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Raymond Aimos

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Raymond Aimos
Description de cette image, également commentée ci-après
Raymond Caudrilliers dit « Aimos » en 1944.
Nom de naissance Raymond Arthur Caudrilliers
Naissance
La Fère, Aisne
Nationalité Drapeau de la France Français
Décès (à 53 ans)
Paris 10e
Profession acteur
Films notables La Belle Équipe
Le Quai des brumes

Raymond Arthur Caudrilliers, dit Raymond Aimos ou Aimos[1], est un acteur français, né le à La Fère (Aisne)[2] et mort le dans le 10e arrondissement de Paris[3].

Aimos a été l'un des plus populaires seconds rôles de l'âge d'or du cinéma français de l'entre-deux-guerres.

Malgré un avenir tout tracé dans l'horlogerie-bijouterie de son père, Raymond Caudrilliers préfère le spectacle et devenir artiste lyrique sous le nom d'« Aimos ». Selon la légende, il aurait débuté au cinéma à 12 ans, dans un film de Georges Méliès.

Officiellement, il débute dans un film muet de 1910 Pendaison à Jefferson City de Jean Durand.

Mobilisé en 1914, il est très marqué par les combats de la bataille de Verdun, entre 1916 et 1918 : bien plus tard, en 1930-31, il participera au film de Raymond Bernard, Les Croix de bois, où il témoignera à sa manière de sa situation de « poilu ». Aimos restera 4 ans dans les tranchées.

Quand Aimos deviendra un acteur populaire, il restera toujours modeste, n'affichant jamais un seul signe extérieur de richesse. Marqué par le Front, et l'esprit de camaraderie qui régnait dans les tranchées, il ne l'oubliera jamais, et pour lui, la vraie richesse sera à trouver en ayant des rapports humains, comme avoir de bons copains, par exemple.

Aimos, rue de Rivoli le 20 août 1944, jour de sa mort lors de la libération de Paris.

Sa gouaille de titi parisien et sa silhouette dégingandée lui offrent des rôles mémorables : « La ficelle » dans Chéri-Bibi de Léon Mathot avec Pierre Fresnay, « Quart Vittel » dans Le Quai des brumes de Marcel Carné, « Marche toujours » dans La Route enchantée, « Dix de der » dans Titin des Martigues, « Cupidon » le clochard aux côtés de Raimu dans Monsieur La Souris, « Raymond le raccourci » dans Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride et bien sûr « Tintin » dans La Belle Équipe de Julien Duvivier avec Jean Gabin et Charles Vanel[4].

Durant les années 1930, jusqu'au milieu des années 1940, Aimos était un acteur si populaire, que souvent, des cinéphiles choisissaient un film, au cinéma, du simple fait que son nom apparaissait à l'affiche, même s'il avait un second rôle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise un grand nombre de collectes et de distribution de repas en faveur des plus démunis ou des prisonniers de guerre[5].

Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas connues avec précision. Caporal FFI[6] appartenant au mouvement de résistance Libération Nord[4], on sait seulement avec certitude qu'il a été abattu à la libération de Paris près de la Gare du Nord dans le Xe arrondissement, et qu'il a été déclaré mort à l'hôpital Saint-Louis[7],[8]. Aimos sera pris en photo le jour même de sa mort, le , avec le brassard FFI à son bras gauche.

Selon Bertrand Mathot et la presse de l'époque, Raymond Aimos était avec trois autres personnes à bord d'une Citroën Traction Avant des FFI lorsque le véhicule a été mitraillé par les Allemands, lors de l'insurrection de Paris, et a fini sa course devant le café le Cadran du Nord[9] à l'angle du boulevard Magenta et de la rue rue Saint-Vincent-de-Paul qui mène à l'hôpital Lariboisière[10], On ne sait pas exactement si leur voiture a été interceptée par un convoi militaire allemand ou s'il s'agit d'une riposte des militaires à une attaque délibérée de leur convoi par les occupants du véhicule FFI.

Annonce pour rechercher le corps d'Aimos

Dans la confusion et la précipitation, les corps sont extraits du véhicule et transportés à la morgue de l'hôpital Saint-Louis sans que les familles en aient été informées. Ainsi pendant plus d'une semaine, Renée Lefèvre, la compagne d'Aimos[11], sera laissée sans aucune nouvelle et devra lancer un appel à témoins dans la presse[12] pour pouvoir enfin localiser et récupérer le corps de son conjoint[13].

Les obsèques ont lieu le suivant en l'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts en présence d'une foule de plus de 2 000 personnes. Un détachement de FFI y présente les armes[14], ce qui confirme qu'Aimos faisait bien partie de leur réseau de résistance[15].

Mort à l'âge de 53 ans, Aimos était divorcé depuis le de Rosa Kapuralich-Martinich, une artiste italienne d'origine croate qu'il avait épousé quelques mois auparavant[16], et de Madeleine Pauline Botté depuis le 20 décembre 1938[17].

Acte de mariage d'Aimos et Madeleine Pauline Botté

Il est inhumé au cimetière de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne)[18] où il s'était fait construire une maison, la "Villa Chez Nous", au début des années 1930[19].

Aimos est le frère du journaliste Robert Caudrilliers (1888-1959), chevalier de la Légion d'Honneur, considéré comme le pionnier du reportage photographique sportif en France. Il reste en particulier connu pour avoir réalisé en 1908 le premier reportage photographique en avion et en 1910 pour avoir été à bord du premier vol aérien de ville à ville avec un passager.

Filmographie

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Bibliographie

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  • Aimos, article d'Odile Cambier paru dans la revue Cinémonde du 23 juin 1938[20].
  • Raymond Chirat et Olivier Barrot, Les Excentriques du cinéma français : 1929-1958, Paris, H. Veyrier, , 272 p. (ISBN 978-2-85199-304-5).
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, (ISBN 978-2-9531139-0-7 et 2-953-11390-8).

Notes et références

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  1. Nom de scène créé à partir de son prénom, Raymond, en retirant les lettres R,N,D et en ajoutant le S final.
  2. « 5Mi0283 - 1891 1891 Archives départementales de l'Aisne », sur Archives départementales de l'Aisne (consulté le )
  3. Archives de Paris 10e, acte de décès no 2138, année 1944 (vue 46/61) et un article dans libération (édition de Paris) du 23 aout 1944
  4. a et b « Fiche biographique de Raymond Caudrilliers, alias Raymond Aimos », sur Maitron.
  5. Agathe Demersseman, « Traitement et description d’un fonds photographique de presse en musée : le fonds dit « du Matin » au musée de la Résistance nationale », In Situ, no 36,‎ (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.17511, lire en ligne, consulté le )
  6. Homologation de sous-officiers et hommes de troupe à titre posthume. Journal Officiel, 15 mai 1947, p. 4506, à lire en ligne sur Gallica.
  7. Colette Morel, dans un ouvrage autobiographique (Ma vie en rouge, Éditions Cheminements, 2004), évoque les souvenirs de son père (Ange Morel) concernant la libération de Paris et les combats sur le pont de Joinville en  ; il témoigne sur la fin d'Aimos. Ange Morel était un résistant communiste vivant à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) : « Un comédien nommé Aimos jouait les personnages populaires au destin souvent tragique. Il s'est battu là en témoignant d'une certaine inconscience, au point que mon père lui avait dit : « Ne t'expose pas ainsi » ! Il en est mort, parce qu'il voulut être Aimos jusqu'au bout »
  8. Voir la plaque commémorative apposée sur la façade de l'immeuble du n° 48, boulevard Sébastopol.
  9. « Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch », sur Gallica, (consulté le )
  10. La Guerre des cancres, Bertrand Mathot, page 265.
  11. Renée Lefèvre (1901-1972) est inhumée à ses côtés à Chennevières.
  12. « Où sont les restes d'Aimos ? », Ce soir,‎ (lire en ligne).
  13. Mouvement de libération nationale (France) Auteur du texte, « Le Franc-tireur : organe des Mouvements unis de résistance : mensuel malgré la Gestapo et la police de Vichy : édition de Paris », sur Gallica, (consulté le )
  14. « La vie dans Paris libéré », Ce soir,‎ , p.2 (lire en ligne).
  15. Dans L'Éducation d'Alphonse, Alphonse Boudard affirmera pourtant, mais sans aucune preuve, qu'Aimos aurait été ouvertement dénoncé par le Parti communiste pour avoir été un traître gestapiste.[réf. à confirmer]
  16. Acte de mariage n° 55 (vue 11/30) avec mention marginale du divorce. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 11e arrondissement, registre des mariages de 1922.
  17. Acte de mariage n° 1476 (vue 6/31) avec mention marginale du divorce. Archives en ligne de la ville de Paris, état-civil du 11e arrondissement, registre des mariages de 1923.
  18. Photographie de sa tombe sur le site Généanet.
  19. Adresses demandées. Cinémonde, 11 février 1937, p. 136, à lire en ligne sur Gallica.
  20. Aimos. Cinémonde, 23 juin 1938, p. 549, à lire en ligne sur Gallica.

Liens externes

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