Libertarianisme
Le libertarianisme est une idéologie et philosophie politique développée aux États-Unis autour d'un « groupe de théories qui donnent une priorité stricte à la liberté et aux droits naturels, mettant l'accent sur la liberté de choix, l'individualisme et l'association volontaire sur d'autres valeurs telles que l'autorité, la tradition et l'égalité »[1].
Les libertariens ont en commun de penser que l'État est une institution coercitive, illégitime, voire — selon certains — inutile ; et de valoriser la liberté individuelle et d'association volontaire[2]. Ils veulent s'appuyer sur un libéralisme économique, s'exerçant dans le cadre d'un capitalisme dérégulé, et un État minimal (minarchisme) ou une absence d'État (anarcho-capitalisme). Selon les libertariens, le libre marché s'autorégulerait et suffirait pour efficacement allouer les ressources et assurer la croissance économique. Le but étant de parvenir à une société qui respecterait au maximum, selon eux, la liberté individuelle[3] et plus particulièrement la propriété privée[4].
C'est l'idéologie qui sous-tend la création du Parti libertarien dans les années 1970 à la suite des publications de Robert Nozick qui prônent alors l'adoption du minarchisme en remplacement de l'anarcho-capitalisme originel du mouvement. Le libertarianisme repose sur une émancipation qui s'opposerait à l'assujettissement, d'où découlent une philosophie et une organisation de la vie en société permettant à chacun de jouir d'un maximum de liberté.
Les libertariens cherchent à maximiser l'autonomie et la liberté politique, et à minimiser l'empiétement de l'État sur les violations des libertés individuelles, mettant l'accent sur l'état de droit, le pluralisme, le cosmopolitisme, la coopération, les droits civils et politiques, la liberté d'expression, la liberté de circulation et l'individualisme[5]. Les libertariens rejettent l'autoritarisme, l'étatisme, le nationalisme, le militarisme et le collectivisme, toutefois certains libertariens divergent sur la portée de leur opposition aux systèmes économiques et politiques existants, de ce sens, cela donne ainsi des factions telles que le libertarianisme conservateur à droite et le libertarianisme de gauche.
En 2023, le libertarien Javier Milei, élu président de l'Argentine, se présente comme le « premier président libertarien de l'histoire »[6].
Étymologie, sémantique
[modifier | modifier le code]Le mot libertarien est l'adaptation en français de l'anglais libertarian, lui-même traduction anglaise du français libertaire[note 1].
Origine française de l'anglais libertarian
[modifier | modifier le code]Le terme libertaire a été créé par Joseph Déjacque en 1857 pour contester les idées de Proudhon, notamment sur la misogynie et le conservatisme[9]. Déjacque, un militant anarchiste, voulait un terme qui incarne une vision de société égalitaire et sans autorité, utilisant libertaire pour contrer le terme libéral. Il l'a également utilisé comme titre pour son journal à New York entre 1858 et 1861[10].
Le terme a été adopté par les socialistes anti-autoritaires pour désigner l'anarchisme à la fin du XIXe siècle[10].
Les termes « anarchiste » et « libertaire » ont été utilisés de manière interchangeable, comme lors de la Révolution sociale espagnole de 1936 et la guerre d'Espagne, où la militante María Silva Cruz était surnommée María la Libertaire[11],[12].
Le mot est rendu en anglais par libertarian et est à l'époque peu utilisé dans cette langue en comparaison d'anarchism[13].
Changement sémantique du terme libertarian en anglais
[modifier | modifier le code]Le mot liberal aux États-Unis en étant venu à désigner les progressistes favorables à l'intervention de l'État dans l'économie, des libéraux américains ont repris à leur compte le mot libertarian, se faisant quant à lui le promoteur d'un marché sans entrave au nom de la liberté individuelle.
Ainsi, toujours en anglais, le mot libertarianism est devenu un terme se référant tantôt au libertarianisme, tantôt à l'anarchisme[14],[10],[15],[16], que l'anglais distingue en parlant de right-wing libertarian et left-wing libertarianism.[note 2] Ce libertarianisme de droite est devenu la forme la plus courante du libertarianisme aux États-Unis depuis la fin du 20e siècle[17]. Ce changement sémantique est par ailleurs considéré comme une victoire pour les libertariens modernes et une défaite pour les anarchistes[11],[18],[19],[20],[21],[12].
Puis francisation du terme libertarian
[modifier | modifier le code]La francisation du terme en « libertarien » apparaît pour la première fois, en 1978, sous la plume de l'économiste Henri Lepage. Ce dernier voulant distinguer nominativement son courant de pensée du socialisme libertaire[22], un courant de l'anarchisme, n'a pas voulu risquer l'amalgame avec les libertaires, et a donc préféré utiliser « libertarien »[23]. Les libertarians francophones du Québec ont repris le terme « libertarien », phonétiquement proche de l'américain libertarian.
En France, certains libertariens considèrent l'usage du terme comme un anglicisme et une erreur, car dans ce pays, le terme « libéral » ne prête pas à confusion, même s'il a pris un sens plus large. Selon eux, ceux qui s'en réclament défendent bien le libre-échange et la libre entreprise, et ceux qui s'y opposent le font sur cette base. Ils relèvent notamment la tradition de libéraux comme Frédéric Bastiat dont ils se réclament. Ils préfèrent donc se dire tout simplement libéraux.[réf. souhaitée]
Histoire
[modifier | modifier le code]Précurseurs
[modifier | modifier le code]Le libertarianisme est né aux États-Unis, au milieu du XXe siècle, des œuvres d'écrivains libéraux européens tels que John Locke, Friedrich Hayek et Ludwig von Mises[24],[25]. Il est communément considéré être une continuation ou une radicalisation du libéralisme classique[26],[27].
Les plus importants des premiers théoriciens du libertarianisme seront Murray Rothbard, promoteur de l'anarcho-capitalisme et Robert Nozick qui développera le minarchisme[28],[29],[30].
En politique, le libertarianisme s'inspire notamment d'auteurs du XIXe siècle comme Wilhelm von Humboldt (Essai sur les limites de l'action de l'État), Herbert Spencer [réf. souhaitée], Lysander Spooner [réf. souhaitée] et Gustave de Molinari[31].
En économie, il s'inspire notamment d'idées exprimées au XVIIIe siècle par les physiocrates, notamment Vincent de Gournay et Turgot, et développées entre autres par Condillac (Le commerce et le gouvernement considérés relativement l'un l'autre) et Jean-Baptiste Say dans son Traité d'économie politique. Il s'inspire aussi d'idées développées par l'école autrichienne d'économie, dont les auteurs principaux sont Carl Menger, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, et Murray Rothbard.
Selon David Boaz, en 1943, trois femmes « ont publié des livres dont on pourrait dire qu'elles ont donné naissance au mouvement libertarien moderne »[32]. Le Dieu de la machine de Isabel Paterson, La Découverte de la liberté de Rose Wilder Lane et Ayn Rand's The Fountainhead promouvaient chacun l'individualisme et le capitalisme. Aucune des trois n'a utilisé le terme libertarisme pour décrire ses convictions et Rand a spécifiquement rejeté cette étiquette, critiquant le mouvement libertaire américain naissant en le qualifiant de « hippies de droite »[33]. Rand a accusé les libertariens de plagier des idées liées à sa propre philosophie de l'objectivisme et d'en attaquer pourtant vicieusement d'autres aspects[33].
Différentes personnalités ont aujourd'hui ce même rapport au libertarianisme comme Jimmy Wales, cofondateur de Wikipédia, qui refuse l'étiquette de libertarien et se réclame objectiviste selon la conception d'Ayn Rand[34].
Stratégie des think tanks
[modifier | modifier le code]Une des spécificités de ce mouvement est de s'être développé en s'appuyant sur un réseau croissant et organisé de think tanks, avec comme point de départ la création de la Foundation for Economic Education par Leonard Read, à New York, en 1946.
Ensuite, selon les historiens Jenny Andersson et Niklas Olsen (2023), « dans les décennies suivantes, le libertarianisme s'est transformé en un mouvement clandestin de périodiques, d'organisations et de personnalités hautes en couleur, qui avaient peu d'influence apparente sur la société en tant que tels, mais se considéraient comme une minorité assiégée agissant comme une avant-garde des idées capitalistes radicales »[35]. Le mouvement s'est ensuite répandu dans le monde, en Europe et en Australie principalement via une constellation de think-tanks coordonnés par le « réseau Atlas » (Atlas Network) créé en 1981 par le Britannique Antony Fisher, financièrement soutenu par des milliardaires américain comme les frères Koch et soutenu par la Heritage Foundation, l'Institute for Economic Affairs du Royaume-Uni ou encore l'Institut Koch selon Gamble (2013)[36]. Le réseau Atlas revendique aujourd'hui 589 think tanks ou institutions partenaires dans 103 pays, et il fait partie des lobbies présents à Bruxelles, soutenant par exemple le “Forum européen de la Liberté”. Il promeut l'« alliance entre le libertarianisme économique (anti-régulation, anti-climat, anti-fiscalité) et l'ultraconservatisme sociétal (anti-avortement, anti-minorités, anti-migrants) ». Via l'ECIPE et d'autres think tanks, il influence le débat public et les politiques européennes, promouvant le libre-échange et s'opposant aux réglementations, en liens étroits avec diverses multinationales (selon l'Observatoire des multinationales)[37]. En 2023, le réseau Atlas Network revendiquait 589 think tanks et partenaires, dans 103 pays, avec un budget de 28 millions de dollars[34].
En France, l'un des think tanks affiliés à l’Atlas Network devenus influents est l’Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), dédié selon l'observatoire des multinationales à une « droitisation des esprits »[37], particulièrement visible dans les médias français[38].
Genèse
[modifier | modifier le code]Aux États-Unis et au Royaume-Uni
[modifier | modifier le code]Selon le libertarien norvégien Nordbakken, le « principe libertarien » a pu connaitre un « décollage » international, grâce notamment à un « soutien financier étonnant »[39],[35].
En 1974, il acquiert une certaine reconnaissance dans le monde universitaire, notamment après la publication de Anarchie, État et utopie, de Robert Nozick qui critiquait la Théorie de la justice de John Rawls[40].
Au début du XXe siècle, le parti libéral britannique, au pouvoir, pratique des politiques de plus en plus étatistes. L'évolution se poursuivit dans les années 1920, au cours desquelles l'économiste John Maynard Keynes redéfinit un nouveau libéralisme. Dans les années 1950, à la suite de la répression politique opérée par le maccarthysme, les socialistes américains, dans la tradition de la social-démocratie, se sont massivement affirmés « liberals », reprenant la tradition keynésienne[41].
David Nolan, fondateur du parti libertarien américain parti encore minoritaire mais qui aurait 652 261 membres[réf. nécessaire], a créé un diagramme pour démontrer sa doctrine, diagramme largement critiqué par les non-libertariens[réf. nécessaire] car ne montrant, selon eux, que les thèmes que défendent les libertariens (libéralisme économique et libertés individuelles au sens libéral), sans prendre en compte les idées défendues par les autres courants politiques.
Le parti libertarien américain est encore minoritaire mais en progression. Selon la commission électorale fédérale (FEC) le parti libertarien a obtenu 1,18% des voix, via 1 865 535 votes d'électeurs en 2020 (contre 1 275 971 en 2012)[42],[43].
Le libertarianisme de droite soutient l'idée que tout peuple, mais aussi toute personne a le droit de s’armer (y compris avec des armes d’assaut)[44] et d'utiliser ses armes à feux (et autres) pour l’autodéfense, notamment pour ceux qui sont physiquement plus faibles[45].
Libertarianisme moderne
[modifier | modifier le code]Aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Dans une interview accordée au magazine Reason en 1975, le gouverneur de Californie Ronald Reagan a fait appel aux libertariens lorsqu'il a déclaré : « croire que le cœur et l'âme mêmes du conservatisme sont le libertarianisme »[46]. Le républicain libertarien Ron Paul a ainsi soutenu la Campagne présidentielle de Reagan en 1980, étant même l'un des premiers élus du pays à soutenir sa campagne[47] et a activement fait campagne pour Reagan en 1976 et 1980[48]. Cependant, Paul a rapidement été déçu par la politique de l'administration Reagan après l'élection de Reagan en 1980 et s'est rappelé plus tard avoir été le seul républicain à voter contre les propositions budgétaires de Reagan en 1981[49],[50]. Dans les années 1980, des libertaires tels que Paul et Rothbard[51],[52] ont critiqué le président Reagan, Reaganomics et les politiques de l'administration Reagan pour, entre autres raisons, avoir transformé l'important déficit commercial des États-Unis en dette et car les États-Unis étaient devenue une nation débitrice pour la première fois depuis la Première Guerre mondiale sous l'administration Reagan[53],[54]. Rothbard a soutenu que la présidence de Reagan a été « un désastre pour le libertarisme aux États-Unis »[55] et Paul a décrit Reagan lui-même comme « un échec dramatique »[48].
Aujourd'hui des milliardaires comme Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX[56] ou Jeff Bezos, fondateur et PDG d'Amazon[57] se réclament du libertarianisme.
En Europe du Nord
[modifier | modifier le code]Le mouvement et l'idéologie du libertarianisme de droite s'est notamment installé dans les pays nordiques (en Suède, au Danemark, en Norvège [et dernièrement en Finlande][58] à partir des années 1980), selon « en réaction à héritage de l'état-providence, de la social-démocratie et du social-libéralisme, d'une manière qui souligne sa nature de contre-idéologie et de protestation »[1],[35]. En particulier, en Norvège, l'idéologie libertaire est devenu influente, à partir de la création à Bergen, par un groupe de jeunes étudiants de l' Ecole norvégienne d'économie et d'administration des affaires d'un groupe dit Bergen Libertarian Society, par la revue Ideer om Frihet (« Idées sur la liberté » dont le 1er éditorial citant Friedman, Hayek, Ludwig von Mises, Murray Rothbard et Israël Kirzner, Nordbakken disait : « (…) il ne suffit pas que nous, individuellement, soyons convaincus que les principes libertariens sont corrects. L'idée doit être diffusée (…). ». Selon Sigmund Knag, l'un des initiateurs de la revue : « personne n'a le droit de me faire faire faire quelque chose que je n'ai pas choisi » ou « ce qui est à moi est à moi ». Plus tard, c'est le parti (Fremskrittspartiet (parti du progrès) qui émerge, militant contre la fiscalité et les dépenses publiques, mais aussi contre l'« immigration non occidentale », alors que (y compris dans ce parti), d'autres libertariens prônaient, eux, une large ouverture des frontières[59]. Ces derniers ont été expulsés du parti en 1994, et le libertarianisme est resté un élément clé de l'idéologie nationale-conservatrice du parti[59].
En France
[modifier | modifier le code]En France, il existe depuis 1991 une association du nom d'ADEL (Association des étudiants libéraux, puis Association des libertariens), qui représente la tendance anarcho-capitaliste[60][source insuffisante].
Le a été constitué le premier mouvement politique français à vocation électorale se réclamant officiellement des thèses libertariennes : le Mouvement des libertariens. Il participe à sa première élection lors de l'élection législative partielle du dans la 3e circonscription de Lot-et-Garonne où Stéphane Geyres (président du mouvement à cette époque) rassembla 56 voix, soit 0,17 % des suffrages exprimés[61]. Ce mouvement est relancé en 2017 sous le nom « Parti libertarien »[62] ; en 2024, il revendique un millier d'adhérents[63] et présente un autre candidat, Nicolas Lemesle, aux élections législatives de 2024 dans les Hauts-de-Seine[64].
D'autres personnalités sont qualifiées de libertarien comme l'homme politique Alain Madelin[65] ou Gaspard Koenig, auteur, fondateur du groupe de réflexion Génération Libre, est parfois qualifié par la presse de libertarien[66],[67], mais lui-même exprime ses différends avec les libertariens français, que ce soit sur le revenu universel[68], ou la place de l'État, Koenig étant pour son maintien[69].
Principes philosophiques
[modifier | modifier le code]Les libertarismes ont en commun deux points de vue centraux :
- La liberté est une valeur fondamentale des rapports sociaux, des échanges économiques, du système politique. Issue du libéralisme, il prône la liberté individuelle[70] en tant que droit naturel au sein d'un système de propriété et de marché universel. Les libertariens se fondent aussi sur l'axiome de non-agression[71] et affirme que les rapports inhérents à l'individu, sa liberté ou sa propriété découlent de la liberté consentie, conformément au droit naturel.
- une opposition à l'étatisme en tant que système fondé sur la coercition, au profit d'une coopération libre et volontaire entre individus. Robert Nozick, Milton Friedman et Murray Rothbard font partie des principaux auteurs nourrissant cette philosophie politique.
Le libertarisme échappe à un positionnement politique classique de par ses thèses qui le situent à la fois à gauche au plan sociétal et des libertés individuelles : liberté d'expression, liberté de circulation, liberté sexuelle, légalisation des stupéfiants, justice réhabilitative... Et à droite au plan des libertés économiques et de la sécurité : respect de la propriété privée, libre-échange, importance de la police, diminution drastique de la fiscalité...
Économiques
[modifier | modifier le code]Tout bien est susceptible d'être prêté ou transmis par acquisition conventionnelle (vente, échange, troc ou donation), pour cause de décès (testament) ou par prescription acquisitive. L'extra-commercialité, la res communis, la collectivité et les restrictions dans l'intérêt public (telles la servitude publique, l'expropriation pour cause d'utilité publique, la nationalisation) ne sont pas reconnues. L'occupation originaire désigne tout bien sans maître, toute res nullius ou terra nullius (y compris d'une ressource naturelle), qui n'a pas encore de propriétaire ou dont le propriétaire a fait déréliction, peuvent faire l'objet d'une acquisition originaire par simple prise de possession. Par conséquent, des biens-fonds dans l'usage commun par nature (régions impropres à la culture, eaux publiques) sont susceptibles d'occupation. La réparation, en cas de violation du droit de propriété, restitution du bien ou dédommagement (dommages-intérêts).
Sociétaux
[modifier | modifier le code]Pour les libertariens, l'État détient la fonction régalienne de justice et de protection des individus contre les crimes et délits. Un État minimal doit avoir pour fonction d'assurer la sécurité de ses ressortissants. C'est la théorie défendue par Nozick et Rand[72]. Le libertarianisme repose sur l'idée que chaque être humain possède des libertés et droits fondamentaux. Le libertarianisme veut limiter les obligations sociales imposées par le politique au profit du libre choix de chaque individu. La libre circulation de soi, d'aller et venir est autorisée au même titre que la libre disposition de soi, tant que cela est consenti. Toute personne est pleinement propriétaire d'elle-même. L'avortement, l'euthanasie, la prostitution, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui est autorisée tant que cela est clairement consenti.
La liberté de circulation et le cosmopolitisme (et donc d'ouverture des frontières) sont deux des nombreux « concepts » de l'idéologie libertarienne ; ce sont selon Anderson[35] et Michael Freeden[73],[74], cependant des concept plutôt périphérique de l'idéologie libertarienne ; ils permettent de lui donner du sens, mais « il est logique qu'il puisse ainsi être sacrifié afin de résoudre des contradictions intrinsèques (Cooper) ou de s'adapter au dogme mis à jour concernant l'universalisme (Slobodian) »[75].
Le libertarianisme repose sur l'émancipation qui s'oppose à l'assujettissement, d'où découlent une philosophie et une organisation de la vie en société permettant à chaque individu de jouir d'un maximum de liberté. Pour les libertariens, la dichotomie entre « libéralisme économique » et « libéralisme politique » est artificielle ; elle permet de définir plus précisément ce qu'est la liberté appliquée à des domaines différents[76]. Au sens large, le libertarianisme prône une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit et de la justice, du pluralisme et du libre-échange des idées. La satisfaction et l'expression libre de l'intérêt de chacun permettent une société qui valorise les meilleures adaptations. Elle doit joindre, d'une part, dans le domaine économique, l'initiative privée, la libre concurrence et son corollaire l'économie de marché, et d'autre part, dans le domaine politique, des pouvoirs institutionnels minimalistes et des contre-pouvoirs démocratiques égaux. Elle valorise ainsi le mérite comme fondement de la hiérarchie. Tout cela s'articule avec un État de droit où sont respectées les minorités jusqu'à la plus petite, l'État n'étant que le garant de cette liberté et de ce respect et devant rendre des comptes de son action. Ainsi, cela implique le respect du pluralisme et une adaptation aux évolutions sociétales[77].
Enfin, quelques penseurs libertariens reconnaissent à l'État de nombreuses fonctions telles que la protection de l'environnement, la construction des réseaux de communication, l'enseignement. En effet, ils considèrent que la fourniture de ces biens et services collectifs ne pourrait pas être créée qualitativement sur le marché sans la puissance publique. Dans cette famille, assez proche du libéralisme classique, on trouve notamment Hayek, Buchanan et Milton Friedman[72].
Dans l'architecture et l'urbanisme
[modifier | modifier le code]Selon Rowland Atkinson et Liam O'Farrell, la pensée libertarienne a aussi suscité des formes urbaines et architecturales émergentes particulières (qu'ils désignent par le terme « libertecture »), supposées mettre en avant les principes de liberté individuelle et marchande sans entrave, mais paradoxalement parfois enfermantes : ce sont des bâtiments, quartiers et infrastructures qui, selon ces auteurs, « réfractent et amplifient les idées qui divisent dans les espaces sociaux et la pensée des résidents et des citoyens. Alors que l'urbanisme néolibéral était considéré comme sapant les villes socialement justes, les idées libertariennes amplifiées par les nouveaux environnements bâtis peuvent présager des conditions urbaines plus atomisées, inégales et insoutenables, empêchant potentiellement l'identification d'alternatives plus justes et de formes démocratiques », associés à des modes de gouvernance urbaine de plus en plus privés notamment développés aux Etats-Unis avec les gated communities sources d'une nouvelle ségrégation sociale par exemple en Californie du sud[78] (l'avocat et chercheur en sciences politiques Evan McKenzie, en 2011, crée le concept de privatopia)[79]. Sept formes urbaines sont décrites : les villes privées, quartiers ou Résidence fermée, certains « espaces portails » (ex. : aéroports/héliports privés ou autres bâtiment/infrastructure facilitant le transport rapide entre certains lieux), les enclaves fiscales (où l'on échappe à l'impôt), les enclaves pionnières (incluant des colonies flottantes[80] ou spatiales, envisagées comme des sociétés autonomes sans contrôle étatique), les espaces infinis (incluant des architectures numériques virtuelles, allant des comptes bancaires offshore aux éléments émergents du métaverse) et les « nécrotectures » (villes mortes, « quartiers zombies »ou espaces résidentiels sous-utilisés ou vides, souvent issus de la spéculation foncière ou d'autres investissements spéculatifs).
Variantes et courants idéologiques
[modifier | modifier le code]Il existe au sein de la mouvance libertarienne plusieurs tendances. Tous s'accordent sur le principe fondamental de souveraineté individuelle et de refus plus ou moins poussé de l'État régalien et de ses réglementations.
Minarchisme
[modifier | modifier le code]Le minarchisme est une version libertarienne du libéralisme classique, voulant que les pouvoirs de l'État soient strictement limités à la défense des libertés individuelles[81],[82].
Géolibertarianisme
[modifier | modifier le code]Le géolibertarianisme, inspiré du georgisme, veut un impôt foncier unique basé sur l'utilisation de la terre[83],[84].
Libertarisme de gauche
[modifier | modifier le code]Le libertarisme de gauche associe liberté individuelle et gestion égalitaire des ressources naturelles[85]. Les libertariens de gauche rejettent la guerre, le militarisme et le nationalisme.
Anarcho-capitalisme
[modifier | modifier le code]L'anarcho-capitalisme remet en cause la notion même d'État, pense que les structures étatiques ne devraient pas exister et que les marchés économiques devraient être totalement libres, tout en préservant un droit absolu de chaque individu à la propriété privée[86].
Paléo-libertarianisme et libertarianisme conservateur
[modifier | modifier le code]Le paléo-libertarianisme est anarcho-capitaliste économiquement, mais socialement conservateur. Il est proche du libertarianisme conservateur, aussi appelé « libertarianisme de droite ».
Paternalisme libertarien
[modifier | modifier le code]Bien que la liberté de choix individuel prime théoriquement sur tout, et que les individus seraient toujours les meilleurs juges de ce qui est dans leur intérêt, les libertariens estiment généralement que l'éducation obligatoire est nécessaire ou utile, sous l'autorité des parents. Et certains libertariens admettent aussi que des institutions privées et publiques puissent influencer le choix des gens (individus, familles, groupes…) dans des directions qui favoriseront leur bien-être, pour leur bien[87]. Ils se rapprochent ainsi d'un paternalisme qui, selon Cass Sunstein (économiste behavioriste) et Richard Thaler (juriste), en 2023, devrait éviter les effets aléatoires, arbitraires ou nuisibles de choix individuels insuffisamment éclairés, et être « susceptible de promouvoir le bien-être des gens, convenablement défini », ce paternalisme affirmant orienter les gens pour leur bien tout en considérant que leur liberté de choix sera respectée car l'individu est in fine supposé conserver la liberté de faire son propre choix[87].
Autres courants
[modifier | modifier le code]Le libertarianisme chrétien (en) est opposé sur certains points au christianisme libertarien (en)[réf. nécessaire]. Le libertarianisme islamique est l'équivalent du christianisme libertarien dans les pays musulmans[88][source insuffisante].
Le féminisme libertarien est représenté par Ayn Rand et Suzanne La Follette[89][source insuffisante].
Le libertarisme vert (en) est une forme de libertarianisme dans laquelle le libre marché produit des résultats bénéfiques (ou inoffensifs) pour l'environnement[réf. nécessaire].
Sociétés libertariennes
[modifier | modifier le code]Il y a eu au cours de l'histoire quelques projets de mise en pratique des principes libertariens pour organiser une cité.
Par exemple, le projet « La République de Minerve » de fondation d'une micro-nation anti-interventionniste dans l'océan pacifique au sein des îles Tonga[90].
Glenn Beck a créé le projet « Independence » visant à réaliser une ville autonome fonctionnant selon les principes libertariens[90]. Au même moment, le projet « The Citadel » voit le jour et vise à construire une citadelle libertarienne dans les montagnes de l'Idaho[90].
Créé à l'initiative de Patri Friedman, petit-fils de l'économiste américain Milton Friedman, l'institut Seasteading ambitionne de créer des îles artificielles dans les eaux internationales pour y vivre selon les principes libertariens. L'institut est notamment financé par Peter Thiel, fondateur de PayPal[91].
Organisations notables
[modifier | modifier le code]Le libertarianisme a une existence politique dans plusieurs pays, principalement de tradition anglo-saxonne :
- États-Unis : Parti libertarien (fondé en 1971), Parti républicain (faction) ;
- Canada : Parti libertarien du Canada (fondé en 1973) ;
- Nouvelle-Zélande : Libertarianz et ACT New Zealand (fondé en 1994) ;
- Royaume-Uni : Libertarian Party of the UK ;
- Pologne : Union de la politique réelle (UPR, fondé en 1990) ;
- Costa Rica : Movimiento Libertario ;
- Pays-Bas : Parti libertarien des Pays-Bas (nl) ;
- Suède : Parti libéral classique (fondé en 2004) ;
- Suisse : Parti libertarien de Genève (fondé en 2014)[92] ;
- Australie : Parti libertarien d'Australie ;
- Allemagne : le Parti de la raison (Partei der Vernunft, création en 2009[93]) ;
- Russie : Parti Libertarien de Russie (fondé le [94]).
- Argentine : Parti libertarien (fondé en 2019)
Critiques
[modifier | modifier le code]Pour Philippe Van Parijs, l'argumentation libertarienne poussée à ses limites conduit à adopter une position « réal-libertarienne », interventionniste (voir aussi Gerald Cohen, du courant du marxisme analytique et qui défend une position libertarienne de gauche), qui remplace la liberté formelle des auteurs libertariens classiques par le principe d'une liberté réelle maximale pour tous. Une des critiques fréquentes accuse le libertarianisme d'être une liberté faussée en particulier par l'argent, ce qui conduit les minarchistes à défendre le concept d'une allocation universelle et à autoriser les interférences de l'État dans des cas exceptionnels (par exemple lorsque des actes rationnellement motivés au niveau individuel conduisent à des irrationalités collectives, limitant la liberté réelle de chacun : l'État pourrait ainsi interdire, par exemple, aux agriculteurs d'utiliser des engrais dont le rejet dans la mer, par la prolifération d'algues, restreindrait la liberté des pêcheurs)[95].
Les libertariens rejettent cette critique en s'appuyant sur les importants fonds privés des associations caritatives qui financent des œuvres de bienfaisance comme l'éducation et la santé des démunis partout dans le monde, avec comme exemples courants le Fonds mondial pour la nature, la Fondation Rockefeller ou la fondation Bill-et-Melinda-Gates. Les libertariens estiment que le bénévolat privé est réduit d'autant plus qu'augmente la redistribution publique, et réciproquement[96]. Pour le linguiste Noam Chomsky, « la version américaine du “libertarisme” est une aberration – personne ne la prend vraiment au sérieux. Tout le monde sait qu'une société qui fonctionnerait selon les principes libertariens américains s'autodétruirait en quelques secondes. La seule raison pour laquelle certains font mine de la prendre au sérieux, c'est qu'ils peuvent s'en servir comme d'une arme. […] C'est une aberration exclusivement américaine qui n'a rien de très sérieux »[97].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Originellement, ce terme a été forgé par opposition au terme « libéral » par Joseph Déjacque[7],[8].
- En français, le terme 'libertarisme de gauche' a un sens beaucoup plus restreint que son équivalent littéral en anglais, 'left-wing libertarianism'
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Jenny Andersson et Niklas Olsen, « Introduction: libertarianism in the Nordics since the 1980s », Journal of Political Ideologies, vol. 28, no 3, , p. 319-333 (ISSN 1356-9317 et 1469-9613, DOI 10.1080/13569317.2023.2249634, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Rowland Atkinson et Liam O'Farrell, « Libertecture: A catalogue of libertarian spaces », Urban Studies, (ISSN 0042-0980 et 1360-063X, DOI 10.1177/00420980231181323, lire en ligne, consulté le ).
- Arnsperger et Van Parijs 2003, p. 29-42
- Propriété de soi et justice sociale chez les libertariens - Jean-Sébastien Gharbi, Cléa Sambuc - Cahiers d'économie Politique 2012/1 (no 62), pages 187 à 222 : « En affirmant que les droits fondamentaux relèvent de la propriété privée, et se ramènent à la pleine propriété de soi, le libertarisme se définit ainsi comme une forme de libéralisme. »
- (en) George Woodcock, Anarchism: A History of Libertarian Ideas and Movements, Peterborough, Broadview Press, (1re éd. 1962) (ISBN 978-1551116297), p. 16 :
« [F]or the very nature of the libertarian attitude—its rejection of dogma, its deliberate avoidance of rigidly systematic theory, and, above all, its stress on extreme freedom of choice and on the primacy of the individual judgement [sic]. »
- La Croix - Élection de Javier Milei en Argentine : « Les libertariens placent l'individu au centre de tout » - John Tomasi - 12/12/2023 :
« Depuis le 10 décembre, l'Argentine a pour président Javier Milei. Après sa victoire, il a déclaré être « le premier président libertarien de l'histoire. »
- Valentin Pelosse, « Joseph Déjacque et la création du néologisme « libertaire » », Économies et sociétés (Cahiers de l'institut de science économique appliquée), vol. 6, no 12, (lire en ligne, consulté le ).
- Thomas Bouchet (dir.) et Patrick Samzun (dir.), Libertaire ! Essais sur l'écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-669-2 et 978-2-84867-838-2, DOI 10.4000/books.pufc.18302, lire en ligne).
- Valentin Pelosse, « Joseph Déjacque et la création du néologisme "libertaire" », Économies et Sociétés (Cahiers de l'Institut de sciences mathématiques et économiques appliquées), vol. 6, no 12, (lire en ligne, consulté le ).
- Marshall, Peter (2009). Demanding the Impossible: A History of Anarchism. p. 641 :
« The word 'libertarian' has long been associated with anarchism, and has been used repeatedly throughout this work. The term originally denoted a person who upheld the doctrine of the freedom of the will; in this sense, Godwin was not a 'libertarian', but a 'necessitarian'. It came however to be applied to anyone who approved of liberty in general. In anarchist circles, it was first used by Joseph Déjacque as the title of his anarchist journal Le Libertaire, Journal du Mouvement Social published in New York in 1858. At the end of the last century, the anarchist Sebastien Faure took up the word, to stress the difference between anarchists and authoritarian socialists. »
- (en) Murray Rothbard, The Betrayal of the American Right, Mises Institute, (1re éd. 2007) (ISBN 978-1-61016-501-3, lire en ligne [PDF]), p. 83 :
« One gratifying aspect of our rise to some prominence is that, for the first time in my memory, we, 'our side,' had captured a crucial word from the enemy. 'Libertarians' had long been simply a polite word for left-wing anarchists, that is for anti-private property anarchists, either of the communist or syndicalist variety. But now we had taken it over. »
- Ward, Colin (2004). Anarchism: A Very Short Introduction, Oxford University Press, p. 62 :
« For a century, anarchists have used the word 'libertarian' as a synonym for 'anarchist', both as a noun and an adjective. The celebrated anarchist journal Le Libertaire was founded in 1896. However, much more recently the word has been appropriated by various American free-market philosophers. »
- (en) « Google Books Ngram Viewer », sur books.google.com (consulté le )
- (en) Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, vol. Volume One: From Anarchy to Anarchism (300 CE–1939), Montréal, Black Rose Books, , §17
- The Anarchist FAQ Editorial Collective (11 December 2008). "150 years of Libertarian". Anarchist Writers. The Anarchist Library. Retrieved 31 January 2020.
- The Anarchist FAQ Editorial Collective (17 May 2017). "160 years of Libertarian". Anarchist Writers. Anarchist FAQ. Retrieved 31 January 2020.
- Carlson, Jennifer D. (2012). "Libertarianism". In Miller, Wilburn R., ed. The Social History of Crime and Punishment in America. London: SAGE Publications. p. 1006. (ISBN 1412988764).
- Bookchin, Murray (January 1986). "The Greening of Politics: Toward a New Kind of Political Practice". Green Perspectives: Newsletter of the Green Program Project (1) :
« We have permitted cynical political reactionaries and the spokesmen of large corporations to pre-empt these basic libertarian American ideals. We have permitted them not only to become the specious voice of these ideals such that individualism has been used to justify egotism; the pursuit of happiness to justify greed, and even our emphasis on local and regional autonomy has been used to justify parochialism, insularism, and exclusivity – often against ethnic minorities and so-called deviant individuals. We have even permitted these reactionaries to stake out a claim to the word libertarian, a word, in fact, that was literally devised in the 1890s in France by Elisée Reclus as a substitute for the word anarchist, which the government had rendered an illegal expression for identifying one's views. The propertarians, in effect – acolytes of Ayn Rand, the earth mother of greed, egotism, and the virtues of property – have appropriated expressions and traditions that should have been expressed by radicals but were willfully neglected because of the lure of European and Asian traditions of socialism, socialisms that are now entering into decline in the very countries in which they originated. »
- (en) Max Nettlau, A Short History of Anarchism, Londres, Freedom Press, , 406 p. (ISBN 978-0-900384-89-9, OCLC 37529250), p. 162
- Fernandez, Frank (2001). Cuban Anarchism. The History of a Movement. Sharp Press. p. 9. "Thus, in the United States, the once exceedingly useful term "libertarian" has been hijacked by egotists who are in fact enemies of liberty in the full sense of the word."
- "The Week Online Interviews Chomsky". Z Magazine. 23 February 2002 :
« The term libertarian as used in the US means something quite different from what it meant historically and still means in the rest of the world. Historically, the libertarian movement has been the anti-statist wing of the socialist movement. In the US, which is a society much more dominated by business, the term has a different meaning. It means eliminating or reducing state controls, mainly controls over private tyrannies. Libertarians in the US don't say let's get rid of corporations. It is a sort of ultra-rightism. »
- Henri Lepage, Demain le capitalisme, Livre de Poche, (ISBN 2-253-01885-6 et 978-2-253-01885-8, OCLC 300365305).
- Henri Lepage, Demain le capitalisme, 1978
- Carlson, Jennifer D. (2012). "Libertarianism". In Miller, Wilburn R., ed. The Social History of Crime and Punishment in America. London: SAGE Publications. [1]. (ISBN 1412988764)
- Lester, J. C. (22 octobre 2017). « Libertarisme nouveau paradigme : une très brève explication ». PhilPapers. Récupéré le 26 juin 2019.
- Boaz, David (1998). « Le libertarisme : une introduction ». Presse libre. p. 22–26.
- Modèle:Citer l'encyclopédie
- (en) David Goodway, Anarchist seeds beneath the snow: left-libertarian thought and British writers from William Morris to Colin Ward, PM Press, (ISBN 978-1-60486-221-8, lire en ligne), p. 4 :
« "The problem with the term 'libertarian' is that it is now also used by the Right. […] In its moderate form, right libertarianism embraces laissez-faire liberals like Robert Nozick who call for a minimal State, and in its extreme form, anarcho-capitalists like Murray Rothbard and David Friedman who entirely repudiate the role of the State and look to the market as a means of ensuring social order". »
- Peter H. Marshall, Demanding the impossible: a history of anarchism, Harper Collins, (ISBN 978-0-00-217855-6), p. 565 :
« The problem with the term 'libertarian' is that it is now also used by the Right. […] In its moderate form, right libertarianism embraces laissez-faire liberals like Robert Nozick who call for a minimal State, and in its extreme form, anarcho-capitalists like Murray Rothbard and David Friedman who entirely repudiate the role of the State and look to the market as a means of ensuring social order »
- (en) Saul Newman, The politics of postanarchism, Edinburgh university press, (ISBN 978-0-7486-3495-8) :
« It is important to distinguish between anarchism and certain strands of right-wing libertarianism which at times go by the same name (for example, Murray Rothbard's anarcho-capitalism). There is a complex debate within this tradition between those like Robert Nozick, who advocate a 'minimal state', and those like Rothbard who want to do away with the state altogether and allow all transactions to be governed by the market alone. From an anarchist perspective, however, both positions—the minimal state (minarchist) and the no-state ('anarchist') positions—neglect the problem of economic domination; in other words, they neglect the hierarchies, oppressions, and forms of exploitation that would inevitably arise in laissez-faire 'free' market. […] Anarchism, therefore, has no truck with this right-wing libertarianism, not only because it neglects economic inequality and domination, but also because in practice (and theory) it is highly inconsistent and contradictory. The individual freedom invoked by right-wing libertarians is only narrow economic freedom within the constraints of a capitalist market, which, as anarchists show, is no freedom at all »
- Alain Laurent dans La philosophie libérale les range ainsi parmi les libertariens, classification reprise par Yvan Blot dans Herbert Spencer, un révolutionnaire contre l'étatisme. Voir également Gérard Dréan, Qu'est ce que le libéralisme, Sociétal, 1er semestre 2008, p. 22
- Boaz, David (1997). « The Libertarian Reader: Classic and Contemporary Readings from Lao-Tzu to Milton Friedman ». New York : Presse Libre, p. 31.
- (en-US) « What was Ayn Rand's view of the libertarian movement? », sur Ayn Rand Lexicon (consulté le ) :
« For the record, I shall repeat what I have said many times before: I do not join or endorse any political group or movement. More specifically, I disapprove of, disagree with and have no connection with, the latest aberration of some conservatives, the so-called “hippies of the right,” who attempt to snare the younger or more careless ones of my readers by claiming simultaneously to be followers of my philosophy and advocates of anarchism. Anyone offering such a combination confesses his inability to understand either. Anarchism is the most irrational, anti-intellectual notion ever spun by the concrete-bound, context-dropping, whim-worshiping fringe of the collectivist movement, where it properly belongs. »
- « entretien du »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- (en) Jenny Andersson et Niklas Olsen, « Introduction: libertarianism in the Nordics since the 1980s », Journal of Political Ideologies, vol. 28, no 3, , p. 319-333 (ISSN 1356-9317 et 1469-9613, DOI 10.1080/13569317.2023.2249634, lire en ligne, consulté le )
- (en) Andrew Gamble, « Economic Libertarianism », Oxford Handbooks Online, (DOI 10.1093/oxfordhb/9780199585977.013.0008).
- « Comment le réseau Atlas cible l'Europe », sur Observatoire des multinationales, (consulté le ).
- Maxime SIRVINS, « Comment l’extrême droite veut remporter la bataille idéologique grâce aux think tanks », sur POLITIS, (consulté le ).
- J. A. Snoen (éd.), Liberalisme på norsk : ideer om frihet 1980 – 2000 (Oslo : Ideer om frihet, 2001), p. 7
- Philippe Van Parijs, Qu'est-ce qu'une société juste? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, 1991, p. 114-127 : « L'ambivalence du libertarianisme »
- Sébastien Caré, La pensée libertarienne : Genèse, fondements et horizons d'une utopie libérale, Paris, PUR, , 1re éd., 360 p. (ISBN 978-2-13-057359-3, présentation en ligne).
- (en) « 2012 FEC Election Results » [PDF] (consulté le )
- (en-US) « FEC 2020 Election Results Report » [PDF], (consulté le )
- (en-US) « What is the libertarian view on gun control? », sur TheGunZone, (consulté le )
- (en-US) « Gun Ownership » (consulté le )
- Klausner, Manuel (juillet 1975). "À l'intérieur de Ronald Reagan". Reason. Récupéré le 2 mai 2020.
- (en) Jerry Roberts, « Le candidat libertaire dévoile ses valeurs », San Francisco Chronicle,
- Bruce Nichols, « Ron Paul veut faire réfléchir les Américains : Un républicain devenu libertaire cherche la présidence », Dallas Morning News,
- (en) J. Michael Kennedy, « POLITICS 88 : Hopeless Presidential Race : Libertarian Plods On --Alone and Unheard », Los Angeles Times, (lire en ligne, consulté le )
- (en) David M. Kutzmann, « Un petit parti combat un grand gouvernement Un candidat libertaire s'oppose à l'intrusion dans la vie privée », San Jose Mercury News, , p. 12A.
- Rothbard, Murray (1984). "Le phénomène Reagan". "Vie Libre: Le Journal de l'Alliance Libertaire". Alliance libertaire. '4 (1) : 1–7 (consulté le 20 septembre 2020) – via le Mises Institute.
- Riggenbach, Jeff (5 février 2011). "La fraude Reagan - et après", Institut Mises (consulté le 20 septembre 2020).
- Kilborn, Peter T. (17 septembre 1985). "Les États-Unis se transforment en nation débitrice". Le New York Times (consulté le 2 mai 2020).
- Johnston, Oswald (17 septembre 1985). « Un important déficit commercial transforme les États-Unis en pays débiteur : pour la première fois depuis 1914 ». "Los Angeles Times". Récupéré le 2 mai 2020.
- Weltch, Matt (9 septembre 2011). "Rothbard sur Reagan dans Reason". Raison. Fondation Raison. Récupéré le 20 septembre 2020.
- « Quand Jeff Bezos, Elon Musk et George Soros ne paient pas d'impôt sur le revenu », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « L'hubris de Bezos », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ilkka Kärrylä, Johan Strang et Maiju Wuokko, « Fragments of libertarianism and neoliberal ascendancy: ideological features and limitations of the liberal breakthrough in Finland », Journal of Political Ideologies, vol. 28, no 3, , p. 392-411 (ISSN 1356-9317 et 1469-9613, DOI 10.1080/13569317.2023.2249649).
- (en) Ola Innset, « From open borders to ‘rasisit': libertarianism and populism on the Scandinavian periphery (1980 – 1994) », Journal of Political Ideologies, vol. 28, no 3, , p. 373-391 (ISSN 1356-9317 et 1469-9613, DOI 10.1080/13569317.2023.2249647, lire en ligne, consulté le ).
- « Le site Adel », sur chez.com (consulté le ).
- « Villeneuve-sur-Lot : les libertariens dans la campagne », Sud Ouest, .
- .
- « De la Silicon Valley à la présidence argentine, que veulent vraiment les libertariens? », sur Radio France internationale, (consulté le ).
- « Législatives : ces candidats des Hauts-de-Seine ont fui les réseaux sociaux pour mieux "occuper le terrain" », sur actu.fr, (consulté le ).
- « Les libertariens sont-ils des hippies de droite ? », sur nonfiction.fr (consulté le ).
- « Les libertariens sont parmi nous », sur Libération.fr, (consulté le ).
- « Les credo de Gaspard Koenig, le seul libertarien de France (ou presque) », sur L'Obs (consulté le ).
- Gaspard Koenig, « Gaspard Koenig : « Un surfeur heureux est une victoire pour nous tous » », sur Libération (consulté le ).
- « Gaspard Koenig : lettre aux libéraux-conservateurs et aux libertariens », sur lefigaro.fr/vox, (consulté le ).
- Dictionnaire Webster, "libertarianism"
- Murray Rothbard, Le Manifeste libertarien, 1973, For a new liberty: the libertarian manifesto
- Sébastien Caré, « Racines théoriques du libertarianisme américain », Cités, vol. 2011/2, no 46, , p. 133 à 139 (lire en ligne , consulté le ).
- (en) Michael Freeden, « Ideology and political theory », Journal of Political Ideologies, vol. 11, no 1, , p. 3-22 (ISSN 1356-9317 et 1469-9613, DOI 10.1080/13569310500395834, lire en ligne, consulté le )
- Michael Freeden, Ideology – A Very Short Introduction (London & New York: Oxford University Press, 2003).
- (en) Quinn Slobodian, « Anti-'68ers and the Racist-Libertarian Alliance », Cultural Politics, vol. 15, no 3, , p. 372-386 (ISSN 1743-2197 et 1751-7435, DOI 10.1215/17432197-7725521).
- G.W.F.Hegel dit dans son introduction des Principes de la philosophie du Droit, que ce qui manque aux juristes classiques c'est cette volonté de faire du droit une science répondant aux exigences de la raison et de la logique.
- Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, 1770-1831, Principes de la philosophie du droit, ou, droit naturel et science de l'etat en abrégé, Librairie philosophique J. Vrin, (ISBN 2-7116-0360-1 et 9782711603602, OCLC 802452138).
- (en) Renaud le Goix, « Gated Communities: Sprawl and Social Segregation in Southern California », dans Gated Communities, Routledge, , 131-151 p. (ISBN 978-1-315-87896-6)
- Jon C. Teaford, « Book Review: Beyond Privatopia: Rethinking Residential Private Government », Urban Affairs Review, vol. 48, no 4, , p. 605–608 (ISSN 1078-0874 et 1552-8332, DOI 10.1177/1078087411434901)
- Jacklyn Cock, « Review of Mike Davis and Daniel Bertrand Monk's 'Evil Paradises: Dreamworlds of Neoliberalism' », Global Labour Journal, vol. 1, no 1, (ISSN 1918-6711, DOI 10.15173/glj.v1i1.1059)
- Robert Nozick, Anarchie, État et Utopie, Réédition, puf, , 26 p. (ISBN 978-0-465-05100-7)
- (de) Wolf Rainer Wendt, Geschichte der Sozialen Arbeit 1 - Die Gesellschaft vor der sozialen Frage 1750 bis 1900, Wiesbaden, Springer VS Wiesbaden, (ISBN 978-3-658-15356-4), p. 126-127
- (en) « Foldvary, Fred E. Geoism and Libertarianism » [archive du ], sur Progress.org (consulté le ).
- Karen DeCoster, Henry George and the Tariff Question, LewRockwell.com, 19 avril 2006.
- Michael Otsuka, « Comment être libertarien sans être inégalitaire », Raisons politiques, Presses de Sciences Po, vol. 23, no 3, , p. 9-22 (DOI 10.3917/rai.023.0009, lire en ligne)
- Anarchy and the Law: The Political Economy of Choice, by Edward Stringham. Transaction Publishers, 2007
- (en) Richard H Thaler et Cass R Sunstein, « Libertarian Paternalism », American Economic Review, vol. 93, no 2, , p. 175-179 (ISSN 0002-8282, DOI 10.1257/000282803321947001).
- (en-US) « Revealed Libertarianism », sur Reason.com, (consulté le ).
- (en) kanopiadmin, « The Life and Work of Suzanne La Follette », sur Mises Institute, (consulté le ).
- Carole Boinet, « Communautés libertariennes : une utopie américaine ? », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
- Gabriel Siméon, « Projet d'îles-cités dans les eaux internationales : utopie sociale ou libéralisme exacerbé ? », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
- Un nouveau parti dans le paysage politique genevois, Tribune de Genève, 22 septembre 2014.
- (de) Feuille de faits, Partei der Vernunft, 24 octobre 2011.
- (ru) « Либертарианская партия », sur Либертарианская партия (consulté le ).
- Philippe Van Parijs, Qu'est-ce qu'une société juste ? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, 1991, p. 211-239 (en particulier p. 211-216, "L'allocation universelle la plus élevée possible")
- Étude sociologique d'Edwin G. West et J. Stephen Ferris de l'Université de Carleton
- Noam Chomsky, Comprendre le pouvoir : Tome II, Aden, 2006, p. 174-175.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Sébastien Caré, Les libertariens aux États-Unis : Sociologie d'un mouvement asocial, Presses universitaires de Rennes, Voir une critique ici, Alternatives économiques, .
- Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs, Éthique économique et sociale, La Découverte, , 122 p. (ISBN 978-2-7071-3944-3)
- (en) Robert Nozick, Anarchy, State, and Utopia, Basic Books, , 367 p. (ISBN 978-0-465-09720-3).
- (en) Robert Nozick, Examined Life : Philosophical Meditations, Simon and Schuster, , 308 p. (ISBN 978-0-671-72501-3, lire en ligne).
- (en) Charles Murray, What it means to be a libertarian : a personal interpretation, Broadway Books, , 178 p. (ISBN 978-0-7679-0039-3).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Anarcho-capitalisme
- Antiétatisme
- Minarchisme
- Liste des idéologies politiques
- Monnaie privée
- Gadsden flag
- Objectivisme (Ayn Rand)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- L'Institute of Economic Affairs (IEA), think tank pour le marché libre à Londres, le relais libertarien le plus ancien et disposant de la plus grande visibilité en Europe
- Adam Smith Institute, Londres
- Institut Turgot, Paris, qui revendique explicitement sa filiation avec l'IEA
- Institut Molinari, Bruxelles
- The CATO Institute, institut économique basé à Washington
- Le Québécois Libre, journal d'opinion d'orientation libertarienne