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Alexis Rappas
  • Department of History
    College of Social Sciences and Humanities
    Koç University
    Rumeli Feneri Yolu 34450 Sarıyer
    Istanbul
  • +90(0)5300695293

Alexis Rappas

Koç University, History, Faculty Member
L’étiquette impériale, les rituels ou encore les codes vestimentaires impriment sur les corps la différence entre gouvernants et gouvernés, selon une dynamique de normativation des corps et des conduites désormais bien connue des... more
L’étiquette impériale, les rituels ou encore les codes vestimentaires impriment sur les corps la différence entre gouvernants et gouvernés, selon une dynamique de normativation des corps et des conduites désormais bien connue des historiens comme des anthropologues.

De façon moins ostentatoire, mais peut-être – et de ce fait même – plus efficace, le pouvoir impérial se pérennise également en se disant et en s’écrivant : le langage officiel, les catégories sur lesquels il repose, et qu’il reproduit en les énonçant, est inséparable de sa finalité pratique.

Par définition le langage impérial ne devient politique qu’une fois traduit dans ou de l’idiome local ; s’il découle d’une tradition bureaucratique métropolitaine dont les origines s’estompent, il s’incarne  dans le travail de traduction ou  d’interprétation d’intermédiaires locaux.  Souvent négligés par l’historiographie, ces derniers – traducteurs, scribes, interprètes consulaires, employés de l’administration coloniale, élite semi-coloniale – sont pourtant les rouages importants de la « mécanique impériale », et disposent d’un pouvoir aussi étendu qu’insoupçonné.

Cette journée d’étude a pour ambition de mettre en lumière les processus d’hybridation à l’œuvre dans l’exercice du pouvoir impérial, à travers une étude des modalités de traduction de ce dernier.  Le cadre méditerranéen se prête tout particulièrement à l’étude, puisqu’une tradition pluriséculaire d’inter-traductions des langues méditerranéennes – sans compter la revendication d’un « héritage culturel » commun – génère, de part et d’autre de l’interface impériale, un sentiment de familiarité trompeuse.  La perspective adoptée est résolument trans-impériale : l’enjeu est en effet de comparer les terrains coloniaux européens et extra-européens dans une double perspective diachronique (car axée sur la transition d’une configuration à l’autre) et synchronique (car centrée sur l’évaluation des différences et similarités entre cas particuliers). Le choix a été fait de limiter l’analyse à la période contemporaine, soit au moment de la consolidation et d’une certaine standardisation des langages administratifs et commerciaux.