Deep Blue
Deep Blue est un superordinateur spécialisé dans le jeu d'échecs par adjonction de circuits spécifiques, développé par IBM au début des années 1990.
Il affronta une première fois en 1996 le champion du monde d'échecs de l'époque, Garry Kasparov, et perdit 2-4. Puis, surnommé alors Deeper Blue, il le bat 3,5–2,5 lors du match revanche en 1997, mais hors des conditions exigées lors des championnats du monde.
Historique
[modifier | modifier le code]Deep Blue est l'aboutissement du projet ChipTest, lancé par les étudiants Feng-hsiung Hsu, Murray Campbell et Thomas Anantharaman au laboratoire de l'université Carnegie-Mellon en 1985. ChipTest a gagné le tournoi d'échecs informatique nord-américain en 1988[1].
Feng-hsiung Hsu et son équipe ont suivi avec un successeur, Deep Thought, en 1988, « Deep Thought » (Pensée profonde) était une référence au livre Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.
Après l'obtention de leurs doctorats en 1989, Hsu et Campbell ont rejoint IBM Research (centre de recherche d'IBM) pour continuer leur projet de construire une machine qui pourrait battre le champion du monde d'échec.
Thomas Anantharaman les a brièvement rejoints chez IBM avant de partir dans la finance et dans l'industrie et d'être remplacé par le programmeur Arthur Joseph Hoane. Jerry Brody, un employé de longue date d'IBM Research, a ensuite rejoint l'équipe en 1990.
Après les deux parties perdantes de Deep Thought contre Kasparov, IBM a organisé un concours pour renommer l'ordinateur : le nom retenu fut « Deep Blue » (Bleu profond[2]), proposé par Peter Fitzhugh Brown, car l'entreprise IBM est familièrement appelée « Big Blue ».
Après qu'une version simplifiée de Deep Blue a joué une partie contre le grand maître Joel Benjamin, Hsu et Compbell ont décidé que Benjamin était l'expert dont ils avaient besoin pour développer le livre d'ouvertures de Deep Blue. Ils l'ont donc engagé pour aider lors des préparatifs des matchs de Deep Blue contre Garry Kasparov.
En 1995, un prototype de Deep Blue a participé au huitième championnat du monde des micro-ordinateurs, faisant match nul contre Wchess avant de perdre finalement contre Fritz au cinquième tour, bien qu'il jouât avec les blancs.
Caractéristiques techniques
[modifier | modifier le code]Matériel
[modifier | modifier le code]Deep Blue est un superordinateur d'architecture massivement parallèle fondé sur une technologie de type RS/6000 à 32 cœurs, avec 480 circuits spécialisés (intégrés à très grande échelle) VLSI, capable d'évaluer 200 millions de positions par seconde pour un traitement parallèle d'algorithme d'élagage alpha-bêta utilisé en intelligence artificielle symbolique[3],[4]. Avec une puissance de 11,4 GFlop/s, il était classé 259e dans la liste TOP500 des superordinateurs les plus puissants en [5].
Logiciel
[modifier | modifier le code]Le programme de jeu d'échecs a été écrit en langage C et exécuté sur un système d'exploitation AIX. La fonction d'évaluation de Deep Blue a été initialement développée sous une forme généralisée de paramètres à déterminer (ex. : importance de la sécurité du roi par rapport à l'avantage de sa position au centre). Les valeurs de ceux-ci étaient issus de l'analyse de milliers de parties de maîtres[6].
Matchs contre Kasparov
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Monty Newborn, Deep Blue An Artificial Intelligence Milestone, , 348 p., page 5.
- « Reverso | Traduction gratuite, dictionnaire », sur www.reverso.net (consulté le ).
- Feng-hsiung Hsu, Murray S. Campbell et A. Joseph Hoane, « Deep Blue system overview », Proceedings of the 9th international conference on Supercomputing, Association for Computing Machinery, iCS '95, , p. 240–244 (ISBN 978-0-89791-728-5, DOI 10.1145/224538.224567, lire en ligne, consulté le )
- (en) Larry Greenemeier, « 20 Years after Deep Blue: How AI Has Advanced Since Conquering Chess », sur Scientific American (consulté le )
- (en) « Top500 List - June 1997 », sur top500.org via Wikiwix (consulté le ).
- Murray Campbell, « Knowledge discovery in deep blue », Commun. ACM, vol. 42, no 11, , p. 65–67 (ISSN 0001-0782, DOI 10.1145/319382.319396, lire en ligne, consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Deep Blue (chess computer) » (voir la liste des auteurs).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Feng-hsiung Hsu, Behind Deep Blue : Building the Computer that Defeated the World Chess Champion, Princeton University Press, , 300 p. (ISBN 0-691-11818-3, lire en ligne).
- (en) Daniel King, Kasparov vs Deeper Blue, The Ultimate Man vs Machine Challenge, Batsford, 1997.
- (en) Nate Silver, The Signal and the Noise: Why Most Predictions Fail – But Some Don't., The Penguin Press HC, 2012.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Autres superordinateurs d'échecs
Liens externes
[modifier | modifier le code]- BlueMurray Campbella, A. Joseph Hoane Jr, Feng-hsiung Hsu, « Deep Blue », Artificial Intelligence 134, (lire en ligne).
- [vidéo] « Deep blue contre Gary Kasparov », vidéo de L'INA.fr, (consulté le ).