[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

y avoir

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Composé de y et de avoir.

Locution verbale

[modifier le wikicode]

y avoir \i.j‿a.vwaʁ\ ou \j‿a.vwaʁ\ impersonnel (se conjugue → voir la conjugaison de avoir), (voir la conjugaison)

  1. Exister, être. — Note d’usage : Pour décrire un état, avec inversion du sujet et de l’objet ou attribut de ces verbes d’état induits ; cf. note ci-dessous.
    • Il y a deux tables dans le salon. (Deux tables sont ou existent dans le salon.)
    • Il y a encore du pain.
    • Combien y a-t-il de touristes étrangers à Paris ? (Combien de touristes étrangers sont à Paris ?)
  2. (Il y a … et …) Il existe divers … — Note d’usage : Presque toujours utilisé à l’indicatif présent.
    • Mais j’admets, […] qu’il y a peuple et peuple, le peuple des frères initiés, les disciples du grand Architecte populaire, et le peuple ou tourbe des profanes. — (Joseph Déjacque, À bas les chefs !, 1859)
    • Beau thème, mais formules trop simples car il y avait femme et femme et surtout prêtre et prêtre. — (Alain Derville, Quarante générations de Français face au sacré, 2006, ISBN 9782859399337, page 191)
  3. Être présent, être là.
    • Au premier étage, il y avait d’abord la chambre de «Madame», très-grande, tendue d’un papier à fleurs pâles, et contenant le portrait de «Monsieur» en costume de muscadin. — (Gustave Flaubert, Trois Contes, 1877)
    • Ce jour-là, il y avait Marc, Annie et moi. (Ce jour-là, Marc, Annie et moi étions présents.)
    • Y a-t-il quelqu’un ici ? (Quelqu’un est-il présent ici ?)
  4. Se passer, se dérouler, se produire, avoir lieu. — Note d’usage : Pour décrire un évènement, avec inversion du sujet et de l’objet de ces verbes impersonnels induits ; cf. note ci-dessous.
    • J'occupais, il y a quinze ans, dans un quartier fort solitaire, une maison dont le jardin tenait à celui d'un couvent de femmes. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 246)
    • Il y eut soudain un énorme bruit, puis un souffle terrifiant nous glaça le sang. (Soudain un énorme bruit eut lieu ou se produisit, puis un souffle terrifiant nous glaça le sang.)
    • Je vous le dis, il va y avoir de l’action ! (Je vous le dis, de l’action va avoir lieu ou se produire !)
    • Il y a eu quelque chose d’incroyable à la télé hier soir. (Quelque chose d’incroyable s’est passé ou a eu lieu à la télé hier soir.)
  5. (Il y a … que) Pour définir une durée passée par rapport au moment de l’énonciation ou d’un autre évènement. — Note : Voir aussi la locution prépositionnelle il y a.
    • Il y a déjà 50 ans que l’homme a posé le pied sur la Lune.
    • Il y avait eu bientôt 50 ans que l’homme avait posé le pied sur la Lune.
    • Il y avait dix ans que je n’étais plus revenu dans mon village natal.
    • Il y aura bientôt un mois que j’ai arrêté de fumer.
    • Nous sommes en mil huit cent quatre-vingt-quatorze, et il va y avoir bientôt vingt-quatre ans que la troisième République existe. — (Wolfgang Wittrock, Toulouse-Lautrec : Catalogue complet des estampes, 1985)
Le sujet pour ce verbe est toujours il (impersonnel), qui ne signifie rien sémantiquement. Dans une phrase interrogative au présent, on utilise t-il pour l’euphonie (mais c’est aussi le cas du verbe avoir avec le pronom personnel).
  • Qu’y a-t-il ?
  • Quel mal y a-t-il à vouloir faire cela ?
L’emploi de y avoir (comme substitut impersonnel d’un verbe d’état ou d’un autre verbe impersonnel) suivi du complément permet de porter l’élément important vers la fin de phrase (en tant qu’objet) afin d’y marquer aussi le ton, au lieu de le placer (en tant que sujet) en tête de phrase, où ce serait le verbe qui aurait une plus grande importance dans le discours usuel.
  • Une telle inversion peut aussi être marquée dans un discours plus soutenu sans modifier ni omettre le verbe d’état ou impersonnel induit, mais seulement en inversant la position du sujet après le verbe.
    Par exemple, au lieu de dire : il y a deux idées principales, qui peut signifier : deux idées principales (y) existent,
    on dirait dans un discours soutenu : (y) existent deux idées principales, avec là aussi une inversion, mais sans changer les fonctions grammaticales des éléments de la phrase, ni omettre le verbe afin de lever toute ambiguïté d’interprétation de la locution verbale y avoir (employé de façon très large dans le langage courant et familier).
  • Cette façon de procéder est similaire à l’emploi du mode passif des verbes transitifs (avec la préposition par avant le complément) pour inverser le sujet et lui donner plus d’importance également en fin de phrase, et pour donner moins d’importance au verbe par rapport à son emploi au mode actif.
  • De telles inversions ne sont pas spécifiques à la langue française et se traduisent aussi dans de nombreuses autres langues.
Dans le langage familier et courant, on prononce souvent il y a simplement \j‿a\, et on le transcrit y a ou y’a. Pareillement on prononce il y avait \j‿a.vɛ\ et on le transcrit y avait ou y’avait. Voir y comme une variante de il.
Il faut bien prendre garde de ne surtout pas confondre les phrases utilisant y avoir comme verbe impersonnel avec les phrases utilisant le verbe avoir avec l’adverbe de lieu y. Exemples :
  • Il y a beaucoup de gens que je connais (forme impersonnelle d’inversion d’un verbe d’état comme : exister)
    Signifie : Beaucoup de gens existent que je connais.
  • Il y a beaucoup de gens que je connais (forme personnelle du verbe transitif avoir, conjugué dans le mode actif au sens de : avoir à sa disposition, et employé ici avec l’adverbe de lieu y)
    Signifie : Lui, il a (à sa disposition) à cet endroit beaucoup de gens que je connais aussi.
    Dans ce second emploi personnel (bien plus rare), le discours peut marquer la différence de sens en évitant toute liaison de l’adverbe de lieu y avec le verbe avoir (voire même avec le pronom personnel sujet il) : \i.l‿i a\ (une pause syllabique évite la liaison), voire même \il i a\ (avec une pause syllabique additionnelle entre le pronom personnel sujet et l’adverbe de lieu ou avec une gémination du L à la fin du sujet ou toute autre marque phonétique de ton sur ce même sujet).
    Cela contraste avec les prononciations habituelles pour le premier emploi avec la locution verbale impersonnelle y avoir, où les liaisons sont présentes de chaque côté de l’adverbe : \i.l‿i.j‿a\ (dans un discours soutenu), \i.l‿j‿a\ (dans le discours courant) et \j‿a\ (où la première liaison élide totalement le sujet dans le discours familier).
  • Comme on le voit, il n’est pas possible (sans analyse du contexte) de distinguer à l’écrit les deux emplois qui sont totalement homographes.

Exister (1, 2) :

Être présent (3) :

Se passer (4) :

Il y a … que (5) :

Prononciation

[modifier le wikicode]