Delrieu (F.) et Furestier (R.) dir., Habitats de hauteur et fortifiés à l'âge du Bronze et au premier âge du Fer entre Alpes et Massif central, Documents d'Archéologie Médirionale n°40, pp. 109-125, 2017
Situées aux confins septentrionaux du Languedoc oriental entre Cévennes et moyenne vallée du Rhôn... more Situées aux confins septentrionaux du Languedoc oriental entre Cévennes et moyenne vallée du Rhône, les habitats perchés fortifiés ou non d’Ardèche (principalement) méridionale connues souvent depuis le XIXe siècle ont fait récemment l'objet de travaux dans le cadre de deux programmes de recherche (dir. Durand 1993-1998 et dir. Delrieu 2012-2016) qui permettent désormais d‘avoir une vision synthétique des systèmes défensifs présents et conservés sur divers établissements de hauteur.
Si de nombreux sites perchés ont été fréquentés au Néolithique final/Bronze ancien et au Bronze final 3b, la plupart des fortifications construites en pierres sèches ont été édifiées aux âges du Fer et plus particulièrement entre la fin du VIe et le IVe siècle av. J.-C.
A travers un corpus sélectif de 23 sites et de 15 remparts suffisamment bien documentés, nous aborderons rapidement leur répartition géographique (milieu calcaire et volcanique) et leur topographique, la typologie des différents sites (éperon barré…) pour se focaliser ensuite sur l’architecture stricto sensu des enceintes (matériaux, mise en œuvre…) et leurs aménagements (tour/bastion, porte). La présence de quelques murs massifs (terrasse/soutènement) sera également évoquée avant de conclure sur la question des statuts et fonctions qui semblent correspondre comme ailleurs à une grande variété de cas de figure.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by DURAND ERIC
de 355 sites bien datés et répartis sur plus de 14 600 km² de part et d’autre des 160 km du tracé fluvial du Rhône moyen entre Beaucaire et
Tournon-sur-Rhône. Leur répartition et leur organisation suggèrent la présence d’un réseau assez dense d’axes de circulation sud-nord et ouestest reliant théoriquement plus de 90 sites de hauteurs (fortifiés ou non), une centaine d’établissements ruraux, une cinquantaine de grottes,
une vingtaine de sépultures et de sites de « redistribution » (débarcadères, relais divers associés ou non à des passages à gué). Orientés par
les contraintes oro-hydrographiques des divers territoires médio-rhodaniens traversés, entre les cours de l’Isère et du Doux au nord et ceux de la Durance et du Gardon au sud, quatre itinéraires terrestres permettaient de rallier le littoral méditerranéen à l’agglomération de Lyon et une dizaine d’axes transversaux articulés autour du Rhône, ses gués et ses affluents ont relié les Préalpes au Massif central.
grande majorité, ont été explorés sur une surface trop limitée pour en saisir la nature précise et le statut. Généralement, ils sont implantés sur
des éperons et couvrent une surface très réduite, particulièrement dans le Sud-Est. Un quart d’entre eux seulement dépasse les 7 ha. La taille des
fortifications est aussi un critère essentiel, mais il n’a été possible de l’aborder qu’à partir d’un indice, la longueur : les disparités sont très fortes
là aussi, mais on note que cette longueur double en moyenne avec la fin de l’âge du Fer. Les matériaux des remparts révèlent des tendances :
la terre domine dans la moitié nord-ouest, la pierre dans la moitié sud-est ; les armatures de bois sont dispersées, mais plus rares près de la
Méditerranée. Au niveau national comme régional, les courbes chronologiques des occupations sont très comparables et scandées par trois pics,
d’ampleur croissante, à la fin de l’âge du Bronze, du Premier et du second âge du Fer. Ces similitudes évolutives soulignent l’importance des
causalités d’échelle suprarégionale et interculturelle. Pour autant, l’interprétation des évolutions des sites défendus durant la Protohistoire ne fait
pas consensus.
ancienne. Le rythme de fondation et d’abandon de ces gisements répond parfaitement à celui observé dans le reste de la France avec deux phases
principales de fonctionnement qui correspondent au Bronze final IIIb et au Hallstatt final. Plusieurs remparts ont été fouillés ces dernières années
et confirment que cette région se situe au carrefour d’influences aussi bien méditerranéennes que continentales en matière d’architecture défensive.
Si quelques fouilles extensives ont permis d’appréhender le statut ou la fonction de ces occupations, cet aspect de la recherche, comme
ailleurs en France, semble être un axe à privilégier dans les années à venir.
Manon Cabanis, Laurent Bouby , Fabien Isnard, Eric Durand, Bertrand Limier, Nicolas Garnier, Benjamin Dietre, Sophie Martin , Eymeric Morin , Caroline Pont, Valentina Bellavia, Jérôme Salse, Sarah Ivorra, Jean-Frédéric Terral, Philippe Marinval
synthèse des données récentes a été réalisée sur dix sites occupés entre la fin du VIe et le IVe siècle BC, et répartis sur l’ensemble du territoire ardéchois.
dresser un nouveau bilan sur la diffusion vers le nord et la consommation du vin
méditerranéen, principalement en provenance de Marseille et de sa Chôra. Les productions
étrusques sont anecdotiques et, plus encore, celles de Grande-Grèce ou de Grèce orientale
(côte anatolienne). Les importations d’amphores de l’agglomération de Lyon-Vaise restent les
plus abondantes et les mieux documentées, soulignant autant le statut privilégié du site que
son implication dans le commerce de produits méditerranéens en moyenne vallée du Rhône.
Certains des sites de hauteur fortifiés et des établissements ruraux jalonnant le cours du fleuve
jusqu’à Lyon pourraient avoir eu une fonction de relais intermédiaires
Si de nombreux sites perchés ont été fréquentés au Néolithique final/Bronze ancien et au Bronze final 3b, la plupart des fortifications construites en pierres sèches ont été édifiées aux âges du Fer et plus particulièrement entre la fin du VIe et le IVe siècle av. J.-C.
A travers un corpus sélectif de 23 sites et de 15 remparts suffisamment bien documentés, nous aborderons rapidement leur répartition géographique (milieu calcaire et volcanique) et leur topographique, la typologie des différents sites (éperon barré…) pour se focaliser ensuite sur l’architecture stricto sensu des enceintes (matériaux, mise en œuvre…) et leurs aménagements (tour/bastion, porte). La présence de quelques murs massifs (terrasse/soutènement) sera également évoquée avant de conclure sur la question des statuts et fonctions qui semblent correspondre comme ailleurs à une grande variété de cas de figure.
de 355 sites bien datés et répartis sur plus de 14 600 km² de part et d’autre des 160 km du tracé fluvial du Rhône moyen entre Beaucaire et
Tournon-sur-Rhône. Leur répartition et leur organisation suggèrent la présence d’un réseau assez dense d’axes de circulation sud-nord et ouestest reliant théoriquement plus de 90 sites de hauteurs (fortifiés ou non), une centaine d’établissements ruraux, une cinquantaine de grottes,
une vingtaine de sépultures et de sites de « redistribution » (débarcadères, relais divers associés ou non à des passages à gué). Orientés par
les contraintes oro-hydrographiques des divers territoires médio-rhodaniens traversés, entre les cours de l’Isère et du Doux au nord et ceux de la Durance et du Gardon au sud, quatre itinéraires terrestres permettaient de rallier le littoral méditerranéen à l’agglomération de Lyon et une dizaine d’axes transversaux articulés autour du Rhône, ses gués et ses affluents ont relié les Préalpes au Massif central.
grande majorité, ont été explorés sur une surface trop limitée pour en saisir la nature précise et le statut. Généralement, ils sont implantés sur
des éperons et couvrent une surface très réduite, particulièrement dans le Sud-Est. Un quart d’entre eux seulement dépasse les 7 ha. La taille des
fortifications est aussi un critère essentiel, mais il n’a été possible de l’aborder qu’à partir d’un indice, la longueur : les disparités sont très fortes
là aussi, mais on note que cette longueur double en moyenne avec la fin de l’âge du Fer. Les matériaux des remparts révèlent des tendances :
la terre domine dans la moitié nord-ouest, la pierre dans la moitié sud-est ; les armatures de bois sont dispersées, mais plus rares près de la
Méditerranée. Au niveau national comme régional, les courbes chronologiques des occupations sont très comparables et scandées par trois pics,
d’ampleur croissante, à la fin de l’âge du Bronze, du Premier et du second âge du Fer. Ces similitudes évolutives soulignent l’importance des
causalités d’échelle suprarégionale et interculturelle. Pour autant, l’interprétation des évolutions des sites défendus durant la Protohistoire ne fait
pas consensus.
ancienne. Le rythme de fondation et d’abandon de ces gisements répond parfaitement à celui observé dans le reste de la France avec deux phases
principales de fonctionnement qui correspondent au Bronze final IIIb et au Hallstatt final. Plusieurs remparts ont été fouillés ces dernières années
et confirment que cette région se situe au carrefour d’influences aussi bien méditerranéennes que continentales en matière d’architecture défensive.
Si quelques fouilles extensives ont permis d’appréhender le statut ou la fonction de ces occupations, cet aspect de la recherche, comme
ailleurs en France, semble être un axe à privilégier dans les années à venir.
Manon Cabanis, Laurent Bouby , Fabien Isnard, Eric Durand, Bertrand Limier, Nicolas Garnier, Benjamin Dietre, Sophie Martin , Eymeric Morin , Caroline Pont, Valentina Bellavia, Jérôme Salse, Sarah Ivorra, Jean-Frédéric Terral, Philippe Marinval
synthèse des données récentes a été réalisée sur dix sites occupés entre la fin du VIe et le IVe siècle BC, et répartis sur l’ensemble du territoire ardéchois.
dresser un nouveau bilan sur la diffusion vers le nord et la consommation du vin
méditerranéen, principalement en provenance de Marseille et de sa Chôra. Les productions
étrusques sont anecdotiques et, plus encore, celles de Grande-Grèce ou de Grèce orientale
(côte anatolienne). Les importations d’amphores de l’agglomération de Lyon-Vaise restent les
plus abondantes et les mieux documentées, soulignant autant le statut privilégié du site que
son implication dans le commerce de produits méditerranéens en moyenne vallée du Rhône.
Certains des sites de hauteur fortifiés et des établissements ruraux jalonnant le cours du fleuve
jusqu’à Lyon pourraient avoir eu une fonction de relais intermédiaires
Si de nombreux sites perchés ont été fréquentés au Néolithique final/Bronze ancien et au Bronze final 3b, la plupart des fortifications construites en pierres sèches ont été édifiées aux âges du Fer et plus particulièrement entre la fin du VIe et le IVe siècle av. J.-C.
A travers un corpus sélectif de 23 sites et de 15 remparts suffisamment bien documentés, nous aborderons rapidement leur répartition géographique (milieu calcaire et volcanique) et leur topographique, la typologie des différents sites (éperon barré…) pour se focaliser ensuite sur l’architecture stricto sensu des enceintes (matériaux, mise en œuvre…) et leurs aménagements (tour/bastion, porte). La présence de quelques murs massifs (terrasse/soutènement) sera également évoquée avant de conclure sur la question des statuts et fonctions qui semblent correspondre comme ailleurs à une grande variété de cas de figure.