Philosophie du western. Image, culture et création, A. De Munter, N. Pfeiffer & L. Van Eynde dir., Ed. des Facultés Univ. Saint-Louis, Bruxelles, 2012, p. 159-182., 2012
Le plaisir procuré par le western est souvent ignoré par les chercheurs, sinon réduit à un goût p... more Le plaisir procuré par le western est souvent ignoré par les chercheurs, sinon réduit à un goût pour la violence, qui rendrait acceptable la représentation fallacieuse que les films de ce genre donnent d'événements historiques comme la conquête du territoire américain. Dissimulant la réalité du génocide indien et les motivations sociales des conquérants — les préjugés racistes, la soif de profit et le crime — le western trouverait dans le plaisir procuré par les démonstrations de virilité de ses héros le fondement psychologique de son succès commercial global... Or cette critique “moderne”, au sens donné à ce terme par Bruno Latour, du western sacrifie l’observation du plaisir procuré par le spectacle cinématographique à l’affirmation des valeurs de vérité et de respect d’autrui auxquels chacun, et particulièrement celui dont la profession est de transmettre ces valeurs, doit être attentif.
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Table of contents: http://volume.revues.org/2136
Ouverture
- François RIBAC, Rock et cinéma : quelques éléments sur une relation durable
Entretien
- François RIBAC & Thierry JOUSSE, Rock et cinéma : une filiation
Regards croisés
I - Phantom of the Paradise, de Brian de PALMA
- François RIBAC, Phantom of the Paradise, ou comment la captation sauve de la mort
- Jérôme DIDELOT, Phantom of the Paradise, un témoignage
II - Exploding Plastic Inevitable, de Roland NAMETH
- Jean-Marc LEVERATTO, Exploding Plastic inevitable, ou le rock et le cinéma comme techniques du corps
- Cyril NEYRAT, Taste the whip, à propos d’Exploding Plastic Inevitable (avec la musique du Velvet Underground)
Articles
- Christian LE BART, A Hard Day’s Night, de Richard Lester : une lecture sociologique
- Laurent JUILLER, Come to Daddy, Aphex Twin et Jean-François Lyotard
- Serge GRÜNBERG, Le rock dans les films de David Lynch
- Claudine EIZYKMAN, Kinok et rock. Rock et cinéma expérimental
- Philippe LE GUERN, Mutations techniques et division du travail : le cas des monteurs sons
- Sylvain SICLIER, Zappa et le cinéma
Épilogue
- François GORIN, Comment je me suis disputé avec le rock... tout ça pour aller au cinéma"
Même si le cinéma classique hollywoodien fait aujourd’hui partie du patrimoine artistique universel, mettre sur un pied d’égalité le Madame Bovary de Flaubert et son adaptation MGM de 1949 ne va pas de soi. Cette démarche se heurte à l’idée très répandue de l’infériorité d’une adaptation cinématographique vis-à-vis du chef d’œuvre dont elle s’inspire, du fait de la distance culturelle, des libertés prises à l’égard du texte par les scénaristes des studios américains et des spécificités de l’expression cinématographique. L’article vise à montrer comment, à l’inverse, les atteintes faites au texte initial, la transformation du sens original de l’histoire et une nouvelle interprétation de la conduite d’Emma éclairent tout à la fois le succès commercial qu’a remporté le film et sa qualité cinématographique, toujours sensible aujourd’hui. Les deux résultent du travail de « traduction cinématographique » au sens sociologique du terme de traduction proposé par Michel Callon, qu’opère le film de l’expérience personnelle que possède le spectateur de l’arrangement entre les sexes. En même temps qu’il s’accorde ce faisant à son contexte historique, un contexte où les femmes commencent à remettre en cause leurs rôles traditionnels, il continue à satisfaire, grâce à la virtuosité cinématographique de Vincente Minnelli, notre sens de la justice ordinaire.
Plus question de faire de chichis, de se mettre du kôhl : « Pour le vrai homme le miroir est un outil, non une occasion de s’observer; s’il le pouvait, il regarderait ailleurs en se rasant. » Quand le magazine Photoplay rappelle que le métier d’acteur de cinéma exige d’être maquillé, que l’on soit un homme ou une femme, il s’empresse d’assurer que les acteurs ne sont pas des femmelettes (sissies) – il suffit de les voir une fois sortis du plateau, accomplir force viriles activités
Laurent Jullier & Jean-Marc Leveratto :
Les hommes-objets au cinéma.
Armand Colin, Paris, coll. Albums. 2009.