[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Hugues de Saint-Martial

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hugues de Saint-Martial
Image illustrative de l’article Hugues de Saint-Martial
Hugues de Saint-Martial
Biographie
Naissance XIVe siècle
France
Décès
Avignon (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Innocent VI
Titre cardinalice Cardinal-diacre
de S. Maria in Portico Octaviae
Évêque de l'Église catholique
Fonctions épiscopales Nonce pontifical à Naples (Italie)
Archiprêtre de Saint-Pierre de Rome
Doyen du Sacré Collège

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Hugues de Saint-Martial (?-1403), prévôt de Douai[1], prieur commanditaire de la Chartreuse de Bonpas à Caumont-sur-Durance, cardinal-diacre de Sainte-Marie in Portico de 1361 à 1403.

Fils de Guy de Saint-Martial, Hugues naquit en Limousin, au château de Saint-Martial, dans le diocèse de Tulle. On sait qu’il avait au moins quatre frères, Guy, l’aîné, Charles, Jean, un proche de Guy de Pesteils, Pierre, qui fut évêque de Carcassonne (1371-1391) puis archevêque de Toulouse (1391-1401), et une sœur qui épousa, vers 1340, Bertrand, coseigneur de Maumont et de Gimel.

Le favori des papes d’Avignon

[modifier | modifier le code]

Tout débuta pour le jeune docteur en loi, le , quand Clément VI en fit son nonce pontifical à Naples, lors du traité de paix entre la reine Jeanne et son cousin Louis Ier de Hongrie. Moins de dix ans après, Innocent VI, lors du consistoire du , lui remettait le chapeau de cardinal-diacre de Sainte-Marie in Portico[1].

Quand Urbain V se rendit à Apt sur le tombeau de son parrain Elzéar de Sabran, le , il ne voulut être accompagné que des seuls cardinaux Pierre Roger de Beaufort, futur Grégoire XI, et Hugues de Saint-Martial.

Au cours du mois d’octobre 1369, les deux mêmes cardinaux revinrent en pèlerinage à Apt. Ce fut cette même année que Pierre Roger de Beaufort et Hugues de Saint-Martial réussirent à mettre un terme au long conflit qui opposait Raymond des Baux, prince d'Orange, à la reine Jeanne. Leur acte de conciliation prévoyait que le fief de Courthézon reviendrait à la principauté après la mort de Catherine des Baux, cousine du prince.

Dès son élection, en 1370, Grégoire XI nomma son ami Hugues archiprêtre de Saint-Pierre de Rome. Devenu doyen du Sacré Collège, en 1376, lors du retour de la papauté à Rome, Hugues de Saint-Martial resta à Avignon et fut chargé par le cardinal Jean de Blauzac, vicaire au temporel pour le Gouvernement des États d’Avignon et du Comtat Venaissin, de l’administration de la ville.

L’exécuteur testamentaire

[modifier | modifier le code]
Les cardinaux de Saint-Martial et de Neufchâtel couronnent Benoît XIII
Chroniques de Froissart,
FR 2646, f° 190 v. Bibliothèque nationale

Peu avant sa mort, en 1378, Grégoire XI désigna son cher Hugues de Saint-Martial comme son exécuteur testamentaire. Cela avait déjà été le cas, en 1363, pour le cardinal Hugues Roger, oncle du pape[1].

Ce fut d’ailleurs dans ce cadre qu’en 1384 le cardinal de Saint-Martial vendit Montolivet, sur les hauteurs de Villeneuve-lès-Avignon, à Jean de La Grange, le cardinal d'Amiens.

Enfin, en 1397, il fut aussi celui de Pierre de Saint-Martial, son frère, archevêque de Toulouse[1].

L’ami fidèle des vicomtes de Turenne

[modifier | modifier le code]

La Livrée de Saint-Martial[2], ancienne résidence du cardinal Hugues Roger, accueillait volontiers Raymond de Turenne. Ce fut le cas, en 1384, quand le cardinal reçut à sa table Jean II, comte d’Auvergne, et son beau-frère Raymond. Le pauvre comte ayant eu un malaise, la rumeur publique accusa le vicomte de l’avoir empoisonné[3]. Le comte d’Auvergne était tout simplement atteint de saturnisme (coliqua pictonum) provoqué par l’absorption massive de vins traités au plomb afin de les adoucir[4].

Ce qui n’empêcha point, en 1388, Elzéar d’Aigrefeuille, parent des Roger de Beaufort et baron de Gramat, de venir rendre hommage au vicomte Raymond dans la Livrée du cardinal.

Guy de Saint-Martial fut aussi un fidèle des vicomtes. Quand le , Guillaume III Roger de Beaufort mit solennellement en réserve son devoir d’obéissance à Marie de Blois, il constitua une ligue défensive avec Raymond II d’Agoult, seigneur de Sault, à laquelle adhéra le frère aîné du cardinal.

En 1390, dans le cadre de la guerre privée opposant les Roger de Beaufort à la papauté d’Avignon et à la seconde maison d’Anjou, Clément VII accepta de déléguer le cardinal de Saint-Martial auprès de Raymond de Turenne qui séjournait à Meyrargues chez sa mère Aliénor de Comminges. Si sa mission réussit, l’intransigeance pontificale relança le conflit.

L’apogée : le sacre d’un roi et le couronnement d’un pape

[modifier | modifier le code]

À Avignon, le , le pape Clément VII, assisté de Hugues de Saint-Martial, sacra roi de Naples et comte de Provence Louis II d’Anjou, âgé de 12 ans, dans une nef moult grosse nota Froissart dans sa Chronique.

Le , les cardinaux de Saint-Martial et de Neuchâtel, doyen du Sacré Collège, couronnèrent pape Pedro de Luna qui prit le nom de Benoît XIII. Par fidélité, le cardinal ne quitta l’obédience de cet antipape que le [1]. Il décéda à Avignon en 1403 et fut inhumé dans l’église des Célestins où reposait déjà Clément VII.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e Salvador Miranda, Cardinal Hugues de Saint-Martial, University Park, Miami, FL 33199, 2009
  2. La Livrée du cardinal de Saint-Martial se trouvait juste derrière le palais des papes, au no 2 de l’actuelle place de la Mirande. Elle fut entièrement rebâtie en 1687, sur les plans de Pierre Mignard, pour Pierre de Vervins, avocat général de la Légation d’Avignon. Elle porte aujourd’hui le nom d’Hôtel de Vervins.
  3. Étienne Baluze, dans son Histoire générale de la maison d’Auvergne, raconte que ses cheveux et ses ongles tombèrent, qu’il eut le cerveau fort ramolli et demeura incommodé le reste de sa vie. Il fallut vingt-sept physiciens (médecins) de Montpellier et d’Avignon pour faire sortir ce poison.
  4. Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, « La colica pictonum du vicomte de Turenne », p. 90.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • François du Chesne, Histoire de tous les cardinaux françois de naissance ou qui ont été promus au cardinalat par l’expresse recommandation de nos roys, Paris, 1660.
  • Étienne Baluze, Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum, Vol. I et II. Paris, 1693.
  • Auguste de Boyes et l’abbé François Arbelot, Biographie des Hommes illustres de l’ancienne province du Limousin, Limoges, 1854.
  • Paul Pansier, Les palais cardinalices d’Avignon aux XIVe et XVe siècles, Fasc. 1, 2 et 3, Avignon, 1926-1932.
  • Guillaume Mollat, Contribution à l’histoire du Sacré Collège de Clément V à Eugène IV, Revue d’histoire ecclésiastique, T. XLVI, 1961.

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]