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Saya no uta

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Saya no uta (ja)
The Song of Saya (en)
Logo : une décoration en fond (en vert) et deux titres (respectivement blanc avec bordures en bleu et noir sans bordure), l'un en japonais et l'autre romanisé, ce dernier est légèrement à gauche du « no » de « Saya no uta ».
Logo original de Saya no uta.

Développeur
Éditeur
Distributeur
Réalisateur
Digitarō
Scénariste
Compositeur
ZIZZ STUDIO

Date de sortie
Genre
Mode de jeu
Plate-forme

Langue
Moteur

N2System[1]

Mware Engine (nouvelle version)[2]

Évaluation
CERO : Z ?
PEGI : 18+ ?
Site web

Saya no uta (沙耶の唄?, litt. Le chant de Saya), également titré The Song of Saya, Song of Saya ou encore Saya's Song, est un jeu vidéo pour adultes de type visual novel dit « eroge » — c’est-à-dire un jeu vidéo à caractère érotique — d'horreur cosmiciste développé par Nitroplus et écrit par le scénariste japonais Gen Urobuchi.

Il sort le au Japon. Une traduction en anglais du jeu est publiée à l'international par JAST USA le . Une nouvelle version du jeu est publiée le au Japon par Nitroplus et le sur Steam à l'international par JAST USA. Le jeu original non censuré n'est pas autorisé en France et dans les pays bannissant la pédopornographie, plus précisément la pédopornographie dessinée et de fiction — à titre d'exemple, en , 94 des 187 États membres d'Interpol possèdent des lois réprimant spécifiquement la pédopornographie. La version censurée est cependant légale et est commercialisée sur Steam.

Le scénario se déroule au Japon et suit l'histoire de Fuminori, un étudiant en médecine, seul survivant de l'accident de voiture ayant entraîné la mort de ses parents. Il doit la vie à une opération chirurgicale expérimentale, mais qui a pour effet secondaire une forme d'agnosie qui modifie toutes ses perceptions : tout ce qui l'entoure est recouvert de viscères et de sang, les humains ressemblent à des monstres abominables et à la voix insupportable, et toutes les odeurs sont assimilables à celle de la chair en décomposition. Alors désireux de mettre fin à ses jours, Fuminori rencontre ce qu'il perçoit comme une belle jeune fille, prénommée Saya, qui est en réalité un monstre hideux venu d'une autre dimension dont l'objectif est de se reproduire et ainsi transformer tous les êtres vivants de la Terre en organismes de la même espèce que Saya.

Le système de jeu réduit l'interaction avec le lecteur à de simples choix qui permettent de modifier le cours du jeu. En fonction des choix opérés par le lecteur, l'histoire bascule soit vers une guérison de Fuminori, soit vers la mort de Fuminori et Saya, soit vers la fin de l'humanité entraînée par la naissance de la progéniture de Saya. Quelle que soit la décision prise, Saya no uta met en scène des actes de meurtre, de viol, de mutilation, de cannibalisme et de pédopornographie.

Le jeu reçoit un accueil favorable de la part de la presse spécialisée. Les critiques s'accordent à dire que Saya no uta est « l'un des jeux les plus tordus jamais sortis », que ce soit pour son scénario, bien que parfois choquant, ses graphismes ou encore sa bande originale, aux sonorités oppressantes. Dans les années , on constate un certain regain d'intérêt tant au Japon qu'à l'international, dû notamment au succès de Puella Magi Madoka Magica, œuvre de Gen Urobuchi ayant mis celui-ci et ses précédentes œuvres sous les projecteurs, mais aussi aux différentes traductions du jeu, avant tout la traduction en anglais. Grâce à cela, le titre fait ensuite l'objet de deux portages, sur Bluray interactif et sur Android, ainsi que de plusieurs adaptations, en comics et en light novel.

Route commune

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Victime d'un grave accident de la route tuant ses deux parents, Fuminori Sakisaka, un étudiant en médecine, survit grâce à une opération chirurgicale expérimentale. Or, celle-ci a pour effet secondaire une forme d'agnosie qui altère sa perception de la réalité. Ainsi, il voit le monde (objets, bâtiments) comme couvert de viscères et de sang, et perçoit les gens comme d'horribles monstres à l'aspect tordu et indescriptible. Leurs voix semblent brouillées et démoniaques tandis que les odeurs de la vie quotidienne, toutes semblables à celles d'un cadavre en décomposition, donnent la nausée. Fuminori préfère ne rien révéler sur ses troubles neurologiques et ainsi prendre ses distances avec ses amis, de peur de ne pas être pris au sérieux et d'être drogué par Ryouko Tanbo, le médecin chargé de son suivi médical. Un soir, toujours à l'hôpital, alors qu'il envisage de se suicider, Fuminori fait la connaissance de Saya, décrite comme étant une jolie jeune fille vêtue d'une robe d'été blanche. Pourtant, Saya est en réalité un monstre hideux et tentaculaire venu d'une autre dimension, qui s'amuse à terroriser les patients du service psychiatrique par la simple vue de son apparence indicible. Saya, surprise que Fuminori la voie comme un être humain, sympathise avec ce dernier et lui rend visite chaque soir. Lorsque Saya révèle qu'elle cherche son père disparu, le docteur Ougai, Fuminori propose de l'aider en échange de son emménagement avec lui. Les deux protagonistes deviennent alors amants et dépendants l'un de l'autre[3],[4],[5],[6].

Peu après, Fuminori rejette violemment les avances de son amie Yoh, qui lui avoue son amour. Oumi, proche de Yoh et courroucée par l'attitude de Fuminori depuis son accident, se rend chez le jeune homme afin de lui demander des explications. Entrant dans sa maison, elle découvre la pièce principale, dont les murs et les meubles ont été recouverts d'une inquiétante gamme de couleurs de sorte que Fuminori ne soit plus troublé par de macabres visions. Plus loin, elle aperçoit Saya, accrochée au plafond : Oumi, affolée par sa véritable apparence, est assassinée par le monstre qui la dévore. Fuminori arrive alors et aperçoit Saya en train de manger Oumi, bien que ses perceptions visuelles ne lui permettent pas de savoir ce qu'il s'agit réellement. Ses sens étant troublés, Fuminori trouve dégoûtante la nourriture qu'il mangeait avant l'accident. Attiré par la nourriture de Saya, Fuminori goûte sans le savoir à de la chair humaine, qu'il trouve délicieuse[3],[7].

Puisque le dernier endroit où Oumi était censée aller est la maison de Fuminori, Kouji, son petit ami, sans nouvelles d'elle, entreprend des recherches en suivant Fuminori et en s'infiltrant dans la maison du professeur Ougai. Débusqué par Fuminori, ce dernier l'objurgue et demande à ne plus être suivi[c 1]. Kouji retrouve Yoh au bureau de Ryouko Tanbo, la neurochirurgienne de Fuminori. Celle-ci leur apprend que Fuminori a manqué plusieurs rendez-vous et que son dossier médical a été volé la veille. Kouji explique qu'il soupçonne Fuminori d'être impliqué dans un crime, évoquant explicitement la disparition d'Oumi. Ryouko promet alors d'enquêter de son côté[c 2].

Dans le même temps, Saya rend visite à Yosuke Suzumi, le voisin de Fuminori qui feint de l'empathie pour l'état de santé de ce dernier mais qui critique la cour de sa maison, particulièrement négligée. Saya manipule alors le cerveau de Yosuke afin qu'il ait les mêmes troubles perceptifs que ceux de Fuminori. Yosuke, devenu fou en voyant son appartement tapissé de viscères et de sang, puis sa femme et sa fille comme des monstres hideux, tue sa famille puis viole Saya avant d'être tué par Fuminori[3].

Fin « White room »

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Une femme enfermée dans une chambre d'hôpital psychiatrique
Photographie d'une personne internée dans un hôpital psychiatrique (ici, l'Hôpital Saint-Joseph de La Grave renfermant Marie-Agnès Portal en 1975) comme l'est Fuminori dans la fin « White room ».

Après ces événements, Saya, ayant réussi à maîtriser la capacité à manipuler le cerveau humain, propose à Fuminori de guérir son agnosie afin que ses perceptions ne soient plus altérées. Si Fuminori accepte, celle-ci redevient normale, mais Saya le quitte, car elle refuse qu'il ne voie sa véritable apparence. Fuminori est arrêté et reconnu coupable du meurtre de la famille Suzumi : après évaluation de son état psychiatrique, il est jugé irresponsable de ses actes et interné dans un hôpital psychiatrique pour le restant de ses jours. Saya rend visite une dernière fois à Fuminori, sans se montrer physiquement toutefois, pour lui annoncer qu'elle part à la recherche de son « père » disparu, le professeur Ougai, tandis que Fuminori jure d'attendre son retour[3],[8].

Si Fuminori décline l'offre de Saya, il apprend qu'il a tué son voisin et qu'il a mangé de la chair humaine. Fuminori souhaite éliminer ses anciens amis, qui constituent une menace pour sa nouvelle vie, en commençant par Kouji. Il lui propose ainsi d'aller à la cabane d'Ougai, en montagne, afin de trouver ensemble les réponses aux questions liées à Ougai. Après avoir fouillé cette cabane, Fuminori tente de l'assasiner en le poussant dans le puits. Kouji ne meurt pas sur le coup, mais s'y trouve coincé. Une fois chez lui, Fuminori retrouve Saya, mais également Yoh, qu'il ne s'attendait pas à voir, qui plus est normalement. Pour ce faire, Saya a attiré Yoh chez Fuminori et lui a fait subir un processus de transformation qui lui a valu une douleur insupportable qui la rend folle. Yoh devient alors l'esclave sexuelle de Fuminori et Saya[3].

Plusieurs jours plus tard, Ryouko, consciente de l'existence de Saya et enquêtant déjà sur Ougai depuis très longtemps, sauve Kouji du puits. Ils découvrent par hasard un passage secret dans le puits, qui les mène vers un laboratoire secret où ils trouvent le cadavre d'Ougai, qui s'est suicidé d'une balle dans la tête, ainsi que ses recherches sur Saya et son espèce. On apprend alors plusieurs informations à propos de Saya, son évolution ou encore le fait que le professeur Ougai pense qu'elle penche plutôt du côté féminin, du moins depuis qu'elle lui a demandé des spermatozoïdes d'animaux. Par ailleurs, Saya est nommée ainsi par Ougai, en référence à la chatte appartenant à sa mère. Dans le même temps, Kouji, muni de l'arme de poing d'Ougai, se rend au domicile de Fuminori. Avant qu'il ne soit parti, Ryouko l'avertit que s'il ne regagne pas sa vie d'avant, la folie le gagnera comme elle. Chez Fuminori, Kouji découvre dans son réfrigérateur de grandes boîtes alimentaires contenant les restes d'Oumi et de la famille Suzumi. Dès lors, Kouji peut appeler soit Ryouko, soit Fuminori[3],[9].

Fin « World's Sanity »

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Fiole d'azote liquide se déversant
Fiole d'azote liquide, tel qu'en jette Kouji sur Saya dans la fin « World's Sanity ».

S'il appelle Ryouko, Kouji tue également Yoh, puis affronte Fuminori. Cependant, cette fois-ci, avant que Saya ne puisse le tuer, Ryouko arrive et donne à Kouji de l'azote liquide qu'il jette sur Saya, afin de la congeler. Fuminori se relève bien qu'il ait des côtes cassées par Kouji, et assène un coup de hache mortel à Ryouko. Au moment de mourir, Ryouko sauve l'humanité en tirant sur Saya avec son fusil à canon scié, ce qui la tue en la brisant en mille morceaux. Fuminori se suicide alors avec sa hache. Kouji, seul survivant de l'histoire, est incapable de vivre comme avant parce qu'il connaît désormais la « vérité » et est hanté par les horreurs qu'il a vécues. L'histoire sous-entend qu'il mettra fin à ses jours[3].

Fin « The Song of Saya »

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S'il appelle Fuminori, Kouji cherche Fuminori dans un sanatorium abandonné mais trouve d'abord Yoh, qu'il perçoit comme un monstre. Elle le supplie de la tuer pour mettre fin à ses souffrances. Kouji, rendu fou par l'apparence abominable de Yoh, lui tire dessus avec toutes ses munitions puis la bat à mort avec un tuyau en acier. Il engage ensuite le combat contre Fuminori, mais est tué puis dévoré par Saya. Celle-ci s'effondre devant Fuminori, lui révèle qu'elle est enceinte et qu'elle s'apprête à donner naissance à leurs enfants. Saya s'épanouit avec extase dans l'étreinte de son amant, libérant son dernier cadeau à Fuminori avant qu'elle ne meure : des spores qui infectent et transforment progressivement tout être vivant sur Terre en organisme de la même espèce que Saya, alors que le reste des constructions humaines sont recouvertes de viscères et de sang. Ryouko, seule dans la cabane en montagne, achève de retranscrire les recherches d'Ougai et apprend que Saya est un monstre venu d'une autre dimension afin de se reproduire, l'unique mission imposé par son métabolisme[3].

Personnages

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Représentations simplifiées des personnages de Saya no uta, diverses couleurs les distinguent.
Représentations simplifiées de la plupart des personnages de Saya no uta. De gauche à droite : Saya, Fuminori, Kouji, Oumi, Yoh, Ryouko et Yosuke.

Fuminori Sakisaka

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Au fil de l'intrigue, alors qu'il était un jeune homme raisonnable, Fuminori se marginalise et s'éloigne de son cercle d'amis afin de ne plus interagir avec ceux qu'il perçoit comme des monstres hideux et nauséabonds pour qui il éprouve désormais du mépris. Il vit dans la peur que son trouble perceptif ne soit découvert, ce qui lui vaudrait de servir de cobaye pour les médecins[3],[7].

S'il refuse l'offre de Saya de guérir son agnosie, Fuminori renonce à sa part d'humanité et devient avec Saya l'antagoniste principal de l'histoire. Il se mue en un tueur et un violeur, davantage pour défendre sa nouvelle vie avec Saya que par goût pour ce genre d'exactions, et un cannibale, trouvant la chair humaine délicieuse à cause de ses sens altérés. Il souhaite enfin fonder une famille avec Saya, ce que cette dernière lui donnera en capturant et transformant Yoh en monstre[3].

Perçue par Fuminori comme une jeune fille en robe blanche, Saya est en réalité un être abominable et amorphe, tentaculaire et charnu, baveux et à l'odeur putride. Elle vient d'une autre dimension, dans le seul but de se reproduire. Sa véritable forme n'est jamais totalement révélée et le peu d'informations concernant sa forme originale ne se trouve que dans les descriptions données dans la narration du jeu, qui sont elles-mêmes assez vagues[3],[7],[10].

Saya est découverte par le professeur Masahiko Ougai, un ancien professeur du centre hospitalier universitaire qui a disparu à la suite de plusieurs scandales et plus tard retrouvé mort par le docteur Ryouko Tanbo[9]. Ougai étudie Saya, dotée d'une intelligence supérieure capable d'assimiler n'importe quelle notion et de surpasser tous les algorithmes informatiques. Il lui enseigne les mathématiques et la littérature. Après la lecture de nombreux romans, Saya développe une identité féminine : avide de romances, elle souhaite éprouver l'amour. Considérant Ougai comme son père, Saya part à sa recherche à la suite de sa disparition et élit domicile dans l’hôpital où il travaillait, se nourrissant de chats et de nouveau-nés[3],[5].

En emménageant avec Fuminori, Saya agit comme une épouse-enfant à la gentillesse absolue, aidant son amant à préparer à manger, à redécorer son appartement et à lui laver le dos. Or, malgré une apparence et une attitude enfantines, elle remplit son rôle d'amante, jusqu'à la nymphomanie, et émet le désir de porter les enfants de Fuminori. Or, dans la fin où Fuminori est guéri de ses troubles sensorielles, elle renonce, par amour, à son désir instinctif de se reproduire[3].

Saya, qui agit de façon amorale et innocente avant sa rencontre avec Fuminori, devient immorale au fur et à mesure du récit. Ainsi, elle capture et transforme Yoh, qui était éprise de Fuminori, par jalousie, un sentiment qu'elle a développée en lisant les romans chez le professeur Ougai[3],[5].

Ryouko Tanbo

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Ryouko Tanbo est une jeune neurochirurgienne, chargée du suivi de l'état de santé de Fuminori. D'abord respectueuse des lois et n'ayant jamais eu une seule contravention, Ryouko apprend l'existence de Saya en enquêtant sur les agissements de son collègue, le professeur Ougai. Dès lors, elle se révèle être une femme froide, cynique et paranoïaque, obsédée par l'idée de rechercher la vérité sur les expériences d'Ougai et par celle de tuer Saya, le monstre de ses cauchemars[7],[3].

Entourage de Fuminori

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Kouji Tonoh est le meilleur ami de Fuminori. Il a un tempérament extraverti. Après l'accident de Fuminori, il tente de l'aider à revenir à une vie normale et de préserver leur amitié. Néanmoins, au fur et à mesure qu'il découvre la vérité sur les agissements de son ami, Kouji se met alors en quête d'éliminer Fuminori et Saya, non par vengeance pour la tentative d'assassinat dont il a été victime ou pour le meurtre d'Oumi, sa petite amie, dont il a trouvé les restes dans le réfrigérateur de Fuminori, mais parce que le couple formé par ses nouveaux ennemis constituent une anomalie qui pourrait menacer l'existence du monde[3],[7].

Oumi Takahata est la petite amie de Kouji et la meilleure amie de Yoh. Depuis l'accident de Fuminori, elle s'inquiète pour Yoh, violemment éconduite par son ami lorsque cette dernière lui a avoué ses sentiments. Oumi finit par perdre patience avec Fuminori, dont elle considère qu'il aurait dû finir par se rétablir totalement de son accident depuis sa sortie de l'hôpital, se rend chez lui pour le forcer à s'expliquer sur sa conduite[7],[3].

Yoh Tsukuba, la meilleure amie d'Oumi, est de nature réservée et est amoureuse de Fuminori. Depuis l'accident, elle a du mal à communiquer avec lui et a eu le cœur brisé lorsque Fuminori a rejeté ses sentiments. Au cours de l'histoire, Saya, pour la punir d'avoir aimé Fuminori, attire Yoh chez lui pour la transformer en un monstre semblable à Saya. Yoh devient alors le troisième membre de la famille désirée par Fuminori, bien qu'elle occupe davantage dans le statut d'animal de compagnie et d'esclave sexuelle : elle porte un collier et une laisse pour chiens[7],[3].

Yosuke Suzumi est le voisin de Fuminori, un homme gentil qui aime peindre. Il vit avec sa femme et sa fille dans un style de vie épanoui et paisible, à l'abri du besoin. Cependant, il feint de l'inquiétude et de l'empathie pour Fuminori, dans le simple but de lui signifier que l'état de la cour de sa maison est particulièrement négligée et le dérange[3].

Système de jeu

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Image qui illustre le genre du roman vidéoludique, il y a : une photographie en fond d'un couloir d'une école, un dessin représentant Wikipe-Tan au milieu ainsi qu'une boîte de dialogue qui remplit le premier quart à partir du bas de l'écran de gauche à droite.
Représentation très répandue parmi les visual novels : un décor, un personnage (ici Wikipe-tan) et une boîte de dialogue.

Saya no uta est un visual novel — roman vidéoludique en français —[11], où l'on suit une histoire tout en observant les images et les animations des personnages. En ce qui concerne Saya no uta, l'animation est accompagnée d'un fond musical et des voix des personnages. La boîte de texte est de type « NVL » (abréviation de « novel »), c'est-à-dire que le texte recouvre presque l'intégralité de l'écran[12].

Les interactions du joueur se limitent à cliquer pour lire le texte suivant faire défiler les images et les sons et choisir une suite à l'histoire. Une option historique présente dans le jeu permet de voir les textes précédemment lus. Une option de défilement automatique, présente dans Saya no uta, permet aussi de réduire les interactions à la simple sélection de choix. Il est également possible de sauvegarder sa progression, puis de charger la partie plus tard pour reprendre l'histoire au moment de la dernière sauvegarde[7]. En fonction des choix que le joueur entreprend — une partie de Saya no uta comporte un à deux choix —, le joueur obtient l'une des trois fins disponibles[12].

Le jeu comporte un mode « CG » permettant de revoir les CG déjà vues et un mode musique qui permet d'accéder à toutes les pistes du jeu et de les écouter. Une fois le jeu terminé, le joueur peut accéder aux commentaires de l'équipe du jeu, disponibles en ligne[13]. Le jeu dure environ six heures[10].

Développement

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Imagination du scénario et du personnage de Saya

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Dessin en noir et blanc de Saya l'héroïne du jeu elle est une petite fille avec de longs cheveux et elle place ses bras derrière son dos
Dessin inspiré du personnage de Saya, l'héroïne du jeu.

En , Gen Urobuchi, le scénariste de Saya no uta, revient sur la création de ce visual novel. Il estime que ce dernier représente un véritable tournant dans sa politique de création : « nous avions pour objectif de voir s'il était possible de rencontrer le succès sans étude de marché. Pour cela, j'ai écrit avec l'objectif de produire un scénario choquant, en prenant les règles préétablies à contre-pied. Au début, le jeu n’a pas rencontré un franc succès. Contrairement aux autres jeux vidéo bishōjo de l'époque, celui-ci ne propose qu'un seul personnage féminin, à l’apparence enfantine et l’environnement est très glauque, perturbant. Cependant, Saya no Uta a continué à se vendre au fil des années, et aujourd’hui encore, dix ans après sa sortie, il se vend toujours ! »[14].

Pour créer Saya, le scénariste japonais dit également s'être inspiré de Fujiko Mine, un personnage de l'anime japonais Lupin III dans lequel cette cambrioleuse professionnelle use de ses charmes pour trahir Arsène Lupin et ainsi récupérer le butin que celui-ci avait volé. Urobuchi n'a cependant pas attribué à son héroïne des formes généreuses, arguant que « Saya est un monstre caché sous une apparence innocente. Les personnages féminins aux proportions trop généreuses ont tendance à rendre les gens plus méfiants »[14].

Enfin, en , Gen Urobuchi explique que les scènes de sexe de Saya no uta contribuent à l'atmosphère horrifiante du scénario, considérant que « l'horreur peut certainement être une composante d'une expérience sexuelle »[15].

Références culturelles

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Au cours du jeu, lorsque Kouji fouille la maison du professeur Ougai, plusieurs œuvres sont mentionnées : l'ouvrage Traité des chiffres ou secrètes manières d'écrire de Blaise de Vigenère est un traité de sémiotique qui évoque le système de chiffrement du chiffre de Vigenère, tandis que l'Ars Magna et Ars generalis ultima de Raymond Lulle sont des traités de théologie catholique. Enfin, le Manuscrit de Voynich est un célèbre exemple étudié en cryptographie : il s'agit d'un manuscrit rédigé par un anonyme dans une langue inconnue, qui est possiblement un cryptogramme, pour l'instant indéchiffré[c 3].

Plus loin, les journaux de recherche du professeur Ougai évoquent son enseignement auprès de Saya du test de Lucas-Lehmer pour la recherche des nombres premiers de Mersenne. Alors que seuls trente-neuf nombres premiers ont été trouvés entre l'Antiquité et et que les mathématiciens collaborent avec le programme informatique GIMPS pour les rechercher, Saya en trouve pas moins de soixante-dix en quelques heures de travail[c 4].

Méthode de chiffrement utilisée

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Deux feuilles de papier où un texte est chiffré via la méthode décrite.
Exemple montrant comment le système de chiffrement utilisé dans le jeu fonctionne.

Dans le jeu, le professeur Ougai chiffre ses recherches et notes avec une méthode relativement simple. Il aligne toutes ses feuilles et à la place de faire des retours à la ligne sur une même feuille puis de passer aux autres lorsque cette dernière est remplie, il change de feuille, mais reste sur la même ligne à chaque fois que la ligne d'une feuille est remplie[c 5]. Bien que la méthode soit simple en théorie, il a fallu énormément de temps pour déchiffrer les manuscrits du professeur[c 6].

Bande originale

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Dans la version originale en japonais, la voix de Sakisaka Fuminori est interprêtée par Hikaru Midorikawa et celle de Saya par Naoko Takano. Les anciens amis de Fuminori, Oumi Takahata, Kouji Tonoh et Yoh Tsukuba sont joués respectivement par Hyo-sei, Yasunori Matsumoto et Mio Yasuda. Le docteur Ryouko Tanbo est interprétée par Mitsuki Saiga. Enfin, Masayuki Onizawa est la voix de Yousuke Suzumi[16].

La bande originale du jeu, arrangée par Zizz Studio et distribuée par HOBiRECORDS, est sortie le sous forme de CD. Elle contient quinze pistes musicales dont deux chansons, interprêtées par Kanako Itō, la piste no 14, « Song of Saya » et la piste no 15, « Glass Slipper »[17],[18].

Song of Saya Original Soundtrack[18]
NoTitreParolesMusiqueDurée
1.SchizophreniaShintaro Jimbo3:31
2.SabbathYoshihiro Kawagoe2:20
3.SeekShintaro Jimbo3:12
4.Spooky ScapeYoshihiro Kawagoe2:21
5.Song of Saya IToshimichi Isoe3:26
6.Song of Saya IIToshimichi Isoe3:27
7.SinToshimichi Isoe3:51
8.SunsetShintaro Jimbo3:38
9.ShapeshiftShintaro Jimbo3:03
10.Scare ShadowShintaro Jimbo2:56
11.ScreamShintaro Jimbo2:49
12.SavageShintaro Jimbo3:28
13.Silent SorrowYoh Ohyama2:49
14.Song of SayaKanako ItōIkuko Ebata5:15
15.Glass SlipperKanako ItōMasayoshi Murakami5:18
50 minutes 53 secondes

Commercialisation

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Carte du monde avec des pays colorés soit en gris, vert, orange ou rouge.
Carte sur les interdictions de la pornographie et de la pédopornographie au travers du monde, en .
  • Pornographie et pédopornographie légales.
  • Pédopornographie illégale.
  • La pornographie est entièrement illégale.
  • Données indisponibles.
  • Saya no uta, développé et édité par la société japonaise Nitroplus, est publié sur PC au Japon le . Le jeu est édité à l'international par JAST USA, qui publie une version traduite en anglais le . Cette traduction a été réalisée en collaboration avec les fans de ce roman vidéoludique, qui avaient déjà réalisé une traduction amatrice en anglais en [19]. Sa lecture nécessite un microprocesseur cadencé à 400 MHz et au minimum 128 Mo d'espace disque[20],[21].

    Saya no uta contient des scènes de meurtre, de filicide, d'enlèvement, de cannibalisme, de viol, de pédophilie, d'esclavage sexuel et de mutilation extrême pouvant choquer[12]. Le joueur peut passer ces scènes, y compris dans les versions du jeu non censuré[12]. La version originale non censurée n'est pas autorisée en France, en raison de l'article 227-23 du code pénal[22], et dans les pays bannissant la pédopornographie, plus précisément la pédopornographie dessinée et de fiction — à titre d'exemple, en , 94 des 187 États membres d'Interpol possèdent des lois qui s'adressent uniquement à la pédopornographie[23]. La version censurée est cependant légale et commercialisée sur Steam[24].

    Réception critique

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    Aperçu des notes reçues
    Presse numérique
    Média Note
    Noisy Pixel 8.5 / 10[8]
    Hardcore Gamer 4.5 / 5[4]
    Japanator 9 / 10[6]
    Game Ramble 9 / 10[25]
    VG Almanach 9 / 10[26]

    Critiques générales

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    Portrait en noir et blanc d'un homme portant un tuxedo
    Comme dans l'œuvre de Howard Phillips Lovecraft (ici en 1934), Saya no uta met en scène des protagonistes qui mettent en péril leur santé mentale au fur et à mesure qu'ils découvrent l'horreur que représente la vérité sur le monde.

    Saya no uta reçoit des critiques globalement très positives de la part de la presse spécialisée au moment de sa réédition en langue anglaise. Pour le site Kotaku, ce jeu est « l'un des jeux les plus tordus jamais sortis ». Il argue que s'il n'est pas certain que l'on puisse « prendre plaisir à y jouer », Saya no uta est « un grand voyage dans le côté sombre de la folie et qui parvient d'une manière ou d'une autre à vous faire sympathiser avec le protagoniste, alors même qu'il devient de plus en plus dépravé ». Richard Eisenbeis estime que malgré toutes les horreurs présentes dans ce jeu, ce dernier « parvient à rendre l'abominable beau »[12]. Selon Hardcore Gamer, Saya no uta, considéré comme le meilleur titre du genre dans les années 2000, est le Final Fantasy VII des visual novels : « un incontournable, une référence, une ode à tous les autres jeux du genre, ceux qui l'ont précédé et ceux qui suivront sûrement ses traces », même s'il s'agit d'un jeu « dérangé », qui évoque tous les tabous et c'est ce pourquoi certains joueurs le laisseront de côté[4]. Le média Noisy Pixel partage cet avis et ajoute que la manière dont est écrit le récit ajoute au côté « dérangeant » et « inconfortable » du jeu. En outre, ce site considère que le couple formé Fuminori et Saya « est en quelque sorte adorable à sa manière »[8]. Pour le site japonais Honey's Anime, il ne s'agit pas un visual novel ordinaire et dont « l'expérience de jeu n'est pas descriptible avec des mots : mélangeant l'horreur, la romance et des thèmes réservés à un public mature, The Song of Saya vous frappe d'une manière à laquelle vous ne vous attendez pas et que vous ne pourrez probablement pas comprendre », bien qu'il faut y jouer si « vous aimez l'horreur bien faite »[27]. Le site américain Game Ramble recommande également ce titre et invite ses lecteurs à opter pour la version non censurée pour « découvrir à quel point le jeu peut être vraiment horrible, d'autant plus qu'il n'y a jamais rien eu de comparable depuis sa sortie »[25]. Enfin, Escapist Magazine et PC Gamer considèrent ce jeu comme une œuvre lovecraftienne au sens où elle aborde « la fragilité de la santé mentale, la petitesse de notre monde par rapport au cosmos et, bien sûr, cet adage séculaire : l'ignorance est un bonheur »[5],[28].

    Gen Urobuchi, le scénariste, déclara que le succès de Puella Magi Madoka Magica, œuvre dont il est également le scénariste, raviva un certain intérêt du public pour Saya no Uta en , expliquant que ce dernier « a fait au moins autant d'argent que s'il s'agissait d'un nouveau jeu »[29].

    Critiques du scénario

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    L'histoire et la psychologie des personnages de Saya no uta reçoivent également l'éloge des critiques. Le site anglophone VG Almanach loue « une écriture captivante et pleine de suspense avec plein de rebondissements inquiétants »[30]. Le site Japanator salue une histoire qui absorbe le lecteur, qui ne pourra s'empêcher d'avoir de la sympathie pour Fuminori et Saya et de comprendre la raison de leurs agissements. Pour Escapist Magazine, la notion d'innocence est le point fort du scénario de Saya no uta : le joueur s'identifie à Fuminori au début de l'histoire car ce dernier ne comprend pas ce qu'il se passe, mais en refusant que Saya résorbe ses lésions cérébrales, Fuminori passe du rôle de protagoniste à antagoniste principal du jeu. Celui-ci devient alors un thriller laconique dans lequel Fuminori influence négativement les actes de Saya, dont les crimes, auparavant amoraux, deviennent immoraux, car ils sont motivés par la cruauté et la jalousie[5]. PC Gamer fait d'état d'une « balade particulièrement violente et écœurante », dont l'introduction « rebutera immédiatement certains joueurs ». Ce média applaudit toutefois « l'histoire […] captivante et rythmée d'une manière rare pour le genre », mais aussi la déconnexion de Fuminori au monde et son ostracisme, qui permettent au lecteur de ressentir de la compassion pour lui[28]. Enfin, Noisy Pixel juge « déprimantes » toutes les scènes de Saya no uta, pourtant centrées sur l'amour entre Fumonori et Saya, cette dernier montrant d'ailleurs « à quel point certaines personnes sont prêtes à se sacrifier pour la romance ». Au-delà de cette considération, Noisy Pixel met en garde sur les thématiques « choquantes » abordées par ce jeu et estime qu'il est difficile de le finir d'une traite, même si sa durée est courte[8].

    Néanmoins, le peu d'interactions qu'offre Saya no uta au joueur et ses nombreuses scènes de sexe sont les sujets d'avis plus nuancés de la part de la presse spécialisée. Pour Noisy Pixel, même s'il y a trois fins possibles, Saya no uta se rapproche des kinetic novels dans lesquels le joueur ne fait que défiler le récit[8]. Le site Kotaku suggère toutefois que les deux choix proposés au lecteur modifient drastiquement la suite et la fin du jeu, d'autant plus que selon le choix effectué, l'histoire est abordé du point de vue d'un personnage différent. Dès lors, pour Kotaku, « vous vous sentez moins comme un personnage du jeu et plus comme l'auteur de l'histoire, capable de choisir dans quelle direction l'histoire ira ». Enfin, en ce qui concerne les scènes de sexe, Kotaku évoque des scènes « troublantes » et qui n'ont rien d'érotique[12]. Cet avis est partagé par Escapist Magazine qui rappelle que ce type de contenu peut être un « obstacle pour certains joueurs », d'autant plus que celui-ci n'est « pas particulièrement réussi ». Néanmoins, ce média complète son observation en arguant que certaines scènes sont essentielles à la compréhension de l'intrigue[5].

    Critiques des graphismes

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    Portrait d'un monstre tentaculaire
    À l'image de Rhan-Tegoth dans L'Horreur dans le musée, Saya est un monstre tentaculaire et abject venu d'une autre dimension.

    Les graphismes de Saya no uta reçoivent également l'approbation de la critique. D'après Hardcore Gamer, le jeu suscite l'attrait du joueur par ses « designs de personnages intéressants et ses environnements vivants ». Ce média souligne la qualité des croquis, qui permettent de transmettre au lecteur l'émotion vécue par les personnages. En outre, il est apprécié la non-répétition des arrières-plans, à contre-courant des autres visual novel, et « les scènes de couloirs décorés avec les parties les plus dégoûtantes d'un humain déchiré, savamment détaillées, [qui] donnent vie à l'horreur que notre personnage principal doit voir chaque jour »[4]. Pour Kotaku, ils amènent le joueur « dans l'état d'esprit de Fuminori, en montrant le monde tel qu'il le voit, dans tous ses détails horribles ». Néanmoins, « bien que les arrière-plans et les images soient pour le moins troublants, c'est ce qui n'est pas montré qui est le plus troublant »[12]. VG Almanach salue des illustrations « bien faites », mais à la qualité inégale, regrettant des images parfois floues et des CG médiocres. Ce site déplore aussi que « certains personnages sont décrits [textuellement et que] leurs images potentiellement horribles ne sont jamais montrées »[26]. Noisy Pixel évoque de son côté des « illustrations magnifiques et effrayantes », mais se dit « très déçu de ne jamais voir la vraie forme de Saya, car c'était l'une des choses que [l'on attendait] avec impatience. Le mystère est toujours de mise et vous laisse à votre imaginaire »[8]. Ce dernier point de vue n'est cependant pas partagé par le site Rice Digital : le fait de ne pas connaitre la véritable apparence de Saya empire l'atmosphère du jeu, mais « Urobuchi nous donne suffisamment d'informations sur la façon dont Fuminori voit les choses pour nous permettre de faire des déductions appropriées, mais il ne confirme jamais ce que nous soupçonnons »[31]. Pour Honey's Anime, « le monde de Fuminori ne vieillit jamais et ceux qui aiment les titres d'horreur comme Silent Hill en viennent à apprécier son design tordu de sang et d'entrailles partout »[27]. Game Ramble décrit pour finir des graphismes « très dérangeants, surtout dans la version non censurée » et avertit que « si vous êtes sensible au sang et au gore, alors ce n'est probablement pas un jeu pour vous »[25].

    Critiques de la bande-son

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    Enfin, la bande-son de Saya no uta est unanimement approuvée par la presse spécialisée. Hardcore Gamer insiste sur le fait que celle-ci rend l'expérience de jeu « d'autant plus oppressante et déconcertante, en rendant les moments tendus encore plus tendus et les incidents tragiques d'autant plus déchirants ». Ce site américain perçoit un « profond sentiment de chagrin » dans la quasi-totalité des pistes jouées, qui contrastent avec la « chair de poule » flanquée par leurs rythmes lancinants et les effets sonores de chair humaine déchirée[4]. Pour Game Ramble, les doublages des personnages et la musique sont excellents. En outre, cette dernière est « très effrayante, en particulier la piste Song of Saya I qui nous fait peur avec sa mélodie étrange », tandis que l'audition déformée de Fuminori est fidèlement retransmise par l'audio du jeu[25]. Selon Honey's Anime, la bande originale du jeu est « tout simplement à couper le souffle [et] remplit vos oreilles de chansons obsédantes et tout aussi fascinantes. Le doublage, même l'audio brouillé, rend chaque personnage incroyable et ajoute de la vie à ce titre brillant »[27]. Le site Kotaku évoque, lorsque l'histoire se déroule du point de vue de Fuminori, « une cacophonie de musique discordante et de sons aléatoires », tandis que les voix de ses amis sont presque « douloureuses à écouter »[12]. Pour PC Gamer, la bande-son, excellente et comparable à celle de Silent Hill, accompagne le lecteur dans la descente aux enfers de Fuminori : « les premières notes grinçantes de Schizophrenia incarnent parfaitement la frustration rampante et la haine de soi auxquelles Fuminori a dû faire face pendant des mois, prisonnier de son propre esprit »[28].

    Postérité

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    Portages et réédition

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    Saya no uta est réédité au Japon dans la compilation Nitro The Best vol.2 le [32].

    Le jeu a été porté en Bluray interactif le et sur Android le , tous deux en version non censurée[33],[34].

    Une nouvelle version de Saya no uta est sortie le au Japon par Nitroplus et le sur Steam à l'international par JAST USA. Le jeu est en haute définition (1280x720), est porté sur un nouveau moteur plus récent dénommé « Mware Engine », a une meilleure compatibilité avec Windows 10 et, pour la version anglaise, la traduction a été améliorée[35],[2]. JAST USA a mis à disposition gratuitement le jour de la sortie de la version anglaise un utilitaire afin que les joueurs possédant l'ancienne version du jeu puissent le mettre à jour afin de bénéficier des avantages de cette nouvelle version[25].

    Une traduction officielle du jeu en mandarin avec sinogrammes simplifiés, produite par Kagura Games et éditée par JAST USA, est sortie le sur Steam en version censurée (avec un correctif +18 ans disponible sur le site de JAST USA) et sur le site de l'éditeur américain en version non censurée[25].

    Adaptations et produits dérivés

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    Une adaptation en comics en trois tomes, intitulée Saya's Song, a été publiée par IDW Publishing[36], entre février et . Cette adaptation n'est pas réputée pour être de bonne facture, principalement du fait que le scénario ait été radicalement changé par rapport à l'œuvre originale, afin d'adapter le scénario pour rendre l'histoire acceptable pour le public occidental[37],[38],[39],[36],[40]. Parmi les différences entre l'adaptation et l'œuvre originale, les noms des personnages sont tous américanisés mis à part celui de Saya[37], que Saya soit plus âgée[36], que Fuminori — Joshua dans le comics — n'a des visions que de temps en temps et non pas en permanence comme dans le jeu[36]etc.

    En , Nitroplus publie sur PC Nitroplus Blasterz: Heroines Infinite Duel, un jeu vidéo de combat développée par la société Examu et mettant en scène trente-deux héroïnes issues des romans vidéoludiques, mangas et animes de l'éditeur japonais, dont Saya. Ce jeu est porté sur PlayStation 3 et PlayStation 4 en [41],[42].

    En , la société japonaise Good Smile Company commercialise une figurine de Saya, réalisée en PVC et peinte à la main. Cette figurine, conçue par Arai Kogyo, est haute de 260 mm, et représente Saya avec des ailes translucides[43].

    Un light novel, écrite par Otsuki Suzuki et édité par Kōdansha, a été publié en . Il n'est composé que d'un volume et comporte des illustrations de Chūō Higashiguchi, un dessinateur ayant participé à la production du jeu original[44].

    En 2022, une adaptation en long métrage est développée par le studio Sav! The World Productions, qui a acquis les droits auprès de Nitroplus. Ce studio souhaite produire un film d'horreur qui séduira les adeptes du genre tout en s'adressant à un public plus large, qui sera attiré par la passion tragique liant Saya et Fuminori (renommé Adam), à la manière de Roméo et Juliette ou encore Bonnie et Clyde[45],[46].

    Notes et références

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    Citations du jeu

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    1. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Fuminori : Au fait, tu m'as bien suivi, Kouji ? […] C'est une infraction. Je te demanderai de ne pas recommencer. »

    2. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Ryouko : Cela va faire deux jours qu'il n'est pas venu faire ses analyses. J'ai essayé d'appeler chez lui, mais on ne m'a pas répondu. […] Il y a de cela deux nuits, quelqu'un est entré dans l'hopîtal et a volé des archives les données médicales de Sakisaka-kun. […] Kouji : Docteur, dit-il tout en se décidant. Sakisaka Fuminori est peut-être impliqué dans un crime. […] Ryouko : Accordez-moi un peu plus de temps. Je ferai ma propre enquête maintenant que je sais qu'il s'agit d'une chose qu'on ne peut ignorer »

    3. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Kouji : Les deux autres titres sont également mystérieux. Traité des chiffres doit parler de sémiotique, mais, on dirait que Ars Magna et Ultima est une sorte de traité de… divination ? Et puis, il y a ce Voynich Manuscript qui semble n'être qu'une espèce de livre illustré avant d'y découvrir des lignes et des lignes de caractères tout à fait incompréhensibles en en tournant les pages. C'est sans doute un cryptogramme. »

    4. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Professeur Ougai : Je le laissai à ses calculs et à mon retour, quelques heures plus tard, je découvris qu'il en avait écrit pas moins de soixante-dix. Partout dans le monde, des ordinateurs travaillent actuellement à calculer les nombres premiers de Mersenne mais la dernière trouvaille en date, de 2001, n'était que le nombre 39. »

    5. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Apparemment, Ougai ne s'était pas donné la peine de coder chaque phrase. La méthode qu'il avait choisie était, en fait, assez simple. Au début, elle fut incapable de comprendre les documents sur lesquels elle tomba. Chaque feuille était d'un côté couverte de texte et de l'autre, vierge. Chaque ligne était étrangère à la suivante, rendant impossible la quête de sens qu'il lui fallait donner à l'ensemble. […] Elle comprit que chaque ligne se poursuivait sur une page différente. Par exemple, pour ce qui est du journal d'Ougai, le premier jour commence donc à la première ligne avant de continuer, non pas à la suivante mais en prenant la première ligne de la page d'après. Il n'y avait bien entendu pas de régularité expliquant la manière dont les pages devaient être classées. »

    6. Nitroplus. Saya no Uta (Ordinateur personnel). Nitroplus.  :

      « Tout en sachant que la tâche serait épuisante, […] elle commença le long processus consistant à relier les pages ensemble en accord avec le contenu de leur première ligne. »

    Autres références

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    1. (en) « Saya no Uta » Accès libre, sur The Visual Novel Database (consulté le )
    2. a et b (en) « Saya no Uta ~ The Song of Saya - Steam Edition » Accès libre, sur The Visual Novel Database (consulté le )
    3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Sousa 2020.
    4. a b c d et e (en) Bradly Halestorm, « Review: Saya no Uta — The Song of Saya », sur hardcoregamer.com, (consulté le ).
    5. a b c d e et f (en) Greg Carter, « Saya No Uta Or How I Learned to Stop Worrying And Love The Tentacle Monster », sur escapistmagazine.com, (consulté le ).
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    44. (en) Iyane Agossah, « Classic Visual Novel Saya no Uta by Gen Urobuchi is Getting a Sequel in Novel Form », sur dualshockers.com (consulté le ).
    45. « Accord avec la société de jeu vidéo Japonaise NitroPlus », sur savtheworld.com (consulté le ).
    46. « Saya – savtheworld.com », sur savtheworld.com (consulté le ).

    Bibliographie

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    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • (en) Ana Matilde Sousa, « She's Not Your Waifu ; She's an Eldritch Abomination : Saya No Uta and Queer Antisociality in Japanese Visual Novels », Mechademia: Second Arc, vol. 13, no 1,‎ , p. 72-100. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

    Articles connexes

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    Liens externes

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