Betty Catroux
Betty Catroux | |
Naissance | (78-79 ans) Brésil |
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Physique | |
Cheveux | Blonds |
Taille | 1,83 m[1] |
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Betty Catroux, née Betty Saint en 1945 au Brésil, est un ancien mannequin français, notamment connue pour avoir été la muse d'Yves Saint Laurent.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Betty Saint naît en 1945[2] au Brésil[3] ; elle est la fille de Carmen Saint[4], une personnalité mondaine française née au Brésil, et du diplomate américain Elim O'Shaughnessy (1907-1966)[5].
La mode
[modifier | modifier le code]Elle travaille deux ans pour Chanel dans les années 1960 : « J'ai détesté cela, alors j'ai décidé de faire quelques photos juste pour gagner de l'argent pour me payer mes propres verres Chez Régine[6]. » Elle réalise donc quelques photos[1] et apparaît pour la première fois dans Vogue en juin 1967.
En 1967, elle rencontre Yves Saint Laurent pour la première fois dans une boîte de nuit, au Jimmy'z[7].
En 1969, elle apparaît une nouvelle fois dans Vogue, accompagnée de Jane Birkin.
Elle côtoie par la suite Hedi Slimane chez YSL[n. 1], et est source d'« influence » pour Marc Jacobs qui la cite lors de son dernier défilé pour Louis Vuitton[9].
Betty Catroux est célèbre pour sa longue chevelure blonde, son corps dégingandé, son apparence androgyne, son style minimaliste[10], ainsi que par la photo d'Helmut Newton où Saint Laurent est entouré de Betty Catroux et Loulou de la Falaise, tous trois vêtus d'une saharienne[11].
Betty Catroux conserve avec Saint Laurent une relation amicale jusqu'à la mort de celui-ci[12],[13]. Il parle d'elle comme de son incarnation féminine. Il la surnomme son « double », son « jumeau »[10]. Elle confirme :
« Il disait ça, oui. À l'époque on se ressemblait physiquement […] J'étais très pareille, psychologiquement aussi, une anti-bourgeoise […] et nous partagions aussi ce même tempérament terrible[7]. »
Elle précise aussi à propos du couturier : « j'ai eu une vie de conte de fées avec lui. » Elle participe avec Saint Laurent à de nombreuses soirées, entre alcool et drogue. C'est au bras du couturier qu'elle s'affiche rive gauche habillée uniquement du « smoking »[10].
Laurence Benaïm précise que Betty Catroux tenait « une place à part » auprès d'Yves Saint Laurent[1]. Tom Ford lui dédie sa première collection « Saint Laurent rive gauche »[2]. Néanmoins, Betty Catroux déclare : « [Je suis] pratiquement toujours habillée de la même façon depuis que je suis née. Je ne me vêts pas comme une femme. Je ne suis pas du tout intéressée par la mode. »
Vie privée
[modifier | modifier le code]En 1968, habillée par Cardin, elle épouse le décorateur d'intérieur François Catroux, petit-fils du général Georges Catroux[14]. Le couple a deux filles : Maxime, éditrice chez Flammarion, et Daphné.
Au cinéma
[modifier | modifier le code]Dans les films Yves Saint Laurent et Saint Laurent, sortis en 2014, elle est respectivement incarnée par Marie de Villepin et par Aymeline Valade.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Laurence Benaïm, Yves Saint Laurent : biographie, Le Livre de poche, (1re éd. 1995), 928 p., poche (ISBN 978-2-253-13709-2), « L'esprit Rive Gauche », p. 261 à 262.
- Guy Trebay, « 19 Things About Betty Catroux », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- Pascale Nivelle, « Betty Catroux, muse éternelle d’Yves Saint Laurent », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Betty Catroux : sa mère, la mondaine Carmen Saint, est morte », Purepeople, le 3 janvier 2017.
- (en) O'Shaughnessy family papers 1899-1937 (bulk 1910-1930) - The New York Public Library/ Archives & Manuscrits.
- André Leon Talley, « Yves Saint Laurent 1936-2008 », Vogue, août 2008. Cité sur (en) Betty Catroux sur Voguepedia..
- Interview in : Pierre Groppo, « Féminin singulier », Vogue Paris, no 945, , p. 340 à 345 (ISSN 0750-3628).
« Yves m'a vue, une nuit, au Jimmy'z, boulevard Montparnasse. Il a voulu me connaitre ; comme il était timide, il a envoyé quelqu'un me chercher. Ça a été une sorte de coup de foudre immédiat. De sa part en tout cas, car moi je dansais, j'étais toujours dans des états seconds, je ne faisais pas attention à grand chose. Il m'a demandé ensuite de défiler pour lui. J'ai dit non. »
- Olivier Lalanne (photogr. Hedi Slimane), « L'héritier », Vogue Paris, no 929, , p. 208 (ISSN 0750-3628).
- Joseph Ghosn, « La révérence de Marc Jacobs », Le Nouvel Observateur, no 2553, , p. 146 (ISSN 0029-4713). Cf. « […] un texte égrenant une liste de femmes l'ayant influencé ([…] Betty Catroux, l'égérie historique de Saint Laurent). »
- Séverine de Smet, « 31 juillet 1966, le jour où… Saint Laurent présenta Le Smoking », Le Nouvel Observateur, no 2594, , p. 78 à 81 (ISSN 0029-4713).
- « Les secrets du prêt-à-durer », Libération, mode, (lire en ligne, consulté le ) :
.« tandis que la saharienne rappelle Betty Catroux aux côtés d’Yves Saint Laurent dans les années 70 »
- Paquita Paquin, « Mystérieuse Betty Catroux », Interview, sur puretrend.com, (consulté le ).
- Laurence Benaïm, « Betty Catroux, muse un jour, muse toujours », Le Figaro, (lire en ligne).
- Béatrice de Rochebouët, « Le dernier écrin des Catroux à Nice », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous, , p. 28 (lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Dominique Lelièvre, Saint Laurent mauvais garçon, Paris, Flammarion, 2010.
- Collectif (catalogue de l'exposition au musée Yves Saint Laurent), Betty Catroux, Yves Saint Laurent : féminin singulier, Gallimard, coll. « Livres d'art », , 208 p. (ISBN 978-2072886140).
Média
[modifier | modifier le code]- Corinne Jeammet, « "Betty Catroux" au musée Yves Saint Laurent : icône de mode, muse et double féminin du couturier », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).