Voie de la Liberté
Voie de la Liberté | |
Une des bornes de la « Voie de la Liberté » à Rennes boulevard Laënnec (2023) | |
Historique | |
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Inauguration | 1947 |
Caractéristiques | |
Longueur | 1 147 km |
Extrémité ouest | Sainte-Mère-Église |
Extrémité est | Bastogne |
Territoires traversés | |
Région | France : Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Île-de-France, Grand-Est Luxembourg : District de Luxembourg Belgique : Province de Luxembourg |
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La voie de la Liberté est une voie commémorant la victoire des Alliés et la libération de la France, de la Belgique et du Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est matérialisée par une série de bornes kilométriques le long du réseau routier entre Sainte-Mère-Église (borne 0) et Utah Beach (borne 00), en Normandie, et Bastogne, dans la province belge du Luxembourg, marquant l'itinéraire suivi par la 3e armée américaine commandée par le général Patton.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le colonel Guy de La Vasselais, ancien chef de la Mission militaire française de la liaison tactique près le XXe Corps de la IIIe Armée U.S., conçoit, dès , de réaliser un souvenir grandiose de la Libération de la France. De retour d'un voyage aux États-Unis avec Gabriel Hocquard, maire de Metz, ils décident de commémorer la progression des armées alliées en créant une « voie de la Liberté ». Ils choisissent pour cela l'un des itinéraires les plus glorieux : le parcours triomphal de la troisième armée américaine de Patton, du débarquement de Normandie, sa percée dans le Cotentin puis sa célèbre chevauchée historique qui l'amène, en 54 jours, de la Normandie à Metz. Elle est symbolisée par des bornes marquant chaque kilomètre du trajet de l'armée victorieuse.
En , l'association belgo-américaine propose aux Français de la prolonger jusqu'à Bastogne. Le , la première borne (provisoire) est inaugurée en présence de hautes personnalités militaires et politiques françaises et étrangères, à Saint-Symphorien-le-Château, commune d'Eure-et-Loir dont Guy de la Vasselais était alors maire. La commune se trouve environ à mi-chemin entre les deux extrémités de l'axe Sainte-Mère-Église - Bastogne.
Dans les mois qui suivent, les villes et villages traversés par la Voie poseront des bornes officielles. Le , la borne terminale, à Bastogne, est officiellement posée. Le de la même année, c'est au tour de la borne originelle, à Sainte-Mère-Église. L'inauguration de la voie a lieu le , à Fontainebleau. La poste française émet la même année un timbre d'une valeur faciale de 6 francs, augmenté d'une surtaxe de 4 francs au profit du Comité Voie de la Liberté.
Le sculpteur François Cogné est le créateur du modèle de la borne. À l'origine, elle est en ciment rose, d'environ 1 mètre de haut mais, en France, le long des grands axes routiers, de très nombreuses bornes d'origine sont remplacées par des copies en matériaux légers, moins dangereuses en cas d'accident de la route. Il subsiste quelques modèles originaux, notamment à Champillon (Marne), à Frisange (grand-duché de Luxembourg - sans numéro), ainsi que toutes les bornes longeant la route nationale N4 en Belgique, depuis la frontière luxembourgeoise, au Rosenberg, jusqu'à Bastogne. Les bornes représentent une flamme, symbole de la liberté, sortant des flots, symbole de l'arrivée des troupes libératrices par la mer. La flamme rappelle celle de la torche de la statue de la Liberté de New York.
Parcours
[modifier | modifier le code]Axe routier principal actuel : N 13-E 3 (entre Sainte-Mère-Église et Cherbourg, puis de Cherbourg à Carentan)
- Sainte-Mère-Église : libérée dans la nuit du 5 au ) - point de départ marqué par la borne km
- Utah Beach (commune de Sainte-Marie-du-Mont) : prise du premier blockhaus ennemi, à quelques kilomètres de Saint-Mère-Église et où débarquent, les jours suivants, une grande partie des troupes américaines qui combattront en Normandie - marqué par la borne km 00. Une voiture percute la borne 00 le [1].
- Sainte-Marie du Mont
- Neuville-au-Plain : premier village libéré par les parachutistes américains
- Montebourg : libérée le
- Cherbourg : libérée le
- Carentan : libérée le
Axe routier principal actuel : N 174-E 3 de Carentan à Saint-Lô :
- Pont-Hébert : libérée le
- Saint-Lô : libérée le , intégralement détruite par les bombardements alliés, Patton y lance son offensive vers Avranches, la Bretagne et la Loire.
Axe routier principal actuel : D 972 de Saint-Lô à Coutances :
- Marigny : libérée le (voir Opération Cobra)
- Coutances : libérée le
Axe routier principal actuel : D 7 de Coutances à Avranches :
- Lengronne : libérée le , connaît de violents combats de char.
- Avranches : libérée le , subit la contre-attaque des Allemands. La percée américaine se nomme d'ailleurs la Percée d'Avranches.
Axe routier principal actuel : N 175-E 3 et D 4 d'Avranches à St-Malo :
- Saint-Servan (maintenant rattachée à Saint-Malo) : libérée le , les Allemands avaient fortifié la cité d'Aleth, une des composantes de la "Forteresse Saint-Malo".
- Dol-de-Bretagne
- Saint-Malo : libérée le , la vieille ville intra-muros est pratiquement entièrement détruite.
Axe routier principal actuel : N 137 de Saint-Malo à Rennes
- Rennes : libérée le
Axe routier principal actuel : D 41 et D 163 de Rennes à Châteaubriant :
- Châteaubriant : libérée le
Axe routier principal actuel : D 163 de Châteaubriant à Candé, D 963 de Candé à Angers :
Axe routier principal actuel : D 323 et D 923 (ex-N 23) entre Angers et Chartres (via Le Mans) :
- Durtal
- La Flèche
- Le Mans : libérée le , important centre logistique allemand du front Ouest.
- La Ferté-Bernard
- Nogent-le-Rotrou : libérée le 11 août 1944
- Chartres : libérée le
Axe routier principal actuel : D 910 (ex-N 10), entre Chartres et Ablis, puis N 191-D 291-D 191, entre Ablis et Étampes :
- Saint-Symphorien : presque à mi-chemin de Sainte-Mère-Église et de Bastogne, a l'honneur de recevoir la première borne provisoire de la voie de la Liberté le . Son maire, le commandant Guy de La Vasselais est le promoteur de cette voie.
- Étampes : libérée le
Axe routier principal actuel : D 837 entre Etampes et Milly-la-Forêt, D 409 entre Milly-la-Forêt et Fontainebleau, D 210 entre Fontainebleau et Montigny-Lencoup, D 403 entre Montigny-Lencoup et Provins :
- Fontainebleau : libérée le
- Provins : libérée le
Axe routier principal actuel : D 236 entre Provins et Villenauxe-la-Grande, D 951 entre Villenauxe-la-Grande et Reims, Champillon via Epernay :
- Sézanne
- Épernay : libérée le
- Reims : libérée le , l'Allemagne y signe la capitulation sans conditions le au collège de la rue Jolicœur (actuel lycée Roosevelt), alors Grand quartier général d'Eisenhower. La salle de la Reddition est restée telle qu'elle était au moment de la signature.
Axe routier principal actuel : D 944 (ex-N 44) en sortie de Reims, D 931 jusqu'à Valmy, D 3 (ex-N 3) entre Valmy et Les Islettes, D 603 (ex-N 3) jusqu'à Verdun :
- Suippes
- Valmy : libérée le
- Sainte-Menehould
- Clermont-en-Argonne
- Verdun : devient dès , un des deux plus grands centres de ravitaillement de l'armée américaine.
Axe routier principal actuel : D 903 entre Verdun et Gravelotte, D 603 (ex-N 3) entre Gravelotte et Rozérieulles :
- Fresnes-en-Woëvre
- Gravelotte : libérée le
- Rozérieulles : libérée le , connaît une résistance opiniâtre de l'ennemi.
- Metz : libérée le
Axe routier principal actuel : D 953 (ex-N 53) entre Metz et Thionville, D 653 (ex-N 53) entre Thionville et le Luxembourg :
- Hagondange
- Thionville : libérée le
Axe routier principal actuel au Luxembourg : depuis la frontière française jusqu'à Luxembourg-Ville et depuis Luxembourg-Ville jusqu'à la frontière belge :
- Luxembourg : libérée le
Axe routier principal actuel en Belgique : depuis la frontière luxembourgeoise jusqu'à Bastogne :
- Arlon : libérée le
- Bastogne : libérée le , aboutissement de la voie de la Liberté, après 1 145 km depuis Sainte-Mère-Église.
La borne des Invalides
[modifier | modifier le code]En dehors du parcours, il existe une borne supplémentaire, située à l'hôtel des Invalides, à Paris, dans l'église Saint-Louis. La borne contient de la terre prélevée dans les cimetières américains, en 1945, le long de la Voie de la Liberté, en France.
Sur le côté droit est inscrit : Sainte-Mère-Église, Saint-Laurent, la Cambe, Blosville, Marigny, le Chêne-Guérin, Saint-James, Gorron, Saint-Corneille.
Sur le côté gauche : Saint-André, Villeneuve-sur-Auvers, Solers, Champigneul, Grand-Failly, Limey, Andilly, Saint-Avold.
Les bornes aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Deux bornes offertes par la France marquent l'entrée du Patton Park à Hamilton au Massachusetts aux États-Unis, où résidait la famille Patton. Ces bornes sont gravées des noms Avranches et Le Havre.
Activités
[modifier | modifier le code]Une randonnée cycliste de la voie de la Liberté se déroule depuis 1986, tous les deux ans, suivant l'itinéraire historique de la voie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Manche : un monument emblématique du Débarquement détruit par un automobiliste », La Presse de la Manche, (lire en ligne , consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Voie de la Liberté : Guide historique et touristique, Paris, Grandes Éditions Françaises,
- Carte Michelin 105 (réimpr. 2008) (1re éd. 1947) (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- La randonnée cycliste française de la voie de la Liberté
- La randonnée cycliste belge de la voie de la Liberté
- Overlord44 : site sur le débarquement en Normandie.
- Le timbre de 1947
- Terrain d'aviation au pays de Gorron Brecé (août 1944)
- Town preserves gift from France
- Les positions des bornes sur KilroyTrip
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale au Luxembourg
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans le Calvados
- Mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans la Manche
- Route célèbre
- Route historique en France
- Histoire de Fontainebleau