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Griessling & Schlott

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Griessling & Schlott est une maison de facture d'instruments à vent de la famille des bois qui a prospéré à Berlin de 1801 à 1835 en produisant flûtes, bassons, clarinettes, hautbois et cors de basset. Fondée par Johann Conrad Griessling (1771-1835) et Balthasar Melchior Schlott (1773-1841) en 1801, tous deux anciens employés de l'atelier de Friedrich Gabriel A. Kirst[a] à Potsdam de 1787 à 1801, l'entreprise fournissait des instruments à vent à la cour royale de Prusse et à l'armée prussienne et était réputée pour être une des meilleures dans son domaine. Pour la facture d'instruments de la famille des cuivres, ils ont travaillé avec Heinrich David Stöltzel (1777-1844), qui a obtenu en 1815 un brevet pour l'invention des pistons. Le tsar Nicolas Ier s'y intéresse également et l'entreprise introduit en Russie des instruments de la famille des cuivres à pistons. Griessling meurt en 1835 et Schlott poursuit l'activité de manière indépendante jusqu'en 1841 en produisant des cors de basset[1].

Clarinette à cinq clefs, viroles en ivoire, clefs en argent. Griessling & Schlott.

Le clarinettiste Heinrich Bärmann joue une clarinette à dix clefs achetée deux plus tôt chez Griessling & Schlott[2] avant que Carl Maria Weber ne lui compose quelques-unes pièces majeures du répertoire de la clarinette[3], le concertino (1811), les deux concertos n°1 et n°2, le quintette pour clarinette et divers airs caractéristiques de la musique romantique (virtuosité, échelle chromatique, saut de registre, trilles...) ; il jouera cet instrument jusqu'à la fin de sa carrière. L'ajout de clés supplémentaires à la clarinette à six clefs de la fin du XVIIIe siècle s'avérait nécessaire pour satisfaire les besoins de jeu d'un virtuose de musique romantique en ce début du XIXe siècle [4],[5].

Iwan Müller a écrit une annonce sur la sous-traitance de fabrication de ses modèles de clarinette à treize clefs et de clarinette alto chez Griessling & Schlott dans la revue Allgemeine musikalische Zeitung de juin 1825[6]

« Annonce.
Le soussigné estime qu'il est de son devoir d'informer tous les amis de l'art que les facteurs d'instruments de la cour royale, MM. Griessling et Schlott à Berlin, fabriquent les nouvelles clarinettes ainsi que les clarinettes alto de manière tout à fait remarquable, et ce à tous égards si bien que le soussigné n'a aucun scrupule à déclarer ces instruments comme étant les meilleurs qu'il ait fait fabriquer en l'espace de 18 ans dans différents pays et ateliers de facture. Il est certain que ces instruments sont maintenant arrivés au point où le soussigné a souhaité les amener, selon ses connaissances et ses forces. Toutes les lois de l'art ont été prises en considération, toutes les conditions ont été examinées à fond, de sorte que même le plus sévère des juges n'y trouvera rien à redire : Le soussigné joue aujourd'hui lui-même d'une clarinette de la fabrique susmentionnée.
Tous les autres instruments à vent, comme les flûtes, les hautbois, les bassons, les cors, les trompettes, les trombones et autres, ainsi que les cors chromatiques et les trompettes, méritent les mêmes éloges,
Loin de toute personnalité, je ne me suis senti poussé à faire cette annonce que pour la bonne cause [b]. »

— Iwan Müller, le directeur, Inventeur de la nouvelle clarinette améliorée et de la clarinette alto, etc., Allgemeine musikalische Zeitung (juin 1825)

Dans les collections des musées, on trouve pour ce facteur des clarinettes de 5 à 12 clefs, des bassons à 7 clefs[7] , des flûtes et des cuivres : cornet à deux pistons, trombone... Le logotype marqué sur le corps des instruments indique : « GRIESLING & SCHLOTT » avec un seul « S », parfoir surmonté d'un aigle prussien couronné.

Bibliographie

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  • (de) Günter Dullat, Verzeichnis der Holz- und Metallblasinstrumentenmacher auf Deutschsprachigem Gebiet von 1500 bis Mitte des 20. Jahrhunderts., Scheider, .
  • (en) Will Jansen, The Bassoon: Its History, Construction, Makers, Players and Music, vol. 1, Frits Knuf, .
  • (en) William Waterhouse, The Proud Bassoon, Edinburgh University Collection of Historic Musical Instruments, , p. 15.
  • (en) William Waterhouse, The New Langwill Index, London, Tony Bingham, .
  • (en) Phillip Young, 4900 Historical Woodwind Instruments, Tony Bingham, .

Notes et références

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  1. Friedrich Gabriel August Kirst est né à Dresde en 1750. Il fait son apprentissage chez A. Grenser à Dresde. Puis il travaille pour C.F. Freyer à Postdam, et épouse sa veuve, Eva Maria Freyer en 1772. L'atelier de Friedrich Gabriel August Kirst a été en activité à Potsdam entre 1772 et 1804. F.G.A. Kirst était particulièrement connu pour la facture de flûte et a travaillé pour le roi Frédéric II de Prusse, flûtiste et compositeur amateur, et son armée, et probablement pour Johann Joachim Quantz. Son beau fils Johann Gottlieb Freyer prend sa succession en 1804. Il décède le 29 avril 1806 à Berlin.
  2. « Anzeige. Unterzeichneter hält es für seine Pflicht, allen Kunstfreun- den anzuzeigen, dass die Königl. Hof-Instrumentenmacher Hrn. Griessling und Schlott in Berlin, die neuen Klarinetten, so wie die Alto - Klarinetten ganz vorzüglich anfertigen, und zwar in jeder Hinsicht so gut, dass derselbe kein Bedenken trägt, diese Instrumente für die besten zu erklären, welche er in einem Zeitraume von 18 Jahren in verschiedenen Län- dern und Fabriken hat anfertigen lassen. Gewiss sind diese Instrumente nunmehr auf den Punkt gekommen, wohin der Unterzeichnete sie nach seinen Kenntnissen und Kräften zu bringen gewünscht hat. Alle Gesetze der Kunst sind dabey in Betracht genommen worden, alle Verhältnisse gründlich untersucht, so, dass selbst der strengste Beurtheiler nichts daran auszusetzen haben wird: Unterzeichneter spielt anjetzt selbst eine Klarinette aus der oben erwähnten Fabrik. Gleiches Lob verdienen alle übrigen Blas - Instrumente, als Flöten, Hautbois, Fagotts, Waldhörner, Trompeten, Posaunen u. s. w., so wie auch die Chromatischen Waldhör- ner und Trompeten, Von allen Persönlichkeiten weit entfernt, habe ich mich nur der guten Sache wegen, zu dieser Anzeige gedrungen gefühlt. Iwan Müller, Erfinder der neuen verbesserten Klarinette und Klarinette-Alto u. s. w. »

Références

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. (en) « Griesling & Schlott », sur horniman.ac.uk (consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  2. (de) Carl Baermann, Vollständige Clarinett Schule Von Dem Ersten Anfange Bis Zur Höchsten Ausbildung Des Virtuosen. Abteilung I. [« École complète de clarinette, du début à la fin de la formation du virtuose. Division I. »], Offenbach am Main, Johann André, , 1re éd., 44 p. (lire en ligne) :

    « Le facteur d'instruments Fritz à Brunswick, Lefevre à Paris, le musicien de la cour Stadler à Vienne et la fabrique d'instruments Kriesling et Schlott à Berlin, importante à l'époque, travaillèrent sans relâche à l'amélioration et au perfectionnement de cet instrument, si bien que mon père (Heinrich Baermann) jouait déjà en 1809 une clarinette à 10 clés provenant de cette dernière fabrique. »

  3. Carl Maria Von Weber : the Clarinet Concerto, Eric Hoeprich, Orchestra of the Eighteenth Century Guy Van Waas, conductor, 2020, https://booklets.idagio.com/8424562211285.pdf, Livret album, Glossa, GCD 921128
  4. Michel Rusquet, « Les œuvres concertantes de Carl Maria von Weber (1786-1826) », sur musicologie.org, .
  5. René Pierre, « Analyse d’une clarinette en Ré à 10 clés avec corps de rechange en Ré dièse », sur rp-archivesmusiquefacteurs.blogspot.com, (consulté le ).
  6. (de) Ivan Müller, « Anzeige », Allgemeine musikalische Zeitung, no VI,‎ , p. 28 (lire en ligne)
  7. (en) « Griesling & Schlott bassoons », sur davidrachor.com (consulté le ).

Pages connexes

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Liens externes

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