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Tsunesaburō Makiguchi

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Tsunesaburō Makiguchi
Tsunesaburo Makiguchi.
Fonctions
Premier président (d)
-
Sōka gakkai
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
牧口常三郎Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale n°1 de Hokkaidō (d)
Université d'éducation de HokkaidōVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
enseignant, auteur, leader religieux

Tsunesaburō Makiguchi (牧口 常三郎, Makiguchi Tsunesaburō?), né le à Arahama-mura et mort le à Tokyo est le fondateur (avec Josei Toda) du mouvement bouddhiste Soka Gakkaï.

Enseignant, il écrivit des manuels scolaires mais aussi des ouvrages sur la pédagogie. Emprisonné pour crime de lèse-majesté pendant la guerre[1], il mourut de malnutrition à l'âge de 73 ans.

Enfance et formation

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Tsunesaburō Makiguchi, de son vrai nom Shoïchi Watanabe, est né dans un petit village, à Arahama-mura[2], aujourd'hui Kashiwazaki.

Cependant il a passé sa jeunesse dans l'île de Hokkaido, au nord de l'archipel, adopté par son oncle Zendayu Makiguchi, dans la ville de Otaru,. Cette dernière subissait à la fin du XIXe siècle une industrialisation rapide et servait de ville modèle pour les artisans de la modernisation du Japon au cours de l'ère Meiji.

Vers 15 ans, il décide de se rendre à Sapporo chez un de ses oncles. Makiguchi travaille comme coursier au commissariat[3] et c'est le chef de la Police qui le fait entrer à l'école normale deux ans plus tard en 1891.

Dès 1897 il entreprend un ouvrage de géographie à l'intention des éducateurs de l'école primaire qui paraîtra en 1903: "La Géographie de la vie humaine" (Jinsei Chiraku), qui servira jusqu'à la moitié de vingtième aux enseignants préparant leur diplôme de géographie[4]. C'est "une sorte de "journal de bord" où il développe une perception holistique de la géographie qui met en relations les êtres humains et leur environnement. Il prévoyait — le désastre écologique potentiel qui guettait son pays — qui avait suivi le modèle industriel américain[4].

D'après Clark Strand, il « défendait le droit des enfants à apprendre en tant qu'enfants, en laissant libre cours à leur curiosité et à leurs inclinations naturelles, et à un rythme convenant à leur âge »[5]. Selon la Soka Gakkaï, il a été nommé en à Shirokane où il réforme l'association des parents d'éléves, organise des réunions hebdomadaires, invite des intervenants extérieurs, invente et expérimente de nouvelles méthodes pédagogiques[5].

En , il adhère à la secte Nichiren shôshû[6],[7].

Soka Kyoiku Gakkaï

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Pédagogie de la création des valeurs

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La Soka Kyoiku Gakkaï (?, littéralement Société pédagogique pour la création des valeurs) est fondée en , mais la fondation officielle date de , lorsque ce groupe s'est constitué en tant qu'association affiliée à la secte Nichiren shôshû[6].

En 1939 le régime militariste japonais impose à tous les courants religieux de se regrouper sous la bannière du shintoïsme d'état. La Nichiren Shoshu accepte l'amulette shinto, signe d’allégeance au culte de l'empereur, Makiguchi et ses disciples dont Joseï Toda la refusent. En 1943 Ils sont incarcérés, Tsunaburaro Makiguchi décède le à la suite des interrogatoires et de la malnutrition. Il a 73 ans.

Son influence s'est limitée au Brésil, où sa méthode a été mise en place dans un petit nombre d'écoles (55)[8] ; au Japon, où sur la base de sa pédagogie, Daisaku Ikeda a créé un réseau d'enseignement laïque depuis l'école jusqu'à l'université, et aux États-Unis, où a été fondée (2001) l'Université Soka d'Amérique (SUA), avec pour vocation la formation de "citoyens du monde engagés à contribuer à la société sur les bases de valeurs humanistes"[9].

Des trois maîtres fondateurs à qui les pratiquants dédient chaque jour l'une de leurs prières silencieuses, Tsunesaburo Makiguchi est considéré comme celui qui par les thèmes qu'il a abordés : l'environnement, la communauté et l'éducation[4] a défini les orientations pratiques de la Soka Gakkaï. Il est aussi celui qui par son "radicalisme" avec son refus de l’amulette shinto (talisman d'Ise) au nom de la liberté religieuse et sa volonté de transmettre le bouddhisme en définit l'état d'esprit[10].

Notes et références

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  1. Brian Daizen Victoria, "Sōka Gakkai Founder, Makiguchi Tsunesaburō, A Man of Peace?," The Asia-Pacific Journal 12, 37, 3 (15 septembre 2014).
  2. Dayle M. Bethel, Makiguchi, le créateur de valeurs, Éditions du Rocher, , 174 p. (ISBN 2-268-02140-8), p. 21
  3. (en) Murata, Kiyoaki, 1922-, Japan's new Buddhism; an objective account of Soka Gakkai,, Walker/Weatherhill i.e. J. Weatherhill; distributed by Walker, (ISBN 0-8348-0040-3 et 978-0-8348-0040-3, OCLC 54660, lire en ligne), p. 72 Makiguchi worked as an errand boy at the local police station...The Chief of Police, impressed with the lad's industry and ambition, took him to Sapporo..
  4. a b et c Dayle Bethel, Citoyens du Monde, Le mouvement bouddhiste Soka Gakkaï au Japon, L'Harmattan (ISBN 978-2-7475-6710-7 et 2-7475-6710-9), L'héritage de Tsunesaburo Makiguchi p62 p65 p61 et de la page 60 à 83 pour la conclusion au XXIe siècle
  5. a et b Clark Strand (trad. de l'anglais), Réveiller le Bouddha : comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion, Santa Monica, Editions L'Harmattan, , 165 p. (ISBN 978-2-343-06891-6 et 2-343-06891-7, OCLC 944013119, lire en ligne), p 46 p 47
  6. a et b Hartmut Rotermund, « Sôka-gakkai. Idéologie d'une nouvelle secte japonaise », Revue de l'histoire des religions, vol. 184, no 2,‎ , p. 137–157 (DOI 10.3406/rhr.1973.10065, lire en ligne, consulté le )
  7. Noriyoshi Tamaru et Wilson, Bryan. (trad. de l'anglais), Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, , 301 p. (ISBN 2-7475-6710-9 et 978-2-7475-6710-7, OCLC 156909911, lire en ligne), p 45
  8. (en) Dilma de Melo Silva, « Makiguchi Project in Action – EnhancingEducation for Peace », sur iop.or.jp.
  9. htpps://soka-bouddhisme.fr/a-propos/sgi/l-education?
  10. Clark Strand (trad. de l'anglais), Réveiller le Bouddha : comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion, Paris, L'Harmattan, 165 p. (ISBN 978-2-343-06891-6), p 33 à 43 Chapitres Rien qu'un vers du Sutra du Lotus et Comprendre notre humanité commune

Bibliographie

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  • Dayle M. Bethel, Makiguchi, le créateur de valeurs, Éditions du Rocher, 1996

Liens externes

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Travaux de chercheurs

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  • (en) Brian Daizen Victoria, Senior Lecturer Centre for Asian Studies, University of Adelaide, Engaged Buddhism: A Skeleton in the Closet? [1]
  • Elkevizth Brian Henry - From “Education Beyond Utility” to Utility for Legitimacy - Contemporary Opposition to Article 9 Revision in the Context of the Sōka Gakkai's Historical Development (2012)