Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul
Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul | |
Portrait par Claude Hoin[1]. | |
Titre | Duc de Choiseul et pair de France (1787-1838) |
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Arme | Cavalerie |
Grade militaire | Colonel |
Commandement | Régiment Royal dragons Major-général de la garde nationale Gouverneur du Louvre[1] Hussards de Choiseul Armée des émigrés |
Conflits | Guerres de la Révolution française |
Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur |
Autres fonctions | Membre de la Chambre des pairs Maire d'Houécourt Conseiller général du canton de Châtenois[1] |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Choiseul |
Nom de naissance | Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul-Stainville |
Naissance | Lunéville |
Décès | (à 78 ans) Paris |
Père | Claude Antoine, comte de Choiseul (1733-1794) |
Mère | Diane Gabrielle de La Baume, marquise de Montrevel (1729-1792) |
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Claude-Antoine-Gabriel, né le à Lunéville, mort le , duc de Choiseul et pair de France (1787).
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils de Claude-Antoine-Clériadus de Choiseul-La Baume (1733-guillotiné en 1794), dernier comte de St-Amour, et de Diane-Gabrielle de La Baume-St-Martin (1729-1792), il appartenait à la Maison de Choiseul-(Beaupré-Daillecourt).
Plusieurs parentés naturelles s'établissaient entre lui et le ministre Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville[2],[3], dont il épousa de surcroît la nièce en 1778, Marie-Stéphanie de Choiseul-Stainville[4] (fille du maréchal Jacques-Philippe de Choiseul, frère cadet du ministre). Ledit ministre eut la permission du roi pour adopter ce neveu par alliance comme son fils[5],[6].
Colonel du régiment Royal Dragons en 1791, il coopéra[7] à la tentative d'évasion de Louis XVI, fut pour ce fait arrêté à Verdun, et ne recouvra la liberté que lors de l'acceptation de la constitution par le roi. Chevalier d'honneur de la reine, il resta auprès d'elle jusqu'à son incarcération à la prison du Temple, et n'émigra que quand sa tête fut mise à prix.
Émigration
[modifier | modifier le code]Le il passe en Angleterre et se met, dans l'émigration, au service de Monsieur, travaillant avec le comte d'Autichamp[8]. En 1794, il est dans la régence du Hanovre[7] et, au mois de mars, sur recommandation de Lord Elgin, ambassadeur du Royaume-Uni à Bruxelles, il lève un régiment de hussards émigrés[9], nommé « Hussards de Choiseul ». Incorporé dans l'armée britannique, ce régiment fera partie du corps anglo-hanovrien du duc d'York[10] pendant la campagne de Hollande de 1794 et 1795.
En , le duc de Choiseul ne voulant plus participer à une guerre fratricide[7], un nouvel arrangement est trouvé et une nouvelle capitulation signée avec les Britanniques, qui permet d'envoyer le régiment outre-mer avec promesse « de servir contre les régicides français pendant toute la guerre ou une durée de quatre ans au choix de sa Majesté britannique »[10][Passage contradictoire].
Les naufragés de Calais
[modifier | modifier le code]Le , le duc de Choiseul fut embarqué avec la deuxième division de son régiment, ainsi que le régiment de Lowenstein[11] à Stade, sur les bâtiments Cléopâtre, Freiheist et le Deux Sœurs, battant pavillon danois, destinés à aller servir aux Indes contre Tipû Sâhib ou aux Antilles[12].
Le 17 novembre, une tempête jette la flotte sur les côtes de France ; officiers et soldats rescapés sont faits prisonniers[13], réclamés comme soldats de l'armée des Indes par le gouvernement anglais, tous les naufragés de nationalité étrangère sont libérés en décembre[10]. Le duc de Choiseul et les soldats émigrés français, eux, sont incarcérés jusqu'au 18 frimaire (1799)[14], malgré le zèle du magistrat Philippe-Antoine Merlin de Douai à les faire exécuter. Le duc échappa au supplice à la faveur du coup d'État du 18 brumaire, et en fut quitte pour être déporté. Le , le duc de Choiseul est à Münster[15].
Restauration
[modifier | modifier le code]II rentra en France en 1801, fut, à la Restauration, appelé à la Chambre des pairs, s'y posa en défenseur des institutions constitutionnelles et, en 1815, dans le procès du maréchal Ney, recommanda l'accusé à la clémence du roi[16].
Il défendit en 1820, pour prouver un point d'honneur, le fils de son ancien persécuteur, le général Eugène Antoine François Merlin[15],[17], impliqué dans une conspiration.
Il se démit, à l'avènement du ministre Villèle, des fonctions de major-général de la garde nationale, et devint tellement populaire qu'à la révolution de 1830 son nom fut porté, avec ceux du maréchal Étienne Maurice Gérard et La Fayette, sur la liste du gouvernement provisoire. Dévoué à la nouvelle monarchie de Juillet, il lui donna un constant appui.
Ayant reçu en héritage le château aujourd'hui disparu d'Houécourt près de Vittel, le duc passa de longues périodes dans les Vosges.
Mandats électoraux
[modifier | modifier le code]Maire d'Houécourt, conseiller général des Vosges, il présidait l'assemblée départementale en 1822, se déclara le zélé partisan de l'enseignement mutuel[18] dont il fit profiter tout aussitôt l'école primaire de sa commune et il poussa à l'ouverture du musée d'Épinal. Il contribua même à augmenter le fonds de façon fort généreuse.
Conseiller général des Vosges pour le canton de Châtenois, il conserva son mandat de conseiller général jusqu'en 1836, date à laquelle il céda sa place à son petit-fils, le duc Alfred de Marmier[1]. Il était aussi gouverneur du Louvre[1],[16]. Il fut membre du comité philhellène de Paris et « Grand Commandeur » du Suprême Conseil de France[1].
Le duc de Choiseul a laissé des Mémoires, dont il n'a paru que quelques fragments : Départ de Louis XVI le 20 juin 1791[19], Paris, 1822 ; Procès des naufragés de Calais[17], 1830. C'est avec sa galerie de tableaux qu'a été fondé le Musée départemental d'art ancien et contemporain (Épinal)[1].
De son mariage, le 6 octobre 1778 à Saint-Denis d'Amboise, avec Marie-Stéphanie de Choiseul (1763-1833), fille aînée du maréchal de France Jacques Philippe (1727-1789), duc de Choiseul-Stainville, et de Thomasse-Thérèse de Clermont d'Amboise de Reynel (et donc nièce du duc de Choiseul), il eut deux enfants :
- Jacqueline Béatrix Gabrielle Stéphanie (Paris, 24 février 1782 - Paris, 13 mars 1861), dame du palais (1810-1814) de l'impératrice Marie-Louise, et dame pour accompagner (1831-1848) la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, mariée, le 11 juillet 1804 à Besançon, avec Philippe-Gabriel, duc de Marmier (1783-1845), dont postérité ;
- Étienne de Choiseul-Stainville (1786 ; mort à la guerre en 1809).
Récapitulatif
[modifier | modifier le code]Titres
[modifier | modifier le code]- Duc de Choiseul (1787-1838) ;
- Pair de France (Ancien Régime) : 1787-1789,
- Pair de France (Chambre des pairs) :
- - , - ,
- Duc et pair héréditaire (lettres patentes du , sans majorat[20]).
La transmission des rang, titre et qualité de pair du royaume dont était revêtu Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul (1760-1838), duc de Choiseul à son gendre, Philippe-Gabriel de Marmier, fut autorisée par ordonnance royale du (bull. 278, n°. 6446[21]). Elle prit effet par lettres patentes du , mais sans la pairie, l'hérédité de la pairie ayant été abolie[20].
Décorations
[modifier | modifier le code]Armoiries
[modifier | modifier le code]D’azur à la croix d’or accompagné de dix-huit billettes du même, cinq et cinq en chef posées en sautoir, quatre et quatre en pointe posées deux et deux[20][21][1],[20].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Roglo 2012.
- 1) Le père de notre Claude-Antoine-Gabriel, duc de Choiseul (1760-1838), Claude-Antoine-Clériadus de Choiseul-Daillecourt-(La Baume) (1733-1794), était l'arrière-arrière-petit-fils d'Antoine de Choiseul sire de Daillecourt († 1648 à Lens ; fils de Chrestien de Choiseul-Beaupré, †1593) ; alors que le demi-frère aîné d'Antoine de Daillecourt, Louis-François de Choiseul-Beaupré, était l'arrière-arrière-grand-père du ministre Etienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville (1719-1785). 2) Par ailleurs, la mère de Claude-Antoine-Gabriel, Diane-Gabrielle de La Baume-St-Martin (1729-1792), était une cousine issue de germains dudit ministre : elle était la fille d'Elisabeth-Charlotte de Beauvau, elle-même fille du prince Marc de Beauvau-Craon et d'Anne-Marguerite de Ligniville d'Houécourt, et petite-fille de Louis Ier, marquis de Beauvau-(Craon) ; alors que la grand-mère maternelle du ministre, Catherine-Diane de Beauvau (épouse d'Anne-François-Joseph, marquis de Bassompierre), était la sœur du prince Marc de Craon.
- « Maison de Choiseul, p. 795-797 et 798-799 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. IV, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Pol Potier de Courcy, chez Firmin Didot, à Paris, 1870
- Étienne Perchet (1822-…), Recherches sur Pesmes, Impr. de G. Roux (Gray), (lire en ligne), p. 409
- Inscription du tombeau d'Étienne François de Choiseul à Amboise, En ligne.
- Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842), Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 4 : par M. de Saint-Allais,... ; avec le concours de MM. de Courcelles, l'abbé de l'Espines, de Saint-Pons, Bachelin-Deflorenne (Paris), 1872-1878 (lire en ligne), p. 48-49.
- Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Hachette (Paris), (lire en ligne), p. 103
- Olivier Vincienne, Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul : Les prisons du deuxième duc de Choiseul, Nancy, Berger-Levrault, (lire en ligne), p. 213
- Une Société de gens de lettres et de savants, Biographie des hommes vivants ou histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits. 2. : par Une Société de gens de lettres et de savants, Michaud (Paris), 1816-1819 (lire en ligne), p. 169
- Robert Grouvel (vicomte), Les corps de troupe de l’émigration, 3 volumes : Régiment des Hussards de Choiseul, La Sabretache, Paris, 1961-1965
- Charles Read (1819-1898), L'Intermédiaire des chercheurs et curieux : Notes and queries français : questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc. : M. Carle de Rash, directeur, B. Duprat (Paris), (lire en ligne), p. 141
- « Société des études historiques révolutionnaires et impériales : L'affaire des « naufragés de Calais » »
- Pasinomie: collection complète des lois, décrets, ordonnances, arrêtés et ...5 vendémiaire An 5 - Message du directoire exécutif relatif aux naufragés, Bruxelles, H. Tarlier, (lire en ligne), p. 412-413
- Gazette nationale, ou le moniteur universel, Volume 24 - conseil des cinq-cents : séance du 18 Nivose, (lire en ligne), p. 458
- Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Hachette (Paris), (lire en ligne), p. 97 a 105
- Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours.... X. Charpentier-Cochran, Firmin-Didot frères, 1854-1866 (lire en ligne), p. 358-359
- Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul, Histoire et procès des naufragés de Calais, Baudouin, (lire en ligne), p. 494
- Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1871, volume 14, p. 203
- Choiseul, Claude-Antoine-Gabriel de (1760-1838), Relation du départ de Louis XVI, le 20 juin 1791 , écrite en août 1791, dans la prison de la Haute Cour nationale d'Orléans, par M. le duc de Choiseul,... et extraite de ses "Mémoires" inédits, Baudouin frères (Paris), (lire en ligne)
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Courcelles 1822, p. 61.
- Ulysse Tencé, Annuaire historique universel : Documents historiques, (lire en ligne), p. 11
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Maison de Choiseul
- 1er régiment de dragons
- Armorial des Pairies de France sous l'Ancien Régime
- Armée des émigrés
- Baron de Richemont
- Canton de Châtenois
- Chambre des pairs
- Conseil général des Vosges
- Duché de Choiseul
- Fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes
- Musée départemental d'art ancien et contemporain (Épinal)
- Suprême Conseil de France
- Étienne François de Choiseul
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Claude de Choiseul », sur roglo.eu (consulté le )
- (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur heraldica.org, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- « Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Chambre des pairs », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. I, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 61-66 ;
- Hommage au duc de Choiseul-Stainville (1760-1838), fondateur du Musée Départemental des Vosges, livre sur l'exposition au Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain à Épinal, 19 mai - 31 août 1995.
- Maison de Choiseul
- Naissance en août 1760
- Naissance à Lunéville
- Naissance dans la province de Lorraine
- Duc français du XVIIIe siècle
- Émigré sous la Révolution française
- Déporté du Consulat ou de l'Empire
- Duc français du XIXe siècle
- Pair de France (Restauration)
- Pair de France (monarchie de Juillet)
- Maire des Vosges
- Conseiller général des Vosges
- Président du conseil général des Vosges
- Mémorialiste français
- Mémorialiste du XIXe siècle
- Membre du comité philhellène de Paris
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Décès en décembre 1838
- Décès à 78 ans