Orgueil
L'orgueil est l'opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'une personne a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui. C'est l'un des sept péchés capitaux définis par le catholicisme.
Littérature
[modifier]Poésie
[modifier]Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
[modifier][…] dans nos regards vains
Brillent nos plans chétifs que nous croyons divins,
Nos vœux, nos passions que notre orgueil encense,
Et notre petitesse, ivre de sa puissance;
Et, bouffis d'ignorance ou gonflés de venin,
Notre prunelle éclate et dit : Je suis ce nain!
- Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 275-276
Henri de Régnier, Les jeux rustiques et divins, 1897
[modifier]Les regrets
Au crépuscule mauve au delà de la haie
Où l’épine à la fleur survit avec la baie,
La Colère a passé, ce soir, sur le chemin,
Hautaine avec la torche et le glaive à la main,
Et l’Orgueil la suivait pas à pas et la Haine
Et l’Amour qui fit signe à mon âme incertaine ;
Il a tourné la tête et j’aurais pu le suivre...
- « Les Regrets », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 99
Robert Desnos, Rrose Sélavy, 1922
[modifier]- Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.
- « Rrose Sélavy », Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, nº 7, Décembre 1922, p. 21
Roman
[modifier]Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761
[modifier]- Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie III, Lettre XXI à Milord Edouard, p. 284
George Sand, Lavinia, 1833
[modifier]- Œuvres, t.11. Nouvelles de George Sand. La marquise - Lavinia - Pauline - Mattea - Metella - Melchior (1833), George Sand, éd. M. Lévy, 1856, Lavinia, p. 61-62
- Citation choisie pour le 12 juin 2018.
Marie d'Agoult, Nélida, 1866
[modifier]Nulle transaction ne se présentait dans son esprit entre la liberté illimitée et le rigide devoir. Ô saint orgueil des chastetés délicates, tu ne fus pas insulté un moment dans le cœur de cette noble femme. Abriter sous le toit conjugal un sentiment parjure, céder à un amant en continuant d'appartenir à un époux, marcher environnée des hommages que le monde prodigue aux apparences hypocrites, jouir enfin, à l'ombre d'un mensonge, de lâches et furtifs plaisirs, ce sont là les vulgaires sagesses de ces femmes que la nature a faites également impuissantes pour le bien qu'elles reconnaissent et pour le mal qui les séduit ; également incapables de soumission ou de révolte ; aussi dépourvues du courage qui se résigne à porter des chaînes que de la hardiesse qui s'efforce à les briser !
Nélida, on l'a vu, n'était pas faite ainsi.
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Troisième partie, chap. XV, p. 188
Comtesse de Ségur, Diloy le chemineau, 1868
[modifier]- Diloy le chemineau (1868), Comtesse de Ségur, éd. Librairie Hachette et Cie, 1895, chap. La visite aux Germain, p. 15-24 (texte intégral sur Wikisource)
Renée Dunan, La Culotte en jersey de soi, 1923
[modifier]— Enfin quoi ! nous sommes l'ovule d'où sortira, si nous vivons, la civilisation future...
— Pourquoi non ? Crois-tu qu'au quatrième siècle de notre ère il n'a pas fallu, au milieu de ces invasions de barbares détruisant tout, qu'il subsistât, par petits îlots, de subtils et intelligents gallo-romains pour transmettre en les éduquant le flambeau à ces sombres brutes venus de la forêt Hercynienne. Sans cela la civilisation actuelle serait en retard de quinze cents ans. Le nom de ces hommes a été oublié. Mais on trouve chez Sidoine Apollinaire une vision de telles choses et l'auteur les vécut.
— Rengorgeons-nous ! L'avenir du genre humain repose peut-être sur onze être orgueilleux, voluptueux et riches en caprices...
- La Culotte en jersey de soi (1923), Renée Dunan, éd. Le Cercle Poche, 2011 (ISBN 978-2-84714-152-8), p. 16
Jean-Christophe Rufin, Le collier rouge, 2014
[modifier]Morlac haussa les épaules. Il regardait ses mains.
– Je crois que la vraie différence avec les bêtes, poursuivit le juge, ce n'est pas la fidélité. Le trait le plus proprement humain et qui leur fait complètement défaut, c'est un autre sentiment, que vous avez du reste.
– Lequel ?
– L'orgueil.
Philippe Djian, Lent dehors, 1991
[modifier]- Lent dehors (1991), Philippe Djian, éd. Folio, 1993, p. 324
Théâtre
[modifier]Saint-Evremond, Œuvres mêlées, 1643-1692
[modifier]Colletet, je me loue, il le faut avouer,
Mais c'est fort justement que je me puis louer.
- « Les Académiciens » (1650), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, acte I, scène II, p. 177
C'est à tort, grands auteurs, que la Grèce se vante.
La Rome des Latins n'est plus la triomphante ;
L'Italie aujourd'hui tombe dans le mépris,
Et les Muses n'ont plus de séjour qu'à paris.
Godeau :
Qui croirait, monseigneur, que ces enchanteresses,
Que les neuf belles Sœurs, nos divines maîtresses,
Vinssent ici flatter nos esprits et nos sens
Si vous n'aviez aimé leurs charmes innocents ?
- « Les Académiciens » (1650), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, acte III, scène I, p. 193
Philippe Néricault Destouches, Le Glorieux, 1732
[modifier]L Comte
Il n'est donc plus permis de sentir ce qu'on vaut ?
Savoir tenir son rang passe ici pour défaut ?
Et ces petits bourgeois traiteront d'arrogance
Les sentiments qu'inspire une haute naissance ?
- Le Glorieux (1732), Philippe Néricault Destouches, éd. Duchesne, 1763, acte 3, scène VI, p. 91
Lycandre
O détestable orgueil ! Non il n'est point de vice
Plus funeste aux mortels, plus digne de supplice.
Voulant tout asservir à ses injustes droits,
De l'humanité même il étouffe la voix.
- Le Glorieux (1732), Philippe Néricault Destouches, éd. Duchesne, 1763, acte 4, scène III, p. 109
Médias
[modifier]Presse
[modifier]Philosophie
[modifier]- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VIII L'eau violente, p. 181
Théologie
[modifier]Antoine-Claude Pasquin Valery, Curiosités et anecdotes italiennes, 1842
[modifier]- de Jacques Passavanti, cité par :
- Curiosités et anecdotes italiennes, Antoine-Claude Pasquin Valery, éd. Amyot, 1842, p. 46
Propos de moralistes
[modifier]François de La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, 1665
[modifier]- Maximes et Réflexions, suivies des œuvres mêlées de Saint Evremond, François de La Rochefoucauld, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 92
- Maximes et Réflexions, suivies des œuvres mêlées de Saint Evremond, François de La Rochefoucauld, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 102
- Réflexions ou sentences et maximes morales, La Rochefoucauld, éd. Charles Barbin, 1675, p. 14 (texte intégral sur Wikisource)
Pierre Marc Gaston de Lévis, Maximes et réflexions sur différents sujets de morale et de politique, 1812
[modifier]- Maximes et réflexions sur différents sujets de morale et de politique, Gaston, duc de Lévis, éd. Renouard, 1812, vol. 1, p. 68
- Maximes et réflexions sur différents sujets de morale et de politique, Gaston, duc de Lévis, éd. Renouard, 1812, vol. 1, p. 68
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles, Avis d’une Mère à son Fils et à sa Fille, 1728
[modifier]- Avis d’une Mère à son Fils et à sa Fille, Anne-Thérèse, marquise de Lambert, éd. Ganeau, 1728, p. 187
Joseph Joubert, Pensées
[modifier]- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 1, p. 197 (texte intégral sur Wikisource)