Par sa situation géographique, le Maroc se trouve sur la bordure nord-ouest de la plaque africaine, qui est en mouvement continu de rapprochement et de collision avec la plaque eurasienne. Ce mouvement fait du Maroc un pays à sismicité...
morePar sa situation géographique, le Maroc se trouve sur la bordure nord-ouest de la plaque africaine, qui est en mouvement continu de rapprochement et de collision avec la plaque eurasienne. Ce mouvement fait du Maroc un pays à sismicité modérée, pouvant donner lieu, de temps en temps, à des tremblements de terre destructeurs atteignant une magnitude proche de 6,5 (Al Hoceima 2004). Ce risque est resté longtemps sous-estimé et dans une large mesure ignoré, et ce n’est qu’après le séisme d’Agadir (1960) que l’État adopte une
nouvelle politique de recherche dans le domaine de la sismologie. Mal définie il y a encore une trentaine d’années, la sismicité du Maroc a commencé à être connue avec précision
grâce au développement et à l’extension du réseau sismologique et aux nombreux travaux de recherche et de missions de terrain réalisés. Une délimitation, la plus précise possible, des zones potentiellement sismogènes et une analyse sismotectonique permettant la détermination des failles actives contribuent d’aboutir à un zonage sismique qui constitue un pas indispensable dans l’évaluation de l’aléa sismique.
Dans la prédiction (prévision à court terme) des séismes, qui a pour but de limiter les pertes en vies humaines et en dégâts matériels, quatre paramètres principaux doivent être pris en
compte : le lieu, la date, la magnitude et les effets que le séisme peut entrainer à la surface du sol. Comme il est actuellement impossible de prédire de manière précise l’avènement d’un séisme, la prévision à long terme et la prévention restent sans conteste les seuls moyens possibles pour réduire au mieux les dommages provoqués par les tremblements de terre. C’est pour cela que toute décision en matière d’urbanisme, d’aménagement de l’espace ou de génie parasismique doit s’appuyer sur la connaissance des caractéristiques des séismes connus et probables. Aussi, l’application des règles parasismiques aux constructions neuves est en principe obligatoire au Maroc depuis 2002 pour la quasi-totalité des bâtiments situés dans les zones différentes de zéro 1 . En revanche, aucune obligation de renforcement préventif n’existe en ce qui concerne le patrimoine bâti. Or, la vulnérabilité aux séismes de ce dernier est parfois très élevée et, dans les zones les plus exposées, de nombreuses pertes en vies humaines pourraient être occasionnées par des tremblements de terre de forte intensité, par conséquent, dans certaines villes surpeuplées, les quartiers ou bâtiments anciens présentent un risque sismique considérable. La prévention sismique doit naturellement être complétée par des programmes de sensibilisation des citoyens, des élus et des responsables contre les méfaits des séismes.