Bataille du convoi Espero
Date | |
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Lieu | Sud-ouest de la Crète, mer Méditerranée |
Issue | Indécise (voir section conséquences) |
Royal Navy Royal Australian Navy |
Regia Marina |
John Tovey | Enrico Baroni † |
5 croiseurs légers | 3 destroyers |
1 croiseur léger légèrement endommagé | 1 destroyer coulé 150-180 morts 47 capturés |
Batailles
Coordonnées | 35° 08′ 16″ nord, 20° 34′ 37″ est | |
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La bataille du convoi Espero est le premier engagement naval entre les navires de guerre italiens et alliés de la Seconde Guerre mondiale, l'affrontement s'étant déroulé le au sud-ouest de la Crète.
La Regia Marina choisit trois destroyers de classe Turbine commandés par le capitaine de vaisseau Enrico Baroni pour renforcer les positions italiennes de Cyrénaïque et livrer une unité de canons antichar. Mais, sur leur route, les navires rencontrent cinq croiseurs britanniques. Pris dans le feu des navires alliés, le destroyer italien Espero est coulé, mais les autres bâtiments parviennent à s'échapper.
Arrière-plan
[modifier | modifier le code]Le , l'Italie déclare la guerre à la Grande-Bretagne et à la France. Face à l'avance des forces blindées de l'armée britannique en Cyrénaïque, le haut commandement italien décide d'envoyer une unité antichar à Tobrouk le plus vite possible. L'unité comprend dix canons antichars, 110 tonnes de munitions et 162 soldats.
Prélude
[modifier | modifier le code]Les Italiens choisissent trois destroyers de classe Turbine (Espero, Zeffiro et Ostro), pour leur grande vitesse (36 nœuds, 67 km/h) et leur capacité de chargement. La flottille italienne est commandée par le capitaine de vaisseau Enrico Baroni. Deux petits navires d'escorte datant de la Première Guerre mondiale, le Pilo et le Missori, transportant 52 soldats et des approvisionnements supplémentaires, partent indépendamment pour Tobrouk quelques heures plus tard.
Au même moment, trois convois alliés — deux de Malte et un autre de Grèce — se dirigent vers Alexandrie. Ils sont couverts par sept croiseurs (deux croiseurs légers — HMS Capetown et Caledon — et cinq de la 7e escadrille de croiseurs: HMS Orion (navire amiral), Liverpool, Gloucester, Neptune et HMAS Sydney) et 16 destroyers. Les navires de guerre britanniques sont commandés par le vice-amiral John Tovey. L'opération alliée est soutenue par les hydravions à coque Sunderland d'Alexandrie et de Malte.
La bataille
[modifier | modifier le code]Les destroyers italiens sont localisés à midi par deux Sunderland à environ 80 km à l'ouest de l'île de Zante. Alors à portée de tir du 7e escadron du vice-amiral Tovey, l'ordre est lancée d'intercepter les Italiens en deux divisions.
Les 6 premiers salves de 150 mm des croiseurs alliés sont tirés à 18 h 30 sur la flottille italienne prise par surprise, à une distance de 16 000 mètres. Baroni comprend que la flotte britannique n'est pas à portée de tirs. Malgré la meilleure vitesse de ses navires, il décide de sacrifier l'Espero afin de permettre aux deux autres destroyers de s'échapper. L'Espero pose des écrans de fumée et tente des manœuvres de fuite pendant que les Zeffiro et Ostro se dirigent en toute sécurité vers le sud-ouest à pleine vitesse.
Les tirs sont nourris, l'Espero est touché à 19 h 20 à une distance de 13 000 mètres. À ce moment, le vice-amiral britannique Tovey abandonne la poursuite des deux autres destroyers. Un obus italien de 120 mm heurte le Liverpool à 50 cm au-dessus de la ligne de flottaison, ne causant que peu de dommages. Après 130 minutes de combat et environ 5 000 obus tirés, la 7e escadrille envoie l'Espero par le fond.
47 naufragés du destroyer italien sont récupérés à bord du Sydney, et six autres sont retrouvés vivants par un sous-marin italien près de 20 jours plus tard. Le capitaine Baroni, décédé lors de l'affrontement, est décoré à titre posthume de la Medaglia d´oro al valor militare.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Les destroyers Zeffiro et Ostro atteignent Benghazi le lendemain et Tobrouk peu de temps après. Les deux tiers du convoi sont sauvés. Les navires Pilo et Missori arrivent également en toute sécurité en Libye avec leurs précieuses cargaisons après avoir été détournés vers le port de Tripoli. À l'inverse, les tirs massifs d'obus par les croiseurs britanniques exacerbent la pénurie de munitions à Alexandrie, de sorte que les convois prévus vers Malte sont reportés de deux semaines.
Des leçons sont tirées des deux côtés, après cette bataille. Pour les Alliés, la bataille montre qu'une action navale de jour à longue portée est peu susceptible d'être décisive lorsque les unités ennemies surpassent leur propre vitesse. Pour les Italiens, c'est une leçon sur l'importance d'une surveillance aérienne bien coordonnée : si des avions italiens avaient repéré les croiseurs alliés avant qu'ils ne soient à portée, les trois destroyers auraient pu s'en échapper indemnes.
Ordre de bataille
[modifier | modifier le code](F) désigne navire amiral
Alliés
[modifier | modifier le code]- Vice-Amiral John Tovey – 7e escadrille de croiseurs
Croiseurs légers: Orion (F), Neptune, HMAS Sydney, Gloucester et Liverpool.
Italien
[modifier | modifier le code]- Capitaine de vaisseau Enrico Baroni – 2e escadron de destroyers
Destroyers: Espero (F), Ostro, Zeffiro
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of the Espero Convoy » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Convois de Malte
- Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée
- Bataille de la Méditerranée
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Rennes, Marines Éditions, , 620 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
- Bragadin, Marc-Antoine, de la Marine italienne dans la seconde Guerre mondiale, 1re éd., US Naval Institute, Annapolis, 1957. (ISBN 087021327X)
- Greene, Jack & Massignani, Alessandro : La Guerre navale dans la Méditerranée, 1940-1943, Chatam Publishing, Londres, 1998. (ISBN 1-86176-057-4).
- Miller, Nathan : la Guerre sur Mer : Une Histoire de la Marine de la seconde Guerre Mondiale, Oxford University Press, Oxford, 1995. (ISBN 0-19-511038-2) (Pbk.).
- De la Sierra, Luis: La Guerra Navale en el Mediterráneo, Editorial Juventud, Barcelone, 1976. (ISBN 84-261-0264-6). (es)
- (en) Vincent P. O'Hara, Struggle for the Middle Sea : The Great Navies at War in the Mediterranean Theater, 1940–1945, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 324 p. (ISBN 978-1-59114-648-3)
- Richard Woodman, Malta Convoys 1940–1943, Londres, John Murray, (ISBN 0-7195-6408-5)
- Histoire contemporaine de l'Italie
- Théâtre méditerranéen de la Seconde Guerre mondiale
- Bataille navale impliquant le Royaume-Uni
- Bataille navale impliquant l'Italie
- 1940 en Italie
- Bataille de 1940
- Juin 1940
- Convoi méditerranéen de la Seconde Guerre mondiale
- Convoi de Malte
- Marine royale (Italie)
- Bataille ou opération navale de la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de Malte pendant la Seconde Guerre mondiale