Un cow-boy dans le coton
Un cow-boy dans le coton | ||||||||
123e histoire de la série Lucky Luke | ||||||||
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Scénario | Jul | |||||||
Dessin | Achdé | |||||||
Genre(s) | Franco-Belge Aventure |
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Personnages principaux | Lucky Luke | |||||||
Éditeur | Lucky Comics (Dargaud) | |||||||
Collection | Les Aventures de Lucky Luke d'après Morris | |||||||
Première publication | 2020 | |||||||
Nombre de pages | 48 | |||||||
Albums de la série | ||||||||
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Un cow-boy dans le coton est la cent vingt-troisième histoire de la série Lucky Luke. Écrite par Jul, dessinée par Achdé et mise en couleur par Mel, elle est publiée pour la première fois en album le dans la collection Les Aventures de Lucky Luke d'après Morris, no 9.
Résumé
[modifier | modifier le code]Lucky Luke s’apprête à prendre des vacances bien méritées dans la tranquille petite ville de Nitchevonada, surnommée « le patelin le plus calme de tout le Kansas ».
Il prend un verre avec des amis dans le saloon de la ville, lorsque les Dalton font subitement leur apparition. En fait, les quatre hors-la-loi viennent d'être arrêtés et sont emmenés au pénitencier par le shérif noir Bass Reeves, authentique héros de l'Ouest qui a la réputation d'être « le meilleur marshal à l'ouest du Mississippi ». On apprend que ce dernier a été ami et mentor de Lucky Luke.
Le temps de fêter les retrouvailles, le notaire de la ville débarque à son tour dans le saloon et annonce à Lucky Luke que celui-ci a hérité de la plantation Pinkwater et est désormais l'un des hommes les plus riches de Louisiane. Les vacances bien tranquilles sont terminées[1].
Clins d'œil, références et caricatures
[modifier | modifier le code]Références à la série Lucky Luke
[modifier | modifier le code]- Dans sa résidence de la plantation Pinkwater, Lucky Luke s'endort dans le salon sous une galerie de portraits qui le représentent à différentes époques de sa jeunesse. Ces portraits, datés de 1846, 1851, 1857 et 1863, traduisent la manière qu'avait Morris de dessiner son personnage au fil des albums.
Personnages caricaturés/mentionnés
[modifier | modifier le code]- Bass Reeves, le premier marshal adjoint noir, issu d'une famille d'esclaves.
- Angela Davis, militante du mouvement des droits civiques aux États-Unis, membre du Black Panther Party.
- Tom Sawyer et Huckleberry Finn (planche 7), personnages des romans de Mark Twain.
- Leslie Howard (planche 28), acteur ayant joué le personnage de Ashley Wilkes, dans le film Autant en emporte le vent adapté du roman du même nom de Margaret Mitchell.
- Ashley Hamilton, le jeune homme à six orteils à chaque pied (planche 28), est un amalgame de Ashley Wilkes et de Melanie Hamilton, autre personnage du film interprété par Olivia de Havilland.
- Vivian Leigh et Clark Gable, dans leurs rôles respectifs de Scarlett O'Hara et de Rhett Butler, personnages du même film, sont représentés en couple dans l'image grand format de la réception donnée à la plantation Sycamore (planche 26).
- Nathan Bedford Forrest, « Premier Grand Sorcier » du Ku Klux Klan, représenté sur un tableau dans la salle de réunion des membres du Ku Klux Klan (planche 31).
- Les prénoms des enfants Oprah et Barack, qui veulent respectivement devenir journaliste et président des États-Unis (planche 43), sont des allusions directes à Oprah Winfrey et Barack Obama.
- Le nom du couple Cajun qui accueille les Dalton (mentionné planche 24) est Berjeaut, patronyme du dessinateur Jul (Julien Berjeaut).
Références historiques et culturelles
[modifier | modifier le code]- Parmi les titres de livres de la bibliothèque ambulante (planche 8) figurent :
- La Case de l'oncle Tom (allusion directe à l'esclavage aux États-Unis), de Harriet Beecher Stowe ;
- Le Comte de Monte-Cristo, d'Alexandre Dumas ;
- Les Misérables, de Victor Hugo ;
- Don Quichotte, de Miguel de Cervantes ;
- Les Malheurs de Sophie, de la Comtesse de Ségur ;
- Crime et Châtiment, de Fiodor Dostoïevski.
- Le slogan « Yes We Can », inscrit sur la pancarte du jeune Noir illustrant l'abolition de l'esclavage et la fin de la guerre de Sécession, est celui de la campagne de Barack Obama pour l'élection présidentielle américaine de 2008 (planche 6).
- Planche 8, le cocher de la bibliothèque ambulante chante le chant révolutionnaire français "Ah, ça ira !" (traduit en anglais).
- Toujours planche 8, lorsqu'il apprend que les Dalton se sont évadés en profitant d'un programme pour la culture, le directeur du pénitencier s'écrie « Donnez-moi mon revolver ! », ce qui est une allusion à la célèbre phrase prononcée par le Nazi Baldur von Schirach : « Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver ».
- Planche 20, la réplique d'Averell « Mais Joe… Le guide n'indique pas de sables mouvants dans la région » est une allusion au film La Chèvre de Francis Veber. Lorsque Perrin (Pierre Richard) s'enfonce dans des sables mouvants, Campana (Gérard Depardieu), agacé, lui lance « Perrin… Il n'y a pas de sables mouvants signalés dans cette région ! ».
- Planche 28, un des invités du barbecue croit comprendre que Lucky Luke est atteint de « dyschromatopsie ». Or le nom courant cette infirmité est le « daltonisme ». Concernant un homme qui passe son temps à courir après les frères « Dalton », cette allusion constitue donc un subtil calembour !
- Le monologue de Bass Reeves : « Je fais un rêve, Luke », «... Je fais le rêve qu'un jour, les Noirs seront traités en égaux des autres Américains... » (planche 44) est une allusion au discours « Je fais un rêve » (« I have a dream ») prononcé par Martin Luther King devant le Lincoln Memorial de Washington D.C., le .
- Les paroles « Let my people go » chantées par deux personnages de la dernière case de l'album (planche 44) sont tirées du negro-spiritual Go Down Moses, interprété entre autres par Louis Armstrong et par Claude Nougaro qui a utilisé la mélodie dans sa chanson Armstrong.
Jeux de mots
[modifier | modifier le code]- D'après l'indien que rencontre Lucky Luke en début d'album, le nom de la ville « Nitchevonada » provient du cherokee et signifie « Loir assoupi dans la langueur du soir ». Bass Reeves , qui parle couramment le cherokee , suggère plutôt « Loir assoupi dans la langueur du crépuscule ». En réalité, le nom est formé de « nitchevo » (« rien » en russe) et de « nada » (« rien » en espagnol), et signifie donc deux fois rien, et rappelle la ville de « Nothing Gulch » (« rien » en anglais) souvent mentionnée dans la série.
- Le slogan de la plantation Sycamore : « Dans le coton, tout est bon » (planches 26 et 43) est directement transposé d'une citation attribuée à Brillat-Savarin : « Dans le cochon, tout est bon ».
Références
[modifier | modifier le code]Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Éric Libiot, « Western réalité », Lire, nos 491-492, décembre 2020-janvier 2021, p. 75.