urbs
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- Dans De lingua latina, Varron relie ce mot à orbis et urvo (« tracer dans le sol l’enceinte d’une ville ») dérivé de urvum (« araire, soc »). Mais Varron est Romain avant d’être linguiste et il est soucieux de fonder les mythes religieux de sa ville dans les mots et vice-versa. Son hypothèse, largement reprise par la suite, se révèle fausse.
- Les études plus récentes [1] rapprochent ce quasi-isolat du hittite warpa- (« périmètre, entourage, clôture ») et reconstituent une ancienne collocation *wbʰ- dʰeh1- « placer, délimiter un périmètre », attestée tant en hittite (warpa dai-/tiya-) qu’en latin même, sous une forme modifiée, avec l’expression figée urbem condere. La racine sous-jacente serait *werbʰ- (« courber »), dont proviendraient divers noms de la « baguette courbée » notamment le lituanien vibas (« rameau, baguette ») et le latin verbera.
- Pour un équivalent entre l’association du mot « ville » et « clôture, enceinte », voyez le slave *gordǔ : hrad en tchèque (« château, bourg »), город, gorod en russe (« cité, ville »). Apparenté au grec ὅρος, « limite ».
Nom commun
[modifier le wikicode]Cas | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Nominatif | urbs | urbēs |
Vocatif | urbs | urbēs |
Accusatif | urbĕm | urbēs |
Génitif | urbĭs | urbiŭm |
Datif | urbī | urbĭbŭs |
Ablatif | urbĕ | urbĭbŭs |
urbs \uɾbs\ féminin
- Cité, ville.
hi coetus sedem primum certo loco domiciliorum causā constituerunt: quam cum locis manuque sepsissent, ejusmodi conjunctionem tectorum oppidum vel urbem appellaverunt, delubris distinctam spatiisque communibus,
— (Cicéron, De re publica 1, 26)- Les diverses sociétés, formées en vertu de la loi naturelle que j’ai exposée, fixèrent d’abord leur séjour en un lieu déterminé et y établirent leurs demeures ; ce lieu fortifié à la fois par la nature et par la main des hommes, et renfermant toutes ces demeures, entre lesquelles s’étendaient les places publiques et s’élevaient les temples, fut appelé forteresse ou ville.
- (Poétique) Population de la ville, État, république.
invadunt urbem somno vinoque sepultam
— (Virgile. A. 2, 265)- ils envahissent la ville endormi et avinée.
- (Absolument) Roma, la ville de Rome → voir astu pour l’équivalent athénien.
- urbi et orbi.
- À Rome et partout ailleurs.
- ad urbem esse.
- être hors de Rome (à propos des généraux qui attendaient, pour y entrer en triomphe, l'autorisation des magistrats).
- urbi et orbi.
Synonymes
[modifier le wikicode]- civitas, oppidum
- (Rome, ville par excellence) urbs aeterna, ville éternelle, urbs urbium, la ville des villes, → voir metropolis en latin tardif.
Dérivés
[modifier le wikicode]- anteurbānus (« qui devant la ville »)
- amburbāle, amburbium (« sacrifice dont on portait la victime autour de la ville »)
- amburbialis (« qu'on promène autour de la ville »)
- inurbāniter (« sans culture, sans urbanité »)
- urbānātim (« en citadin, délicatement »)
- urbānē (« civilement, poliment »)
- inurbānē (« sans élégance, sans esprit »)
- urbāniciānus (« soldat en garnison dans la ville »)
- urbānitās (« urbanité ; séjour en ville »)
- urbānus (« urbain »)
- inurbānus (« grossier, sans raffinement »)
- urbicapus (« preneur de villes »)
- urbicārius (« de ville, appartenant à la ville »)
- urbicremus (« qui brûle les villes »)
- urbicus (« relatif à la ville »)
- urbigena (« celui qui est natif de la ville »)
- Urbīnum (« Urbino »)
Références
[modifier le wikicode]- « urbs », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage
- « urbs », dans Charlton T. Lewis et Charles Short, A Latin Dictionary, Clarendon Press, Oxford, 1879 → consulter cet ouvrage
- « Texte de Varron » (Archive • Wikiwix • Que faire ?). Consulté le 2014-02-17 et commentaire sur l’erreur possible
- [1] Chronique d’étymologie latine, 2004