[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Masteabar

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Masteabar
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Roi de Numidie
Biographie
Activité
Père
Fratrie

Masteabar est un roi de la Numidie occidentale qui règne de 88 av. J.-C. jusqu'à environ 81 av. J.-C. Il est fils de Gauda, dirigeant de toute la Numidie et frère de Hiempsal II, dirigeant de la Numidie orientale. Son existence reste incertaine. Il semble que Gauda, à sa mort en 88 av. J.-C., partage son royaume entre ses fils, Hiempsal II recevant la plus grande part et Masteabar la plus petite.

En 88 av. J.-C., à la mort de Gauda, la Numidie est partagée entre ses deux fils Hiempsal II et Masteabar. Hiempsal et ses descendants règnent sur la Numidie Orientale tandis que Masteabar règne sur la Numidie Occidentale, un royaume moins important qui pourrait être vassal de Hiempsal II puis Juba I[1],[2],[3].

En 81 av. J.-C., Hiarbas II usurpe temporairement le royaume de Numidie avec l'aide d'un général romain rebelle, Gnaeus Domitius Ahenobarbus (général) (en). Il est défait par Pompée en 80[4]. Après sa destitution, Hiempsal est rétabli sur son trône et Massinissa II sur le trône occidental. La mort de Masteabar est incertaine et se produit avant 81[1],[5]. L'action romaine indique que Rome reconnait la légitimité du royaume de Masteabar[4].

En conséquence, les dates exactes de son règne sont incertaines. Cependant, le royaume de Numidie occidentale reste administré par Masteabar, jusqu'à la conquête par un de ses descendants[3], Arabion, qui est le dernier roi numide indépendant en 42 av. J.-C.[6].

Incertitudes sur son règne

[modifier | modifier le code]

Peu de documents permettent d'attester l'existence de Masteabar. Son nom n'apparait qu'une fois sur une stèle de marbre réutilisée, trouvée à Syracuse : [ἐπειδὴ βασιλ]εὺς Μαστεαβαρ βασιλέως Γαύου[7] (« Comme le roi Masteabar, fils du roi Gauda ... »).

Par ailleurs, un document épigraphique de Rhodes, gravé dans le marbre, évoque deux rois Numides, petits-fils de Gauda. Une première interprétation suppose qu'il s'agit des enfants de Masteabar, qui aurait obtenu le pouvoir avant Hiempsal II. Cependant, rien ne permet d'affirmer qu'il règne sur le même royaume que son père et son frère. Selon Vassa N. Kontorinis, s'il règne effectivement, son nom devrait figurer dans l'inscription Inscriptiones Latinae selectae 840. Le texte de Rhodes permet de déterminer que son règne n'est pas à placer en Numidie Orientale, mais correspondrait à Mastenizen I, roi de la Numidie Occidentale[5],[8].

Cependant, selon le passage de viris illustribus urbis Romae 77, l'existence de la Numidie occidentale est avérée avant 81, date de sa restitution aux deux fils de Gauda : Hiempsal II et Masteabar. Le texte permettrait de confirmer la création du royaume après la mort de Gauda en 88. De plus, les descendants de la Numidie occidentale sont issus d'une branche dynastique de la même famille royale massyle que ceux de la Numidie Orientale[5],[8].

Selon Jehan Desanges, cette identification à Mastenizen I est peu fondée. Il lui préfère l'hypothèse d'un partage du royaume entre ses deux fils, supposant que Masteabar règne peu de temps avant que lui succède Massinissa II[8]. Michèle Coltelloni va plus loin en supposant un lien de parenté entre Masteabar et Massinissa II[1]. Werner Huss appuie cette hypothèse puisque l'existence des deux royaumes est démontrée, indiquant que Masteabar ait régné sur son propre royaume issu d'une partition dynastique, mais il ne conclut pas en faveur du lien direct entre Masteabar et Massinissa[9].

Origine du nom

[modifier | modifier le code]

Gabriel Camps émet l'hypothèse que Masteabar serait « une forme aberrante de Mastanaba' », concluant qu'il s'agirait dès lors de Mastanabal II, portant le nom de son ancêtre Mastanabal[10]. Mastan (MSTN) (« Protecteur ») entre dans la composition de plusieurs noms royaux[11]. Virginie Bridoux estime qu'il est nécessaire de se référer à l'inscription grecque et d'appeler le roi Masteabar afin d'éviter la confusion généalogique[3].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c Michèle Coltelloni-Trannoy, « Le royaume de Maurétanie sous Juba II et Ptolémée (25 av. J.-C. - 40 ap. J.-C.) », Études d'Antiquités africaines, vol. 2, no 1,‎ , p. 0–0 (lire en ligne, consulté le )
  2. Roller 2003, p. 25.
  3. a b et c Virginie Bridoux, « Chapitre 1. Essor dynastique, rivalités et conquêtes territoriales en Afrique du Nord », dans Les Royaumes d’Afrique du Nord : Émergence, consolidation et insertion dans les aires d’influences méditerranéennes (201-33 av. J.-C.), Publications de l’École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome », , 7–85 p. (ISBN 978-2-7283-1524-6, DOI 10.4000/books.efr.31990, lire en ligne)
  4. a et b Roller 2003, p. 27 et n. 106.
  5. a b et c Vassa N. Kontorinis, « Le roi Hiempsal II de Numidie et Rhodes », L'Antiquité Classique, vol. 44, no 1,‎ , p. 89–99 (DOI 10.3406/antiq.1975.1766, lire en ligne, consulté le )
  6. Roller 2003, p. 92-93 et n.12.
  7. « SEG 52:933 - PHI Greek Inscriptions », sur epigraphy.packhum.org (consulté le )
  8. a b et c Jehan Desanges, « Permanence d'une structure indigène en marge de l'administration romaine : la Numidie traditionnelle », Antiquités africaines, vol. 15, no 1,‎ , p. 77–89 (DOI 10.3406/antaf.1980.1037, lire en ligne, consulté le )
  9. Werner Huss, « Die Westmassylischen Könige », Ancient Society, vol. 20,‎ , p. 209–220 (ISSN 0066-1619, lire en ligne, consulté le )
  10. G. Camps, « Gauda », Encyclopédie berbère, no 20,‎ , p. 2995–2996 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1854, lire en ligne, consulté le )
  11. Jehan Desanges et Serge Lancel, « Bibliographie analytique de l’Afrique antique XIX (1984-1985) », Bibliographie analytique de l'Afrique antique, vol. 19, no 1,‎ , p. 30 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Gabriel Camps, « Les derniers rois numides. Massinissa II et Arabion », dans Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques. Antiquités nationales [A]. Afrique du Nord [B], 17b.1981, , 303–310, Abb (lire en ligne)
  • (en) Duane W. Roller, The World of Juba II and Kleopatra Selene: Royal Scholarship on Rome's African Frontier, Routledge, (ISBN 978-1-134-40296-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]