic eccentricity. But the precise look we have nowadays of these works invites to more nuances. The new reading of the parietal and portable supports allows a critical analysis of figurative (or not) representations and on their old records (tracings in particular). It also give us the opportunity of new discoveries and opens therefore a wide field of technical and stylistic analysis of representations, placed in their environment and their archaeological context. Finally, it aims to locate the Magdalenian symbolic productions of Teyjat in their territory and within the network of circulations and contacts or of structured trade on short or long distance, towards the Atlantic or inside Aquitaine.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by Patrick Paillet
rareté et son schématisme au sein du Magdalénien à navettes contrasteraient fortement avec l’abondance et le réalisme des images
animales associées au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles. La reprise de gisements (la Garenne, Roc-aux-Sorciers) engagée au
cours des vingt dernières années, ainsi que de nouvelles découvertes d’art pariétal (réseau Guy-Martin) et d’art mobilier (Taillis-des-
Coteaux), offrent une documentation enrichie de l’iconographie de ces faciès. Nous pouvons ainsi proposer une analyse renouvelée des
bestiaires et des styles de représentation, afin de préciser le degré de proximité ou de dissemblance des traditions graphiques qui se sont
développées au cours du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse.
Cinq gisements sont considérés dans cette étude : l’un est rattaché au faciès à navettes (Grand Abri et grotte Blanchard à la Garenne),
les autres au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (la Marche, le réseau Guy-Martin, le Roc-aux-Sorciers, le Taillis-des-Coteaux).
Seul thème commun, 91 chevaux (dont 71 provenant de la Marche) ont donné lieu à une analyse stylistique, associant traitements statistiques
simples et multivariés (analyses factorielles des correspondances et classifications ascendantes hiérarchiques). Malgré une certaine
communauté graphique entre les cinq gisements, socle traditionnel de la figuration au Magdalénien moyen, les deux faciès témoignent
d’une nette dichotomie formelle, avec une tendance au réalisme pour le Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (corps modelés,
détails internes, dynamisme…), contre un traitement plus schématique et peu naturaliste pour le Magdalénien à navettes (silhouettes
rectilignes, peu de détails, raideur). Par ailleurs, avec les individus du Taillis-des-Coteaux, cette étude met en lumière une variabilité des
codes graphiques à l’intérieur des sites à pointes de Lussac-Angles, qu’il est encore difficile d’interpréter (changements diachroniques,
variations personnelles ou une attribution au faciès à pointes de Lussac-Angles à réévaluer ?). Corrélativement, la proximité formelle du
Roc-aux-Sorciers et de la Marche est renforcée, apportant de nouveaux arguments à l’hypothèse d’auteurs communs pour une partie de
la production graphique de ces deux gisements.
Cette analyse de la représentation du cheval vient donc confirmer et préciser la cohérence et les contrastes stylistiques de la figuration
animale au sein des faciès du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse. Ces résultats seront intéressants à comparer avec les autres
espaces dans lesquels sont présents les deux faciès : une unité iconographique congruente à la répartition interrégionale de ces deux
objets – navettes et pointes de sagaie de Lussac-Angles – permettrait d’en déduire l’existence de véritables faciès culturels.
: le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles et le Magdalénien à navettes, construits en opposition à partir de l’exclusion mutuelle
de deux artéfacts d’industrie osseuse. Sont ainsi exposés et confrontés les critères typologiques sélectionnés dans les registres techniques
et symboliques ayant participé à leur reconnaissance et définition. Vision synthétique à large échelle pour le Magdalénien à
navettes, image régionale de type monographique restreinte au Poitou pour le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles, ces deux faciès
paraissent fondamentalement se distinguer par leurs formes d’expression symbolique bien différentes.
ayant bénéficié de nouvelles dynamiques de recherches au cours des vingt dernières années : le Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l’Anglin,
Vienne) et la Marche (Lussac-les-Châteaux, Vienne), d’une part ; la Garenne (Saint-Marcel, Indre), Arlay (Jura) et le Roc-de-Marcamps
(Marcamps-et-Prignac, Gironde), d’autre part. Ces diverses reprises d’études n’offrent cependant pas le même bilan. Si les gisements à
navettes ont bénéficié de réexamens globaux, les recherches à la Marche et au Roc-aux-Sorciers ont été consacrées principalement à la
sphère symbolique. Les équipements lithiques et osseux demeurent pour le moment en attente de caractérisations typo-technologiques
plus avancées. La reprise archéostratigraphique des trois gisements à navettes, doublée de nouvelles séries de datations, vient nuancer
le cadre chronologique de ce faciès : le Magdalénien à navettes semble désormais se développer antérieurement à 18000 cal. BP, peutêtre
dès 19000 cal. BP. Contrairement à ce qui était pensé jusqu’alors, le Magdalénien à navettes précèderait ainsi le Magdalénien à
pointes de Lussac-Angles dont il serait cependant en partie synchrone dans sa phase la plus récente.
Magdalénien moyen à sagaies de Lussac-Angles et du Magdalénien moyen à navettes, a fait l’objet d’études récentes. Le croisement
des résultats met en lumière des différences dans les pratiques de la couleur sur ces deux lieux ornés et occupés, tant dans l’obtention
des différentes teintes rouges, noires et jaunes que dans leur intégration à l’art pariétal. Si l’art pictural pariétal de la grotte Blanchard
semble en grande partie indépendant de l’art pariétal gravé, il est étroitement lié aux sculptures et gravures pariétales au Roc-aux-Sorciers
où son intégration dépend de règles strictes, lesquelles semblent se retrouver dans d’autres sites ornés du Magdalénien moyen
à sagaies de Lussac-Angles. Bien que ces premiers résultats restent à approfondir et cette étude à étendre à d’autres sites, il ressort
néanmoins que la couleur pourrait être un des éléments participant de la caractérisation et de la différenciation entre le faciès du Magdalénien
moyen à sagaies de Lussac-Angles et celui du Magdalénien moyen à navettes.
des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets
finis ou des déchets en matières dures d’origine animale) et l’extrême densité de son iconographie (un demi-millier
d’entités graphiques). Pour l’essentiel, cette série s’est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930
par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 %
d’inédits). Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l’étude
exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant
les données issues de l’analyse fine des supports et d’une première étude formelle des représentations figuratives ou
géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l’originalité des concepts et des vocabulaires
graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont
aussi les bases d’une étude plus approfondie sur les relations entre l’objet et l’oeuvre (ou les oeuvres) qu’il supporte que
nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation
s’exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d’un lien physique et sémantique fort, irréductible
même, entre l’objet et l’image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l’organisation propre du décor
sur ce dernier qui doivent être interrogées.
rareté et son schématisme au sein du Magdalénien à navettes contrasteraient fortement avec l’abondance et le réalisme des images
animales associées au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles. La reprise de gisements (la Garenne, Roc-aux-Sorciers) engagée au
cours des vingt dernières années, ainsi que de nouvelles découvertes d’art pariétal (réseau Guy-Martin) et d’art mobilier (Taillis-des-
Coteaux), offrent une documentation enrichie de l’iconographie de ces faciès. Nous pouvons ainsi proposer une analyse renouvelée des
bestiaires et des styles de représentation, afin de préciser le degré de proximité ou de dissemblance des traditions graphiques qui se sont
développées au cours du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse.
Cinq gisements sont considérés dans cette étude : l’un est rattaché au faciès à navettes (Grand Abri et grotte Blanchard à la Garenne),
les autres au Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (la Marche, le réseau Guy-Martin, le Roc-aux-Sorciers, le Taillis-des-Coteaux).
Seul thème commun, 91 chevaux (dont 71 provenant de la Marche) ont donné lieu à une analyse stylistique, associant traitements statistiques
simples et multivariés (analyses factorielles des correspondances et classifications ascendantes hiérarchiques). Malgré une certaine
communauté graphique entre les cinq gisements, socle traditionnel de la figuration au Magdalénien moyen, les deux faciès témoignent
d’une nette dichotomie formelle, avec une tendance au réalisme pour le Magdalénien à pointes de Lussac-Angles (corps modelés,
détails internes, dynamisme…), contre un traitement plus schématique et peu naturaliste pour le Magdalénien à navettes (silhouettes
rectilignes, peu de détails, raideur). Par ailleurs, avec les individus du Taillis-des-Coteaux, cette étude met en lumière une variabilité des
codes graphiques à l’intérieur des sites à pointes de Lussac-Angles, qu’il est encore difficile d’interpréter (changements diachroniques,
variations personnelles ou une attribution au faciès à pointes de Lussac-Angles à réévaluer ?). Corrélativement, la proximité formelle du
Roc-aux-Sorciers et de la Marche est renforcée, apportant de nouveaux arguments à l’hypothèse d’auteurs communs pour une partie de
la production graphique de ces deux gisements.
Cette analyse de la représentation du cheval vient donc confirmer et préciser la cohérence et les contrastes stylistiques de la figuration
animale au sein des faciès du Magdalénien moyen entre Vienne et Creuse. Ces résultats seront intéressants à comparer avec les autres
espaces dans lesquels sont présents les deux faciès : une unité iconographique congruente à la répartition interrégionale de ces deux
objets – navettes et pointes de sagaie de Lussac-Angles – permettrait d’en déduire l’existence de véritables faciès culturels.
: le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles et le Magdalénien à navettes, construits en opposition à partir de l’exclusion mutuelle
de deux artéfacts d’industrie osseuse. Sont ainsi exposés et confrontés les critères typologiques sélectionnés dans les registres techniques
et symboliques ayant participé à leur reconnaissance et définition. Vision synthétique à large échelle pour le Magdalénien à
navettes, image régionale de type monographique restreinte au Poitou pour le Magdalénien à sagaies de Lussac-Angles, ces deux faciès
paraissent fondamentalement se distinguer par leurs formes d’expression symbolique bien différentes.
ayant bénéficié de nouvelles dynamiques de recherches au cours des vingt dernières années : le Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l’Anglin,
Vienne) et la Marche (Lussac-les-Châteaux, Vienne), d’une part ; la Garenne (Saint-Marcel, Indre), Arlay (Jura) et le Roc-de-Marcamps
(Marcamps-et-Prignac, Gironde), d’autre part. Ces diverses reprises d’études n’offrent cependant pas le même bilan. Si les gisements à
navettes ont bénéficié de réexamens globaux, les recherches à la Marche et au Roc-aux-Sorciers ont été consacrées principalement à la
sphère symbolique. Les équipements lithiques et osseux demeurent pour le moment en attente de caractérisations typo-technologiques
plus avancées. La reprise archéostratigraphique des trois gisements à navettes, doublée de nouvelles séries de datations, vient nuancer
le cadre chronologique de ce faciès : le Magdalénien à navettes semble désormais se développer antérieurement à 18000 cal. BP, peutêtre
dès 19000 cal. BP. Contrairement à ce qui était pensé jusqu’alors, le Magdalénien à navettes précèderait ainsi le Magdalénien à
pointes de Lussac-Angles dont il serait cependant en partie synchrone dans sa phase la plus récente.
Magdalénien moyen à sagaies de Lussac-Angles et du Magdalénien moyen à navettes, a fait l’objet d’études récentes. Le croisement
des résultats met en lumière des différences dans les pratiques de la couleur sur ces deux lieux ornés et occupés, tant dans l’obtention
des différentes teintes rouges, noires et jaunes que dans leur intégration à l’art pariétal. Si l’art pictural pariétal de la grotte Blanchard
semble en grande partie indépendant de l’art pariétal gravé, il est étroitement lié aux sculptures et gravures pariétales au Roc-aux-Sorciers
où son intégration dépend de règles strictes, lesquelles semblent se retrouver dans d’autres sites ornés du Magdalénien moyen
à sagaies de Lussac-Angles. Bien que ces premiers résultats restent à approfondir et cette étude à étendre à d’autres sites, il ressort
néanmoins que la couleur pourrait être un des éléments participant de la caractérisation et de la différenciation entre le faciès du Magdalénien
moyen à sagaies de Lussac-Angles et celui du Magdalénien moyen à navettes.
des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets
finis ou des déchets en matières dures d’origine animale) et l’extrême densité de son iconographie (un demi-millier
d’entités graphiques). Pour l’essentiel, cette série s’est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930
par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 %
d’inédits). Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l’étude
exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant
les données issues de l’analyse fine des supports et d’une première étude formelle des représentations figuratives ou
géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l’originalité des concepts et des vocabulaires
graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont
aussi les bases d’une étude plus approfondie sur les relations entre l’objet et l’oeuvre (ou les oeuvres) qu’il supporte que
nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation
s’exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d’un lien physique et sémantique fort, irréductible
même, entre l’objet et l’image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l’organisation propre du décor
sur ce dernier qui doivent être interrogées.