Robert Thernot
INRAP, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, Archéologie, ingénieur chargé de recherches
Architecte de formation, je suis devenu ensuite archéologue, spécialisé dans l'étude des sites où émergent des problématiques architecturales
less
InterestsView All (25)
Uploads
Papers
Toutefois, plusieurs domaines étaient déjà documentés, et parfois depuis longtemps. En témoignent la stèle de l’enfant Septentrion connue dès le XVIe siècle et, de manière moins spectaculaire, les nombreux vestiges découverts fortuitement, et que l’inventaire égrène en fin d’ouvrage, rappelant au passage que le sous-sol antibois a beaucoup souffert du développement de l’urbanisation dans les années 70.
Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherches « Antipolis, des origines au royaume des Francs » mené entre 2011 et 2013, l’objectif a été de rassembler cette documentation ancienne et récente, éparse et inégale. Le présent ouvrage ne concerne que la période romaine, au cours de laquelle Antibes était chef-lieu de cité et la première ville de Gaule et de la Province de Narbonnaise… pour qui venait d’Italie.
Le retour aux sources écrites et au terrain, ainsi que la découverte de documents nouveaux, ont permis de conforter, par une démarche rigoureuse que l’on pourra suivre ici, la présence des deux édifices de spectacle et celle d’un vaste monument conservé sous le château. L’habitat privé s’est enrichi de la découverte d ‘une nouvelle maison, témoignage du cadre de vie des élites, de l’étude de plusieurs pavements et de celle de deux ensembles de peintures murales, de grande qualité, qui étaient conservés dans les réserves du musée. Avec la grande opération préventive du Pré-des-Pêcheurs, en 2012, on en sait désormais davantage sur le port. Depuis les travaux des années 70 seules avaient été consignées quelques observations rapides et donc sujettes à caution.
Parallèlement, un important travail a été mené sur le mobilier des découvertes anciennes conservé au musée. L’étude de la céramique, dont la présentation dépasserait le cadre de cet ouvrage, a permis d’asseoir quelques chronologies, ponctuellement précisées par des datations par archéomagnétisme et luminescence entreprises sur l’édifice sous le château.
Les résultats de ces efforts conjugués apparaissent à la lecture de la synthèse. L’aspect des différents quartiers a été précisé ainsi que le cadre de vie des habitants. Les auteurs ont pu mettre en évidence les orientations de la (ou des ?) trame urbaine et tenter une approche des principales phases d’évolution d’Antipolis, une ville romaine restée modeste mais empreinte encore d’un dynamisme certain à la fin de l’Antiquité.
L’exposé des nouvelles connaissances résultant de ce travail montre les multiples directions dans lesquelles la réflexion peut désormais s’engager. Cependant, beaucoup reste à faire. Le puzzle ne comporte que quelques pièces et cette publication doit être considérée comme un état des connaissances ouvert à de nouvelles fouilles à venir.