Rafik Abdessalem
Rafik Abdessalem | |
Rafik Abdessalem en décembre 2011. | |
Fonctions | |
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Ministre tunisien des Affaires étrangères | |
– (1 an, 2 mois et 17 jours) |
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Président | Moncef Marzouki |
Chef du gouvernement | Hamadi Jebali |
Gouvernement | Jebali |
Prédécesseur | Mouldi Kefi |
Successeur | Othman Jerandi |
Biographie | |
Nom de naissance | Rafik Ben Abdessalem Bouchlaka[1],[2] |
Surnom | Monsieur Gendre[3] |
Date de naissance | (55-56 ans) |
Nationalité | tunisienne |
Parti politique | Ennahdha |
Conjoint | Soumaya Ghannouchi, fille de Rached Ghannouchi |
Diplômé de | Université de Westminster |
Religion | Islam |
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Rafik Abdessalem, de son nom complet Rafik Ben Abdessalem Bouchlaka (arabe : رفيق بن عبد السلام بوشلاكة), né en 1968, est un homme politique tunisien, ministre des Affaires étrangères entre 2011 et 2013, au sein du gouvernement Jebali.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formation et carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Durant ses études, il est membre du bureau exécutif de l'Union générale tunisienne des étudiants de 1987 à 1990[4]. Abdessalem s'installe au Maroc en 1990 puis au Royaume-Uni[5]. Il est titulaire d'un doctorat en politique et relations internationales de l'université de Westminster en 2003[4],[6]. Il est également titulaire d'une licence en philosophie de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université Mohammed-V de Rabat[4].
Installé au Royaume-Uni, il crée le Maghreb Center for Research and Translation et préside la London Platform for Dialogue qui regroupe hommes politiques et intellectuels arabes[4],[5]. Il est également chercheur à l'université de Westminster et à l'Oxford Centre for Islamic Studies (en), conférencier au centre Marc Field pour les hautes études et chef du département de recherche au centre d'études de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera[4]. Il est aussi membre de comités scientifiques et de recherche[4],[5].
Militantisme politique
[modifier | modifier le code]Il intègre le bureau politique du parti Ennahdha en exil, son bureau exécutif comme chargé des médias entre 2001 et 2007, et le Conseil de la Choura[5].
Ministre des Affaires étrangères
[modifier | modifier le code]Il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jebali, le , succédant ainsi à Mouldi Kefi ; il prête serment le jour même de sa nomination. Le 26 décembre, la passation des pouvoirs a lieu au siège du ministère, le jour de la passation des pouvoirs entre les Premiers ministres Béji Caïd Essebsi et Hamadi Jebali.
Des manifestations ont lieu devant le siège du ministère le 26 décembre pour demander le départ du nouveau ministre en raison du fait qu'il est le gendre de Rached Ghannouchi, leader d'Ennahda, et de sa proximité avec l'émirat du Qatar[7].
Il annonce, le lors de sa visite au Caire, la tenue à Tunis d'une conférence sur la Syrie destinée à trouver une solution à la répression de la révolution[8].
Abdessalem doit également, durant son mandat, trouver une solution pour les immigrés disparus en Italie. Il annonce que son ministère et le ministère de la Défense crée un comité spécialisé dans l'investigation sur place[9]. Le 18 février, le chef de la diplomatie marocaine Saad Dine El Otmani propose, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe à Rabat, la suppression du mot « arabe » du nom de l'organisation son remplacement par l'appellation « Union maghrébine » ; cette proposition reçoit le soutien de la Mauritanie mais est rejetée à la suite de l'opposition de Mourad Medelci, Achour Bin Hayal et Abdessalem[10]. Le 22 mars, les fonctionnaires du ministère protestent et demandent à voir le ministre pour discuter de leur situation ; ceux-ci déclarent qu'Abdessalem adopte une attitude hautaine à leur égard[11]. Le lendemain, Abdessalem annonce n'avoir aucun problème avec le mouvement syndical et être prêt à discuter avec ses représentants en dehors des horaires de travail[12].
Ministre, il devient célèbre en Tunisie grâce à des déclarations comme « c’est le gouvernement le plus fort de l’histoire de la Tunisie » en parlant du gouvernement Jebali, « on a trouvé deux cadavres en état de mort » ou encore « Istanbul, la capitale de la Turquie »[3]. Il confond par ailleurs la Tunisie avec un pays du Golfe où il a travaillé sur une chaîne d'information, en affirmant que la longueur des côtes tunisiennes est de 500 kilomètres[13].
Sa position au sein du gouvernement est affectée par l’affaire très controversée du SheratonGate, un scandale de mœurs et de détournement d'argent public médiatisé à la suite des révélations de la blogueuse Olfa Riahi et qui entraîne des poursuites judiciaires[14],[15] et de vives réactions au sein même du mouvement Ennahda[16].
Abdessalem quitte son poste ministériel lors du remaniement gouvernemental qui suit la démission du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, entraînée par une grave crise politique consécutive à l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le . Malgré les fortes pressions de son parti, avec la mutation à l'initiative du ministre de la Justice Noureddine Bhiri du juge d’instruction chargé de l’affaire, Mohamed Malki, le SheratonGate connaît un rebondissement avec le passage au pôle judiciaire, en mai 2013, de Rafik Abdessalem, visé par la plainte d'un groupe de 25 avocats se basant sur le travail d'enquête d'Olfa Riahi[17]. En réaction, l'ancien ministre tente une riposte avec une deuxième plainte déposée contre la blogueuse, le 21 mai, où « il va jusqu’à l’accuser de propager des informations pouvant nuire à l’ordre public »[18]. Cependant, l’interdiction de voyage émise à l’encontre de la blogueuse dans le cadre de cette affaire, le 4 janvier, conduisant Reporters sans frontières à la soutenir contre un « délit de presse » présumé, est finalement levée par le juge d'instruction de première instance le 20 juillet de cette année[19],[20]. L'affaire connaît un nouveau rebondissement en septembre 2013, en raison des accusations de corruption émises à l'encontre de l'ancien ministre par Me Taïeb Bel Sadek, avocat d'Olfa Riahi[21]. En février 2015, Rafik Abdessalem perd son recours en cassation contre Olfa Riahi dans l'affaire dite du SheratonGate[22]. En avril 2016, l'affaire contre Rafik Abdessalem concernant le Sheraton et l'affaire du don chinois, virement d’un montant d’un million de dollars versé sur son compte personnel à la Société tunisienne de banque, est transférée au bureau d'instruction n°26 du pôle judiciaire financier[23],[24].
En juillet 2022, un tribunal tunisien gèle son compte bancaire[25].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Abdessalem est marié avec Soumaya Ghannouchi, fille cadette de Rached Ghannouchi, et père de deux enfants[26],[27].
Publications
[modifier | modifier le code]Abdessalem est l'auteur de plusieurs livres dont :
- In religion, secularism and democracy
- United States of America between hard power and soft power
Abdessalem publie également des douzaines d'articles en arabe et en anglais[5] et écrit régulièrement pour des journaux, dont le quotidien Asharq al-Awsat[4].
Références
[modifier | modifier le code]- « Rafik Ben Abdesslem Bouchlaka : la nomination des ministres dépend de leurs compétences », Mosaïque FM, 14 décembre 2011.
- « Tunisie - Plainte contre Rafik Abdessalem pour falsification de son vrai nom « Bouchleka » », Business News, 1er février 2013.
- Raouf Ben Hédi, « Rafik Abdessalem : revue des casseroles de Monsieur Gendre », Business News, 3 février 2014.
- « Biographie de M. Rafik Abdessalem, nouveau ministre des Affaires étrangères », Business News, 25 décembre 2011.
- (en) Sana Ajmi, « Rafik Abdessalem », Tunisia Live, 17 décembre 2011.
- (en) Rafik Abdessalem Bouchlaka, Islam, secularity & modernity, éd. University of Westminster, Londres, 2002-2003.
- Abou Chadha, « Rafik Abdessalem, critiques et réactions suite à sa nomination », Tunisie numérique, 28 décembre 2011.
- « La Tunisie accueille la Conférence internationale des amis de la Syrie », Business News, 13 février 2012.
- Syrine Guediche, « Rafik Abdessalem présente les activités du ministère des AE durant les deux derniers mois », Tunisie numérique, 17 février 2012.
- « Rafik Abdessalem provoque la colère des amazighs maghrébins », Business News, 22 février 2012.
- « Tunisie : des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères protestent et accusent Rafik Abdessalem de les snober », Tunisie numérique, 22 mars 2012.
- Wafa Sdiri, « Tunisie : Rafik Abdessalem répond aux accusations des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères », Tunisie numérique, 23 mars 2012.
- Synda Tajine, « L’affaire Ladgham, la énième bourde de Rafik Abdessalem », Business News, 5 mars 2013.
- « Tunisie - SheratonGate : Rafik Abdessalem entendu par le ministère public », Jawhara FM, 3 janvier 2013.
- Mehdi Dahmen, « Rafik Abdesslem poursuit en justice les médias étrangers », Tunisie News, 4 janvier 2013.
- « Tunisie-Politique : Ennahdha vole au secours de Rafik Abdessalem », Kapitalis, 11 juin 2013.
- Lilia Weslaty, « Sheratongate : Le juge chargé de l’affaire muté par le ministre de la Justice », Nawaat, 30 janvier 2013.
- Dorra Meziou, « Rafik Abdessalem porte une nouvelle plainte contre Olfa Riahi », Business News, 23 mai 2013.
- « Sheratongate : La blogueuse tunisienne, Olfa Riahi, auditionnée par le juge d'instruction », Reporters sans frontières, 17 janvier 2013.
- « Tunisie – Levée de l’interdiction de voyage sur Olfa Riahi », Business News, 20 juillet 2013.
- « Tunisie – Nouvelles données dans l’affaire SheratonGate », Business News, 7 septembre 2013.
- Nawel Bizid, « Affaire SheratonGate : la cour de cassation de Tunis refuse le recours de Rafik Abdessalem », Webdo, 12 février 2015.
- « Le procès contre Rafik Abdessalem de nouveau transféré au pôle judiciaire financier », Business News, 19 avril 2016.
- « Le don chinois destiné à la Tunisie a été versé dans le compte personnel de Rafik Abdessalem », Business News, 1er juin 2013.
- « Tunisie : un tribunal gèle les comptes de plusieurs opposants », Africanews, 6 juillet 2022.
- Frida Dahmani, « Soumaya Ghannouchi, l’enfant terrible », Jeune Afrique, 6 novembre 2016.
- Ridha Bourkhis, « Tunisie. Chassez le népotisme, il revient au galop ! », Kapitalis, 19 décembre 2011.