Vinted
Vinted | |
Création | 2008 |
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Fondateurs | Milda Mitkute Justas Janauskas |
Forme juridique | SAS |
Slogan | « Achète, vends ou échange les vêtements, chaussures et accessoires que tu ne portes plus ! »
« Tu ne le portes plus ? Vends-le ! » |
Siège social | Vilnius Lituanie |
Activité | Activités des agences de publicité |
Produits | Vêtements et accessoires |
SIREN | 839 611 670 |
Site web | www.vinted.com www.vinted.fr |
Chiffre d'affaires | 596,3 millions € (2023)[1] +61 % |
Résultat net | 17,8 millions € (2023)[1] |
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Vinted est un marché en ligne communautaire qui permet de vendre, d'acheter, et d'échanger des vêtements et accessoires d'occasion[2]. La société est créée en 2008 à Vilnius en Lituanie par un couple originaire du pays.
Présentation
[modifier | modifier le code]Vinted était à l'origine dédié uniquement à la vente de vêtements pour femmes, puis il s'est élargi aux vêtements pour enfants et pour hommes, ainsi qu'aux accessoires tels que les bijoux, sacs à main, etc. Le mobilier, les livres et les jouets pour enfants sont également autorisés.
Sur les 50 millions de membres revendiqués, 16 millions sont en France[3]. Économiquement, Vinted est devenu une licorne[4].
Historique
[modifier | modifier le code]En 2008, Milda Mitkute et Justas Janauskas créent Vinted à Vilnius (Lituanie) pour permettre aux Lituaniennes d'échanger leurs vêtements[5].
L'entreprise s'implante par la suite en Allemagne en 2010 sous le nom de Kleiderkreisel[6] ainsi qu'aux États-Unis[7].
Entre 2013 et 2015, Vinted va mal financièrement et est contrainte de lever plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissements pour permettre son développement[n 1].
L'investisseur Insight Partners (en) prend les rênes de Vinted et nomme en 2016 Thomas Plantenga à la tête de l'entreprise[8]. New-Yorkais grand connaisseur de l'économie numérique, celui-ci doit remettre Vinted dans le bon chemin : il concentre l'activité de Vinted en Lituanie et ferme les bureaux européens. Mais surtout, il supprime la « classique » commission versée par les vendeurs sur ce type de sites d'occasions et fait régler les acheteurs[5]. En parallèle, Vinted s'engage dans une campagne de publicité massive puis revoit son ergonomie pour la rendre conviviale, inspirée des réseaux sociaux[9],[6].
Le succès est alors au rendez-vous, avec 2,2 articles échangés chaque seconde sur l'application et un nombre de transactions multiplié par 2,3 rien qu'en 2019[10]. Présent dans plusieurs pays, il est ainsi possible de vendre ou d'acheter d'un pays à l'autre, avec certaines restrictions. Malgré cette large expansion, l'application n'est pas rentable et cherche son modèle économique[5].
En 2023, Vinted est disponible dans 18 pays[11].
En France
[modifier | modifier le code]Au , Vinted est lancée en France[6]. Le marché national est déjà largement occupé par divers intervenants proches tels eBay acteur historique pour le marché de l'occasion, Le Bon Coin avec ses petites annonces généralistes, mais également Vestiaire Collective et Videdressing pour la mode haut de gamme[5].
L'application compte, six ans plus tard, une dizaine de millions d'utilisateurs en France[5]. Elle fait partie des dix applications les plus visitées selon la Fevad et obtient un taux de reconnaissance élevé d'après l'Institut français de la mode (IFM)[9]. Selon Vinted et l'IFM, les membres français de Vinted y réalisent, en 2019, entre 700 et 800 millions d’euros de ventes[12],[13] puis 1,3 milliard l'année suivante avec une progression consécutive au confinement[4].
L'activité en France a été confiée à une filiale active de à et la direction avait été confié à Julius Vainoris[14].
La société VINTED SAS a été dissoute puis radiée le 9 janvier 2020, elle est désormais inconnue à son siège social français (53 avenue Hoche à Paris).
En juin 2022, Vinted annonce la création de consignes dans certains supermarchés Franprix et Carrefour situés en Île de France[15]. Vendeurs et acheteurs pourront déposer ou récupérer la marchandise dans des casiers dont ils auront au préalable reçus des codes d'accès[16]. L'opération va d'abord concerner une vingtaine de supermarchés qui feront office de test pour Vinted qui a donc choisi la France pour cette initiative[17].
En 2023, Vinted enregistre une croissance de 32 % de ses ventes en France, pays où elle est le plus implantée, et compte environ 23 millions d'utilisateurs, soit près du tiers de sa base mondiale[18].
Année | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 |
---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires en k€ | 335 | 1 210 | 2 942 | 31 632 | 17 126 |
Résultat net en k€ | - 2 845 | - 1 181 | - 1 584 | - 89 | + 680 |
Fonctionnement
[modifier | modifier le code]La plate-forme regroupe plusieurs types d'utilisateurs qui s'appellent entre eux les « Vinties »[9] : les vendeurs et les acheteurs. Un utilisateur peut être à la fois vendeur et acheteur. Il est nécessaire de créer un compte d'utilisateur pour pouvoir utiliser Vinted même si l'inscription est gratuite[5].
Le vendeur possède un « dressing » : il poste tous les articles dont il souhaite se séparer en fixant le prix auquel il voudrait vendre ses objets. Si un acheteur est intéressé, il peut acheter l'article en allant sur le dressing et également dialoguer avec le vendeur par messagerie privée ; si le prix ne lui convient pas, il peut proposer une offre à ce dernier, qui sera libre d'accepter ou de refuser. La clientèle de l'application est majoritairement féminine et couvre essentiellement la tranche d’âges 15-35 ans avec une dominance importante de l'offre en « mode enfantine » représentant presque un tiers des annonces[9].
Lorsqu'un acheteur fait un paiement, l'argent est stocké par Vinted ; il n'est transféré au vendeur dans son « porte-monnaie virtuel »[5] qu'une fois que l'acheteur a validé la bonne réception de son colis. L'argent du « porte-monnaie » peut ensuite être utilisé directement sur le site pour faire des achats, ou transféré sur un compte bancaire.
Il est possible d'effectuer des remises en main propre ou d'envoyer les articles.
Depuis mai 2023, le paiement via Paypal n'est plus possible[20], ce qui a rendu mécontents de nombreux utilisateurs.
A partir du 12 février[21] 2024, la plateforme internationale de revente de vêtements d'occasion, Vinted, mettra fin à ses opérations au Canada. L'entreprise lituanienne a communiqué cette décision à ses membres canadiens par courriel le lundi 17 décembre 2023.
L'entreprise Vinted propose également un service payant pour authentifier les produits de grandes marques et éviter les contrefaçons[22],[23].
Critiques
[modifier | modifier le code]Sous des couverts de consommation collaborative ou d'économie collaborative[6], Vinted est accusé d'encouragement à la surconsommation, avec une dominante des offres vers la fast fashion[9],[24],[25].
Vinted est accusé d’alimenter les pratiques consuméristes en permettant aux utilisateurs de vendre leurs vêtements en leur offrant une nouvelle vie mais de, paradoxalement leur permettre d’acheter par la suite, des vêtements neufs en considérant leur possibilité de revendre un jour leurs articles. La plateforme crée une logique d’achat-revente permanent et entretient dans ce sens-là le consumérisme de la fast fashion. En effet, cette logique pousse à acheter plus, non seulement sur Vinted, mais tout autant en fast fashion avec la garantie de pouvoir revendre ultérieurement les produits, créant ainsi un cercle vicieux. La seconde main serait, pour les plus jeunes générations, une stratégie de renouvellement accéléré du dressing plutôt qu’une alternative écologique. En effet, seulement 25 % des Français évoquent des motivations liées à l’écologie et à l’éthique quant à leur utilisation de la plateforme, elle se place plutôt comme alternative plus économique, elle permet d’acheter plus, moins cher. Ainsi, Vinted est un outil permettant à la fast fashion de durer et de se renouveler. Plus il y aura de nouveaux articles achetés et vendus sur Vinted, plus il y en aura d’acheter chez des grands noms de fast fashion[26],[27],[28].
En plus de créer une déresponsabilisation des utilisateurs, Vinted se décrit comme alternative écologique sans forcément mentionner le système d’envoi de colis ou la pollution numérique de la plateforme.
Il existe en plus une ambiguïté entre le discours de vente de vinted. Le but affiché de l’entreprise est de favoriser l’économie circulaire. Seulement, elle encourage et incite à vendre et à consommer à travers notamment des réductions si des achats s'effectuent en lot ou encore grâce au « porte-monnaie vinted », qui permet de faciliter la consommation en ligne.
Par ailleurs, dans la perspective de remboursement partiel, il est reproché à Vinted de dissuader les individus à donner leurs vêtements à des associations solidaires comme Emmaüs, dont les dons diminuent progressivement. Cette critique a été énoncée par Emmaüs eux-mêmes qui ont détourné le slogan de Vinted de « Tu ne le portes plus ? Vends-le » en « Si tu ne le portes pas, donne-le ».[29]
De plus, nombre d'utilisateurs reprochent les aspects chronophages voire anxiogènes de l'application avec, entre autres, les excès de messages, notifications ou d'offres de prix reçus pour la moindre annonce postée[9]. Enfin, l'absence de service client efficace et de possibilité de recours en cas de litige, ainsi que la multiplication des fraudes, se voient régulièrement soulevées[9],[30].
La modération est également pointée du doigt, les utilisatrices se faisant souvent harceler sexuellement, non seulement dans l'impunité, mais en risquant parfois elles-mêmes d'être sanctionnées par la plate-forme si les agresseurs se vengent en les signalant après qu'elles leur ont répondu[31].
Depuis 2021, Vinted fait l'objet d'un examen minutieux de la part des autorités de contrôle de la protection des données de France, de Lituanie et de Pologne, à la suite de nombreuses plaintes concernant des violations du GDPR et des pratiques louches de blocage de comptes d'utilisateurs[32], qui ont donné lieu à une amende de 2 375 276 € imposée par l'autorité lituanienne en juillet 2024[33]. Le groupe de travail dédié à Vinted, composé d'AS néerlandaises, françaises, lituaniennes et polonaises et soutenu par le Conseil européen de la protection des données, est devenu un exemple de coopération transfrontalière étroite entre les autorités de contrôle nationales en matière d'application de la loi[34].
Annexes
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Investisseurs entre autres : 5,2 millions d'euros fin 2015 apportés par Accel Partners, puis 20 millions d'euros par Insight Venture. Après la restructuration, Burda Invesments et Spring Capital apportent 77 millions d'euros[5].
Références
[modifier | modifier le code]- « Vinted est rentable pour la première fois », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
- "L'histoire derrière le lituanien brocante marché Vinted". Tech.de l'ue. 2015-01-15. Extrait 2017-07-19.
- « Boosté par Vinted, le marché du prêt-à-porter d’occasion explose en France », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- Vicky Chahine, « Le marché du vêtement d'occasion se structure », sur Le Point, (consulté le )
- Moulinet 2019, p. 123.
- Anaïs Giroux, « Vinted, le site communautaire mode qui monte », sur lexpress.fr, (consulté le )
- « Vinted, le géant sauvé par le marché français », sur Les Echos, (consulté le )
- « L'Echo »,
- Moulinet 2019, p. 124.
- Moulinet 2019, p. 123 et 124.
- « « Les Français sont toujours la locomotive de Vinted », selon son CEO Thomas Plantenga », sur Les Echos Start, (consulté le )
- Vinted, le roi de la seconde main au volume d’affaires d’1,3 milliard d’euros, LSA Conso, 10 octobre 2019
- Les chiffres fous de Vinted en France, Challenges, 10 octobre 2019
- « Vinted SAS : dissolution », sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le )
- « Île-de-France: bientôt des consignes de la plateforme Vinted dans les supermarchés », sur BFMTV (consulté le )
- Par Odile Plichon Le 22 juin 2022 à 13h20, « Consommation : vos colis Vinted peuvent désormais être livrés chez Franprix », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Vinted : bientôt des consignes dans des supermarchés d'Île-de-France », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Vinted a enregistré une croissance de ses ventes de 32% en France l’an passé », sur Le Figaro, (consulté le )
- « VINTED SAS : bilans », sur www.verif.com (consulté le )
- Margaux Menu, « Vinted : le paiement via PayPal c’est fini », sur Capital.fr, (consulté le )
- Valérie Simard, « Vêtements d’occasion: Vinted cessera ses activités au Canada », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- « Contrefaçons : Vinted lance un service payant pour authentifier les produits », sur actu.fr, (consulté le )
- Anthony Vincent, « Contre les contrefaçons, Vinted lance son premier service de vérification d’articles de grandes marques », sur Madmoizelle, (consulté le )
- Marina Fabre, « La friperie en ligne Vinted accusée de pousser à la surconsommation, loin de toute préoccupation écologique », sur novethic.fr,
- Charlotte Arnaud, « La folie Vinted : pourquoi tout le monde est accro à cette application ? », sur madame.lefigaro.fr,
« C’est aussi ce à quoi pousse le site, avec son porte monnaie virtuel à dépenser auprès d’autres dressings en ligne et ses prix défiant toute concurrence. Un mécanisme qui n’est pas sans rappeler celui de la fast fashion, dont Vinted se veut pourtant l’antithèse. »
- « Mode de seconde main en ligne : décryptage du modèle Vinted », sur Oxfam-Magasins du monde, (consulté le )
- PAULINE GRÉGOIRE, « Mode de seconde main en ligne : Décryptage du modèle Vinted »
- Anne Bock, « Étude de cas : Vinted : la mort de la fast fashion ? », dans Les dessous des marques, Ellipses, , 245–264 p. (ISBN 978-2-340-04616-0, lire en ligne)
- Juliette GARNIER, « L’offensive d’Emmaüs pour contrer la concurrence de Vinted ou du Boncoin », sur Le Monde,
- Ronan Tésorière, « Vinted, la friperie en ligne qui ne fait pas que des heureux... », sur leparisien.fr,
- « Balance ton Vinted : le harcèlement sexuel sur la plateforme mode de seconde-main, on en parle ? », sur madmoiZelle.com, (consulté le )
- « Vinted platform's practices under scrutiny of supervisory authorities | European Data Protection Board », sur www.edpb.europa.eu (consulté le )
- « Lithuanian SA: fine of € 2 385 276 on Vinted, UAB (company) | European Data Protection Board », sur www.edpb.europa.eu (consulté le )
- « Vinted investigation signals closer and stronger cooperation between personal data protection supervisory authorities | European Data Protection Board », sur www.edpb.europa.eu (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Site officiel