Péché
Apparence
Dans les religions et certaines sectes, le péché est une transgression volontaire ou non de la loi divine. Il est souvent défini comme une désobéissance, un refus, un obstacle au salut ou encore comme une cause de mort de l'âme.
Elle avait subi la grande épreuve de la destinée humaine ; l'épreuve qui brise les cœurs faibles, qui dégrade les âmes communes, mais qui initie à la sagesse les caractères véritablement vertueux ; elle avait failli. Nul homme ne saurait concevoir dans toute son étendue ni la vraie justice ni la vraie bonté s'il n'a senti au moins une fois en sa vie les contrastes de sa nature et la fragilité de son être. Dans toute faute reconnue, portée avec courage, il y a un germe d'héroïsme ;
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXII, p. 244
Dans la haine que les pécheurs se portent les uns aux autres, dans le mépris, ils s’unissent, ils s’embrassent, ils s’agrègent, ils se confondent, ils ne seront plus un jour, aux yeux de l’Éternel, que ce lac de boue toujours gluant sur quoi passe et repasse vainement l’immense marée de l’amour divin, la mer de flammes vivantes et rugissantes qui a fécondé le chaos.
- Journal d'un curé de campagne, Georges Bernanos, éd. Plon, 1936, p. 172
Tout le monde peut y passer dans ce couloir sanglant où sont accrochés nos péchés, tableaux délicieux, où le gris domine cependant.
- « Les Champs Magnétiques partie I La Glace sans tain », André Breton/Philippe Soupault, Littérature, nº 8, Octobre 1919, p. 10
L'avarice est un beau péché recouvert d'algues et d'incrustations soleilleuses.
- « Les Champs Magnétiques partie II Saisons », André Breton/Philippe Soupault, Littérature, nº 9, Novembre 1919, p. 6
Ève. Péché nu d'un ventre-monceau-de-forment. Un serpent l'entoure de ses replis, baiser-morsure.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 307
À l'encontre de ce que répètent les imbéciles, ce n'est pas la foi chrétienne qui est répressive, mais le moralisme agnostique. Une société chrétienne est une société de pécheurs, c'est-à-dire une société qui pratique le pardon. Une société athée est une société de justes, c'est-à-dire une société qui ne tolère que l'impeccabilité. Les héros du christianisme sont le larron, le publicain, la prostituée, l'enfant prodigue, et c'est à eux que dans les prières qui précèdent la communion se compare chaque chrétien orthodoxe. Les héros de l'athéisme sont des puritains haineux et glacés.
- Les Passions schismatiques, Gabriel Matzneff, éd. Stock, 1977 (ISBN 2-234-00771-2), chap. L'enfant, p. 129 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 20 septembre 2019.
Je suis de ceux qui croient à un péché originel et à la présence d'un mal qui rentrera par la fenêtre quand on l'aura chassé par la porte. C'est ce monde-là qu'il nous faut non seulement supporter, mais aimer et dont il faut s'amuser.
Gérard Pirlot et Jean-Louis Pedinielli
[modifier]A côté de l'avènement des Lumières et de la Raison, le XVIIe siècle français est marqué par une tentative d'exclusion de ce qui ne correspond pas à la raison et la morale sociale. Cette politique du Grand Renfermement vise tous les indésirables : mendiants, vagabonds, voleurs, fous, simples d'esprits, débauchés et filles de joie sont réunis dans des lieux de détention (Hôpitaux Généraux) où la question du médical et du soin est secondaire. Petit à petit la médecine s'introduit dans ces prisons où le péché, la folie, la misère et la dangerosité des pauvres sont imaginairement et matériellement associés. Il y a bien une différence entre ces catégories (folie et débauche ne sont pas synonymes), mais elles sont associées dans des représentations négatives.
- Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), partie I. Histoire des perversions, chap. 1. Avant la psychiatrie, p. 14