National audienceLa recherche médiévale en Picardie connaît actuellement un regain d’intérêt avec... more National audienceLa recherche médiévale en Picardie connaît actuellement un regain d’intérêt avec la constitution d’une équipe de recherche composée des différents acteurs de l’archéologie publique œuvrant sur les territoires de l’Aisne et de l’Oise. Les premiers résultats présentés ici sont le fruit des deux premières années d’existence de ce collectif
L'habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-XIe siècles) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements : 36e Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM, Oct 1, 2015
International audiencePArTaGE est un projet de plateforme collaborative et participative destinée... more International audiencePArTaGE est un projet de plateforme collaborative et participative destinée à l’étude de la dynamique d’occupation du sol et de l’évolution des paysages au sein du bassin versant de l’Eure (portion occidentale du système séquanien), sur le temps long, de la préhistoire à nos jours.La plateforme a vocation à constituer un outil d’aide à la décision pour permettre :• de centraliser la collecte de données primaires en vue d’aider à la caractérisation et à l’analyse prédictive de l’espace étudié ;• de transformer les données dans le cadre des problématiques du développement du territoire et de prescriptions archéologiques et patrimoniale
Seit fast 20 Jahren werden in der ganzen Region Nord-Picardie tiefe Sondagen durchgeführt, um tie... more Seit fast 20 Jahren werden in der ganzen Region Nord-Picardie tiefe Sondagen durchgeführt, um tiefgelegene paläolithische Fundstätten ausfindig zu machen. Auf diese Sondagen folgten in vielen Fällen Ausgrabungen. Die Menge der verfügbaren Daten ist beträchtlich, sowohl was die Stratigraphien angeht als auch die Archäologie. Um dieses Datenmaterial optimal zu nutzen, verwendet das Inrap Nord-Picardie seit mehreren Jahren ein Geoinformationssystem (GIS), das bei den jüngsten Grabungen bereits in der Planungsphase eingesetzt wurde. Die Werkzeuge, welche die Verknüpfung von attributiven (beschreibenden) und räumlichen Informationen ermöglichen, erlauben es für geomorphologische oder archäologische Daten unterschiedliche Maßstäbe anzuwenden. Kartographierung der Oberflächeninformationen (Vorhandensein/Fehlen auf regionaler Ebene, Transekte mit einer Länge von mehreren Metern oder Kilometern, Modellierung durch Interpolation der oberen Grenze oder der Mächtigkeit einer stratigraphischen Einheit auf einer Fundstelle…), Pläne der archäologischen Fundplätze, Analyse der Zusammensetzungen, Vergleiche zwischen Fundplätzen (allgemeine räumliche Verteilung oder räumliche Verteilung eines bestimmten Elements…). Die Beispiele unterstreichen die Bedeutung der methodologischen Überlegungen im Vorfeld eines wissenschaftlichen Projektes bezüglich der Speicherung der Daten und deren Anordnung zueinander, basierend auf einer sorgfältigen Abstimmung und einem permanenten Austausch zwischen Prähistorikern, Geologen, Geomorphologen, Topografen und Geomatikern.For more than twenty years, the whole Nord-Picardie region has been the subject of deep soundings with a view to discovering Paleolithic sites preserved in depth. Many excavations have followed. The amount of data now available is significant, from both a stratigraphical and an archeological point of view. Thus, over the last few years, within the “INRAP Nord-Picardie” [Institute for preventive archaeological research], a tool of the SIG type has been developed in order to make the most of this corpus. In the case of the most recent excavations, the SIG was used from the very early stages of the operations. The tools for the descriptive and the spatial data make it possible to work on different scales, whether on the geomorphological or the archaeological data: mapping the surface formations (presence/absence at a regional level, transects covering several dozen metres or kilometres, modelling by the interpolation of diverse characteristics of a stratigraphic unit on a given site), site plans, analyses of reassemblings, comparisons between sites (general spatial distribution, or limited to one single element…). The examples above highlight the importance of methodological reflection upstream of any scientific project concerning the recording and ordering of data, based on close cooperation and continuous exchanges between prehistorians, geologists, geomorphologists, topographers and geomaticians.Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’ensemble de la région Nord‑Picardie a fait l’objet de sondages profonds destinés à la découverte de sites paléolithiques conservés en profondeur. Ceux-ci furent suivis de nombreuses fouilles. La somme de données désormais recueillies est considérable, tant d’un point de vue stratigraphique qu’archéologique. Aussi, depuis quelques années, au sein de l’Inrap Nord-Picardie, un outil relevant des Systèmesd’Informations Géographiques (SIG) a été mis en place afin d’exploiter au mieux ce corpus. Pour les fouilles les plus récentes, ce SIG a été mis en oeuvre dès la phase de préparation des opérations. Les outils de gestion des données attributaires (descriptives) et spatiales permettent de travailler àdifférentes échelles que ce soit sur les données géomorphologiques ou archéologiques : cartographie des formations superficielles (présence/absence à l’échelle régionale, transects sur plusieurs dizaines de mètres ou kilomètres, modélisation par interpolation du toit ou de l’épaisseur d’une unité stratigraphique sur un site…), plans de sites archéologiques, analyse des remontages, comparaisons entre sites (répartition spatiale générale ou d’un élément particulier…). Les exemples présentés soulignent l’importance de la réflexion méthodologique en amont de tout projet scientifique concernant l’enregistrement des données et leurs agencements relationnels, basée sur une concertation fine et un échange constant entre préhistoriens, géologues, géomorphologues, topographes et géomaticiens
Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la ... more Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la construction du Canal Seine-Nord Europe mené par Voies Navigables de France. Lors de l’opération de diagnostic réalisée par N. Sellier en 2009, cinquante-huit silex taillés attribuables au Paléolithique moyen et en position stratigraphique claire ont été découverts dans des unités stratigraphiques variées. La découverte de silex taillés en association avec des fragments osseux inclus dans une séquence stratigraphique remarquable a incité le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à prescrire une fouille sur deux secteurs distincts. L’opération s’est déroulée en deux temps. Un premier secteur a été fouillé sur 2 000 m² de septembre à décembre 2010, un second secteur de 4 100 m² a été fouillé de mars à juillet 2011. Au terme de ces opérations, quatre niveaux paléolithiques, en position primaire, ont été fouillés. La fouille du secteur 1 a permis la découverte d’un niveau ar...
Ministère de la Culture et de la Communication, Apr 30, 2021
Ce rapport est le dernier du programme triannuel de 2018 à 2020. En tant que rapport final, il re... more Ce rapport est le dernier du programme triannuel de 2018 à 2020. En tant que rapport final, il reprend les résultats des différentes études et présente plusieurs bilans des différents travaux depuis la découverte du gisement. Ainsi, après un rappel de l’historique du gisement, une synthèse des données de terrain est proposée, avant de présenter les études et synthèses menées ou poursuivies cette année
Les diagnostics et fouilles prealables au creusement du canal Seine-Nord Europe, menes par l'... more Les diagnostics et fouilles prealables au creusement du canal Seine-Nord Europe, menes par l'Inrap, s'echelonnent du sud au nord entre Compiegne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Pas-de-Calais). C'est un veritable transect qui coupe la moitie nord de la Picardie et le sud du departement du Pas-de-Calais et qui offre un panorama sur de nombreux sites archeologiques de toutes periodes. Une centaine de meules rotatives est issue de vingt-quatre sites occupes entre la fin de l'epoque gauloise et le haut Moyen Âge et situes a cheval sur deux territoires de cites antiques de Gaule Belgique. Ces meules de differents types sont taillees dans des roches specifiques selectionnees pour leurs proprietes mecaniques, et dont on commence a percevoir les modalites d'approvisionnement a differentes epoques, en lien avec des reseaux de communication.
National audienceLa recherche médiévale en Picardie connaît actuellement un regain d’intérêt avec... more National audienceLa recherche médiévale en Picardie connaît actuellement un regain d’intérêt avec la constitution d’une équipe de recherche composée des différents acteurs de l’archéologie publique œuvrant sur les territoires de l’Aisne et de l’Oise. Les premiers résultats présentés ici sont le fruit des deux premières années d’existence de ce collectif
L'habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve-XIe siècles) : dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements : 36e Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM, Oct 1, 2015
International audiencePArTaGE est un projet de plateforme collaborative et participative destinée... more International audiencePArTaGE est un projet de plateforme collaborative et participative destinée à l’étude de la dynamique d’occupation du sol et de l’évolution des paysages au sein du bassin versant de l’Eure (portion occidentale du système séquanien), sur le temps long, de la préhistoire à nos jours.La plateforme a vocation à constituer un outil d’aide à la décision pour permettre :• de centraliser la collecte de données primaires en vue d’aider à la caractérisation et à l’analyse prédictive de l’espace étudié ;• de transformer les données dans le cadre des problématiques du développement du territoire et de prescriptions archéologiques et patrimoniale
Seit fast 20 Jahren werden in der ganzen Region Nord-Picardie tiefe Sondagen durchgeführt, um tie... more Seit fast 20 Jahren werden in der ganzen Region Nord-Picardie tiefe Sondagen durchgeführt, um tiefgelegene paläolithische Fundstätten ausfindig zu machen. Auf diese Sondagen folgten in vielen Fällen Ausgrabungen. Die Menge der verfügbaren Daten ist beträchtlich, sowohl was die Stratigraphien angeht als auch die Archäologie. Um dieses Datenmaterial optimal zu nutzen, verwendet das Inrap Nord-Picardie seit mehreren Jahren ein Geoinformationssystem (GIS), das bei den jüngsten Grabungen bereits in der Planungsphase eingesetzt wurde. Die Werkzeuge, welche die Verknüpfung von attributiven (beschreibenden) und räumlichen Informationen ermöglichen, erlauben es für geomorphologische oder archäologische Daten unterschiedliche Maßstäbe anzuwenden. Kartographierung der Oberflächeninformationen (Vorhandensein/Fehlen auf regionaler Ebene, Transekte mit einer Länge von mehreren Metern oder Kilometern, Modellierung durch Interpolation der oberen Grenze oder der Mächtigkeit einer stratigraphischen Einheit auf einer Fundstelle…), Pläne der archäologischen Fundplätze, Analyse der Zusammensetzungen, Vergleiche zwischen Fundplätzen (allgemeine räumliche Verteilung oder räumliche Verteilung eines bestimmten Elements…). Die Beispiele unterstreichen die Bedeutung der methodologischen Überlegungen im Vorfeld eines wissenschaftlichen Projektes bezüglich der Speicherung der Daten und deren Anordnung zueinander, basierend auf einer sorgfältigen Abstimmung und einem permanenten Austausch zwischen Prähistorikern, Geologen, Geomorphologen, Topografen und Geomatikern.For more than twenty years, the whole Nord-Picardie region has been the subject of deep soundings with a view to discovering Paleolithic sites preserved in depth. Many excavations have followed. The amount of data now available is significant, from both a stratigraphical and an archeological point of view. Thus, over the last few years, within the “INRAP Nord-Picardie” [Institute for preventive archaeological research], a tool of the SIG type has been developed in order to make the most of this corpus. In the case of the most recent excavations, the SIG was used from the very early stages of the operations. The tools for the descriptive and the spatial data make it possible to work on different scales, whether on the geomorphological or the archaeological data: mapping the surface formations (presence/absence at a regional level, transects covering several dozen metres or kilometres, modelling by the interpolation of diverse characteristics of a stratigraphic unit on a given site), site plans, analyses of reassemblings, comparisons between sites (general spatial distribution, or limited to one single element…). The examples above highlight the importance of methodological reflection upstream of any scientific project concerning the recording and ordering of data, based on close cooperation and continuous exchanges between prehistorians, geologists, geomorphologists, topographers and geomaticians.Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’ensemble de la région Nord‑Picardie a fait l’objet de sondages profonds destinés à la découverte de sites paléolithiques conservés en profondeur. Ceux-ci furent suivis de nombreuses fouilles. La somme de données désormais recueillies est considérable, tant d’un point de vue stratigraphique qu’archéologique. Aussi, depuis quelques années, au sein de l’Inrap Nord-Picardie, un outil relevant des Systèmesd’Informations Géographiques (SIG) a été mis en place afin d’exploiter au mieux ce corpus. Pour les fouilles les plus récentes, ce SIG a été mis en oeuvre dès la phase de préparation des opérations. Les outils de gestion des données attributaires (descriptives) et spatiales permettent de travailler àdifférentes échelles que ce soit sur les données géomorphologiques ou archéologiques : cartographie des formations superficielles (présence/absence à l’échelle régionale, transects sur plusieurs dizaines de mètres ou kilomètres, modélisation par interpolation du toit ou de l’épaisseur d’une unité stratigraphique sur un site…), plans de sites archéologiques, analyse des remontages, comparaisons entre sites (répartition spatiale générale ou d’un élément particulier…). Les exemples présentés soulignent l’importance de la réflexion méthodologique en amont de tout projet scientifique concernant l’enregistrement des données et leurs agencements relationnels, basée sur une concertation fine et un échange constant entre préhistoriens, géologues, géomorphologues, topographes et géomaticiens
Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la ... more Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la construction du Canal Seine-Nord Europe mené par Voies Navigables de France. Lors de l’opération de diagnostic réalisée par N. Sellier en 2009, cinquante-huit silex taillés attribuables au Paléolithique moyen et en position stratigraphique claire ont été découverts dans des unités stratigraphiques variées. La découverte de silex taillés en association avec des fragments osseux inclus dans une séquence stratigraphique remarquable a incité le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à prescrire une fouille sur deux secteurs distincts. L’opération s’est déroulée en deux temps. Un premier secteur a été fouillé sur 2 000 m² de septembre à décembre 2010, un second secteur de 4 100 m² a été fouillé de mars à juillet 2011. Au terme de ces opérations, quatre niveaux paléolithiques, en position primaire, ont été fouillés. La fouille du secteur 1 a permis la découverte d’un niveau ar...
Ministère de la Culture et de la Communication, Apr 30, 2021
Ce rapport est le dernier du programme triannuel de 2018 à 2020. En tant que rapport final, il re... more Ce rapport est le dernier du programme triannuel de 2018 à 2020. En tant que rapport final, il reprend les résultats des différentes études et présente plusieurs bilans des différents travaux depuis la découverte du gisement. Ainsi, après un rappel de l’historique du gisement, une synthèse des données de terrain est proposée, avant de présenter les études et synthèses menées ou poursuivies cette année
Les diagnostics et fouilles prealables au creusement du canal Seine-Nord Europe, menes par l'... more Les diagnostics et fouilles prealables au creusement du canal Seine-Nord Europe, menes par l'Inrap, s'echelonnent du sud au nord entre Compiegne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Pas-de-Calais). C'est un veritable transect qui coupe la moitie nord de la Picardie et le sud du departement du Pas-de-Calais et qui offre un panorama sur de nombreux sites archeologiques de toutes periodes. Une centaine de meules rotatives est issue de vingt-quatre sites occupes entre la fin de l'epoque gauloise et le haut Moyen Âge et situes a cheval sur deux territoires de cites antiques de Gaule Belgique. Ces meules de differents types sont taillees dans des roches specifiques selectionnees pour leurs proprietes mecaniques, et dont on commence a percevoir les modalites d'approvisionnement a differentes epoques, en lien avec des reseaux de communication.
Depuis 2008, l’Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) premier acteur d... more Depuis 2008, l’Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) premier acteur de l’archéologie en France, mène les opérations d’explorations archéologiques en préalable à la construction du canal Seine-Nord Europe. Ce sont ainsi près de 2 500 ha qui, à terme, seront parcourus par les chercheurs de l’institut.
L’ampleur de l’aire d’investigation archéologique prévue pour le projet d’aménagement du canal Seine-Nord Europe induit une accumulation très importante de données scientifiques. Afin d’optimiser l’utilisation de ces données, la décision de mettre en place un système d’information géographique (SIG) est vite apparue comme une évidence. Cette décision était d’autant plus applicable que les opérations archéologiques du futur canal bénéficiaient de la mise en place d’un plateau technique. Il constitue une véritable plate-forme qui relie les archéologues à la production des rapports scientifiques, et permet une harmonisation des méthodes d’acquisition et de l’exploitation des données ainsi qu’un archivage centralisé. Celui-ci intègre des topographes, des infographistes et des personnes fortement sensibilisées à l’utilisation des SIG et des bases de données relationnelles.
Cette équipe a, dès le début des opérations, proposé une réflexion sur les processus scientifiques et techniques d’acquisition et d’exploitation des données.
La chaîne opératoire ainsi mise en place permet d’optimiser l’intégration des données archéologiques dans le SIG, de valoriser les compétences de chaque acteur du projet et d’assurer une véritable collaboration entre les archéologues et le plateau technique. Celui-ci, répond aux demandes techniques de l'archéologue pour lui permettre une exploitation de ses données en accord avec sa problématique scientifique.
Ce système permet de garantir la cohérence et l’intégrité des données et de fournir la documentation cartographique à la demande. Des études spécifiques à certaines problématiques scientifiques ont pu également être menées en s’appuyant sur ce socle organisationnel.
Dans cette communication nous vous présenterons notre réflexion sur l’intégration du SIG en archéologie préventive à travers une grande opération d’aménagement. Nous aborderons les différentes étapes de notre réflexion, les avantages et les inconvénients qui ressortent de ces cinq années d’expérimentation. Nous vous proposerons également d’aborder quelques exemples d’exploitation scientifique selon différentes problématiques scientifiques (cartographie générale, cas particulier d’exploitation spatiale des sites du paléolithique – statistique spatiale, géostatistique – et des vestiges de la Première Guerre mondiale).
Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la ... more Cette opération s’intègre dans le cadre des fouilles archéologiques réalisées préalablement à la construction du Canal Seine-Nord Europe mené par Voies Navigables de France. Lors de l’opération de diagnostic réalisée par N. Sellier en 2009, cinquante-huit silex taillés attribuables au Paléolithique moyen et en position stratigraphique claire ont été découverts dans des unités stratigraphiques variées. La découverte de silex taillés en association avec des fragments
osseux inclus dans une séquence stratigraphique remarquable a incité le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à prescrire une fouille sur deux secteurs distincts. L’opération s’est déroulée en deux temps. Un premier secteur a été fouillé sur 2 000 m² de septembre à décembre 2010, un second secteur de 4 100 m² a été fouillé de mars à juillet 2011. Au terme de ces opérations, quatre niveaux paléolithiques, en position primaire, ont été fouillés. La fouille du secteur 1 a permis la découverte d’un niveau archéologique (N3) corrélé au Pléniglaciaire moyen du Weichselien et daté approximativement de 58 000 ± 7,2 Cal BP (Interstades GIS 17-16 : 58-60 ka). Cette industrie est contenue dans un sol de type brun boréal et la fouille a permis la mise au jour de silex taillés et de restes de faune. La série est composée de huit éclats Levallois préférentiels. Aucune autre action liée à la taille du silex n’a été réalisée sur place. Ces éclats Levallois sont homogènes tant dans leurs dimensions, que dans la recherche d’un équilibre parfait de la pièce qui semblent être recherchés. Concernant les éclats les plus grands, leur base est quasiment interchangeable alors que des variations morphologiques sont perceptibles dans la partie distale de la pièce. L’analyse tracéologique met en évidence l’utilisation certaine d’au moins trois de ces pièces, résultant de coupe de matière tendre et tendre à mi-dure. Seize restes fauniques sont clairement associés à ce niveau archéologique. La fouille du secteur 2 a permis de mettre en évidence trois niveaux d’occupations paléolithiques en position primaire. Le niveau le plus ancien a été mis au jour dans un limon loessique brun clair, il est corrélé au Saalien (N0). La découverte d’artefacts au sein de cette unité stratigraphique est importante à souligner car elle témoigne de la présence de l’homme à Havrincourt, il y a plus de 150 000 ans. Néanmoins, seuls quelques artefacts et restes osseux nous sont parvenus. Un second niveau d’occupation corrélé au Pléniglaciaire moyen du Weichselien a été découvert (N1). Récolté en position stratigraphique similaire à l’industrie du secteur 1 (N3), les deux occupations sont sub-contemporaines. La production de cette série est majoritairement tournée vers l’obtention d’éclats Levallois. Quelques pièces mettent en évidence des modes de fonctionnement dominés par la coupe de matière tendre à mi dure, très probablement réalisée dans le cadre d’une activité de boucherie. Un fragment de diaphyse d’os long de grand herbivore corrobore ces données. Il présente une fracturation de type hélicoïdale. Enfin, un troisième niveau, plus récent, a été mis au jour lors de la fouille de ce second secteur. En effet, une industrie contenue dans un limon argileux brun orangé a été découverte. Cette série, numériquement la plus importante, est corrélée à la fin du Pléniglaciaire moyen et datée approximativement de 27 580 BP (un. Cal) [Interstades GIS 6-7 ~ 33-34,5 ka]. Plus de 6 000 silex taillés et près de 250 restes de faune ont été décomptés. Le matériel lithique et faunique se concentre principalement en quatre locus répartis sur environ 620 m². Le décompte du matériel lithique témoigne de la réalisation d’activités de débitage sur place. La chaîne opératoire dominante est tournée vers l’obtention de supports laminaires. Ainsi, les fouilles menées dans la commune d’Havrincourt en 2010 et 2011 permettent d’enrichir nos connaissances sur les occupations humaines corrélées au Pléniglaciaire moyen du Weichselien dans le Nord de la France. Ces découvertes démontrent également la présence des Néandertaliens et des premiers Homo Sapiens dans nos régions. Ces récurrences d’occupation, quoique connues dans la région, restent assez rares et peu fouillées. Par ailleurs, d’un point de vue paléoenvironnemental et biochronologique, les fouilles menées à Havrincourt, débouchent sur la mise en évidence de données extrêmement riches et cohérentes pour la connaissance du bilan pédosédimentaire du Dernier Glaciaire et du contexte chrono-climatique du Paléolithique dans le Nord de la France.
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L’ampleur de l’aire d’investigation archéologique prévue pour le projet d’aménagement du canal Seine-Nord Europe induit une accumulation très importante de données scientifiques. Afin d’optimiser l’utilisation de ces données, la décision de mettre en place un système d’information géographique (SIG) est vite apparue comme une évidence. Cette décision était d’autant plus applicable que les opérations archéologiques du futur canal bénéficiaient de la mise en place d’un plateau technique. Il constitue une véritable plate-forme qui relie les archéologues à la production des rapports scientifiques, et permet une harmonisation des méthodes d’acquisition et de l’exploitation des données ainsi qu’un archivage centralisé. Celui-ci intègre des topographes, des infographistes et des personnes fortement sensibilisées à l’utilisation des SIG et des bases de données relationnelles.
Cette équipe a, dès le début des opérations, proposé une réflexion sur les processus scientifiques et techniques d’acquisition et d’exploitation des données.
La chaîne opératoire ainsi mise en place permet d’optimiser l’intégration des données archéologiques dans le SIG, de valoriser les compétences de chaque acteur du projet et d’assurer une véritable collaboration entre les archéologues et le plateau technique. Celui-ci, répond aux demandes techniques de l'archéologue pour lui permettre une exploitation de ses données en accord avec sa problématique scientifique.
Ce système permet de garantir la cohérence et l’intégrité des données et de fournir la documentation cartographique à la demande. Des études spécifiques à certaines problématiques scientifiques ont pu également être menées en s’appuyant sur ce socle organisationnel.
Dans cette communication nous vous présenterons notre réflexion sur l’intégration du SIG en archéologie préventive à travers une grande opération d’aménagement. Nous aborderons les différentes étapes de notre réflexion, les avantages et les inconvénients qui ressortent de ces cinq années d’expérimentation. Nous vous proposerons également d’aborder quelques exemples d’exploitation scientifique selon différentes problématiques scientifiques (cartographie générale, cas particulier d’exploitation spatiale des sites du paléolithique – statistique spatiale, géostatistique – et des vestiges de la Première Guerre mondiale).
osseux inclus dans une séquence stratigraphique remarquable a incité le Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais à prescrire une fouille sur deux secteurs distincts. L’opération s’est déroulée en deux temps. Un premier secteur a été fouillé sur 2 000 m² de septembre à décembre 2010, un second secteur de 4 100 m² a été fouillé de mars à juillet 2011. Au terme de ces opérations, quatre niveaux paléolithiques, en position primaire, ont été fouillés. La fouille du secteur 1 a permis la découverte d’un niveau archéologique (N3) corrélé au Pléniglaciaire moyen du Weichselien et daté approximativement de 58 000 ± 7,2 Cal BP (Interstades GIS 17-16 : 58-60 ka). Cette industrie est contenue dans un sol de type brun boréal et la fouille a permis la mise au jour de silex taillés et de restes de faune. La série est composée de huit éclats Levallois préférentiels. Aucune autre action liée à la taille du silex n’a été réalisée sur place. Ces éclats Levallois sont homogènes tant dans leurs dimensions, que dans la recherche d’un équilibre parfait de la pièce qui semblent être recherchés. Concernant les éclats les plus grands, leur base est quasiment interchangeable alors que des variations morphologiques sont perceptibles dans la partie distale de la pièce. L’analyse tracéologique met en évidence l’utilisation certaine d’au moins trois de ces pièces, résultant de coupe de matière tendre et tendre à mi-dure. Seize restes fauniques sont clairement associés à ce niveau archéologique. La fouille du secteur 2 a permis de mettre en évidence trois niveaux d’occupations paléolithiques en position primaire. Le niveau le plus ancien a été mis au jour dans un limon loessique brun clair, il est corrélé au Saalien (N0). La découverte d’artefacts au sein de cette unité stratigraphique est importante à souligner car elle témoigne de la présence de l’homme à Havrincourt, il y a plus de 150 000 ans. Néanmoins, seuls quelques artefacts et restes osseux nous sont parvenus. Un second niveau d’occupation corrélé au Pléniglaciaire moyen du Weichselien a été découvert (N1). Récolté en position stratigraphique similaire à l’industrie du secteur 1 (N3), les deux occupations sont sub-contemporaines. La production de cette série est majoritairement tournée vers l’obtention d’éclats Levallois. Quelques pièces mettent en évidence des modes de fonctionnement dominés par la coupe de matière tendre à mi dure, très probablement réalisée dans le cadre d’une activité de boucherie. Un fragment de diaphyse d’os long de grand herbivore corrobore ces données. Il présente une fracturation de type hélicoïdale. Enfin, un troisième niveau, plus récent, a été mis au jour lors de la fouille de ce second secteur. En effet, une industrie contenue dans un limon argileux brun orangé a été découverte. Cette série, numériquement la plus importante, est corrélée à la fin du Pléniglaciaire moyen et datée approximativement de 27 580 BP (un. Cal) [Interstades GIS 6-7 ~ 33-34,5 ka]. Plus de 6 000 silex taillés et près de 250 restes de faune ont été décomptés. Le matériel lithique et faunique se concentre principalement en quatre locus répartis sur environ 620 m². Le décompte du matériel lithique témoigne de la réalisation d’activités de débitage sur place. La chaîne opératoire dominante est tournée vers l’obtention de supports laminaires. Ainsi, les fouilles menées dans la commune d’Havrincourt en 2010 et 2011 permettent d’enrichir nos connaissances sur les occupations humaines corrélées au Pléniglaciaire moyen du Weichselien dans le Nord de la France. Ces découvertes démontrent également la présence des Néandertaliens et des premiers Homo Sapiens dans nos régions. Ces récurrences d’occupation, quoique connues dans la région, restent assez rares et peu fouillées. Par ailleurs, d’un point de vue paléoenvironnemental et biochronologique, les fouilles menées à Havrincourt, débouchent sur la mise en évidence de données extrêmement riches et cohérentes pour la connaissance du bilan pédosédimentaire du Dernier Glaciaire et du contexte chrono-climatique du Paléolithique dans le Nord de la France.