Wikipédia:Sélection/Berlin
L'Alexanderplatz est une place de Berlin. Située dans le quartier Mitte (Centre), dans la partie est de la ville, l'Alex, comme la surnomment les Berlinois, est un des principaux centres d'activité de Berlin. La place est fréquentée quotidiennement par plus de 360 000 personnes. Elle tient son nom de la visite que fit à Berlin l'empereur russe Alexandre Ier en 1805. Cette modeste place de marché située aux portes de Berlin à la fin du XVIIe siècle, devient au début du XXe siècle un énorme centre de correspondance combinant métro, train et tramway au cœur d'une des plus grandes métropoles européennes. Elle attire des grands magasins qui en font un lieu animé sinon prestigieux. Le trafic généré nécessite une première restructuration de la place, endommagée lors de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, la partition de l'Allemagne en fait la vitrine de l'architecture socialiste de l'époque et le centre de Berlin-Est : elle se couvre d'immeubles monumentaux, et sur l'Alexanderplatz se tient le plus grand rassemblement qui précède la chute du mur de Berlin. Après la réunion des deux Allemagnes, des plans sont mis au point pour composer avec une architecture qui a mal vieilli. Le projet, sans doute trop ambitieux dès le départ, se heurte de plus aujourd'hui aux problèmes budgétaires du pays ainsi qu'au ralentissement de l'activité économique à Berlin. |
Le blocus de Berlin est l'un des épisodes majeurs de la guerre froide en Europe durant lequel les Soviétiques bloquent les accès terrestres vers Berlin des trois puissances occidentales qui en retour organisent un grand pont aérien pour ravitailler leurs garnisons et les populations civiles berlinoises. Le , à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre puissances occupantes de l’Allemagne, l’Union soviétique bloque toutes les voies routières et navigables par lesquelles Américains, Britanniques et Français communiquent entre leurs zones d'occupation en Allemagne et Berlin. Le blocus dure jusqu’à ce que les Soviétiques le lèvent sans contrepartie le , prenant acte ainsi de leur échec à mettre la main sur Berlin. Le blocus de Berlin est l'une des toutes premières crises de la guerre froide. Elle en est aussi la plus grave, jusqu'à ce qu'une seconde crise à Berlin (1958-1961) — conclue par la construction du mur —, puis la crise des missiles de Cuba (1962) plongent à nouveau le monde dans la crainte de la guerre et de l'holocauste nucléaire. Le devenir de l'Allemagne est en 1948 au cœur de l'opposition entre les États-Unis et l’Union soviétique. Staline a réussi à prendre le contrôle de tous les pays d'Europe centrale sans provoquer de réaction concrète des Occidentaux, et les mouvements communistes sont très actifs dans une Europe de l'Ouest qui peine à se relever de la guerre et dont les Américains veulent à tout prix éviter qu'elle ne passe sous le joug de Moscou. Les deux initiatives majeures prises dans cet objectif par Washington, le plan Marshall de sauvetage économique de l'Europe et la création d'une Allemagne de l'Ouest solidement arrimée à la sphère atlantique, sont contraires aux intérêts de Staline qui souhaite étendre son influence à toute l'Allemagne. Isolée au milieu de la zone d'occupation soviétique en Allemagne, Berlin est militairement indéfendable par les Occidentaux. Staline y voit une opportunité de les faire reculer sur leurs initiatives ou à défaut de les chasser de la ville ce qui serait politiquement et symboliquement une grande victoire. L' Histoire a retenu de cette crise la détermination des alliés occidentaux à conserver leur place à Berlin et le succès du pont aérien mis en œuvre dès les premiers jours par les Américains et les Britanniques. Cette vision occulte les craintes et les incertitudes dans lesquelles furent plongés les dirigeants occidentaux, partagés sur les intentions réelles des Soviétiques et sur la capacité du pont aérien de Berlin à assurer dans la durée le ravitaillement de la population berlinoise de plus de 2 millions de personnes, dont en outre il était difficile de prévoir si elle se tournerait vers Moscou pour éviter de nouvelles privations ou si elle croirait en un avenir au sein du monde occidental. Enfin, la question de l'emploi ou non de l'arme nucléaire redevient un enjeu politique et militaire aux États-Unis pour la première fois depuis les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki. L'échec du blocus de Berlin permet aux Occidentaux de mener à bien leurs plans relatifs à la création de l'Allemagne de l'Ouest, incluant Berlin-Ouest, et à l'introduction du Deutsche Mark. Les Soviétiques y répondent par l'instauration de l'Allemagne de l'Est. Le blocus précipite aussi la conclusion en avril 1949 du traité de l'Atlantique nord, alliance militaire transatlantique occidentale, dont l'Allemagne de l'Ouest deviendra membre en 1954, provoquant en riposte la création du Pacte de Varsovie par les Soviétiques. Le rideau de fer entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est ne bougera plus jusqu'à la chute du mur de Berlin qui marquera la fin de la guerre froide, dont Berlin aura été le cœur symbolique pendant quarante ans. |
Le Mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer), également appelé le « Mur » vocable utilisé pour caractériser la frontière entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est, ou le « Mur de la honte », a été érigé en plein Berlin pendant la nuit du 12 au suscitant la réprobation des puissances occidentales. La République démocratique allemande (RDA) tente ainsi de mettre fin, avec l'appui du pacte de Varsovie, à l'exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA). Le Mur, séparant physiquement la ville en « Berlin-Est » et « Berlin-Ouest », est pendant près de trente ans le symbole de la Guerre froide et de la partition de l'Allemagne à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un dispositif défensif comportant deux murs avec chemin de ronde, miradors et dispositifs d'alarme. Plusieurs centaines de ressortissants de la RDA ont perdu la vie en essayant de le franchir, les gardes-frontière est-allemands et soldats soviétiques n'hésitant pas à tirer sur les fugitifs. L'affaiblissement de l'Union soviétique, la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev et la détermination des Allemands de l'Est qui ont organisé de grandes manifestations permettent, le , d'abattre le « Mur de la honte » ; leur élan a suscité l'admiration du « Monde libre ». Cet événement a conduit à la réunification allemande. Bien que détruit presque totalement, le Mur reste un lieu de mémoire auquel plusieurs musées sont consacrés et les cicatrices qu'il a laissées dans l'organisation urbaine de la capitale allemande ne sont toujours pas effacées en 2009. Le Mur de Berlin joue un rôle important dans la pensée et dans l'imaginaire allemand et occidental, comme en témoignent de nombreux livres et films. |