franck orban

Le terme de « grand remplacement » s'est invité avec fracas dans la première partie de la campagne pour l'élection présidentielle de 2022 en France, porté par le journaliste et polémiste Eric Zemmour, officiellement candidat le 30 novembre 2021. Ce terme conspirationniste, qui prône l'idée selon laquelle la population européenne blanche et chrétienne est en passe d'être remplacée par une population non-européenne, non-blanche et non-chrétienne avec ou sans compromission des dirigeants politiques européens, apparait pour la première fois dans le livre de Renaud Camus publié en 2010 L'Abécédaire de l'in-nocence pour être repris dans un ouvrage éponyme l'année suivante. Il fait de ce dernier une figure reconnue de l'extrême droite identitaire en France, avant de rencontrer un « succès » international à la suite de la manifestation regroupant des mouvances d'extrême droite américaines à Charlottesville (Virginie) le 11 et 12 août 2017 et le double attentat terroriste commis par Brenton Tarrant contre deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande le 15 mars 2019. Dans les instants précédant les attentats, Tarrant publie sur les réseaux sociaux un manifeste de 74 pages portant le titre suivant : « The Great Replacement ; Towards a New Society. » Inspirés par Tarrant, plusieurs imitateurs (copy cats) reprennent à leur compte le terme de « grand remplacement ». Comme nous allons le voir, si la notion de « grand remplacement » est aujourd'hui largement identifiée à Renaud Camus, son histoire dans le contexte français est loin de commencer avec lui. Camus reprend une idée formulée il y a plus d'une centaine d'années et recyclée au goût du siècle. Cet article se propose de faire « l'anamnèse » du « grand remplacement. » Ce terme est emprunté à la psychologie pour désigner l'action de collecter l'ensemble des informations relatives à un patient afin de mieux reconstruire l'histoire de son problème. Le choix d'une métaphore médicale nous parait judicieux pour explorer un terme qui s'inscrit dans l'univers des théories conspirationnistes.

Eléments de géographie physique et économique La Norvège, avec ses 385.199 km2, dont 307.860 km2 de terre, représente une superficie un plus plus grande que celle de l'Allemagne C'est un pays septentrional de l'Europe qui, à l'instar de la france, est géographiquement largement tourné vers la mer, mais qui ne possède pas la même profondeur terrestre que l'hexagone. 47% de son territoire sont couverts par les Alpes scandinaves, 32% se situent au-dessus de la limite des arbres et seulement 3% du pays sont cultivables. A contrario, les côtes norvégiennes réprésentent plus de 2.500 km pour la partie continentale, mais près de 83.000 km si on y inclut le littoral des îles. Cette dimension maritime est renforcée par l'interaction permanente entre mer et terre, de par le nombre de fjords trouant en quelque sorte le pays, offrant des possibilités de ports en eau profonde, et par l'étendue de sa zone économique exclusive, évaluée à près de 819.620 km2. Le pays dispose en outre de plusieurs zones de pêche représentant au total 1.878.953 km2, dont celles autour de l'archipel de Svalbard et l'île Jan Mayen. En avril 2009, la Commission des Nations unies pour la délimitation du plateau continentale a de surcroît approuvé les revendications de la Norvège sur une superficie supplémentaire de 235.000 km2. C'est donc d'un immense domaine terrestre et maritime dont la Norvège peut jouir et sur lequel son économie peut s'appuyer, cad. 2.770.404 km2, soit le 17 ème rang mondial, ceci pour une population inférieure à 5 millions d'âmes. Dans une optique géoéconomique, il faut rappeler que la Norvège exerce également une partie de sa souveraineté sur les îles arctiques de l'archipel de Svalbard et l'île Jan Mayen. La souveraineté sur le Svalbard repose entre autre sur le traité du Svalbard de 1920, qui ne s'applique pas à l'île de Jan Mayen, et qui suppose un partage avec la Russie. L'île Bouvet dans l'Atlantique sud et l'île Pierre Ier et la Terre de la Reine-Maud en Antarctique sont des dépendances externes, mais ne font pas partie du Royaume de Norvège. Mais c'est spécialement la dimension septentrionale des possessions norvégiennes qui représentent un enjeu gigantesque pour l'avenir. Rappelons que l'Arctique s'étend sur une surface gigantesque d'environ 24 millions de km², dont 17 d'océan, un peu plus de 3 de continent et près de 4 d'îles éparses, des Aléoutiennes au Labrador. Une évaluation réalisée en 2008 par l'US Geological Survey montre que l'Arctique renferme 13% du pétrole encore non découvert (soit 90 milliards de barils de pétrole non découvert et techniquement extractible), 30% du gaz naturel (47,3 billions de mètres cubes de gaz naturel techniquement extractible) et 20% des liquides du gaz

The explosion at the government buildings in Oslo and the massacre at Utøya Island 22 July 2011 were the deadliest attacks in Norway since World War II. It has often been said that terrorism did not exist in Norway before Anders Behring Breivik, and nothing in the Norwegian public debate during the latest years could foresee such an attack. This paper questions both assertions. A closer look at right wing extremism in Norway since the 1970s and at the threat of militant Islamism after 9/11 shows that political and ideological factors contributed to generate a climate that made 22/7 possible. This paper also suggests that the killing of five Norwegian nationals during the hostage-taking at In Amenas in Algeria in January 2013 represents a new challenge to Norwegians’ efforts to adapt to the new realities of terrorism.

Cet article fait le bilan de l'etat des relations entre la Norvege et l'Union europeenne. Le debat norvegien sur l'Europe qui a emerge ces derniers mois ne peut plus se reduire a une simple question d'adhesion ou de non-adhesion. La participation de la Norvege au sein de multiples cooperations europeennes, telles que l'Espace economique europeen ou Schengen, en a presque fait un membre a part entiere de l'Union. Cette europeanisation de fait sans adhesion formelle prive toutefois les Norvegiens d'une capacite d'influence sur les processus decisionnels europeens. C'est dans l'interaction entre ces deux derniers facteurs, l'europeanisation continue de la Norvege et les consequences domestiques des carences decisionnelles norvegiennes au niveau europeen, ainsi que dans l'evolution du debat identitaire norvegien, qu'il faudra discerner les futurs contours de la relation entre la Norvege et l'Union europeenne.

The Norwegian Mentoring Scheme (NMS) has now been running for six years, and was evaluated for the first time by the end of 2018. This paper dwells on the results of this evaluation, published in Norwegian in February 2019 (Orban, 2019). These results were obtained through access to primary sources from the Directorate of Norwegian Correctional Service (DNCS) and from the NMS’ archives, as well as through semi-structured interviews. Eight were conducted with participants in the scheme. Nine were conducted with their mentors. One particular feature of the NMS is the use of mentors from civil society with different backgrounds in order to engage sentenced radical prisoners and to moderate behaviors and discourses. Twenty interviews were conducted with prison staff working with participants in the program, prison wardens and designers of the NMS. All interviews took place from March 2017 to October 2018. Due to high prison security measures, it was not possible to conduct more than one interview per mentee during the evaluation period. Interviews with both mentees and mentors averaged between 1.5 and 2 hours and were exclusively focused on how participation in the NMS was experienced by both groups. This chapter suggests that good targeting of mentors and mentees and trust building are critical factors to create appropriate conditions for change. Despite shortages, unexpected geopolitical developments and economic constraints, the first results of the NMS review were promising. However, the efficiency of the trust model to prevent recidivism into terrorism has yet to be confirmed in the long term. Aside from the work done on influencing behaviors and mindsets, mentors compensated for the lack of management of radicalized inmates in the prison system by providing a humanized form of support. In that sense,
this study also suggests that the NMS might have less in common with deradicalization interventions than with existing reintegration measures that seek to empower prisoners to change their lifestyle and to prevent recidivism into crime.

This report on violence against employees is part of a series of reports, yet it differs from the others in that it has an overall perspective on developments from 2004 to 2010. The report concerns one of several main topics in our studies of the problem of violence and threats in the Correctional Service: violence against employees. The report's analysis is thus a part of the overall assessment of violent interactions in the Correctional Service. In the Nordic as well as in the European context, the Norwegian Correctional Service is in a unique position, in that several researchers over several years have carried out extensive and continuous research on violence in the Prison and Probation Service. This has led to a sizeable knowledge capital, both empirical and theoretical, on the problem – a knowledge capital that also has revealed and brought to awareness a number of known, unknown and hidden aspects of the problem of violence in the service.

Cette étude a pour objet la relation que la France entretient avec sa puissance depuis la fin de la Second Guerre mondiale jusqu’à celle du second septennat de François Mitterrand, ainsi que les stratégies que les chefs d’Etat et de gouvernement français ont mis en œuvre en matière de politique étrangère pour conserver cette puissance, pour pallier un risque de perte de puissance, ou bien pour recouvrer ou encore accroître la puissance française.

Populism has experienced a revival since the beginning of the new millennium. Populist parties in Western and Eastern Europe have enforced their position in national and subnational elections to become critical players in European politics. In some key countries, they have reached a position where they can compete with traditional parties, sometimes defeating them. By doing so, they win the “battle of hearts,” reshaping traditional conflict lines between opposite political sides. One the most striking features of their achievement is the ongoing blurring of the frontier between left-wing and right-wing politics in their rhetoric and its replacement by an axis opposing supporters and opponents of the EU, liberal globalization and multiculturalism. This dynamic was present in the referendum process in Britain leaving the European Union
in June 2016, the general elections in the Netherlands in March 2017, the presidential elections in France in April-May 2017 and the Italian general election in March 2018. This chapter takes a closer look at how populism intends to concretize a shift away from traditional politics over to political borders reflecting a so-called “new reality.” The first part examines the present debate on populism by stressing how the high
degree of politicizing, the absence of academic consensus and the myriad definitions and approaches to populism complicate a clear understanding of this phenomenon. The second part of this chapter deals with similarities and differences between rightwing populism and left-wing populism. Using background analyses and speeches
given by Marine Le Pen, leader of National Front (now renamed “National Rally”) and Jean-Luc Mélenchon, leader of the grass-roots movement “Unsubmissive France (FI),” we show how Le Pen and Mélenchon intend to transform traditional political dividing lines between the left and the right into a new globalist/anti-globalist axis. Their convergences on certain topics leads to a paradox: even if they share a common
goal of wiping out political benchmarks, their radicalism indicates that the frontier between left and right has not vanished yet

Le sentiment de déclin est le miroir naturel d’une nation qui prouve dans sa conscience collective le besoin, la nostalgie ou le souvenir d’une grandeur passée et surtout perdue. Cette perception de puissance ou de déclin renvoie l’inconscient collectif et n’a souvent que partiellement   voir avec la réalité (Doelnitz 1993, 59). Les Français semblent ainsi vivre dans une contradiction permanente entre une image glorieuse de leur pays projetée dans le discours politique et une autre moins reluisante de l’affaiblissement de la France qui est véhiculée dans les médias et une littérature n’hésitant pas à sonner le tocsin des ambitions françaises. Il est donc impossible d’aborder la question de la puissance française sans parler de sa face cachée, à savoir la hantise que le pays ne plonge dans une spirale infernale qui le mènera vers le déclin, voire la décadence. Cet article se propose de considérer les origines du sentiment du déclin français à la lumière d’événements historiques et d’auteurs qui ont pu donner corps à un tel discours. Il met en relief une évolution qui s’étend jusqu’aux années 1989-90 pour une raison précise : le discours décliniste actuel ne vient pas remplacer un discours plus ancien. Il ne constitue pas un phénomène ab nihilo . Bien au contraire, il en intègre les  éléments constituants. De là trois précautions liminaires. La première est le besoin de rappeler que le thème du déclin de la France est récurrent dans le débat intellectuel et politique. Il faut ensuite insister sur le fait qu’il est tout sauf neutre, car marqueur idéologique mis en avant par des acteurs aux motivations variées qui peuvent se réclamer de mouvements progressistes, conservateurs ou réactionnaires:
le binôme "déclin-puissance" est pour cette raison teinté de subjectivité. Enfin, il n’existe pas de consensus clair sur ce que devraient être des marqueurs objectifs de déclin.

Et betydelig antall akademikere har etter hvert sett på Anders Behring Breiviks kompendium 2083 - A European Declaration of Independence. De aller fleste har vært opptatt av å studere det ideologiske budskapet i teksten og av å plassere det i den fascistiske eller nazistiske tradisjonen. Andre valgte et klarere transideologisk perspektiv og lettet etter likheter og ulikheter mellom 2083, ovennevnte ideologier og andre totalitære ideologier som kommunismen og islamismen.

Få spesialister rettet fokus mot det faktum at 2083 har vært var redigert som et manifest. Undertegnedes bidrag gir en oversikt over en rekke ideologiske manifester som siden midten av 1800-tallet har kalt til drastiske samfunnsendringer gjennom blant annet bruk av vold.

En slik oversikt er ikke ment å være uttømmende. Hensikten er derimot å vise at 2083 ikke er et særegent produkt, men springer ut fra en lang tradisjon for slike tekster.

Frankrike spilte en sentral rolle i den diplomatiske fasen av Irak-krisen fra høsten 2002 og fram til krigsutbruddet i mars 2003. Denne rollen har dessverre ofte vært oversett av norske media eller redusert til et spørsmål om bevaring av nasjonale interesser, innenrikspolitiske hensyn, eller om en såkalt ”uttrettelig” fransk vilje til å til enhver tid undergrave USAs maktposisjon. Denne artikkelen drøfter disse tre argumentene for å deretter fokusere mer på to dimensjoner som har vært lite omtalt, men som har vært avgjørende for Frankrikes håndtering av Irak-krisen, nemlig en rekke grunnleggende prinsipper fransk utenrikspolitikk er tuftet på, prinsipper som ble oppfattet som truet fra fransk side, eller som ble brukt for å oppnå ønskede politiske mål, og Chiracs egen persepsjon av de mulighetene Irak-krisen åpnet for Frankrike som europeisk makt og for ham som europeisk statsleder. Spørsmålet er om ikke disse to sistnevnte faktorer har gitt begivenhetenes forløp en dramatikk som trolig overgikk det som opprinnelig var tenkt fra fransk side.

Paru dans Nordiques, 2003, nr 2.

Cet article fait le bilan de l’état des relations entre la Norvège et l’Union européenne. Le débat norvégien sur l’Europe qui a émergé ces derniers mois ne peut plus se réduire à une simple question d’adhésion ou de non-adhésion. La participation de la Norvège au sein de multiples coopérations européennes, telles que l’Espace économique européen ou Schengen, a en presque fait un membre à part entière de l’Union. Cette européanisation de fait sans adhésion formelle prive toutefois les Norvégiens d’une capacité d’influence sur les processus décisionnels européens. C’est dans l’interaction entre ces deux derniers facteurs, l’européanisation continue de la Norvège et les conséquences domestiques des carences décisionnelles norvégiennes au niveau européen, ainsi que dans l’évolution du débat identitaire norvégien, qu’il faudra discerner les futurs contours de la relation entre la Norvège et l’Union européenne.

Cette étude a pour objet la relation que la France entretient avec sa puissance depuis la fin de la Second Guerre mondiale jusqu’à celle du second septennat de François Mitterrand, ainsi que les stratégies que les chefs d’Etat et de gouvernement français ont mis en œuvre en matière de politique étrangère pour conserver cette puissance, pour pallier un risque de perte de puissance, ou bien pour recouvrer ou encore accroître la puissance française.

In January 2014, Norway commemorated the first anniversary of the tragic hostage crisis in Amenas (Algeria) in January 2013, during which five Norwegian nationals were killed. This event gave many experts the opportunity to affirm that Norway no longer operated at the periphery of terrorism. On the contrary, the country appeared to be threatened both on its national territory and abroad by the upheavals of Middle-Eastern geopolitics. Nor is Norway any longer merely a victim of terrorist acts by foreigners. The explosion at the government buildings in Oslo and the massacre at Utøya Island on 22 July 2011 showed with great cruelty that the country is also capable of producing mass terrorists. Finally, the presence of Norwegian citizens both in the Syrian conflict and during the attack on Westgate shopping centre in Nairobi (Kenya) in September 2013 tend to indicate that the role of Norway is no longer limited to hosting or to producing terrorists. The country is now becoming an exporter of ideological violence, which is something that contrasts substantially with the idea of a peaceful, small Nordic kingdom that prevailed until recently.

For litt over et år siden offentliggjorde Regjeringen Norges første handlingsplan for forebygging
av voldelig ekstremisme og radikalisering. Bakgrunnen for dokumentet, som ble offentliggjort i
desember 2010, dvs. bare seks måneder etter pågripelsen av tre menn i og utenfor Norge i
forbindelse med terrorplanlegging i Danmark og i Norge, var et trusselbilde som var blitt mer likt
det man så i andre land som hadde lengre erfaring med håndtering av politisk eller religiøst
motivert vold og terrorisme. Terrorplanleggingssaken i juli 2010, attentatsforsøket i Stockholm i
desember 2010 og attentatene i Oslo og Utøya i juli 2011, samt tidligere hendelser, har gitt en
endelig bekreftelse på at terrortrusselen er en ny virkelighet for Norden og for Norge.

The explosion at the government buildings in Oslo and the massacre at Utøya Island 22 July 2011 were the deadliest attacks in Norway since World War II. It has often been said that terrorism did not exist in Norway before Anders Behring Breivik, and nothing in the Norwegian public debate during the latest years could foresee such an attack. This paper questions both assertions. A closer look at right wing extremism in Norway since the 1970s and at the threat of militant Islamism after 9/11 shows that political and ideological factors contributed to generate a climate that made 22/7 possible. This paper also suggests that the killing of five Norwegian nationals during the hostage-taking at In Amenas in Algeria in January 2013 represents a new challenge to Norwegians’ efforts to adapt to the new realities of terrorism.

Eléments de géographie physique et économique La Norvège, avec ses 385.199 km2, dont 307.860 km2 de terre, représente une superficie un plus plus grande que celle de l'Allemagne C'est un pays septentrional de l'Europe qui, à l'instar de la france, est géographiquement largement tourné vers la mer, mais qui ne possède pas la même profondeur terrestre que l'hexagone. 47% de son territoire sont couverts par les Alpes scandinaves, 32% se situent au-dessus de la limite des arbres et seulement 3% du pays sont cultivables. A contrario, les côtes norvégiennes réprésentent plus de 2.500 km pour la partie continentale, mais près de 83.000 km si on y inclut le littoral des îles. Cette dimension maritime est renforcée par l'interaction permanente entre mer et terre, de par le nombre de fjords trouant en quelque sorte le pays, offrant des possibilités de ports en eau profonde, et par l'étendue de sa zone économique exclusive, évaluée à près de 819.620 km2. Le pays dispose en outre de plusieurs zones de pêche représentant au total 1.878.953 km2, dont celles autour de l'archipel de Svalbard et l'île Jan Mayen. En avril 2009, la Commission des Nations unies pour la délimitation du plateau continentale a de surcroît approuvé les revendications de la Norvège sur une superficie supplémentaire de 235.000 km2. C'est donc d'un immense domaine terrestre et maritime dont la Norvège peut jouir et sur lequel son économie peut s'appuyer, cad. 2.770.404 km2, soit le 17 ème rang mondial, ceci pour une population inférieure à 5 millions d'âmes. Dans une optique géoéconomique, il faut rappeler que la Norvège exerce également une partie de sa souveraineté sur les îles arctiques de l'archipel de Svalbard et l'île Jan Mayen. La souveraineté sur le Svalbard repose entre autre sur le traité du Svalbard de 1920, qui ne s'applique pas à l'île de Jan Mayen, et qui suppose un partage avec la Russie. L'île Bouvet dans l'Atlantique sud et l'île Pierre Ier et la Terre de la Reine-Maud en Antarctique sont des dépendances externes, mais ne font pas partie du Royaume de Norvège. Mais c'est spécialement la dimension septentrionale des possessions norvégiennes qui représentent un enjeu gigantesque pour l'avenir. Rappelons que l'Arctique s'étend sur une surface gigantesque d'environ 24 millions de km², dont 17 d'océan, un peu plus de 3 de continent et près de 4 d'îles éparses, des Aléoutiennes au Labrador. Une évaluation réalisée en 2008 par l'US Geological Survey montre que l'Arctique renferme 13% du pétrole encore non découvert (soit 90 milliards de barils de pétrole non découvert et techniquement extractible), 30% du gaz naturel (47,3 billions de mètres cubes de gaz naturel techniquement extractible) et 20% des liquides du gaz

In June 2014, the Norwegian government launched an upgraded version of its “National action plan against radicalization and violent extremism” that had been published in December 2010 (NMJPS, 2014). This update was a long-term response to the increased threat of terrorist acts against European countries and Norway. It could also be understood as a reaction to the new threat represented by the establishment of the Islamic State of Iraq and Syria in June 2014, and the growing number of Norwegian citizens leaving Norway to join Syria and Iraq to support al Qaeda or ISIS in the Middle East. The action plan intensified existing efforts to prevent radicalization and violent extremism, increased interaction between agencies and departments and provided new tools for staff working with these challenges. As a part of a national dugnad,2 the Norwegian Prison services were asked to design a mentoring scheme for detainees and individuals who were accused of involvement
in terrorist activity, as well as for incarcerated people who were considered vulnerable to radicalization and to recruitment into terrorism. The Norwegian Mentoring Scheme (NMS) has now been running for six years, and was evaluated for the first time by the end of 2018. This paper dwells on the results of this evaluation, published in Norwegian in February 2019 (Orban, 2019). These results were obtained through access to primary sources from the Directorate of Norwegian Correctional Service (DNCS) and from the NMS’ archives, as well as through semi-structured interviews. Eight were conducted with participants in the scheme. Nine were conducted with their mentors. One particular feature of the NMS is the use of mentors from civil society with different backgrounds in order to engage sentenced radical prisoners and to moderate behaviors and discourses.
Twenty interviews were conducted with prison staff working with participants in the program, prison wardens and designers of the NMS. All interviews took place from March 2017 to October 2018. Due to high prison security measures, it was not possible to conduct more than one interview per mentee during the evaluation period. Interviews with both mentees and mentors averaged between 1.5 and 2 hours and were exclusively focused on how participation in the NMS was experienced by
both groups. This chapter suggests that good targeting of mentors and mentees and trust building are critical factors to create appropriate conditions for change. Despite shortages, unexpected geopolitical developments and economic constraints, the first results of the NMS review were promising. However, the efficiency of the trust model to prevent recidivism into terrorism has yet to be confirmed in the
long term. Aside from the work done on influencing behaviors and mindsets, mentors compensated for the lack of management of radicalized inmates in the prison system by providing a humanized form of support. In that sense, this study also suggests that the NMS might have less in common with deradicalization interventions than with existing reintegration measures that seek to empower prisoners to change their lifestyle and to prevent recidivism into crime.

Abstract in English:

This chapter deals with a minority within the leadership of French far right party National Front who want to frame NF as the sole holder of the Gaullist tradition. We first take a look back at the paradoxical relationship between French far right and more specifically National Front and Gaullism. The idea of any ideological convergence between Gaullism and far right extremists has never been obvious.

However, some elements in Gaullism can suggest that rather two different political families share some values. This chapter then looks at the evolution of NF since the early 1970's until now to determine to what extend NF's current narratives fit better into the main political system and have become a viable tool for political achievement.

This chapter concludes with the idea that in order to win future presidential elections in France, Nation Front could indeed be tempted to merge Gaullism and Frontism into a new hybrid ideology, Lepeno-Gaullism, or eventually Marino-Lepenism.

Keywords: Front National, France, Gaullism, far right, nationalism

Soon to appear in:

Guri Ellen Barstad, Arnstein Hjelde, Sigmund Kvam, Anastasia Parianou, John Todd (Hrsg.) Language and Nation Crossroads and Connections ISBN 978-3-8309-3497-4