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Erzya

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Erzya
эрзянь кель (erzänʹ kelʹ)
Pays Russie
Région Mordovie
Nombre de locuteurs 96 860[1]
Typologie SOV, agglutinante, accusative, à accent d'intensité
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de la Mordovie Mordovie
Codes de langue
IETF myv
ISO 639-2 myv
ISO 639-3 myv
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 41-AAD-aa
WALS moe
Glottolog erzy1239
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue en danger (DE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Carte
Image illustrative de l’article Erzya
Distribution des langues mordves en Mordovie :
mokcha, erzya, shokha.

L'erzya ou erza (autonyme : эрзянь кель (erzänʹ kelʹ)) est l'une des deux langues mordves avec le mokcha. Il est parlé dans le nord, l'est et le nord-ouest de la République de Mordovie et les régions voisines de Nijni Novgorod, de la Tchouvachie, de Penza, Samara, Saratov, Orenbourg, Oulianovsk, du Tatarstan et du Bachkortostan en Russie. Il existe également une diaspora en Arménie, Estonie, au Kazakhstan et dans les autres nouveaux États indépendants d'Asie centrale. En Mordovie, l'erzya a le statut de langue officielle au même titre que le mokcha et le russe.

L'erzya appartient à la branche mordve des langues finno-ougriennes, une subdivision des langues ouraliennes. Il est proche du mokcha, mais s'en distingue par des aspects phonétiques, morphologiques et lexicaux.

Nombre de locuteurs

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L'erzya est parlé par 36 700 personnes en Russie en 2010 et par environ 500 personnes en Arménie en 2017, pour un total mondial de 96 860 personnes[1].

Particularités de l'erzya

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Alors que la plupart des langues finno-ougriennes disposent d'une grande diversité de phonèmes vocaliques, l'erzya ne connaît que a, e, i, ɨ, o et u, qui en principe sont toujours brefs. L'erzya n'a par ailleurs aucune diphtongue.

Contrairement au mordve mokcha et à la plupart des autres langues finno-ougriennes, l'accent tonique se trouve fréquemment ailleurs que sur la première syllabe. L'erzya possède plus de onze cas et dispose d'autres suffixes que le mordve mokcha pour indiquer la construction possessive.

Antérieures Centrales Postérieures
Fermées i ɨ u
Moyennes e   o
Ouvertes   a  

Exemples de paires minimales :

  • vishka « petit » et vɨshka « antenne »
  • mirnesj « le petit monde » et mɨrnesj « elle a miaulé »
  • bɨznɨ « bourdonne » [pour un bourdon] et bizni « grésille » [pour un moustique]
  Labiales Alvéolaires Post-
alvéolaires
Palatales Vélaires
Dures Mouillées
Nasales /m/ /n/ /nʲ/      
Occlusives Non-voisées /p/ /t/ /tʲ/     /k/
Voisées /b/ /d/ /dʲ/     /g/
Affriquées Non-voisées   /t͡s/ /t͡sʲ/ /t͡ʃ/    
Fricatives Non-voisées /f/ /s/ /sʲ/ /ʃ/   /x/
Voisées /v/ /z/ /zʲ/ /ʒ/    
Roulées   /r/ /rʲ/    
Spirantes   /l/ /lʲ/   /j/  

L'alphabet en usage est identique à l'alphabet cyrillique du russe :

А/а, Б/б, В/в, Г/г, Д/д, Е/е, Ё/ё, Ж/ж, З/з, И/и, Й/й, К/к, Л/л, М/м, Н/н, О/о, П/п, Р/р, С/с, Т/т, У/у, Ф/ф, Х/х, Ц/ц, Ч/ч, Ш/ш, Щ/щ, Ъ/ъ, Ы/ы, Ь/ь, Э/э, Ю/ю, Я/я


Avant 1927, l'erzya utilisait une version de l'alphabet cyrillique incluant des caractères spécifiques additionnels, comme le schwa (les caractères représentés ici en gras n'étaient utilisés que dans les mots empruntés au russe) :

А Б В Г Д Е Ё Ж З И Й К
Л М Н нг О П Р С Т У Ф Х
Ц Ч Ш Щ Ъ Ы Ь Э Ю Я ä ə


Un alphabet latin, officiellement approuvé par le gouvernement du kraï de Nishne-Volzhskiy en 1932, mais jamais passé dans l'usage, se présentait comme suit :

a в c ç d ә e f g y i j k l m n o p r s ş t u v x z ƶ ь

Situation linguistique

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Actuellement dans les villes les jeunes maîtrisent mal ou pas du tout leur langue maternelle. Du fait que le plus souvent à l'école les cours n'ont lieu qu'en russe, les enfants dont la langue maternelle est l'erzya ou le mordve mokcha ont peu de chance d'apprendre de façon littéraire leur langue maternelle. Le nombre des locuteurs ne cesse de baisser. Ainsi à brève échéance, les deux langues mordves pourraient être menacées de disparaître.

Notes et références

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  1. a et b Ethnologue [myv].

Bibliographie

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  • (en) Niina Aasmäe, An introductory course of the Erzya language, coll. « Tartu Ülikooli Paul Ariste soome-ugri põlisrahvaste keskuse üllitsed » (no 7), (ISBN 978-9985-4-0800-1, ISSN 1406-7706, lire en ligne)
  • (en) Bernard Comrie, « Uralic languages », dans The languages of the Soviet Union, Cambridge, New York, Cambridge University Press, coll. « Cambridge language surveys », , XX-317 p., 24 cm (ISBN 0-521-29877-6, OCLC 300552964, LCCN 80049861, présentation en ligne), p. 92-141
  • Ksenija Djordjević et Jean-Léo Léonard, Parlons mordve : une langue finno-ougrienne de Russie, Paris, Budapest, Turin, L'Harmattan, coll. « Parlons », , 292 p. (ISBN 978-2-296-00147-3, OCLC 469825185, BNF 40119145, lire en ligne)
  • (ru) A.I. Bryzhinskiy, O.V. Pashutina, Ye.I. Chernov, Писатели Мордовии Биобиблиографический справочник. Saransk : Mordovskoye Knizhnoye Izdatelystvo, 2001 (ISBN 5-7595-1386-9).
  • (ru) Vasilij D'omin, Сюконян тенк..., Эрзянь писательде ёвтнемат. Saransk, 2005 (ISBN 5-7595-1665-5).
  • (ru) D.V. Tsygankin, Память запечатленная в слове : Словарь географических названий республики Мордовия, Saransk, 2005 (ISBN 5-7493-0780-8).
  • (en) Gábor Zaicz, « Mordva », dans Daniel Mario Abondolo, The Uralic languages, Londres, New York, Routledge, coll. « Routledge language family descriptions », , XXIV-619 p., 24 cm (ISBN 0-415-08198-X, OCLC 468378953, BNF 37544234, LCCN 96029898, lire en ligne), p. 184-218
  • [Chtchankina, Kotchevatkin et Michina 2011] (ru) В. И. Щанкина, А. М. Кочеваткин et С. А. Мишина, Русско-мокшанско-эрзянский словарь, Саранск,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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