Les Sept Sortilèges
Les Sept Sortilèges | |
Le dieu-crapaud Tsathoggua. | |
Publication | |
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Auteur | Clark Ashton Smith |
Titre d'origine | The Seven Geases
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Langue | Anglais américain |
Parution | Octobre 1934 dans Weird Tales, vol. 24, no 4[1] |
Traduction française | |
Traduction | Yves Le Brun[2] Vincent Basset[3] |
Parution française |
Dans le recueil L'Empire des nécromants, Nouvelles Éditions Oswald, coll. « Fantastique / SF / Aventure », no 165, 1986[2] |
Intrigue | |
Genre | Fantastique, horreur |
Date fictive | Âge du fer mythique |
Lieux fictifs | Hyperborée |
Personnages | Ralibar Vooz Ezdagor Tsathoggua Atlach-Nacha Abhoth |
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Les Sept Sortilèges ou Les Sept Geasa [n 1] (The Seven Geases) est une nouvelle de l'écrivain américain Clark Ashton Smith, publiée dans le pulp Weird Tales en , puis en français dans le recueil L'Empire des nécromants en 1986.
Genèse de l'œuvre
[modifier | modifier le code]Structurée comme un « conte authentique », la nouvelle a pour cadre l'Hyperborée[1] à l'instar de plusieurs autres récits de Clark Ashton Smith. Celui-ci apprend l'existence de cet antique mythe grec par le biais des interprétations ésotériques contemporaines des théosophes qui décrivent cette région arctique imaginaire au climat tropical paradisiaque comme la demeure d'une « deuxième race mère » plus évoluée que la civilisation humaine.
Dernier récit « hyperboréen » de l'auteur, Les Sept Sortilèges présente une tonalité ironique caractéristique de ce cycle (en)[4].
Résumé
[modifier | modifier le code]La nouvelle retrace les déconvenues de Ralibar Vooz, haut magistrat hyperboréen. Lors d'une de ses coutumières parties de chasse, il interrompt malencontreusement un rituel du magicien Ezdagor, qui l'envoûte en représailles. Par conséquent, l'infortuné Vooz se sent irrésistiblement contraint à servir d'offrande au dieu-crapaud Tsathoggua. Or, déjà repue grâce au sacrifice d'une précédente victime, la divinité batracienne ne daigne pas s'intéresser au magistrat.
Toujours sous l'emprise du maléfice, Ralibar Vooz doit donc se présenter successivement devant d'autres entités — dont le dieu-araignée Atlach-Nacha —, qui ne tiennent pas davantage compte de lui[5],[4]. Ainsi délaissé à plusieurs reprises, le chasseur émérite se remet à espérer en son salut. Lorsque le sortilège cesse enfin de faire effet, Vooz se dispose à s'enfuir mais il chute et disparaît dans le vide qui s'étend sous la toile d'Atlach-Nacha.
Intertextualité
[modifier | modifier le code]Conformément à sa conception d'un mythe de Cthulhu méthodiquement organisé, l'écrivain Lin Carter porte aux nues Les Sept Sortilèges en raison de ses apports au « panthéon » des Grands Anciens. De fait, outre l'introduction du dieu-araignée Atlach-Nacha, la nouvelle convoque deux créatures déjà employées par Clark Ashton Smith. Évoquée ici sous le nom d'Abhoth[1],[6], l'entité Ubbo-Sathla s'était initialement manifestée dans la nouvelle du même nom, publiée en 1933[7].
Tsathoggua, quant à lui, apparaît physiquement pour la première fois dans Les Sept Sortilèges mais Clark Ashton Smith mentionnait déjà son nom dans son premier récit « hyperboréen », L'Histoire de Satampra Zeiros (The Tale of Satampra Zeiros). Cette nouvelle, rédigée en 1929 et publiée en 1931[8],[4], fait forte impression sur Howard Phillips Lovecraft qui évoque à son tour le dieu-crapaud dans Le Tertre[9].
Par la suite, Lin Carter écrit une variante des Sept Sortilèges sous le titre The Descent into the Abyss : The History of the Sorcerer Haon-Dor[6].
Adaptation
[modifier | modifier le code]Atlach-Nacha représente vraisemblablement la source d'inspiration de la monstruosité arachnéenne vénérée par une secte étrange dans le film d'horreur italien Il nido del ragno (titre anglais : The Spider Labyrinth) réalisé par Gianfranco Giagni en 1988[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Nouvelle traduction française du titre par Vincent Basset, dans l'édition publiée en 2017 aux Éditions Mnémos[3].
Références
[modifier | modifier le code]- Price 2002, p. 8.
- « L'Empire des nécromants » sur le site NooSFere.
- « Mondes premiers : Hyperborée & Poséidonis » sur le site NooSFere.
- Connors 2018.
- (en) Don G. Smith, H.P. Lovecraft in Popular Culture : The Works and Their Adaptations in Film, Television, Comics, Music and Games, Jefferson (Caroline du Nord) / Londres, McFarland & Company, , IX-168 p. (ISBN 978-0-7864-2091-9, présentation en ligne), p. 33.
- Price 2006, p. 53.
- Patrice Allart, Guide du mythe de Cthulhu, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Cahier d'études lovecratiennes » (no 6), , 158 p. (ISBN 2-911576-13-6, présentation en ligne sur le site NooSFere).
- (en) Robert M. Price, « Bat/rachian : Introduction to the Tsathoggua Cycle », dans Robert M. Price (dir.), The Tsathoggua Cycle : Terror Tales of the Toad God, Oakland (Californie), Chaosium, coll. « Call of Cthulhu Fiction », (ISBN 978-1-56882-131-3).
- (en) Robert M. Price, « Lovecraft's « Artificial Mythology » », dans S. T. Joshi et David E. Schultz (dir.), An Epicure in the Terrible : A Centennial Anthology of Essays in Honor of H.P. Lovecraft, New York, Hippocampus Press, (1re éd. 1991) (ISBN 978-0-98-463861-1), p. 252-253.
- (en) Charles P. Mitchell, The Complete H.P. Lovecraft Filmography, Westport (Connecticut) / Londres, Greenwood Press, , 284 p. (ISBN 0-313-31641-4, lire en ligne), p. 191.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Steve Behrends, « The Carter-Smith « Collaborations » », dans Robert M. Price (dir.), The Horror of It All : Encrusted Gems from the Crypt of Cthulhu, Mercer Island, Starmont House Inc., (ISBN 978-1-5574-2122-7), p. 111-119.
- Scott Connors (trad. de l'anglais par Alex Nikolavitch), « Préface », dans Clark Ashton Smith, Mondes premiers : Hyperborée & Poséidonis, Saint-Laurent d'Oingt, Éditions Mnémos, , 288 p. (ISBN 978-2-35408-626-8).
- Guy Costes et Joseph Altairac (postface Serge Lehman), Les Terres creuses : bibliographie commentée des mondes souterrains imaginaires, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Interface » (no 4), , 799 p. (ISBN 978-2-251-74142-0 et 2-911576-71-3, présentation en ligne), p. 391.
- Lauric Guillaud, « Le thème de la décadence chez C. A. Smith et R. E. Howard », dans H. P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, Paris, Dervy, coll. « Cahiers de l'hermétisme », , 464 p. (ISBN 2-84454-108-9, présentation en ligne sur le site NooSFere), p. 297-355.
- (en) Daniel Harms, The Cthulhu Mythos Encyclopedia : A Guide to Lovecraftian Horror, Oakland (Californie), Chaosium, coll. « Call of Cthulhu Fiction », , 2e éd. (1re éd. 1994), 425 p. (ISBN 1-56882-119-0)Réédition augmentée : (en) Daniel Harms, The Cthulhu Mythos Encyclopedia : A Guide to H. P. Lovecraft Universe, Elder Signs Press, , 3e éd. (1re éd. 1994), 402 p. (ISBN 978-0-9748789-1-1 et 0-9748789-1-X, présentation en ligne).
- (en) Geoffrey Reiter, « « A Thoroughly Modern Disdain : The Materialist's Descent into Hell in « The Seven Geases » », Lost Worlds : The Journal of Clark Ashton Smith Studies, Seele Brennt Publications, no 5, , p. 7-9.
- (en) Robert M. Price, « About « The Seven Geases » », dans Robert M. Price (dir.), The Tsathoggua Cycle : Terror Tales of the Toad God, Oakland (Californie), Chaosium, coll. « Call of Cthulhu Fiction », (ISBN 978-1-56882-131-3), p. 8.
- (en) Robert M. Price, « About « The Descent into the Abyss » », dans Robert M. Price (dir.), The Book of Eibon, Oakland (Californie), Chaosium, coll. « Call of Cthulhu Fiction », (ISBN 978-1-56882-193-1), p. 53-54.
- (en) Brian Stableford, « The Cosmic Horror », dans S.T. Joshi (dir.), Icons of Horror and the Supernatural : An Encyclopedia of Our Worst Nightmares, vol. 1, Westport (Connecticut) / Londres, Greenwood Press, , 796 p. (ISBN 978-0-313-33780-2 et 0-313-33781-0), p. 65-96.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la littérature :