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IIe siècle av. J.-C. en chimie

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Cet article présente les faits marquants du IIe siècle av. J.-C. en chimie.

Évènements

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  • Vers 200-150 av. J.-C. : Bolos de Mendès organise l’alchimie[1], qui vise à transformer les métaux communs en or et en argent par divers procédés comme la teinture, l’application d’un vernis, la production d’alliages[2].
  • Sur un plan strictement historique, un savoir de type alchimique est établi, pour la Chine, à partir du IIe siècle avant l’ère chrétienne[3]. On trouve la trace, dans les Mémoires historiques de Sima Qian, d'un récit parlant de transmutation en or et d'allongement de la vie par des pratiques alchimiques lors du règne de Wu Di de la dynastie Han en 133 av. J.-C.[4]. On voit le magicien Li Shao-jun se rendre chez l'empereur et lui dire : « Si vous sacrifiez au fourneau, alors je vous enseignerai comment faire des vases en or jaune ; et dans ces vases vous pourrez boire et acquérir l'immortalité. » « C'est probablement, dit J. Needham, le plus ancien document sur l'alchimie dans l'histoire du monde[5]. » À la lumière de travaux les plus récents sur l'origine de l'alchimie chinoise (Pregadio[6] 2006, Campany[7] 2002), les opinions de certains spécialistes français du XXe siècle comme Serge Hutin paraissent dépassées[N 1].
  • Selon le métaphysicien Ananda Coomaraswamy (1877-1947), l'alchimie hindoue puise historiquement ses origines dans les Veda, IIe millénaire av. J.-C. où l'on parle déjà du soma, élixir d'immortalité[8]. D'autres penseurs du courant de l'école traditionaliste (ou pérennialiste) corroborent cette thèse.
  • Le mercure est connu des Indiens et des Chinois depuis 200 av. J.-C. : on rapporte que le mausolée de l'empereur Qin aurait contenu à l'origine des rivières de mercure. Du mercure est trouvé dans des tombes égyptiennes de -1500. Bien connu des Grecs et des Romains. Il était extrait de son sulfure, le cinabre (HgS) que Pline confond avec l'oxyde de plomb et appelle minium[N 2],[9]


Articles connexes

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Notes et références

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  1. Serge Hutin avance que l'alchimie était déjà pratiquée en Chine dès 4500 av. J.-C. et, dans le cadre de la Chine légendaire, René Alleau envisage l’analogie entre Hermès Trismégiste et l’empereur jaune, au IIIe millénaire av. J.-C. (Aspects de l'alchimie traditionnelle, p. 39).
  2. Pline qualifie le cinabre de minium d'Espagne, et explique qu'on peut en extraire du mercure. Qu'on puisse en tirer, même en Espagne, du mercure par chauffage prouverait à nos yeux modernes qu'il s'agit nécessairement d'un minerai de mercure. Dans l'Antiquité, il n'y avait cependant pas encore la notion d'élément chimique. Le cinabre était alors qualifié de « minium d'Espagne » en le tenant ainsi pour proche parent de l'oxyde de plomb.

Références

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  1. Henri la Croix-Haute, Du bestiaire des alchimistes, Le Mercure Dauphinois, (ISBN 9782356621061, présentation en ligne).
  2. Robert Halleux, Le Problème des métaux dans la science antique, Librairie Droz, (ISBN 9782251662091, présentation en ligne).
  3. Sur l'alchimie chinoise : Joseph Needham, Science and Civilisation in China, t. 5, fasc. 2, Cambridge, 1974 ; t. 5 fasc. 3, Cambridge, 1976.
  4. Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien, texte du Ier siècle av. J.-C., t. III, p. 237, trad. Chavannes Mémoires Se ma Tsien.
  5. J. Needham, La Science chinoise et l'Occident (1969), Seuil, 1973, p. 109.
  6. Fabrizio Pregadio, Great Clarity: Daoism And Alchemy In Early Medieval China, Stanford University Press, .
  7. Robert Ford Campany, To Live as Long as Heaven and Earth, a Translation and Study of Ge Hong's Traditions of Divine Transcendents, University of California Press, , 608 p..
  8. Ananda K. Coomaraswamy, La Doctrine du sacrifice, Dervy, 1997, p. 102-138.
  9. Gouvernement du Canada, « Historique du mercure », sur www.canada.ca, (consulté le ).